Ame Shiroi Hoshi - Chapitre 4

Un matin brumeux, des corbeaux croassant au bord de la fenêtre, une nouvelle journée allait débuter pour Mark. Aujourd'hui, il avait de nouveau rendez vous avec son directeur pour discuter de la mission qui lui avait été attribué, retrouver le Survivant japonais, Axel Blaze.

Il se prépara et enfila son costume de travail comme tous les matins. Il tenta de partir sans faire de bruit pour ne pas réveiller Nelly, mais sa femme était déjà debout. En robe de chambre et les cheveux encore en bataille elle le fixait tristement.

- Tu n'es pas obligé de faire ça, murmura-t-elle en s'avançant vers lui.

Il lui fit un sourire qui se voulait rassurant et la prit dans ses bras, tentant de calmer son appréhension du mieux qu'il pouvait. Elle serra ses petits poings et enfouis sa tête dans le torse de son mari, trop de chose se déroulait d'un seul coup.

- Tout ira bien, assura-t-il en l'écartant légèrement pour pouvoir la fixer dans les yeux.

- Je sais mais, hésita-t-elle en baissant les yeux.

Il prit le menton de Nelly entre ses mains et le redressa tendrement.

- Arrête de t'inquiéter Nelly, je vais ramener Axel parmi nous et nous trouverons un moyen de vaincre les Akujins pour de bon. Il faut encore croire en ce monde.

Elle soupira et se recula en resserrant sa robe de chambre contre son corps, puis elle hocha la tête pour signifier que c'était bon. Mark lui arracha un baiser et partit comme un coup de vent à son travail.Il n'eu pas le temps de passer par son secteur, il devait directement avec voir le grand patron. Ce dernier l'attendait avec grande impatience. Il ne devait sûrement penser qu'à s'en mettre plein les poches. Quand Mark entra dans le bureau il fut accueilli à bras ouvert.

- Ah monsieur Evans ! Je vous attendais, s'exclama le directeur, asseyez vous donc et discutons un peu plus précisément de ce projet particulier.

Le jeune homme prit place dans l'un des fauteuils et se vit proposer un cigare, il refusa aimablement tandis que son chef prenait place face à lui. Il alluma son cigare et commença à le fumer tranquillement.

- Jude n'est pas présent ? demanda Mark.

- Non, souffla le directeur, il n'est pas utile à ce projet. Vous me suffisez amplement.

- Oh...fit tristement Mark qui ne s'était toujours pas réconcilié avec son ami.

- Bien, commença le directeur tout d'abord je vous mets à disposition tout le matériel nécessaire comme convenu, vous aurez aussi le nombre d'agents que vous désirez pour effectuer n'importe quels taches. Ingrates ou pas. Je souhaite aussi que vous me fournissiez un rapport tout les jours, en m'indiquant l'avancé de vos recherches et toutes les manœuvres effectués au cour de la journée. Aucun secret entre nous et tout ira bien monsieur Evans.

- Et mon travail ? Comment vais-je pouvoir le gérer ? Je ne peux pas être sur deux fronts à la fois, remarqua Mark.

Le directeur mis quelques secondes à répondre, tirant sur son cigare pour avaler une quantité importante de fumée.

- Pour le moment vous oubliez, néanmoins vous toucherez votre salaire habituel avec la petite prime promise, rassurez vous. En attendant, un remplaçant sera attribué à votre poste. Cela vous convient ?

Mark hocha la tête, il n'avait pas vraiment le choix de toute façon. Il du passer une heure entière à écouter les consignes et recommandation de son supérieur avant de pouvoir se lever. Cependant, c'était loin d'être fini.

- Maintenant, je vais vous montrer ce dont vous disposez. Nous allons descendre au sous sol, lui apprit le directeur en se levant et en sortant de son bureau.Intrigué et un peu excité par ce qu'il allait découvrir, Mark lui emboîta le pas sans perdre de temps. Ils grimpèrent dans un ascenseur entièrement en verre et il s'ébranla pour descendre. Le temps d'attente sembla interminable à Mark, mais jusqu'à combien de mètres allaient-ils encore descendre ? Et surtout, qu'allait-il trouver. Quand l'ascenseur cessa de bouger il ouvrit grand ses portes. Les deux hommes sortir et là, Mark se retrouva face à un spectacle qui dépassait son imagination. Une pièce gigantesque s'étendant sur des kilomètres avec un plafond de dix mètres de hauteur. Dans cette pièce, un armement phénoménale qui, à lui seule, pouvait tuer facilement plusieurs Akujins. Des avions de chasse supersonique franchissant le mur du son et pouvant envoyer plusieurs dizaines de missiles à la secondes. Des avions porteurs pouvant héberger un Akujins, des armes sophistiqués jusqu'au bout des ongles. Mark n'avait pas le temps ni la vision pour tout voir, il ne pouvait entrevoir que des fragments de l'immense arsenal qui se trouvait ici.

- Impressionnant n'est ce pas ? déclara fièrement le directeur.

Mark ne pu même pas répondre tellement il était bouche bée. Mais une question traversa alors son esprit.

- Monsieur, si nous possédons cet armement, pourquoi ne l'avons-nous pas utilisé plus tôt pour aider les autres pays ? Cela aurait pu réduire grandement le nombre de morts.

- Mon petit, fit calmement l'homme en se tournant vers lui, la boucle va certainement se répéter comme vous le savez. Il y a de fortes chances qu'un autre Akujin surgisse au Japon dans peu de temps. A ce moment là, nous devrons être prêts à nous défendre et à attaquer de suite. Ainsi, plus aucune vie ne sera perdu. De plus, vous avez-vous-même évoqué la possibilité qu'il n'y aura pas qu'un seul de ces monstres. Alors, nous prenons nos précautions. Vous pouvez comprendre mon garçon n'est ce pas ?

Mark comprit rapidement qu'il valait mieux pour lui d'arrêter de poser des questions et d'approuver ce qu'on lui dirait. Il venait de découvrir un secret militaire japonais très important, si jamais il venait à faire trop de bruit, il serait certainement supprimé sans aucun scrupule. Après avoir fait le tour de ce qu'il pouvait utiliser, le directeur lui présenta le camion mis à sa disposition pour tous déplacements éventuels. L'intérieur était équipé d'ordinateurs reliés à tous les réseaux et avait une capacité de mémoire de plusieurs centaines de terra. Les derniers bijoux à la pointe de la technologie. On lui présenta ensuite les hommes qui seraient sous ses ordres pour l'aider. Autrement dit, des gens pour le garder à l'œil histoire qu'il ne fasse pas n'importe quoi.

- Sur ce, s'exclama le directeur en lui serrant la main, je vous souhaite bonne chance pour retrouver cet énergumène qui court dans la nature.

Mark n'apprécia pas le terme utilisé pour désigner son ami, mais il sourit et serra la main de son patron. Puis il partit en jetant son cigare à terre. Le jeune homme lâcha un soupir et se tourna vers son équipe. Il les examina un à un, ils étaient une dizaine. La plupart étaient vêtu comme des commandos et portaient l'armes. Deux seulement semblaient ne pas être des hommes de terrains.

- Qui s'y connait en informatique ? demanda Mark qui se doutait de la réponse.

Sans surprise, les deux levèrent la main. L'un était petit et maigrichon et portait des lunettes carrés qui cachait des yeux marron. Il avait des cheveux noirs un peu gras et semblait fébrile. L'autre était plus calme et avait plus d'allure, cheveux blond plaqué sur le crane et yeux bleu océan, il ressemblait à un étudiant fraîchement sortit de l'université.

- Vous venez avec moi, ordonna Mark en montant dans le camion, vous autres vous nous menez dehors. Je veux pouvoir travailler dans une zone calme loin des habitations.

Ils hochèrent la tête et obéirent immédiatement. Les deux informaticiens montèrent avec Mark dans le camion et s'installèrent devant des ordinateurs.

- Je veux que vous me trouviez toutes les plus petites informations concernant Axel, ne laissez rien au hasard. Épluchez toutes les pages d'Internet s'il le faut.

- Axel ? Qui est ce monsieur ? demanda avec arrogance le blond.

- Le Survivant, fit sèchement Mark qui n'avait pas de temps à perdre.

Il eu un petit « oh » de surprise et se mit rapidement au travail. Très vite, on n'entendait plus que les bruits des touches d'ordinateurs. Mark, quand à lui, regarda de nouveau la vidéo montrant la résurrection de son ami. Il observa attentivement ses réactions et gestes. Il était perdu et désemparé. Mark vit alors un détail énorme qu'il avait raté jusque là. Son ami avait prit la direction du soleil levant, soit vers l'est. Il était partit vers l'est ! Il se jeta sur une carte et regarda ou donnait l'est par rapport à sa ville natale. La première grande ville qu'il trouva sur l'itinéraire était Tsuru, puis Otsuki, Uenohara, Fuchu, et enfin Tokyo. Si Axel continuait dans sa direction il finirait tôt ou tard par arriver à Tokyo. Que devait faire Mark ? Attendre que son ami arrive ou prendre les devants et se rendre dans les villes qu'ils allaient traverser. Mais, allait-il au moins entrer dans les villes ? Peut être risquait-il de les contourner. Il se prit la tête entre les mains, frustré.

- Un problème monsieur ? demanda alors l'homme brun qui le regardait avec inquiétude.

Mark releva la tête et leur expliqua sa découverte, il vit alors une étincelle briller dans les yeux marron de l'informaticien.

- C'est très simple, je vais déjà effectuer un repérage satellite sur la ville de Tsuru, elle est abandonnée depuis des années. Grâce aux images d'archives nous pourrons voir s'il y est passé. Ensuite, nous nous concentrerons sur Otsuki. Cette ville est encore pleine de vie. En me connectant au réseau de la ville et aux caméras de sécurité disposé un peu partout je pourrai vite savoir s'il sera là ou pas. Après tout, il devrait être facile de le reconnaître.

- Et s'il évite les villes ? demanda Mark en se rongeant un ongle.

- Alors dans ce cas je devrais faire des recherches plus approfondis, mais ne vous inquiétez pas, c'est mon métier. J'y arriverais.

Légèrement rassuré, Mark pu se détendre un petit peu, laissant les experts faire le travail. Si seulement tout pouvait bien se dérouler et qu'il puisse vite retrouver son ami.

- J'ai quelque chose ! s'exclama alors le blond.

Mark se jeta sur lui et fixa l'écran avec des yeux rond. Il avait réussi à obtenir un zoom d'assez bonne qualité, permettant de distinguer une silhouette marchant dans la ville.

- Peux-tu faire un comparatif facial ? demanda Mark.

- Facile !

Il tapota à grande vitesse sur son clavier et le visage un peu flou de la silhouette fut comparé au visage d'Axel que l'on pouvait voir sur la vidéo. Correspondance à 60%.

- C'est peu, marmonna Mark.

- Mais l'image est mauvaise, lui rappela l'expert, je pense que nous avons de grande chance que ce soit là. Plus personne ne met les pieds à Tsuru, et la date correspond.

- Quelque chose me chiffonne, avoua l'autre, Tsuru et Inazuma sont à une centaine kilomètres de distance. Si on compare les heures, ce type est apparu dans la matinée vers 14h, et il serait arrivé à Tsuru à 21h ? Un humain normalement constitué ne peut pas faire cent kilomètre en seulement 7h.

- C'est possible, affirma Mark, les autres Survivants font aussi des choses inhumaines, alors c'est possible. Il suffit de regarder les vidéos les concernant et vous verrez.

Personne n'osa le contredire. Ils hochèrent juste la tête et reprirent leurs recherches. Ils étaient dans la bonne voie, Mark le savait, il en était intimement persuadé. La prochaine destination d'Axel était donc la ville d'Otsuki. Mais que ferait-il ? C'était la question qui posait problème, ses réactions demeuraient encore imprévisibles et certainement sans grande logique pour le moment.

- On va te trouver Axel, je te le promets, jura Mark en abattant son poing sur la table et en fixant l'image satellite. Tu reviendras parmi nous.

**

Il s'était arrêté pour se reposer pendant quelques heures, à force de courir son corps avait commencé à protester et des douleurs s'étaient déployées dans tout son être. Forcé d'arrêter sa course, il avait du se coucher à l'ombre d'une forêt et, sans s'en rendre compte, s'était endormi durant plusieurs heures. A son réveil, il faisait jour et son corps n'avait plus mal. Il pouvait donc continuer sa route. Désormais, il suivait une longue et interminable route de béton qui s'étendait jusqu'à l'infini. De temps en temps, il voyait passer à toute vitesse des engins sur quatre ou deux roues transportant des gens, des voitures. Il n'avait aucun mal à égaler leur vitesse, mais s'il la gardait trop longtemps son corps s'épuisait plus rapidement et il devait faire plus de pauses. Il se demandait aussi pourquoi certaines personnes le fixaient comme une bête de foire, leur visage collé à la vitre. Beaucoup de chose lui échappait encore. Mais il n'avait pas le temps de se poser des questions. Son instinct lui disait de continuer à courir toujours vers l'est. Il avait certainement quelque chose à accomplir là bas.A force d'endurance, il finit par atteindre une agglomération. Un peu indécis, il lut la pancarte désignant le nom de la ville, « Otsuki ». Un choix s'imposa à lui, devait-il entrer et se perdre dans la masse ou faire un détour. Question temps, il serait certainement plus simple de traverser la ville, mais il ignorait totalement ce qu'il allait y trouver. Après un long moment d'hésitation il décida d'entrer, il avait un sentiment de curiosité à satisfaire.En entrant dans la ville, il fut étonné de voir autant de bâtiment s'élevant aussi haut, des immeubles. Des centaines de gens marchaient sur des trottoirs, la tête baissée sur des petits engins, des téléphones. Il devait donc faire attention à ne percuter personnes, hors de question d'attirer l'attention sur lui. Il passa alors devant une grande vitrine de verre qui exposait des machines avec un écran diffusant une image, des télévisions. Le jeune homme n'y prêta pas attention, jusqu'à ce qu'il se voie. Stupéfait, il se colla à la vitre et observa l'image défilant sur le poste. Un homme filmait quelqu'un qui apparaissait au centre d'un énorme cratère, formait par des paillettes d'or. Les mêmes que la grand-mère. Il se vit renaître dans ce monde. Il se revit perdu et tentant de comprendre ce qui lui arrivait.Concentré sur ces images, il n'avait pas remarqué le monde qui s'agglutinait autour de lui. Revenant au monde réel, il fut harcelé par des flashs blancs et un vacarme sans nom. Il se couvrit le visage de ses mains pour protéger ses yeux des flashs douloureux. Mais les milles et une question que chacun hurlait parvenaient à ses oreilles. Après avoir vu ses images, il comprenait maintenant pourquoi tout le monde le fixait comme une bête. Il n'était pas normal. Des « monsieur », « survivants » et autres mots lui parvenait. Se sentant étouffer et pris au piège, il ne savait plus quoi faire. Il eu alors une réaction purement animale, il regarda le monde face à lui et laissa échapper de sa gorge un grondement sonore qui résonna comme un coup de tonnerre. En position de défense, il montrait les dents et ses yeux laissaient bien entendre qu'il pouvait faire du mal à quiconque le harcèlerait de nouveau. La peur et la détresse qu'il lu alors dans le regard des gens le ramena sur terre. Pris de panique devant sa propre réaction, il sauta en l'air et atterrit sur un lampadaire qui lui servit de tremplin pour rejoindre un toit d'une maison de deux étages. Puis, il s'enfuit en courant de toit en toit, laissant les badauds loin derrière.Quand il se sentit, en sécurité en haut d'un immeuble, il se laissa tomber à genoux, tremblant. Il ne savait pas encore grand-chose, mais il était persuadé d'au moins une chose, sa réaction n'avait pas été humaine. Il revit alors une scène anodine dans la forêt, quand il s'était trop approché d'un nid de bébé renard, la maman avait retroussé ses babines et émit un grondement similaire. Il avait réagit comme un animal, comme une bête. Mais autre chose le frappa, il posa une main sur son coup, il était capable d'émettre des sons. Donc, en toute logique, il devrait sûrement être dans la capacité de parler à un moment donné.

- Veuillez rester calme ! s'écria alors une voix qui le fit sursauter.

Curieux, il s'approcha du bord du toit à genoux et regarda en bas. Des hommes en costumes bleu et vêtu d'armes sur les hanches semblaient en train de calmer une foule apeurée, des policiers. Il cligna des yeux et fit comme un zoom pour mieux voir la scène. Une mère était en pleur et semblait le supplier. Il tendit alors son ouïe pour capter ce qu'elle disait.

- Ils ont prit ma fille ! Ces voyons m'ont volé mon enfant ! Elle n'a que 7 ans ! Je vous en prie vous devez la sauver ! Ils vont la tuer ou pire encore !

- Calmer vous madame, toutes nos troupes sont déployés pour traquer ces hommes.

Le jeune homme recula du rebord, une petite fille avait été enlevée par des hommes dangereux. Il resta à genoux quelques minutes, réfléchissant. Au cours de son voyage, il avait découvert des capacités étonnantes chez lui, capacités certainement non possédés par des humains normaux. Devait-il utiliser ces capacités pour aider la société ? Il secoua la tête, il n'avait même pas besoin de réfléchir. Une petite fille était en danger, c'était tout ce qui comptait. Sur de lui, il ferma les yeux et développa son ouïe au maximum, des centaines de voix lui parvinrent, il devait s'efforcer de faire le tri.

- Maman...maman..., pleurait-une voix de petite fille.

Il se concentra sur celle là et se leva, il devait la retrouver. Motivé, il se remit à courir, faisant de son mieux pour retrouver l'enfant.

- J'ai peur...laisser moi voir ma maman...

- Ferme là !

Un bruit de coup, cri de douleur, des pleurs. Le jeune homme sauta du toit, il les avaient trouvés dans une ruelle sombre que les policiers avaient loupée car cachés par des poubelles. Il atterrit lourdement sur le sol, le fissurant et attirant l'attention des kidnappeurs.

- D'où tu sors toi ? cracha l'un d'entre eux qui pointa une étrange arme vers lui, un pistolet.

Il n'eu pas le temps de réfléchir, son corps se mit à bouger tout seul. D'un bond, il se jeta sur celui avec l'arme et envoya le pistolet valsé au loin. Puis, il lui asséna un coup à la mâchoire pour lui faire perdre connaissance. Le seconde se précipitait vers lui avec un couteau. D'une pirouette, il donna un coup de pied dans la main de son attaquant et en envoya un deuxième dans son estomac. Le coup le propulsa contre le mur, mais il n'en avait pas fini. Avant qu'il ne reprenne ses esprits il le tira vers lui et lui donna un coup sec et net dans la nuque. L'homme s'effondra alors à côté de son coéquipier, inerte. L'euphorie de la victoire pour le jeune homme fut de courte durée, les pleurs de la fillette le sortirent de sa transe. Il tourna la tête et aperçut un petit corps recroquevillé dans un coin, les bras couvertes de coup. Il s'agenouilla devant elle et posa une main rassurante sur sa petite tête rousse. Elle leva des yeux embués de larmes vers lui et il tenta de sourire de manière naturel. Elle regarda les corps des agresseurs et se jeta ensuite dans les bras de son sauveur, qui prit au dépourvu ne su pas comment réagir. Finalement, il referma ses bras autour de la petite fille et la souleva de terre. Elle pleurait de plus belle en serrant son écharpe dans ses petits poings. Il lui frotta le dos d'une main et se maudit de ne pas pouvoir dire une phrase rassurante. Peut importe, il se dirigea vers la rue principale. Une troupe de gens lui tomba alors dessus et lui lancèrent des regards mi effrayés mi ravie, ne sachant pas comment réagir face à lui. Des policiers étaient en train d'arriver sur les côtés, armes en mains.

- Déposer cette fille par terre immédiatement et les mains en l'air !

Doucement, il posa la petite fille par terre, mais elle se mit à crier et refusa de le lâcher.

- Je veux pas ! pleurait-elle, je veux pas !

Le jeune homme tenta de la décrocher de son écharpe sans violence, mais elle ne voulait pas lâcher. Elle était terrifié et tremblait de tout son petit corps. Il décida donc de la reprendre dans ses bras malgré les protestations des forces de l'ordre. Mais, au moment ou elle se retrouva de nouveau dans ses bras, elle cessa de crier et se calma. Sa réaction surpris les policiers et ils baissèrent légèrement leurs armes. Une femme fendit alors la foule et vint se placer face au sauveur.

- Estella ! s'écria-t-elle en larmes.

- Maman ! s'exclama la petite en reconnaissant sa mère.

Profitant de l'occasion, il remit la petite dans les bras de sa mère, elle s'accrocha au cou de sa maman en geignant et en se plaignant des traitements infligés par les agresseurs. Puis, elle tourna sa petite tête vers son sauveur.

- Merci beaucoup de m'avoir sauvé, lâcha-t-elle entre deux sanglots.

Le garçon ressentit une vague de chaleur dans tout son corps et lui fit un sourire. Puis, avant que les policiers ne veuillent l'interroger ou autres, il se fondit dans l'ombre et disparu. Laissant la petite fille et sa mère se retrouver. Laissant aussi derrière lui une vague de question. Il ne savait pas encore que ce geste allait faire beaucoup parler de lui dans le futur proche.

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