35.
Les week-ends devenaient presque un rituel : ils flânaient tous dans Paris, heureux d'être ensemble. Ils visitaient des monuments historiques, allaient dans des musées. Aujourd'hui, en ce dimanche matin, ils avaient décidé d'aller visiter les champs Élysées. Amélia en avait profité pour acheter quelques nouveaux vêtements, et Tamara s'était extasiée sur la beauté des lieux. Par mesure de prévention, ils étaient rentrés directement après avoir manger à midi dans un fast-food. Ils ne pouvaient avoir encore un retard, la directrice les avaient bien prévenus. Amélia avait pesté : « Est-ce que c'est de notre faute si on a pas eu le bus à l'heure ? Pourquoi elle est si sévère ?! ». Ils étaient rentrés dans l'internat et n'avaient trouver que peu de gens sur les lieux. Puis, Tamara avait insisté pour qu'ils fassent leurs devoirs. Amélia et Andrew l'avaient donc fait, bon gré mal gré.
La soirée s'était donc passée ainsi, calmement dans une atmosphère détendue. Ils avaient fini à la cantine, mangeant leurs repas puis étaient allés se coucher. Le lendemain, ils se réveillèrent chacun de leurs côté et se préparèrent pour aller en cours. Amélia attendit impatiemment la pause méridienne pour s'en aller et manger, la faim lui tenaillant le ventre pendant toute la matinée. À la sonnerie elle se rua donc vers la cantine pour aller manger. Tamara et Andrew la rejoignirent quelques minutes plus tard. Une fois leurs nourriture récupérer ils s'attablèrent.
- Alors les cours, Andrew ?
- Chiant, lassant, inintéressant ? Choisis ce qui te plaît le plus.
- En vérité, je me suis toujours intéressée à tous les cours. Je les trouve captivant.
- Mais de quel planète viens-tu ?
- En tout cas, très éloignée de la notre, s'amusa Amélia.
- Oui, j'ai été envoyé ici pour vous observer et vous manger quand le lycée sera finie.
- Je m'en suis doutée ! J'ai toujours su que quelque chose n'allait pas avec toi.
- Mystère résolu !
- Bon, sinon Amélia tu sais que la semaine prochaine on a trois contrôles ? Un de maths, de physique et de philosophie.
- Abrège mes souffrances dès maintenant ! Tue-moi !
- Mais non ! C'est vraiment simple, tu verras je t'expliquerai ce que tu n'as pas compris. Qu'est-ce que tu n'as pas compris ?
- Euh... Tout ?
- Bon, on reverra tout depuis le début alors.
- Mais quelle ange, cette Tamara ! Toujours là pour les autres.
- Eh bien, ça ne me dérange pas plus que ça. Et puis, ça me permet de vérifier si j'ai bien tout compris.
- Tu sais déjà que t'as tout compris, dit Amélia en riant. Soudain, elle sentit quelqu'un lui tapoter l'épaule. Elle se retourna et remarque que c'était Jade. Elle arqua un sourcil. Qu'est-ce que tu me veux ?
- Rien. Juste te parler.
- Ça m'intéresse pas. Au revoir.
- Je t'ai dit que j'ai envie de te parler.
- Et moi, je t'ai dit que je n'en ai pas envie. On est pas là pour respecter tous tes ordres.
- Suis-moi je te dis.
- Non. Qu'est-ce qu'elle comprend pas, celle-là ? Lorsque tu pètes plus haut que ton cul ça t'as retourné le cerveau ?
- Écoute, je ne suis pas là pour répondre à tes provocations, alors suis-moi qu'on en finisse.
- Si tu tiens tant que ça à lui parler fais-le maintenant, s'interposa Andrew.
- Non, c'est quelque chose que je dois lui dire en privé.
- Vas-y Amélia, dit Tamara. C'est le seul moyen pour en finir.
- Oh tiens, Tamara ! Je ne t'avais pas vu. Mais pour une fois que tu dis quelque chose d'intelligent.
- C'est vrai que pour toi c'est un concept abstrait. Bon, je viens avec toi, mais je te préviens ça à intérêt à être rapide.
- Oui, ne t'inquiète pas. Elles longèrent les couloirs du bâtiment jusqu'à trouver un endroit où il n'y avait personne. Depuis que tu es ici je suis toujours sur les nerfs. À cause de toi. Je me suis même disputée avec mon frère. Avec mon frère ! Et on ne s'est jamais disputé.
- Tu ne te dis pas parfois que c'est à cause de toi et de ton caractère exécrable ?
- Non. Bon, j'en viens au vif du sujet.
- Oui, ça serait bien.
- Je sais tout de toi. Tout. Le fait que tu te drogue. Tu bois, alors même que c'est interdit.
- Et donc ?
- Comment ça, et donc ? Que crois-tu que je vais faire ? Je vais le dire à tout le monde ! Tu vas être décrédibiliser auprès de tous ! Tout le monde va te détester.
- Crois-tu vraiment que je m'en soucis ? Si je me souciais de ce que les gens pensent de moi, crois-moi, ça fait longtemps que je serai partie. Je ne suis pas ici pour me faire des amis. Je veux juste partir d'ici au plus vite. Alors vas y, balance. Raconte-le à tout le monde. À la directrice même !
- Je... Ça ne te fais rien ?
- Non.
- Mais boire ! Et fumer ! C'est interdit.
- Il y a des choses bien plus grave dans la vie tu sais. Et franchement, que tu le dises à tout le monde je m'en fous. J'assume ce que je fais. Moi au moins.
- Qu'insinues-tu par là ?
- Rien. Bon, t'as fini de parler ? Parce que si ce n'était que pour venir me dire ça, tu aurais pu me le dire tout à l'heure, sur ces mots Amélia s'en alla vers la cantine, là où ses amis l'attendait.
Elle fendit la foule, beaucoup moins compact que le début de la pause. Quand elle arriva enfin devant sa table, elle s'assit bruyamment. Elle jeta un coup d'oeil à sa nourriture refroidi et n'eu pas le coeur de manger, elle repoussa donc son plateau. À son arrivée, ses amis arrêtèrent leur conversation et la fixèrent.
- Qu'est-ce qu'elle te voulait ?
- Rien d'important.
- Comment ça ?
- Elle voulait divulguer à tout le monde le fait que je « bois et je fume ». Et que la directrice le sache, mais aussi tous les élèves. Comme ça, je me fais détester par tous.
- Elle n'a pas encore compris que en faisant ça, elle te facilitait la tâche dans ta grande mission, dit Andrew en éclatant de rire.
- Non, je ne crois pas, répondit Amélia un sourire aux lèvres.
- Alors qu'est-ce que tu lui as répondu ?
- Rien. Qu'elle pouvait le dire à qui elle voulait. Que j'assumais totalement.
- Bravo ! Elle a dû être déconcertée.
- Ça pour l'être, elle l'était ! Je crois bien qu'elle ne m'embêtera plus de sitôt.
- Mais pourquoi elle a besoin de montrer à tous qu'elle est la seule personne digne d'intérêt ? Pourquoi elle doit affirmer à tout le monde qu'elle est supérieure à eux ?
- Le pire, c'est qu'elle ne l'est pas.
-Je ne sais pas. Je pense que d'un côté, elle se ment à elle-même. Cette fille est incompréhensible. La seule chose qui avait l'air d'être vraie avec elle était sa relation avec son frère. Mais même ça elle l'a perdu, je crois.
- Tout ça pour des broutilles. Il était la seule personne a l'apprécier réellement pour ce qu'elle était.
- Oui, mais elle était aussi la seule personne à l'apprécier réellement. Je pense que ça va dans les deux sens.
- Oui, je pense aussi. Je pense qu'il y a quelque chose de beaucoup plus profond que ça, qu'ils essayent tous les deux de cacher.
- Peut-être que ce sont des robots ? Ironisa Andrew. Ou mieux ! Ce sont des humains, enlevés par des extra-terrestre et qui se sont fait lobotomiser le cerveau.
- Mais bien sûr ! Je ne vois que ça comme explication. Merci professeur Andrew !
- Mais je suis là pour ça voyons. Sinon, ce week-end j'ai une surprise pour vous !
- Encore une de tes énièmes surprises !
- Eh oui, elles sont fabuleuses, il faut se l'avouer.
- Moi les gars je travaille alors je ne pourrais pas venir avec vous ce week-end.
- Sérieux ? Bon tant pis. Et toi Amélia ?
- Est-ce que j'ai quelque chose de mieux à faire ?
Ils continuèrent de parler tranquillement jusqu'à se rendre à leur prochain cours. Cependant, Tamara continua à se demander quelles étaient les vraies problèmes d'Édouard et de Jade.
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