Chapitre 7
Les bruits de pas se rapprochèrent, mais ces derniers étaient accompagnés d'une voix assez grave et masculine. Je pris un bâton en main qui se trouvait près du feu de camps, en reposant mon regard vers l'horizon, j'aperçus un homme d'une cinquantaine d'année. L'individu avait une barbe d'environ trois semaines, vêtu d'un blouson kaki. L'homme sortit de sa poche un couteau suisse, sûrement dans le but de se protéger. Tout en pointant un regard de panique vers moi, l'homme s'exclamait en ma direction :
— Que veux-tu ?! Vas t'en ! Ne t'approche pas de moi !
— Je ne fais que passer, je ne cherche pas à me battre !
— Oui, bien sûr, c'est ce que m'a dit le dernier gars passant par ici ! Pour finir, il m'a volé toutes mes rations de nourriture !
—Je t'ai dit que je n'allais pas me battre avec toi ! Je ne fais que passer ! M'exclamais-je, les poings serrés.
L'homme se rapprochait alors de moi, tout en me fusillant du regard, prêt à me planter son couteau dans la poitrine. Je fis de même dans le but de lui faire comprendre mon souhait d'avancer. Soudain, la brunette fit son apparition, ce qui attirait le regard de l'agresseur. Cette dernière s'exclamait :
—James ! Laisse cet homme, il n'est pas dangereux. Monsieur, nous ne faisons que passer, je vous le conjure. Si vous le voulez, nous pouvons vous donner la nourriture que nous avons dans nos sacs.
L'homme contemplait sa beauté sans sortir un seul mot de sa bouche, la brunette ouvrit le sac qu'elle avait sur les épaules et en sortit des barres protéines que j'avais préparé pour cette dernière. Elle lui tendit, ce dernier attrapait les barres d'un geste intrépide. Il hochait la tête en guise de remerciement, la jeune femme me tendit un regard m'incitant à parler à cet homme. Tout en levant les yeux au ciel, je m'exclamais à l'individu :
— Écoutez, nous devons traverser cette foret, mais si vous souhaitez avoir plus de nourriture, regagner le centre-ville. Dirigez-vous vers le bar à l'entrée du monde prison, j'ai un ami barman qui s'occupera bien de vous !
— Merci... c'est gentil à vous, je suis désolé d'avoir pointé mon arme sur toi. Je me méfie de tout le monde ici.
— Ne vous en faites pas, c'est compréhensible, nous devons y aller.
— Attendez, j'ignore où vous voulez aller, mais prenez-la, elle vous servira.
L'homme me remit en main une boussole dont la flèche ne cessait de bouger dans tous les sens sans se stabiliser sur une direction. J'ignorais ce que je comptais faire d'une boussole cassée, mais j'appréciais tout de même le geste de cet individu. Je le remerciai et repris le chemin en compagnie de la brunette. On s'enfonçait à nouveau dans la foret. Tout en marchant, la brunette m'interrogeait :
— Dit, tu comptais vraiment t'en prendre à cet homme ?
— Oui, il avait en main une arme, si je n'aurais pas lancé le combat, il l'aurait fait de toute évidence.
— Il n'y avait pas de quoi se battre, il était apeuré. Il avait juste besoin de manger, voyons.
— La faim peut créer la folie, cet homme t'a remercié et a pris les barres. Mais qui sait ce qu'aurait fait un autre ? L'homme est capable de choses terrifiantes lorsqu'il a peur et surtout quand il a faim.
— Oui, je comprends, la pauvreté est élevée dans ce monde ?
— Tu n'as pas idée, ici, on n'arrive pas les poches remplies d'or et d'argent. On arrive sans rien dans les poches. Et c'est seulement là que l'on voit le vrai visage des gens. Nul sait, qui sera assez gentil pour donner sans attendre en retour.
— Pourquoi tu ne lui as pas donné la nourriture que tu avais dans ton sac ?
— Tu apprendras que dans ce monde prison, il faut savoir être égoïste. Si tu ne penses pas à toi, si tu ne fais pas les choses pour toi, personne ne le fera à ta place. J'ai gardé, car te connaissant depuis peu, je pense que tu vas vite avoir faim.
— Oui, c'est exact, mais je préfère penser aux autres plutôt qu'à moi.
— Tu es trop gentille pour ce monde, c'est pour cette raison que tu ne dois pas y rester. Allez, on avance !
Après avoir avancé, nous quittions enfin cette foret, une plaine s'offrait à nous, avec un petit sentier au milieu de celle-ci. Aux alentours se trouvaient seulement des dizaines d'arbres de tailles différents. En pointant mon regard au-delà du sentier, j'aperçus des montagnes assez hautes, ces dernières étaient bien présentes sur la carte donné par Artus. Nous étions sur le bon chemin, en rangeant la carte dans mon sac à dos, je posais mon regard sur la brunette. Elle s'était assise à même le sol, à toucher l'herbe morte. La couleur verte d'autrefois avait disparu pour un vert plutôt jaune paille comparable aux dégâts d'une sécheresse. En touchant les brins d'herbe dans sa main, elle se mit à murmurer :
— Il n'y a aucun brin de beauté dans ce monde, c'est si triste, comme si le bonheur avait jamais existé.
— Oui, les couleurs sont absentes, tout est mort ici, même la nature.
— Quand j'étais petite, j'aimais tant passer du temps dans mon jardin, rouler dans l'herbe, passer toutes mes après-midi à m'occuper de mon jardin, des fleurs, des arbres, des animaux. Mes journées d'enfance aurait étaient déprimantes si la nature de ce monde prison avait été similaire du monde vivant, lançait la brunette en se levant.
— Disons que si tu l'aurais entretenu, tu aurais pu retrouver ses couleurs. Ici, ça ne sert à rien de se tuer à la tâche pour une peine perdue.
En avançant sur le sentier, je sortis la boussole donnée par l'homme rencontré un peu plus tôt. En la maintenant en main, la flèche ne cessait de tourner. Je pris un moment d'arrêt, rien n'y faisais.
Quand tout d'un coup la brunette qui marchait derrière mon épaule, me dépassait afin de marcher devant moi. Soudainement, la flèche se stabilisa vers le nord. Je ne compris pas pourquoi cette direction alors que précédemment aucune direction n'était indiquée. Je me tournais ainsi vers la gauche, la flèche se mit à nouveau à tourner dans toutes les directions. La brunette fit demi-tour dans le but de se pointer devant moi, au même moment la flèche restait immobile pointant la jeune femme. Tout en m'énervant, je grommelais :
— Cet homme nous a donné une boussole qui ne sert à rien !
— Au moins, elle a un point commun avec toi !
— Hé ! Je ne trouve pas ça drôle ! Fusillai-je du regard la brunette qui pouffait de rire.
— Donne-la-moi, je vais regardez ! S'exclamait la jeune femme en me prenant la boussole.
Elle la prit tout en s'orientant vers le sentier. En regardant les différentes directions, elle revint sur son chemin en rigolant, tout en me lançant :
— Je pense que l'on va revenir à la bonne vieille méthode d'écouter son instinct !
— Mais ! Je ne comprends pas, quand je la tiens en main, la flèche tourne et ne s'arrête pas, mais dès que tu te mets devant moi, elle s'arrête.
— Ça veut simplement dire que c'est moi qui dois te montrer le chemin, car je suis la meilleure !
— Pff, tu es prétentieuse ! Tu ne connais même pas le chemin ! Cette boussole ne sert à rien !
Je rangeais la boussole dans la poche de ma veste et repris le chemin en empruntant le sentier. Tout en marchant, la brunette me posait des tonnes de questions sur différents sujets. Tout en l'ignorant, nous approchions vers une deuxième foret, tout en soupirant, je pris mon mal en patience et intégrai cette dernière. En entrant dans cette dernière, le climat avait soudainement changé, un vent glacial nous frappa en pleine face, un vent si fort qui nous empêchait de faire le moindre pas. J'orientais mon regard vers ce qui se trouvait à proximité, ma surprise fut immédiate lorsque mon attention fut attirée par une petite grotte. J'attrapais le bras de la jeune fille afin de se réfugier à l'intérieur le temps que ce vent diminue. En l'atteignant, un bruit se fit entendre derrière nous, un bruit comparable à un cri. La brunette pointait le bout de son nez vers la sortie de la grotte pour percevoir d'où venait ce bruit. En un geste, je l'attirais contre mon buste. Je la serrais de toutes mes forces en lui mettant une main sur la bouche dans le but de l'empêcher de parler. Je lui fis un signe de la main afin qu'elle se taise. En me penchant légèrement, je sentis des bruits de pas se rapprocher, j'ignorais de quelle bête il s'agissait.
Je ne savais pas que des créatures résidaient dans le monde prison, je ne m'étais jamais aventuré dans ces lieux. Je repositionnais ma tête contre les roches que constituait l'intérieur de la grotte. Soudain, une immense ombre apparu sur les rochers se trouvant dans la grotte, une fumée noires stagnait au sol, des rires assez terrifiant se firent entendre près de la grotte. Sam avait donc raison, il fallait donc que je fasse doublement attention à la brunette. En attendant quelques minutes, j'enlevais ma main des lèvres pulpeuse de la jeune femme, tout en la tenant toujours contre mon corps.
Soudainement, je ne souhaitais pas lâcher la brunette, je ne l'avais jamais encore prise dans mes bras, elle sentait si bon, son parfum dégager une odeur de vanille. J'aurai pu passer des heures à sentir son parfum. J'ignorais pourquoi elle ne se dégageait pas de mon emprise. Peut-être avait elle envie d'être rassuré ou bien de se sentir en sécurité. Après un instant, je décidais de sortir de m'avancer, tout en pointant mon regard vers celui de la jeune femme, je m'assurais :
— Tout va bien ?
— C'était quoi ça ?
— Je l'ignore, mais nous ne devons pas rester ici, cette chose risque de revenir.
— La nuit ne va pas tarder, tu es sûr que tu veux qu'on y aille maintenant ?
— Oui, plus vite, on ira, plus vite, on trouvera nos solutions.
La jeune femme hésitante, remit son sac sur ses épaules dans le but de me suivre. Je m'avançais vers la sortie de la grotte en m'assurant de regarder dans tout les cotés si cette créature n'était pas de retour. Rien à l'horizon, au moment où je m'avançais afin de dire à la brunette de me rejoindre, un orage éclatait s'accompagnant d'un torrent de pluie. Ce qui me mouillait intégralement, la brunette, le sourire aux lèvres, s'exclamait :
— Il faut croire que le temps a un avis différent !
— Sans commentaire, m'exclamais-je en entrant à nouveau dans la grotte.
— Il est préférable qu'on reste ici le temps de la soirée et demain, on reprendra le chemin.
— Non ?! Tu crois ?!
Je m'installais contre un rocher de la grotte, tout en soupirant, je pris le sac à dos afin d'en regarder le contenu. J'en tirai une couverture afin de la donner à la jeune femme, tout en gardant mon regard froid envers elle, je pris le sac en guise d'oreiller. En regardant la pluie rentrait en contact avec le sol, sous les grondements de l'orage, je sentis une présence près de mon épaule. En tournant la tete, j'aperçu la jeune femme s'installer pres de moi. Je fis un bond afin de m'éloigner de cette dernière, tout en ne comprenant pas son action, je m'exclamais :
— Qu'est-ce que tu fais ?!
— Rien, j'avais un peu froid, lançait timidement la brunette.
— Je t'ai donné la couverture, ça ne te suffit pas ?!
— Pourquoi tu es toujours sur la défensive ?! Il n'y a pas de quoi s'énerver ! Tu n'es en rien le James de mon passé ! Lui au moins il prenait tout de même le temps de m'écouter !
— C'est normal qu'il soit parti ton James, une fille aussi collante et chiante comme toi ! Tu m'étonnes qu'il t'ait abandonné !
La brunette ne répondit pas, son regard se détourna de ma personne pour le poser au sol, j'était aller trop loin dans mes paroles. Je l'avais blessée sans m'en rendre compte, je ne voulais pas lui dire ça. Tout en m'avançant vers elle, je m'excusais :
— Écoute, je ne voulais pas dire ça, je suis allé trop loin, j'ai laissé ma colère s'exprimer. En aucun cas, je suis énervé par ta faute, c'est juste une accumulation de tout plein de choses.
— Non, tu as raison...
Elle s'avançait afin de s'asseoir au centre de la grotte, laissant son regard fixant les gouttes de pluie. J'avais envie de me donner des dizaines de baffes, j'étais bête d'avoir agi de la sorte. Moi, qui n'avais pas eu de compagnie depuis bien longtemps, il a fallu que l'un de mes mauvais côtés se reveille. Cette fille ne savait pas ce qu'elle faisait dans ce monde, elle était tétanisée, apeurée malgré sa bonne humeur, je savais qu'au fond ce n'était qu'un masque. Une part de moi savait que la façade de cette fille joyeuse n'était autre qu'une illusion. En une seconde, je me rendis compte qu'elle agissait comme moi. Je décidais alors de m'installer près d'elle tout en fixant l'extérieur. En soupirant, je m'exclamais :
— Écoute, je suis désolé, je ne voulais vraiment pas dire ça, je suis aller trop loin. Depuis que je suis dans ce monde prison, jours après jour, je perds mon humanité, mon être se remplit de haine. Plus les jours passent et plus je deviens la pire version de moi. Ça fait quatre années que je réside dans ce monde prison et en quatre ans, je n'ai jamais voulu partir à l'aventure plus loin que le centre-ville. En quatre ans, je ne me suis jamais livré à quelqu'un comme je le fais actuellement avec toi. Je ne sais absolument pas qui tu es, mais il faut croire que j'aime beaucoup me livrer à toi.
— Enfin, quelque chose de gentil venant de ta personne, je me suis dit, c'est impossible que tu sois rempli de haine, il y a bien un bon côté dans ta personnalité.
— C'est le seul qui me reste. Les autres sont remplies de noirceur.
— Je suis sûre que les autres bons côtés sont juste bien cachés, lançait la brunette en détournant son regard de la pluie vers moi.
— Je sais que ça doit être vraiment dur pour toi. Le fait de ne pas savoir pourquoi tu es ici et surtout de retrouver quelqu'un qui ne sais pas qui tu es. Tu dois avoir un sacré mental pour continuer de te coltiner un gars comme moi. Un gars qui ne sait même pas qui il est...
— Tu sais, tu es une version différente du James que j'ai connu, il m'écoutait certes, mais je n'étais jamais sa priorité. Or toi, tu ne me connais pas et pourtant, tu m'aides alors que tu n'as rien à gagner là-dedans.
— Je t'aide parce que je ne voulais pas que tu reste dans ce monde, quand je t'ai vu apeuré au milieu de tout ces gens ayant le regard fixé sur toi. Je ne pouvais pas te laisser, je ne souhaitai pas que tu finisse comme moi, comme une âme perdu, comme une âme seule. Je ne voulais pas que ce monde prison absorbe la beauté que tu as en toi, tu es la seule à ressentir cette joie de vivre. Si tu restes ici, elle disparaîtra à jamais...
— James... Je suis sûre que tu peux retrouver ton humanité petit à petit, il faut juste que quelqu'un t'aide. Je suis persuadé que tu peux aussi avoir la même joie de vivre que j'ai.
— Ça m'étonnerait, mais c'est gentil à toi, tu devrais essayer de dormir, on a de la route demain...
— James ? Tu sais, je suis tombée amoureuse d'un gars qui n'avait pas confiance en lui. D'un homme qui rejetait toute sorte d'affection, d'un homme qui riait à l'extérieur, mais qui était anéanti à l'intérieur, d'un homme que je n'ai pas réussi à aider...
— Comment ça ?
— Je suis arrivée en dernière année dans un nouveau lycée, je ne connaissais personne, je me faisais un peu embêter. J'étais la petite nouvelle que tout le monde aimait prendre en grippe et puis un jour, quelqu'un m'a défendu. Je pensais que c'était l'un de ses gars à venir vous sauver juste pour se faire bien voir par ses amies. Je l'ai donc rejeté et puis plus les jours passaient et plus ce gars voulait vraiment me fréquenter. Je lui ai donné une chance, il a tout fait pour que je sois à l'aise, quand j'étais avec lui, j'étais moi-même, mais...
— Mais ?
— Mais je n'était pas sa priorité, plus les jours passaient et plus je m'attachais. On se voyait souvent, mais il avait toujours quelque chose à faire. Il ne mettait plus le meme temps à me repondre par messages, il était tres occupé. Après le lycée, une fois que l'on a obtenu nos diplômes, on est parti dans des universités differentes. On avait plus forcément le temps, mais on avait besoin l'un de l'autre tout de même, car on ressentait un vide lorsque l'on ne se parlait pas. On était lié, je connaissais tout de lui dans les moindres détails et c'était pareil pour lui, mais avec le temps, il s'est rapproché de nouvelles personnes. Et...
— Et il t'a délaissée ?
— Oui, il me promettait des tonnes de choses, que l'on se verrait aux prochaines vacances, aux prochains week-ends, mais ça n'arrivait jamais. Malgré tout, j'arrivais pas à lui en vouloir car à coté il avait tant fait pour moi. C'est grâce à lui que je suis cette femme forte aujourd'hui, il a fait de moi une meilleure version.
— Et comment cette histoire s'est fini ?
— Les anniversaires ont toujours étaient sacrées dans notre couple même si l'on se disputait, même si on s'était séparaient, on avait toujours passées ces jours important ensemble. Je fêtais mes dix-neuf ans, on ne s'entendait plus vraiment et j'avais espéré qu'en ce jour important, on se retrouverait et on s'expliquerait comme on l'avait toujours fait. J'avais tout préparé, son plats favoris, je m'étais fait belle pour l'occasion, mais aussi pour lui. Et puis je l'ai attendu des heures et des heures...
—Et alors ?
— Il n'est jamais venu et ce jour, là, j'ai compris que c'était fini, qu'il ne reviendrait pas et que je devais passer à autre chose...
Tout en me racontant, j'aperçus des larmes se formait sur ses joues rosées, je ne savais pas comment la réconfortait alors j'improvisais. Je posais ma main sur son épaule en guise de soutien, ce qu'elle remarquait. Elle me fit un léger sourire tout en essuyant ses larmes puis repris en continuant de plonger son regard dans le mien :
— C'est pour cela que quand je suis arrivée dans ce monde prison et que je t'ai vu. Pour moi, c'était irréel, j'étais énervé, mais j'étais tellement heureuse de te revoir après tout ce temps. Je pensais réellement que tu allais me reconnaître et qu'on aurait pu s'expliquer. Pour tout te dire, je ne m'attendais pas à que tu me vois comme une inconnue après tout ce qu'on avait vécu ensemble. Car tu sais les au revoir les plus douleurs sont ceux qui n'ont jamais été prononcés...
— J'imagine ce que l'on doit ressentir quand ça arrive, je sais que tu vas m'en vouloir, mais je ne suis pas ce James en question. Vu comment tu me le décris, je ne me reconnais pas en lui, je suis navré.
— Ne t'en fais pas, j'ai compris la leçon, merci d'avoir écouté tout de même.
Je lui fis un léger sourire dans le creux de mes lèvres, cette dernière se levait et retournait s'asseoir contre la face d'un rocher, elle prit le sac en guise d'oreiller de la même manière que moi et se couvrit avec la couverture. Je me levais afin de m'asseoir contre la paroi de la grotte tout en gardant un œil vers la brunette. Cette dernière me murmurait d'une douce voix :
— Pourquoi tu ne viens pas dormir toi aussi ?
— Car il faut que quelqu'un monte la garde.
— Tu devrais essayer de dormir, c'est important.
— Je ne peux pas, car dès que je ferme les yeux, j'ai peur de ne plus jamais les ouvrir.
— Tu as peur de mourir encore une fois ? Mais c'est possible ?
— Oui, on apelle ça la dernière mort, quand la personne qui représente ton affaire inachevée ne se souvient plus de nous, on disparaît de ce monde.
— Et on va où ?
— Je l'ignore, personne ne le sait...
— Alors pourquoi tu as préféré m'aider plutôt que de choisir les informations qu'Artus détenait concernant ton affaire inachevé !
— Je ne sais pas qui représente mon affaire inachevée en quatre ans, je ne l'ai jamais trouvé et puis je suis mort tout le monde oublient les morts. Mon heure viendra, il est trop tard pour moi, mais pas pour toi.
— Tu as l'air si mal et je ne sais pas comment t'aider...
— Je sais que je vais mal, je le sais, mais il n'y a rien à faire pour moi. On ne peut pas m'aider, même moi, je ne sais plus quoi faire.
— James, je te promets que je vais t'aider et je vais tout faire pour retrouver ton affaire inachevée, je ne te laisserai pas tomber...
Tout en me parlant cette dernière tombait dans le sommeil, je jetais un regard sur cette brunette, elle avait penché sa tête, deux de ses mèches lui tombèrent en plein milieu du visage. Elle était si belle, si innocente, je n'avais qu'une idée, c'était de l'enlacer et de lui promettre que plus personne lui fera du mal. Je ne savais pas ce qu'il m'arrivait, mais je pouvais passer des heures à la regarder. Une partie de moi était contre cette envie, car elle revivait sans cesse ce qui s'était passé avec Jenny. Je ne voulais plus vivre dans le passé, Jenny était partie certes, j'avais souffert, mais je voulais aider cette fille même si je devais me rapprocher d'elle...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top