28.
La pluie les tenait compagnie pendant qu'ils rentraient chez Jonathan. Transis de froid, la pluie n'arrangeant pas leur situation, ils marchèrent dans un silence seulement dérangé par une averse martelant le sol. Lorsqu'ils rentrèrent enfin dans leur maison d'un soir, il se dépêchèrent de se changer et d'enfiler des vêtements secs. Andrew alluma l'ordinateur pour se renseigner sur les prochains horaires du seul bus qui les déposait devant leur internat. Malheureusement, ils avaient raté le dernier bus du soir, et le premier bus de la matinée ne les déposaient seulement qu'à dix heures. Andrew n'eu pas la peine de faire un calcul. Ils allaient être en retard. Et être en retard un lundi, ou même absent sans aucune justification des parents signifiait une punition. Il soupira et passa les mains sur ses tempes. Quelle chance ! Avec la pluie qui avait commencer à tomber au moment où ils sont partis, ils étaient probablement les plus veinards de la journée. Tamara enfin changer, se dirigea vers Andrew.
- Alors ? On va pouvoir rentrer à l'heure ?
- Non. Malheureusement le seul bus qui passe par l'internat, on l'a loupé il y a deux heures.
- Et demain matin ?
- Il ne passe que à sept heures du matin. On sera là-bas vers dix heures.
- Il n'y a vraiment aucun bus qui passe ? On a vraiment pas de chance.
- Regardez le bon côté des choses. Toi, tu ne vas pas voir Edouard, et moi Jade, dit Amélia en rentrant dans la pièce.
- C'est vrai que dis comme ça... ironisa Andrew.
- Non. Tu ne comprends pas. Avoir une absence injustifiée fait tâche sur le bulletin. Et j'ai besoin d'avoir un bulletin irréprochable pour rentrer dans l'université de mon choix et avoir une bourse.
- Écoute, si ça peut te rassurer je prendrais toute la responsabilité. Comme ça tu auras un bulletin parfait, déclara Amélia.
- Non... Je suis partie de mon plein gré. On essayera de s'arranger je suppose ?
- J'espère. La directrice est plutôt intransigeante sur ce genre de choses. Je me demande d'ailleurs ce qu'elle nous réserve.
- J'ai une idée ! lança Amélia. Tout ce qu'il nous faut c'est un justificatif des parents, non ? Alors pourquoi vous n'appellerai pas vos parents pour leur demander de vous fournir un justificatif ?
- Mmh... Je ne pense pas que ça va être possible. Les seuls motifs valable sont : être malade, qui nécessite donc un justificatif de la part du médecin. Et puis même. Je ne crois pas que mes parents accepteront ça, dit Andrew. Je ne leur ai pas parler depuis quoi ? Plus de six mois ? Non, impossible.
- Pareil. Déjà qu'ils refusent mon entrée dans cette école alors un faux justificatif ? C'est mort. Et pourquoi pas toi Amélia.
- Ouais, non. Mon paternel et moi c'est pas l'amour fou. Et puis, il a déjà justifier au moins six cents de mes absences. Je doute qu'il voudra cette fois.
- Donc on revient à la case départ ?
- Je crois bien...
Le lendemain matin, ils arrivèrent enfin à l'internat. Lorsqu'ils annoncèrent leurs venues, la directrice décida elle-même de les accueillir.
- Jeune gens ! Où étiez-vous passer ? J'ai remarqué vos absences in-ju-sti-fiées de ce matin, dit-elle en détachant bien chaque mot.
- Nous sommes sortis ce week-end, et les circonstances ont fait qu'on a pas pu avoir le dernier bus, se défendit Andrew.
- Ce n'est pas mon problème. Les règles sont les règles. Je veux que tous les élèves, et je dis bien tous les élèves de mon établissement se présente en cours, sauf s'ils ont une excuse valable, évidemment. Ce que vous n'avez pas.
- Oui, mais une fois sur une année ? Ce n'est rien, dit Amélia.
- Jeune fille. Ici c'est moi qui décide des règle et ce qui est grave ou pas.
- Si c'est pour qu'on se fasse gronder pendant dix heures, abréger s'il vous plaît. Donnez-nous la punition et basta.
- Amélia...
- Excusez-là. On est tous un peu fatigué.
- Écoutez-moi bien mademoiselle, ne me manquez plus jamais de respect comme cela. Heureusement que votre père est un bon ami à moi. Je vais être clémente avec vous. Parce que je sais que Tamara est une élève extrêmement sérieuse et brillante. Vous allez être punis de sortie pendant une semaine, et en plus de ça vous serez de corvée chaque soir. Vous nettoierez votre salle de classe. Et elle s'en alla, après ses réprimandes les laissant seuls.
- Je suppose qu'elle voudra qu'on se présente pour les prochains cours ?
- Ouais, je pense.
- Attendez ? C'est ça la grande punition dont tout le monde à peur ? Une semaine où on est privée de sortie et du rangement ? se moqua Amélia.
- Je pense qu'elle a été clémente avec nous.
- Et quelle clémence !
- Je pense plutôt qu'elle sait ce que tout le monde redoute : être consignée ici. On est jeune, on a besoin de voir du pays, se balader. Ce qui, le reste de la semaine est impossible. Alors voilà. Je suppose que tout le monde a envie de sortir parfois, rien que pour se vider la tête.
- Mouais, je reste sceptique sur sa punition, mais bon c'est plutôt cool qu'on s'est tiré avec juste ça.
Ils marchèrent donc en direction de leur classe respective. C'était le moment de la pause, et les élèves de la classe étaient sortis de la salle pour discuter. Quand Jade aperçut Tamara, elle eu un sourire moqueur. Elle l'avait bien prévenue. Elle ne devait pas approcher AMélia. Voilà ce qu'il lui arrivait maintenant. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Elle se dirigea donc vers Tamara et l'éloigna du reste de la classe.
- Voilà, annonça Jade.
- Voilà ?
- Je t'avais dit que si tu continuais à traîner avec cette fille il ne t'arriverai que des ennuis n'est-ce pas ?
- Oui, mais ce n'est pas de sa faute...
- Arrête de toujours lui trouver des excuses d'accord ? Cette fille est un aimant à problèmes. Et crois moi, si tu veux aller dans l'université que tu le souhaites, et en prime avec une bourse, il va falloir que tu arrêtes d'être ami avec elle.
- Jade, tu ne la connais pas mais...
- Non, la coupa Jade, ce genre de filles je les connais très bien. Elle n'a rien à faire de ses études, elle peut se permettre de foutre sa vie en l'air. Mais toi par contre tu n'as pas le droit à une deuxième chance. Les filles comme toi Tamara, qui sont sans le sous, c'est même un miracle qu'elle soit dans cet internat prestigieux. Alors pour la dernière fois, arrête d'être son amie. Sinon, je m'en prendrais à toi aussi. C'est compris ?
- Oui... lui répondit-elle les larmes aux yeux.
Sur ces mots, Jade se retourna et rejoignit sa bande de copines comme si rien ne s'était jamais passé. Comme si la discussion qu'elle venait d'avoir avec Tamara ne s'était jamais produite. Tamara essuya d'une main ses larmes qui ourlait ses yeux. Jade avait-elle raison ? Devait-elle arrêter de fréquenter Amélia ? Pourtant cette dernière était gentille, même si elle ne le paraissait pas au début. Dans ce lycée, il fallait éviter d'ennuyer Jade et écouter ses conseils. Parce qu'après tout, une pauvre campagnarde comme elle n'avait même pas le droit d'être dans « cet internat prestigieux » non ?
Tamara a donc éviter sa colocataire pendant tout le restant de la soirée. Lorsque Amélia lui posait une question, Tamara l'ignorait. Jade avait remarqué la nouvelle réaction de Tamara face à Amélia et sourit en voyant qu'elle écoutait enfin ses recommandations. Amélia comprit bien vite que ce n'était qu'à cause de jAde et de leur mystérieuse entrevue que Tamara l'évitait. Elle alla donc en parler à Andrew.
- C'est très probable que Jade lui ai demander de ne plus t'adresser la parole. C'est une vipère qui n'hésiterai à rien pour satisfaire ses envies. Tout comme son frère d'ailleurs.
- Je le savais ! Mais comment tamara a pu l'écouter ? Je pensais qu'elle ne faisait que ce qui était juste. Et ses salades à propos de la vérité, de la justice ? Que du vent !
- Je pense qu'elle a ses raisons... Et qu'elle ne le fait pas de plein gré.
- Oh, si je retrouve Jade ! Je vais la tuer. Cette garce...
- Jade est comme ça. Je crois qu'elle s'en rend même pas compte.
- Je vais lui faire rendre compte moi !
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