Chapitre 8



La nuit disparaissait petit à petit, laissant la grisaille du jour pointait le bout de son nez. En me levant du coin où j'avais passé la nuit à monter la garde, j'aperçus la brunette se levait difficilement. Cette dernière rangeait la couverture dans son sac sans m'adresser un mot, je m'exclamais alors en me positionnant face à elle :

— Tu ne parles pas ce matin ? Tu as perdu ta langue durant la nuit ?

— Non, c'est juste que j'ai fait un mauvais rêve.

— Tu éviteras d'en raconter les détails, il faut que nous quittions cette maudite foret !

— Je ne comptais pas le raconter, de toute façon ! S'exprimait la jeune femme en me fusillant du regard.

— Tant mieux !

Je repris le sac à dos sur mon épaule et sortis de la grotte. Une fois dehors, les dégâts de la pluie et de l'orage étaient présents, de nombreuses branches étaient à terre, le sol était rempli de boue, je n'avais pas le choix de marcher dessus. Tout en soupirant, je sortis la carte du sac afin de regarder dans quel sens nous devions aller. En la regardant, j'entendis un bruit, la brunette avait surement entendu le même bruit, elle se rapprochait rapidement de ma portée. En plissant les yeux vers la provenance de ce bruit, je ne pris pas plus de temps à réfléchir, j'ordonnais à la brunette de courir sans s'arrêter. Les pas se rapprochèrent, je pris le bras de la jeune femme et me mirent à courir à travers l'étendu d'arbres que constituait cette foret. En se faufilant à travers les arbres, sautant par-dessus les branches se trouvant sur notre chemin, je ne savais pas de quoi il s'agissait, mais cela se rapprochait de plus en plus vite. La brunette tombait alors à terre, se prenant un rocher, lui gueulant dessus pour qu'elle se relève, cette dernière essayait tant bien que mal, elle n'y arrivait pas. En tombant, elle s'était surement foulé la cheville, je décidais ainsi de faire face une fois de plus à ce qui se dirigeait vers nous. En attrapant une branche, je la cassais à l'aide de mon genou pour en avoir seulement une moitié, je m'orientais vers les bruits de pas se rapprochant. Soudain, j'aperçus une ombre surgir devant nous, des aboiements me firent lâcher le bâton au sol. Il s'agissait uniquement de Golden. Le chien s'approchait alors de moi tout en mettant ses pattes sur mon pantalon, tout en le regardant, je m'exclamais tout en rageant :

— Mais que fais-tu ici toi ?! Pourquoi tu n'es pas avec Sam ?

Le chien aboyait tout en me répondant, puis, ce dernier se dirigeait vers la brunette assise au sol. Cette dernière avait remis un sourire sur son visage, elle prit la gueule du chien entre ses mains tout en s'exclamant, joyeusement :

— Oh, mais oui, toi aussi, tu m'as manqué ! Mais comment tu as fait pour nous retrouver ?!

— C'est bizarre qu'il soit ici ! Il est peut-être arrivé quelque chose à Sam, jamais, il l'aurait fait sortir.

— Ou alors, il voulait vraiment nous retrouver.

— Je dois maintenant m'occuper de toi et de ce chien, soupirais-je.

— Personne t'oblige à t'occuper de Golden ! Moi, je vais m'en occuper ! Lançait la brunette avec fierté.

Tout en plissant les yeux, j'acquiesçais d'un hochement de tête, bien que je n'y croyais pas vraiment. Elle ne savait pas s'occuper de sa propre personne, je doutais à qu'elle s'occupe de Golden. Je me penchais sur sa jambe, en lui demandant :

— Tu peux te lever ?

— Non, ça me fait vraiment mal.

— Je vais essayer de te trouver un bâton pour que tu puisses t'appuyer dessus, je ne pense pas que ce soit grave ce que tu as.

— Oui, je pense que c'est passager, mais ça fait un peu mal tout de même !

— N'exagère pas, tu n'es pas morte non plus.

La brunette croisait ses doigts sur sa poitrine tout en ricanant niaisement :

— A ha, a ha, a ha, qu'est-ce que c'est drôle ! Tu aimes bien m'envoyer des pics à ce que je vois !

— Oui, exactement !

Je pris un bâton et le tendit à la jeune femme, le regard froid, elle le saisit. En essayant de se lever, le chien se mit derrière elle afin de l'aider. Tout en regardant l'acte de l'animal, je fis mine de ne pas l'avoir vu et repris le chemin, en me dirigeant vers le nord. Nous traversions la foret à la lenteur de la jeune femme, ce qui m'exaspérait du plus haut point, en me retournant, je lui fis face :

— Dis, tu pourrais avancer plus vite ?

— Non, je ne peux pas, à moins que tu veuilles me porter ?

— Tu peux courir pour que je te porte et puis quoi encore ?!

— Pourquoi tu te comportes tel un connard ?! S'énervait la jeune femme, en me lançant le bâton en pleine face.

Tout en l'esquivant, je me rapprochais d'elle, les poings ferme, une lueur de haine se remplit dans mon regard, je lui gueulais alors :

— Apprend à viser ! J'ai accepté de t'aider, mais à mes conditions ! Tu es lente, tu parles trop.

— Je sais viser ! Tes conditions ? Je te rappelle que c'est pour moi que l'on fait tout ce chemin !

— Très bien !

Je n'avais plus possession de mon corps, la haine et la colère siégeait, je lâchais alors le sac à dos, lui balançant sur son petit corps. Je lui balançais la carte et repris le chemin à contre-sens. Les mains dans les poches, j'avançais en m'éloignant de la brunette. Tout en marchant, une part de moi était décidé à rentrer à la maison tandis qu'une autre partie voulait se retourner et revenir sur mes pas. Soudain, je sentis une force me retenir, je remarquais alors que le chien avait attrapé un bout de ma veste en la tirant de toutes ses forces. Je lui ordonnais d'arrêter, lorsque j'aperçus la jeune femme tentait de se lever du mieux qu'elle pouvait, ce qui fut un échec. Elle tombait ensuite au sol suite à son acte, tout en soupirant, je regardais le chien avec un air coupable. Je revins sur mes pas en silence, le chien m'accompagnant retournait ainsi vers la brune. Arrivé au niveau de la jeune femme, je ramassais le sac que j'avais précédemment mis à terre, cette dernière remarquait ma présence et dessinait un léger sourire sur ses lèvres. Je pris le bâton et l'aidait à se relever avec ce dernier. Elle remit quelque mèches de ses cheveux derrière ses oreilles tout en plongeant ses yeux noisette dans le bleu de mes yeux. Je n'avais jamais était aussi proche d'elle, je coupais alors ce moment en m'exprimant :

— Donne ton sac, je vais le porter. La sortie de la foret est dans ce sens, lançais-je en pointant mon index vers l'horizon.

J'avançais à son niveau, dans le silence le plus grand. Arrivé à la fin de cet immense foret, j'aperçus au loin plusieurs bâtiments, plusieurs hauts buildings ainsi que des maisonnettes. Une lueur d'espoir était alors revenue sur ma figure, tandis qu'une mine assez attristée était présente sur le visage de la brunette. En le remarquant, je m'exclamais à cette dernière :

— Hé ! Regarde, on a atteint des bâtiments, le dirigeant se trouve peut-être là-dedans.

— Oui, c'est cool.

— Écoute, je suis désolé d'avoir agi ainsi tout à l'heure.

— Oh, ce n'est pas pour ça que je suis de cette humeur.

— Alors qu'est-ce qui te chagrine ? Je vois bien que tu ne me dis pas quelque chose.

— La nuit dernière, j'ai fait un mauvais rêve...

— Il se passait quoi dans ce rêve ?

— On s'était disputé et tu avais décidé de m'abandonner encore une fois. Tu t'en étais allé, me laissant planter là au milieu de rien. J'avais donc essayé de trouver le dirigeant seule, mais je n'y étais pas arrivée et puis j'étais devenue une mauvaise personne...

— Ne dit pas ça ! Je ne suis pas aussi horrible, je t'ai promis que je veillerais sur toi et que je t'aiderais à trouver le dirigeant pour que tu puisses repartir. Je ne vais pas t'abandonner, ce n'est qu'un mauvais rêve.

— Et pourtant il commençait à être vrai, un peu plus tôt...

— Allez, oublie et vient, on va s'approcher de cette ville.

Nous marchions de nouveaux pas par pas afin d'éviter que la douleur de la brunette s'aggrave. En gagnant cette ville, je n'étais jamais encore venu ici, cette ville ne ressemblait en rien au centre-ville, tout simplement, car cette dernière était déserte. Pas un seul passant, des tonnes de déchets étaient présents sur la route, des roues errantes, des tonnes de papier éparpillées sur le bitume. Soudain un bruit se fit entendre, plusieurs voitures assez spacieuses se dirigèrent face à nous, je pris la jeune femme dans mes bras la laissant lâcher le bâton en pleine rue. Je me dirigeais alors vers une rue assez étroite afin de nous y réfugier de ces voitures sauvages qui ne comptaient pas ralentir. En penchant ma tête dans le but d'observer à qui j'avais affaire, j'aperçus une tête bien familière, celle de Jeff. En le reconnaissant, je murmurais à la brunette :

— Il ne faut pas que Jeff et sa bande nous voient ! On va longer cette ruelle étroite pour sortir de l'autre côté, je vais te porter.

— Qui est ce Jeff ?

— Jeff et sa bande, ce sont des crapules du monde prison. Ils ne pensent qu'à voler et s'en prendre gratuitement aux âmes de ce monde, je m'en suis pris plus d'une fois aux bagarres que lui et sa bande avaient commencé. S'il est ici, cela ne me dit rien qui vaille.

— J'ai l'impression qu'il n'y a que des mauvaises personnes dans ce monde, cela ne me rassure pas...

— Je me pose sans cesse la même question envers ce genre de personnes, ne trainons pas et avançons.

Je pris la brunette dans mes bras, elle passait son bras sur ma nuque en s'agrippant. Cette dernière ordonnait au chien de la suivre. Je guettais aux alentours afin de m'assurer que Jeff et sa bande n'étaient pas dans le coin. Tout en raflant le mur, je marchais en regardant dans chaque coin de cette ville. Soudain les voitures étaient de retours, je pressais alors le pas, malheureusement une des voitures nous rattrapaient et nous encerclaient, nous étions pris au piège en plein milieu de la route. Le chien se mit à grogner, l'un des gars de la bande de Jeff donnait un coup assez fort au chien ce qui le fit atterrir contre l'une des roues d'une des voitures présentes sur la route. Un grand gaillard se dirigeait vers nous, une veste en cuir noir, des bottines noires, un pantalon gris avec des chaines à vélo accroché à celui-ci. Une odeur de cigarette, une arme à feu à la main, ce dernier annonçait à ses amies :

— Regardez ce que le destin nous a mis sur notre chemin ! Le grand James en chair et en os ! Tu es bien loin du centre-ville !

— Que veux-tu Jeff ?! Lui gueulais-je, le regard noir.

— Qui as-tu dans les mains ?!

— Ça ne te regarde pas ! Laisse nous passer !

— Tu sais très bien ce que je veux !

— Ma bécane ? C'est Artus qui l'as, elle est tout à toi !

— Oh non, je ne veux pas cette bécane, mais je veut ce que tu tiens dans tes bras. Une chose aussi précieuse que cette fille doit être entretenue par une bonne personne, pas par toi.

— Parce que tu penses être une bonne personne ?! Laisse-moi rire ! Tu n'es qu'une crapule ! Tu sèmes la zizanie dans tout le monde prison !

Jeff se sentant critiqué fit un geste de la main à ses amis dans le but de s'en prendre à moi. En regardant ses brutes s'amenant de chaque cotés, je m'exclamais à ce barbare de Jeff :

— Tu peux toujours courir pour avoir ma copine !

— Ta copine ? Dis donc tu t'es vite remis de Jenny, tu verras qu'elle te lâchera aussi ! Tu n'es pas une personne avec qui on reste James ! Tu es un minable tout comme ton ami le barman à qui on vient d'incendier son bar.

— Sam, non, tu n'as pas osé ! M'exclamais-je, en le fusillant du regard.

— Cet enfoiré a dû sombrer dans les flammes !

Je ne pouvais pas m'en prendre à ce demeuré, ayant la brunette dans mes bras, j'étais coincé, ils étaient trois devant moi. Il était hors de question que je lâche la fille pour me salir avec ces brutes. Jeff tout en rigolant s'exclamait :

— Tu es pris au dépourvu, tu n'as nulle part où aller, c'est triste pour toi, toi qui rêvais de trouver ton affaire inachevée. Reviens à l'évidence James, tu ne la trouveras pas, cesse d'essayer et rejoint nous, tu t'en sortiras mieux.

— Plutôt mourir une deuxième fois que rejoindre ta bande !

— Comme tu voudras.

Jeff pointait son arme à feu face à moi, mon premier réflexe fut de me retourner afin de faire dos à cette brute, mais aussi bouclier. Que sa balle me touche, cela m'importait peu, mais je ne voulais pas que cette dernière atteigne le corps innocent de la brunette. La jeune femme, affoler, me donnait plusieurs coups dans le torse tout en m'appelant, je l'ignorais et fermais les yeux. Je pris une grande expiration et entendis le coup de feu partir...

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