J'ouvre un oeil, puis deux, je tourne la tête, regarde furtivement dans tous les coins, puis me rallonge et referme les yeux. D'un coup, tout me revient ; de l'attaque jusqu'à Augustus en passant par mon... Mon téléphone !

Je passai la main sous le sac qu'ils m'ont laissé en guise d'oreiller et fut soulagée de l'y trouver.

— Ça va ?

Je sursautai.

— Qui va là ?! criai-je avec agressivité.

— Baisse d'un ton ou l'un d'eux va débarquer ! m'ordonna mon interlocuteur en me couvrant la bouche.

— C'est bon je suis plus une gamine ! râlai-je en tirant violemment sur sa main.

— Je m'appelle Maxence, se présenta-t-il, mais tu peux m'appeler Max !

— D'accord... Moi c'est Julie. Qu'est ce que tu fous là ?

— La même chose que toi je suppose... J'essaye de partir d'ici.

— Par le plus grand des hasards, saurais-tu pourquoi je suis là ?

— D'après ce que j'ai entendu tu es l'élue ou je ne sais quoi.

— Mais l'élue de quoi enfin ? Cette histoire est de plus en plus tirée par les cheveux...

— Je suis d'accord. Pourquoi le roi des vampires te veut ?

— Mais oui ça n'a pas de... Attends t'as dit quoi là ? Comment ça le roi des vampires ?! questionnai-je avec un ton agressif et paniqué.

— Tu ne sais même pas comment t'as atterri ici ?

— Non... La dernière chose dont je me souviens c'est ma mère qui me crie de m'enfuir car je cite 《Ils attaquent》puis un plafond me tombe dessus et je m'évanouis après je me réveille ici avec un mal de crâne horrible.

— Bah en gros on ne sait ni comment ni pourquoi mais des vampires nous ont attaqué et d'après ce que j'ai compris ont enlevé des gens.

— Mais c'est horrible ! Ça veut dire qu'on est pas les seuls captifs ?!

— Aucune idée. Je voulais sortir pour en avoir le cœur net mais je t'ai entendue hurler alors j'ai décidé de t'emmener avec moi. Sor-... J'entends quelqu'un !

— Cache-toi !

— Tâche de rester naturelle !

— J'y compte bien!

Max est entré dans le placard. Pas très judicieux comme choix mais bon, on fait avec ce qu'on a.
À moi de jouer maintenant !

— Alors princesse ? Comment tu vas ?

— Toi !, crachai-je, Je ne te permets pas de me tutoyer et encore moins de m'appeler avec ce surnom débile !

— Dommage, je me permets tout seul ! répondit-il avec un sourire hypocrite.

Je compris qu'il allait rester assez longtemps, et que mon nouvel ami devait partir.

-Sérieusement, qu'est ce que tu me veux ? Tu me donnes envie de disparaître dans le placard !

Faites qu'il ait compris, faites qu'il ait compris, FAITES QU'IL AIT COMPRIS !

Derrière Augustus, -et donc face à moi- se trouvait le placard dans lequel s'était caché Maxence. À mon allusion, il sortit la tête et j'en profitai pour lui indiquer la porte avec mon index, signe qu'il ferait mieux de partir sans moi.

— C'est que tu as de la répartie ! m'applaudit la saleté de pion.

— En même temps ça ne m'étonne pas, tu n'as aucune idée de ce que nous sommes. continua-t-il avec un rire mauvais.

— Des vampires, hein ? pensai-je à voix haute.

— Exact. Je pensais que tu l'ignorais.

— Mais bien sûr... Et moi je suis la sorcière Lady Élisabeth troisième du nom !

— Tu n'y crois pas ?

— Évidemment que non ! Les vampires n'existent pas alors tu vas me faire le plaisir de me dire ce que vous me voulez !

— Si, ils existent. J'en suis la preuve. Pour ce qui est de toi, je te l'ai dit, je n'ai fait que suivre les ordres de mon roi.

— Et c'est reparti... dis-je en levant les yeux au ciel

— Bon, tu commence à m'agacer ! grommela le prétendu vampire dans sa barbe.

Aussitôt, un nuage de fumée noire comme l'ébène se souleva, couvrant toute la surface de la pièce.
Non seulement je ne voyais plus rien, mais en plus je me mis à tousser comme un volcan.

Génial !
Cet enfoiré va me rendre allergique à la poussière !

Je fermai les yeux pour éviter que ma vue ne s'affecte aussi.

— Alors ? Entendis-je tandis que ma toux devenait de plus en plus intense.

— Alors quoi ? répondis-je, les larmes aux yeux.

Lorsque je les ai ouverts de nouveau, il n'était plus là.

Enfin la paix !

Malheureusement, j'entendis de nouveau son horrible voix, et constatai avec horreur qu'il s'était changé en une affreuse bestiole noire volante.

Une chauve souris ! Rien que ça !

— Tu me crois maintenant ?

Je hais son sourire.

— Ouais ouais mais ça ne me dit pas ce que je fais ici.

J'avais peur, évidemment, mais il ne fallait surtout pas le montrer. Agis relax. Agis relax !

— Je t'ai déjà dit que je ne faisais que suivre les foutus ordres ! soupira-t-il bruyamment.

— Très bien alors emmène moi auprès de celui qui donne les "foutus ordres". répondis-je en mimant les guillemets avec mes doigts.

— Ça ne marche pas comme ça. On ne va jamais déranger le roi c'est toujours lui qui demande à ce qu'une personne soit appelée devant lui.

— Alors fais en sorte qu'il me demande !

— Tu commences à m'agacer ! Je vais voir ce que je peux faire...

— Soumis ! murmura une voix entre deux toux.

— QUI A DIT ÇA ?! se retourna Augustus brusquement, fou de rage.

De mon côté, j'avoue avoir ri et m'être aussitôt donné une claque, intérieurement bien sûr.
Pourquoi cet imbécile n'est toujours pas parti ? Il va se faire prendre !

— TOI ! s'énerva le vampire en me pointant du regard, Tu sais qui c'est hein ?! Avoue que c'est un de tes complices venu te "sauver" ! Eh bien tu ne partira pas !

— Primo, je ne comptais pas partir avant d'avoir vu ton prétendu roi, secondo si j'avais réellement voulu m'enfuir je serais déjà bien loin et enfin tertio si j'avais effectivement envie de me faire la malle je n'aurais pas choisi un plan aussi pourri.

— Eh! s'éleva une voix venue du placard.

— Et j'ajouterais que tu as sûrement eu des hallucinations parce que tu commences à te faire vieux. ajoutais-je pour qu'il croie que la précédente réplique venait de moi.

— N'importe quoi, je n'ai que 1489 ans ! protesta-t-il.

— Mais oui, tu es encore dans la fleur de l'âge... ironisais-je en roulant des yeux.

— Tu sais que t'es agaçante dans ton genre ? Allez, dors !

Je ne compris pas ce qu'il voulait dire par là jusqu'à ce qu'il me donne une pichenette sur le front qui me fit tomber raide morte.

Je rigole les gens, il n'a fait que m'endormir. S'il m'avait tuée, je n'aurais pas pu vous raconter cette folle et excitante aventure !

Ha.Ha.