« C'est un vieux souvenir, qui remonte à il y a dix ans déjà. A ce fameux jour. Il s'agissait d'un 17 juillet, jour de l'anniversaire de son meilleur ami. Pour fêter cela, ils avaient été dans l'un des grands parcs de la ville réputé pour sa verdure. Tout le monde faisaient la fête, mangeaient et riaient. Le ciel était bleu et un léger vent soufflait, les rafraîchissant durant cet été chaud et aride. Pour faire comme les adultes, ils avaient même piqués un paquet de bière, qu'ils s'amusaient à faire tourner pour voir le goût que cela avait. Après tout, aujourd'hui, il avait 15 ans. Et rien ne devait venir ternir cette belle journée. Jusqu'au moment où l'un d'entre eu avait levé la tête et déclaré.

- Regardez le ciel ! On dirait une étoile !

Ils avaient tous levés la tête, leur bouche formant un O de surprise et d'admiration. Ils avaient rient, se demandant de quoi il pouvait bien s'agir. Très vite, en voyant le point blanc se rapprocher de plus en plus d'eux, ils avaient perdu leur sourire. La panique avait rapidement envahis les jeunes adolescents qui avaient commencés à courir dans tous les sens. Les gens autour d'eux, en voyant cet étrange phénomène avaient réagis de la même façon. Tout le monde se précipitait vers la sortie du parc, espérant se mettre à l'abri. Le point dans le ciel devenait de plus en plus imposant et son ombre recouvrait la ville et ses habitants. Puis, il ne se trouva plus qu'a quelques centaines de mètres de leurs têtes. Il courrait de toutes ses forces vers la sortie, il trébucha et s'affala par terre face contre terre. Etourdi, il entendit quelqu'un crier son prénom. Il ne reconnut pas la voie, brouillé par les cris de paniques. Il sentit alors une main puissante agripper son bras et le soulever. Il vit le visage de son meilleur ami, crispé par la peur et l'angoisse. L'étoile projetait une intense lumière blanche sur eux qui aveugla le jeune homme. Il plissa légèrement les yeux et, une fois remis sur pied, il eu l'impression qu'il ne pourrait pas s'en sortir. Alors, son ami le poussa brutalement dans le dos, l'envoyant rouler quelques mètres plus loin. Ahuris, il leva la tête et vit son ami, son meilleur ami lui sourire en larmes. Puis, l'étoile tomba et ce fut le blanc total. »

Il ouvrit brutalement les yeux, la première chose qu'il vit fut le plafond sombre de sa chambre. Il était en sueur et il percuta qu'il venait de faire un cauchemar. Ou plutôt, il avait revu cet horrible moment, ce moment où son ami était mort pour le sauver. Il passa une main sur son front brulant et trempé et tourna la tête vers la gauche. Sa femme dormait paisiblement, ses longs cheveux roux ondulés coulant dans son dos nus. Sans faire de bruit, il se leva et quitta discrètement la chambre pour se rendre dans la salle de bain. Là, il prit une douche pour faire disparaitre les traces de sueur de son corps. Dès qu'il fermait les yeux, il revoyait son visage, baigné de larmes, mais qui lui souriait. Il laissa l'eau chaude couler sur son visage pour tenter de chasser cette image de son esprit. Pourquoi maintenant, cela faisait désormais dix ans qu'Axel était mort, pulvérisé en poussières par l'étoile blanche baptisé Stella. Celle qui avait frappé le Japon dix ans plus tôt et qui avait détruit le parc du centre. Après quelques minutes, l'homme à la peau tanné ferma les yeux et laisse son vieux souvenir remonter à la surface.

« Il avait l'impression de nager dans un océan sombre et sans fond. Il ne ressentait plus rien, tout son corps refusait de lui obéir. Il se mit alors à hurler, de rage, de colère, de frustration, de peur, de détresse. Etait ce donc cela la mort ? Dans ce cas, ce n'était pas le doux repos dont il avait entendu parler. Il ne sut pas combien de temps il resta dans cet état végétatif, errant sans but dans ce brouillard sans fin. Puis, un moment, il vit une lumière, et un maigre espoir refit surface en lui. Avec le peu de force qu'il lui restait, il se mit à courir. Courir le plus vite possible vers, peut être, sa libération. Quand ses doigts entrèrent en contact avec la belle lumière, il fut aveuglé et un gémissement de douleur lui échappa.

- Mark ! s'écria une voix féminine sur sa droite.

Il cligna lentement des yeux, un plafond blanc ocre au dessus de lui l'aveuglait avec la lumière qu'il diffusait. Il se cacha les yeux avec sa main droite et se rendit compte qu'elle était entourée de bandage aussi blanc que le plafond. Il plissa les yeux.

- Mark ! Tu vas bien mon chéri ? l'appela de nouveau une voix sur sa gauche. 

 Avec lenteur, il tourna la tête et fit le visage de sa mère. Elle était en pleurs dans les bras de son mari. Ils étaient tout deux souriant et soulagés. De larges cernes s'étaient dessinées sous leurs yeux et ils semblaient dans un état de fatigue prononcés. Le jeune garçon ne comprenait pas tout, il était donc encore vivant ? Puis, soudainement, il se redressa sur son lit.

- Mes amis ! s'écria-t-il avant qu'une violente douleur dans le dos ne le force à s'allonger de nouveau.

- Ne fais pas de mouvements brusques mon chéri, lui chuchota sa mère en passant une main rassurante sur son front, tu n'es pas tout à fait guéris. Les médecins disent que c'est un miracle que tu sois vivant.

Ses paroles résonnèrent comme un coup de tonnerre dans l'esprit de Mark. Cela voulait-il dire qu'il était le seul survivant ? Que ses amis avaient péris ? Il eu beau poser des questions, ses parents refusèrent de lui répondre. Préférant attendre son rétablissement. L'adolescent se doutait qu'il était ménagé, que ses parents voulaient qu'il soit en forme, pour être capable d'affronter la dure réalité.Les jours passèrent, petit à petit, il retrouvait la capacité de bouger normalement. Son dos le faisait de moins en moins souffrir et il pouvait marcher dans l'hôpital où il avait été transporté. Le nombre de blessés étaient impressionnants. Les chambres ne suffisaient pas, à tel points que certains patients étaient mis dans les couloirs. Il pouvait voir le carnage provoqué par cette étoile blanche. En se renseignant, il apprit que neuf autres avaient percutés la Terre à différents endroit. Une en France était tombée à Paris, la capitale. Une autre aux Etats Unis, à New York. La troisième en Australie, à Sidney. La quatrième en Chine, à Pékin. La cinquième en Autriche, sur Vienne. La sixième en Afrique, sur Dakar. La septième en Argentine, à Buenos Aires. La huitième en Russie, dans un désert, c'était la seule qui n'avait pas fait de victimes à part des animaux. Et la neuvième, en Italie, à Rome.

L'Europe avait été le continent le plus touchés, il y eu bon nombres de morts et de blessés. Mais, le plus étrange, était qu'il n'y avait aucune trace matérielle de ces étoiles blanches. Elles avaient percutés le sol, causés des dégâts considérables, mais avaient ensuite disparu. La seule preuve permettant de prouver qu'ils n'avaient pas rêvé, était les immenses cratères de 50 mètres de diamètres et de dix mètres de profondeur qu'elles avaient laissés. On disait aussi, que ceux touchés directement par l'étoile, n'avaient pas été retrouvés. Aucune trace de leur corps. Les hommes de sciences avaient donc déclarés que les corps avaient été désintégrés dès qu'ils étaient entrés en contact avec le corps céleste. Cette nouvelle avait fait frissonner Mark, car il savait qu'Axel faisait partie de ces personnes. Il n'avait donc aucun espoir de le revoir. Il ne pouvait nier l'évidence. Son meilleur ami était mort. A chaque fois qu'il y pensait, une irrépressible envie de vomir le submergeait et il devait courir aux toilettes. Le seul point positif qu'il trouvait dans tout cela c'était que certains de ses amis étaient en vie. Mais d'autres avaient malheureusement péris. Ces parents avaient refusé de lui dire qui était mort ou vivant, ils voulaient attendre qu'il soit rétabli. Mais le jeune homme brun était assez grand, il devait savoir. Un matin, il obtint la permission de se rendre à l'endroit ou Stella avait percuté le sol Japonais. Tout ce qui, auparavant, était là, avait disparu. Les arbres, l'étang, la verdure, les bâtiments. Tout avait été soufflé par la force de l'explosion. La terre était devenue aride et sèche autour du cratère, on aurait pu se croire dans un désert. Et comme il l'avait entendu dire, aucune trace de l'étoile. Comme si elle s'était désintégrée juste après avoir percutés le sol. Mark resta de marbre devant ce spectacle, il devait aller de l'avant, tel était sa devise.Une fois rétablis, il pu quitter l'hôpital et fut heureux de retrouver certains de ses amis qui avaient été épargnés. Il eu un pincement de cœur en voyant que plus de la moitié avaient péris. Avec difficulté il retint ses larmes. Si lui pleuraient, qui donc pourraient encourager les survivants à avancer.

Deux mois après ce qui était désormais appelé la pluie d'étoiles blanches, il y eu un nouveau bouleversement. En plein cœur de Tokyo, un monstre avait surgis des entrailles de la terre. Déchirant les routes et détruisant les immeubles se trouvant au dessus de lui. Haut de dix mètres, recouverts d'écailles noires et brillantes, dotés de pattes à dix doigts terminés par des griffes blanches et acérés, une mâchoire énorme pourvue de crocs faisant la taille d'un homme. Le premier Akujin venait d'apparaître. Il ne lui fallut même pas une journée pour raser la capitale japonaise. Sur ses quatre pattes, il avançait et donnait de violent coup de queue hérissés de piques noires et longues d'une vingtaine de mètres. Il avait un corps robuste qui faisait penser à celui des dinosaures. Ses petits yeux rouges étaient enfoncés en haut de sa tête et ne semblait voir que droit devant lui. Par contre, son odorat et son ouïe était largement sur développés. Rendant quasiment nul les chances de survie. Il fallut un mois entier à l'armée pour l'abattre. L'ONU avait donné l'ordre que tous les pays envoient leur force de frappe pour détruire le monstre. Car ils étaient sur, qu'une fois le Japon anéanti, l'Akujin se tournerait vers les autres pays. Pour l'abattre, il fallut l'isoler au mont Fuji et le bombarder de missiles. Le monstre ne semblait pas souffrir, on aurait plutôt dit qu'il était dérangé par des mouches. L'armée avait donc mis en place des bombes dans le sol, des centaines de pièges pour l'empêcher de tuer d'autres personnes. Finalement, grâce au sacrifice d'un habile pilote, ils étaient venus à bout de l'Akujin. Le pilote américain, Bradley Jones, avait envoyé son avion de chasse directement dans la gueule du monstre. Puis, une fois à l'intérieur, il s'était fait exploser. Tuant l'Akujin de l'intérieur. Ce fut la première victoire de l'humanité. Les images avaient été retransmises dans le monde entier, effrayant la population. Mais ils furent soulagés en voyant la bête s'effondrer et ne ne pas se relever. Le soldat reçu les hommages et fut enterré comme il se devait, il était le héro de l'humanité. Suite à cela, tout le monde pensait que le pire était passé. Mark aussi y croyait. Il se disait qu'après cela, plus rien ne pouvait leur faire peur. Ils avaient assez souffert pour cette vie. Leurs espoirs volèrent en éclats une année plus tard. Un autre Akujin fit son apparition, à Toulouse, en France. Le même scénario se produisit, entraînant des pertes humaines importantes. A chaque fois, le monstre était abattus, mais à quel prix ? Et, chaque année, un Akujin apparaissait de nouveau. Aux Etats Unis, en Australie, en Argentine. Bref, là ou les étoiles blanches étaient tombés. Une fois par an, le cauchemar se répétait, plongeant le monde dans le désespoir. Car ce n'était un secret pour personne, l'armée avait de plus en plus de mal à fournir. Il y avait plus de pertes humaines et matérielles que de recrutement et de construction d'armes. Un jour viendrait, où les hommes ne pourraient plus tuer ces bêtes. »

- Tout va bien Mark ?

Le brun ouvrit brusquement les yeux, il était toujours sous la douche, l'eau chaude coulant sur son corps. Il tourna la tête et croisa le regard inquiet de Nelly, sa femme. Vêtu d'une robe de chambre, elle s'avança vers la douche et l'accrocha à un porte manteau. Puis, elle le rejoignit et passa ses bras fins autour du corps de son mari.

- Tu as fait un cauchemar ? demanda-t-elle avec douceur.

- Oui, j'ai revu les événements d'il y a dix ans, avoua-t-il.

Elle garda le silence, resserrant son étreinte autour de lui pour transmettre le plus de réconfort possible.

- Tu sais, demain nous serons le 17 juillet, lui apprit-elle, je pense que ton subconscient réagit à cette date. C'est peut être pour cela que tu fais ce cauchemar maintenant.

Il se tourna vers elle surpris, il était perdu dans les dates et fut étonné d'apprendre qu'ils étaient déjà le 17 juillet.

- Cela fera exactement dix ans, murmura-t-il plus pour lui-même.

Elle hocha la tête, et pour lui changer les idées elle déposa un baiser sur ses lèvres. Elle devait faire de son mieux pour soulager l'homme qu'elle aimait de ces souffrances. Mark avait toujours éprouvés des remords, car s'il n'avait pas trébuché ce jour là, Axel ne serait pas venue l'aider et ne serait pas mort. Doucement, elle le sortit de la douche et l'entraîna vers le lit, un léger sourire aux lèvres pour l'encourager. Finalement, il se laissa faire et pu oublier ses soucis le reste de la nuit.

Le jour suivant, le réveil du brun sonna et le fit sursauter. Il était déjà huit heures. L'heure d'aller travailler. Sans faire de bruit, il se prépara, enfila ses affaires de travail, pris son sac et sortit dehors. L'air frais du matin lui fouetta le visage et il inspira un grand coup. Il appela un taxi et monta à bord.

- Amenez-moi au quartier militaire, ordonna-t-il en fermant la porte.

- Bien monsieur !

Ils roulèrent pendant un quart d'heure avant d'arriver à destination. Le quartier militaire était le point phare pour la défense contre les Akujin. C'était ici qu'était élaboré les stratégies de combats, construites les nouvelles armes, testés des nouveaux poisons et bien d'autres choses servant pour un seul but. Tuer les Akujins. Mark, quand à lui, travaillait dans la section d'élaboration des stratégies avec un de ses ami, Jude Sharp. Il descendit du taxi et paya la course avant de gravir les marches, il montra sa carte de travail au gardes et ils composèrent le code permettant l'ouverture des portes. Il entra et fut submergé par le vacarme qui régnait dans la pièce principale. Le hall d'entrée était le carrefour de toutes les sections. Tout le monde s'y croisait. Epaule projeté en avant, il se fraya un passage vers sa propre section, se concentrant sur sa mission principale. Il ouvrit la porte grâce au scanner rétinien et s'empressa de la fermer derrière lui. La pièce était bien plus calme. Il avança dans un couloir sombre et étroit pour ensuite arriver à la salle principale. Elle était circulaire et une grande table trônait en son centre. Dessus, des visionneurs holographiques pour représenter en 3D les possibles évènements. C'était bien plus réaliste et surtout, ils pouvaient se rendre compte plus facilement des défauts de leurs plans ou les qualités inexploités. Il descendit les escaliers métalliques en spirales et déposa son sac dans un coin, rejoignant ceux déjà présents au centre de la pièce.

- Ah ! Te voila Mark ! l'accueillit Jude une tablette à la main.

Ses cheveux châtains clairs frisés étaient attachés en queue de cheval et ses yeux étaient voilés par des lunettes opaques. Il portait un grand manteau gris descendant jusqu'à ses genoux et semblait fatigué. Mark s'assit sur l'un des fauteuils à roulette et regarda la simulation qu'ils étaient en train d'effectuer. Ils avaient représenté un Akujin au centre du plateau en plein centre ville. Petit à petit, ils plaçaient des bombes, divers pièges à divers endroits, tentaient de prévoir les mouvements de la bête. Car l'ordinateur avaient été programmé avec toutes les données récupérés sur tous les Akujin apparut. Rendant la simulation d'autant plus réelle. Le dernier Akujin avait fait son apparition en Afrique, au Sénégal, en avril dernier. Ils étaient donc tranquilles jusqu'à l'année prochaine. Néanmoins, les scientifiques avaient soulevés un point important. Désormais, un Akujin été apparus dans chaque pays ayant été victime des étoiles blanches. La question était donc, la boucle allait-elle se répéter ? Le prochain pays serait-il de nouveau le Japon ? Et surtout, le pire doute, n'y aurait-il qu'un seul Akujin ? Cette question soulevait polémique, mais ils avaient cru bon de ne pas en informer la population. Le monde était déjà assez bouleversé comme cela, il n'était pas nécessaire de rajouter une peur supplémentaire.

- Bien, quelle est la mission du jour ? demanda Mark en scrutant les hologrammes.

- Nous devons être capable d'élaborer une stratégie face à un Akujin surgissant en plein centre ville et ayant des réactions aléatoires. Ici, il désigna un point, nous allons placer des gens et les mettre dans une situation de fuite.

- Des appâts, remarqua le brun en prenant des notes sur sa propre tablette.

- En effet, si tout va bien, l'Akujin devrait les sentir et les pourchasser vu qu'ils sont les plus proches de lui. Ensuite, nous verrons si les pièges placés dans la rue se déclencheront à son passage, et surtout, s'ils sont efficaces.

Jude appuya sur un bouton et la simulation commença, l'Akujin se mit à bouger avec une réalité qui dégouttait Mark à chaque fois. Il leva le nez et sembla renifler l'air, puis, il se rua sur les appâts qui courraient pour tenter de l'attirer vers les pièges. L'Akujin passa sur une ligne rouge tracé au sol et les immeubles de chaque côté de lui explosèrent dans un fracas violent. Il y eu un nuage de fumée que Mark s'empressa de faire disparaître. Des piques avaient jaillit du sol pour transpercer le monstre. Mais à leur grande déception, les pointes de fer s'étaient brisées sur ses écailles dures comme l'acier et l'explosion ne l'avait même pas éraflé. 

 - Il faudrait trouver un moyen rapide et efficace de lui crever les yeux, marmonna Mark, ça le rendrait fou et il perdrait certains repères.

- Oui, nous l'avons déjà testé, mais pour cela il faudrait encore envoyer à la morgue deux pilotes de chasses. Pour crever leurs yeux il faut que la pointe aiguisé des avions se plante directement dedans.

- Que représente la vie de deux hommes comparés à celle de milliers d'habitants, cracha Eva, une nouvelle recrue pleine de rage envers les Akujin

.- Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre des hommes pour rien, répondit calmement Mark, l'armée diminue d'année en année. Peu de gens souhaite se mesurer aux Akujin.

Le brun la vit se retenir de lâcher une remarque, mais elle s'abstint et se reconcentra sur le plateau. Elle avait des cheveux courts et noirs qui contrastaient avec ses yeux verts. Contrairement à certaines filles, elle assumait pleinement ses formes rondes et ne se retenait pas de manger à sa faim. Quand on ne parlait pas d'Akujin elle était aimable, mais si on abordait le mauvais sujet elle pouvait devenir très désagréable.

Après une matinée entière à prendre des notes et à rentrer sur l'ordinateur du réseau toutes les tactiques possibles et impossibles, ils décidèrent de faire la pause déjeuné.

- Je suis éreinté, avoua Mark en s'étirant vers le plafond.

- Je suis d'accord avec toi, soupira Jude, nous avons besoin d'une pause pour effectuer un travail correct.

Le brun hocha la tête et prit son porte feuille pour aller manger au restaurant du quartier militaire. Les plats étaient bon et peu chers là bas. Et puis, Mark avait besoin de parler tranquillement à son ami de son cauchemar. Jude le comprenait mieux que les autres car ils avaient été un trio avec Axel. Les autres avaient été moins proches de lui.

Ils s'installèrent à une table un peu isolé et commencèrent à manger avec appétit. Une fois l'entrée engloutit, Mark raconta à Jude ce qu'il avait vu cette nuit. Son ami stratège se gratta la nuque et resta silencieux un moment. Il devait sûrement se revoir la scène lui aussi.

- Tu sais, hésita-t-il, ça fait dix ans aujourd'hui, et j'ai encore du mal à me faire à cette réalité. Tout est si...apocalyptique désormais. Je me dis que nous nous battons contre du néant. Contre quelque chose qu'on ne peut pas vaincre. Les armes sont plus vite détruites que construites. Il y a plus d'hommes qui meurt qui ne naissent. Pour moi, l'humanité est voué à s'éteindre un jour.

Mark ne le contredit pas, tous pensaient ainsi, même s'ils ne se l'avouaient pas vraiment. Voulant croire encore en un maigre espoir. En silence, ils terminèrent leur repas et retournèrent au travail. Mais à peine avaient-ils commencé qu'un message circula dans les hauts parleurs du quartier général.

- A tous les agents présents ici ! Veuillez vous réunir dans le hall d'entrée ! Flash spécial important !

Curieux, Mark et Jude se regardèrent un petit moment avant d'obéir. Eva sur les talons, ils sortirent de leur repaire et se réunirent avec les autres dans le hall, qui n'avait jamais été aussi plein. Un vacarme infernal régnait, chacun se demandant de quoi il pouvait bien s'agir pour que tous soit interrompu en plein travail. Puis, après une dizaine de minutes d'attendre, des écrans apparurent au dessus de leur tête. Ils affichèrent une vidéo mise en ligne il y a quelques minutes à peine par une personne lambda. La vidéo montrait le cratère Japonais provoqué par l'étoile Stella. Mais ce n'est pas cela qui attira le regard, c'était ce qui se passait au creux du cratère. Des milliers de paillettes étaient en train de se rassembler au centre. Formant une boule d'énergie. Une seule question était sur toutes les lèvres.

- Mais qu'est ce que c'est ? s'étrangla Mark qui craignait une nouvelle catastrophe.