Chapitre 10
J'ouvre les yeux, ma petite sieste aura duré plus longtemps que prévu. Je regarde l'heure et soupire, Vlad' risque de bientôt débarquer.
— Ju' !
Je n'aime pas vraiment le surnom qu'il m'a trouvé.
— Quoi, encore ?
— J'ai réussi à avoir un numéfone de téléro !
— Dis juste numéro. Comment elle s'appelle ? répondis-je le plus calmement possible en dissimulant ma joie de me débarrasser de sa face de rat sans cheveux.
— Axella. C'est joli, non ? Figure toi qu'elle n'aime pas !
— Eh bien ça va être à toi d'aimer son prénom pour deux.
Il m'arrive quelques fois de sortir de belles phrases philosophiques et dans ces moments-là, je suis plutôt fière.
— Ouais, j'aime bien.
— Ah bah c'est plié, t'as enfin trouvé ton âme-soeur, allez salut !
Je commençais à partir quand il m'a rattrapée par le bras. Je me suis peut être montrée un peu trop enthousiaste...
— Comment je fais du coup ?
— Comment tu fais quoi ?
— Bah qu'est ce que je fais après ?
— Bordel t'es censé avoir plus de 2000 ans et tu ne sais même pas comment t'y prendre avec les vampirettes ?
— Je te rappelle que le pacte était que je te libère quand j'aurai trouvé mon âme soeur. Rien ne prouve que c'est elle !
— Tu l'aimes, non ?
— Je n'ai jamais aimé avant, je ne peux pas en être sûr !
— Tu te sens bien quand t'es avec elle ?
— Ça ne veut rien dire, je me sens bien avec Augustus, mais-
— Comment peux-tu être sûr de ton hétérosexualité, monsieur l'homophobe ?
— Je ne suis pas un homophone ! Et puis d'abord je connais la différence entre son sont sans et sang !
— Quoi ?
— Tu vas m'aider, oui ou non ?
— Et toi, est ce que tu vas arrêter de sauter du coq à l'âne ?
— Comment comptes-tu faire rentrer un âne dans un coq ?
— Tu le fais exprès d'être aussi con ?
— Pourquoi tu crois que justement je ne fais pas exprès de ne pas être aussi con ?
—... Ça ne veut strictement rien dire.
— Bien sûr que si ! J'ai dit deux fois pas, donc ça s'annule, donc je ne suis pas con ! C'est ma-thé-ma-thi-que !
— Oh mon Dieu, serais-tu la réincarnation d'Albert Einstein ?
— Ne sois pas ridicule. Comment pourrais-je être la réincarnation d'un type né après moi ? En plus il est mort avant moi, aussi.
— Alors c'est lui qui est ta réincarnation.
— Je ne suis même pas mort !
— C'est ce que tu crois! Rien ne dit que tu n'es pas juste en train de regarder ta vie défiler devant tes yeux, histoire de dire adieu au monde des vivants avant de mourir pour de bon. Peut être même que l'âme soeur que tu t'active à chercher est en ce moment même en train de te tenir la main dans l'espoir que tu souffres un peu moins.
— Arrêtes, tu divague, là.
— Vague, là.
— Hein ?
— Deux.
— Stop !
— Panneau stop.
— Tu cherches à m'embrouiller, c'est ça ?
— J'avoue que ça marche plutôt bien. je lâche un soupir suivi d'un éclat de rire C'est bon, je vais t'aider à séduire ta vampirette.
— Je ne sais même pas si c'est une vampire, et il y a peu de chances.
— Tant pis, j'aime bien le petit nom que je lui ai trouvé.
— Mais alors-
— Son prénom ? questionnai-je sans crier gare.
— Axella, je viens de te le dire.
— Son âge ? continuai-je en l'ignorant.
— 17 ans, peut être ? Mais je ne-
— Sa couleur de cheveux ? aucune envie de l'entendre geindre.
— Rousse mais qu'est ce que-
— Ses yeux ? récitai-je en baillant légèrement.
— Ronds et bruns. Mais je ne vois pas le rapport avec-
— Son signe astrologique ? sérieusement, ronds ? Il s'attendait à attirer un félin ?
— Qu'est ce que c'est que cette merde ?
— A-HA ! criai-je soudainement en le pointant de l'index.
— 《A-HA》quoi ?
— Tu ne sais pas tout d'elle.
— Évidemment, je l'ai rencontrée hier !
— Vous vous êtes parlés ?
— Comment tu crois qu'elle m'a filé son numéro ?
— Tu apprends vite. Vu qu'elle te l'a donné, tu ne dois pas la laisser indifférent. Mais ça ne suffit pas ! Maintenant vous devez parler, plusieurs fois ! Apprendre à vous connaître, quoi.
— Tu es censée m'apprendre à... Comment il a dit déjà ? Ah oui, "draguer".
— Il est hors de question que tu ailles draguer une nana que tu connais à peine. On parle de ton âme-sœur, là. Pas d'un plan cul ! Soyez amis, on verra après. ATTENTION QUAND MÊME À LA FRIENDZONE.
— Tu m'as fait peur.
— Aucune importance. Éloigne toi des "je t'aime comme mon frère" et autre "si seulement je pouvais trouver quelqu'un comme toi" et fuis en courant si elle te demande conseil pour quoique ce soit. Le reste, on verra après.
— T'es sûre pour les conseils ? Je sais pas, ça a l'air un peu bâtard...
— C'est vrai que ça dépend des situations... D'accord, finis-je par soupirer, Je te conseillerai.
— Génial ! Du coup, qu'est ce que je fais ?
— Là, tout de suite ? Va faire tes devoirs, tu me fatigue. Je déclare la leçon d'aujourd'hui terminée !
— Y avait une leçon aujourd'hui ?
— Qu'est ce que tu crois que c'est, quand tu me demande des trucs et que je te réponds ? J'ai besoin de repos, tu sais !
— Ils sont compliqués les maths du lycée humain...
— Je regrette, mais je ne suis qu'au collège. Compte pas sur moi pour t'aider. Sans mauvais jeu de mots.
— Je ne comptais absolument pas sur toi ! J'ai bien suivi en cours je te signale.
— Super, tu veux une médaille, peut-être ?
— Arrête de mytho, je sais que tu n'en as pas.
— Je salue ton langage D'jeuns ! déclarai-je avec un ton théâtral avant de me diriger vers ma chambre.
Après avoir englouti ce que Max m'avait amené, je fis un petit tour aux toilettes. Je fis ce que j'avais à faire avant de revenir dans la chambre.
Je m'allonge sur mon lit et visse presque mes écouteurs dans mes oreilles avant de fermer les yeux pour mieux profiter du solo de Santana.
Mes pensées dérivent jusqu'au sujet du collège. Je devrais peut être penser à y retourner...
D'un autre côté, j'ai raté tellement de cours que ce serait trop saoulant de tout rattraper, et puis j'ai mes obligations de coach, assez de devoirs comme ça !
C'est ainsi qu'après un débat intérieur, nous votons à l'unanimité pour une année sabbatique.
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