Chapitre 6
Je ne savais pas vraiment si au bout de ce chemin, je comptais trouver le dirigeant ou bien qui que ce soit. Les paroles de Artus disait " Pour trouver le dirigeant, il faudra d'abord se trouver", mais qu'est-ce que cette énigme voulait dire. Je n'en avais aucune idée, nous avions atteint le centre-ville après une longue heure à marcher. Je me rendis en premier lieu au bar de Sam afin de le prévenir de ma prochaine absence. En rentrant dans le bar en compagnie de la brunette, j'aperçus Sam derrière son comptoir comme à son habitude, essuyant des verres à l'aide d'une serviette. En refermant la porte derrière nous, le regard de mon ami barman se posait en notre direction. Un sourire aux lèvres, il nous lançait tout en posant sa serviette sur son épaule gauche :
— Mon couple préféré ! Comment allez-vous les jeunes ?
— On n'est pas en couple ! Coupait la brunette, un peu gêner.
— Encore heureux, grommelais-je, on revient de chez Artus.
— Oh et donc comment cela s'est passé ? M'interrogeait Sam, tout en servant une tasse de chocolat chaud à la brunette.
— Comme d'habitude, il a voulu marchander, grognai-je en tapant du poing sur le comptoir.
— Il ne changera pas décidément, il t'a pris quoi ?
— Il voulait la fille, j'ai refusé et à la place, il m'a demandé de lui donner ma moto.
— Oh, James, je suis navré, je savais qu'elle valait beaucoup à tes yeux.
— Ce n'est rien que de la ferraille, je ne pouvais pas la laisser dans l'emprise de Artus.
— C'est noble de ta part, il a pu répondre à tes questions tout de même ?
— Il m'a dit qu'elle serait probablement pas décédé, mais dans un état proche de la mort, comme un coma, par exemple.
— Oh, c'est vrai que je n'y avais pas pensé. Ce qui expliquerait sa présence, mais également le fait qu'elle se souvienne de beaucoup de choses dont toi. Il lui est peut-être arrivé un accident tout comme toi.
— Certes ! Il m'a donné cette carte, enfin ce morceau de papier, il dit que seul le dirigeant pourrait l'aider. Or, personne n'a vu cet homme, je ne sais même pas si cette carte amène vraiment au dirigeant.
— Tu sais, depuis qu'on est ici, jamais personne a eu la moindre information le concernant, mais tout le monde sait qu'il est là. Où ? Je l'ignore, mais jamais personne n'a détenu de cartes. Mis à part toi aujourd'hui. Si tu veux absolument percer le mystère, tu sais ce qu'il te reste à faire.
Tout en soupirant, je concentrai mon attention sur la brunette, qui remuer à l'aide d'une cuillère sa tasse de chocolat chaud. Elle concentrait son regard sur sa tasse, sûrement était-elle en train de penser à une multitude de choses dont j'ignore ? Elle sentit soudainement mon regard allant à la rencontre du sien, elle tournait la tête en ma direction, elle avait une lueur dans son regard comparable à une caresse. Je ne voulais pas que sa douceur disparaisse, je savais pertinemment que si elle restait dans le monde prison, ce serait le cas. En passant une main dans mes cheveux, je détournais mon regard de la brunette pour le concentrer dans le regard attentif de Sam. Je lui répondis alors :
— Il est évident que je vais l'aider, je ne veux pas que ce monde prison absorbe ce qu'il y a de plus beau en elle, murmurais-je afin de pas me faire entendre par la brune.
— Je savais que tu l'aiderais, c'est pourquoi, je t'ai préparé ceci, lançait Sam en partant vers la réserve.
Sam revint de la réserve en tenant un sac à dos assez rempli, de couleur noir. Il le posait sur le comptoir ce qui provoquait un bruit. Sam s'exclamait tout en me donnant le sac :
— Tien, James, j'ai mis dedans de quoi partir à l'aventure. Des vivres, des couvertures, une tente, des lampes torches et de la corde.
— Sam, c'est quoi ça ?! Je ne vais pas en camping ! Cela ne sert à rien, on sera de retour dans les prochains jours, rétorquais-je en repoussant le sac vers mon ami.
—James, ce n'est pas un choix ! Tu dois le prendre, car là où tu te rends, ce ne sont pas des terres attractives.
— Comment ça ? Questionnait la jeune femme, en s'approchant de notre discussion.
— Sam, tu es en train de lui faire peur, tu en as conscience ?!
— Disons que certains coins de ce monde, prison, ne sont pas visitables, des crapules y résident ou bien des créatures de l'ombre se trouvent en ces lieux. Il faudra faire preuve de sang-froid, de discrétion et de courage. Seras-tu faire preuve de ces qualités ?
— Oh oui ! J'adore les aventures de ce genre ! Et puis je suis avec James, il saura me protéger des dangers.
— Mais bien sûr ! Lançais-je en levant les yeux au ciel.
Tout en prenant le sac que Sam me remit de force, je le mis sur mes épaules en serrant les lanières. Mon ami, barman, s'adressait à moi tout en se rapprochant :
— James, fait bien attention à elle durant ce voyage, mais fait aussi et surtout attention à toi.
— Ne t'en fais pas, que pourrait-il m'arriver de pire ? Je suis déjà mort.
— J'espère que tu reviendras avec des réponses.
— Ne t'en fais pas, d'ailleurs, je voulais te donner les clés de la maison avant de partir. Il faudra que tu passes chez moi pour aller nourrir Golden.
— Golden ? C'est qui ?
— Le chien, c'est la miss qui a décidé de l'appeler ainsi.
— Je savais que ça n'aurait pas pu être toi, tu n'es pas du genre à donner un prénom par risque de t'attacher.
— Tu me connais bien !
En sortant du bar, en compagnie de la brunette, je pris la carte afin de regarder dans quelle direction nous allons aller. La carte était séparée en quatre zones, le nord, le sud, l'est et l'ouest. Nous étions dans le centre-ville, ce dernier était indiqué dans le bas de la carte, nous devions traverser plusieurs coins du monde prison dont des endroits où je ne m'étais jamais rendu encore. La brunette m'interrogeait tout en marchant dans le but de quitter le centre-ville :
— Alors, on va où dans un premier temps ?
— Tu me suis et tu verras bien !
— Je compte suivre un gars qui tenait sa carte à l'envers ? Ricanait la brunette.
— Oui, car tu n'as pas le choix.
En un geste, elle m'arrachait la carte des mains, un geste dont je ne m'y attendais pas, elle la prit et commençait alors à la lire à voix haute :
— Bon, nous sommes en plein sud, nous devons aller tout droit pour ensuite passer par une foret, ce qui nous débouchera sur une allée assez sombre d'après la carte. J'espère que ce n'est que sur la carte que cette allée est sombre...
— Pourquoi ? Tu aurais peur ?
— Moi ? Oh non, j'adore le suspens, l'action et surtout les films d'horreurs, j'ai toujours aimé ça.
— On n'est pas dans un film, mais dans la réalité ! Toutefois, si tu te fais attraper par qui que ce soit, cela m'arrangerait. Je ne t'entendrai plus me poser des tonnes de questions. Et surtout, je serais le seul à tenir la carte, lançais-je en lui attrapant la carte des mains.
— Mais ! Me méprisait du regard la brunette en fronçant ses sourcils.
— C'est moi qui dicte où on va déjà ! On va tout droit, ensuite, on va traverser la foret à proximité pour ensuite aller dans une allée sombre. Allez ne trainons pas !
— C'est exactement ce que j'ai dit, tu n'as fait que répéter ! Criait la jeune femme derrière mon épaule.
Tout en marchant de pas décidé, j'atteignis la sortie du centre-ville, en me retournant, j'aperçus la jeune femme marchant à une certaine lenteur. Elle posait son regard sur les moindres détails de chaque habitation, structure ou bien scruter chaque personne défilant sous ses yeux. Tout en la regardant, les sourcils froncés, le regard froid envers elle, je lui gueulais :
— Non mais tu fais quoi là ?
— Je prends le temps de regarder autour de moi, j'ai toujours aimé me rendre au centre-ville. Que ce soit pour du shopping ou bien aller au cinéma ou encore juste me balader. Le centre d'Hudson a toujours était une petite ville charmante à mes yeux.
— On n'a pas le temps de faire du tourisme ! Il faut qu'on avance rapidement avant qu'il fasse nuit !
— Il ne fera pas nuit maintenant cesse de t'inquiéter, tu n'es pas du genre à prendre ton temps.
— Non, je n'aime pas trainer, surtout qu'on a encore du chemin.
Je ne fis pas attention à sa lenteur et commençait à me rapprocher de la foret qu'était à proximité du centre-ville. Cette dernière n'était pas du tout accueillante, des dizaines d'arbres morts ayant perdu leur beauté d'autrefois se trouvaient à l'entrée de la forêt. J'aurais voulu continuer sur la route à marcher, mais rester le long de la route le soir tard était assez dangereux. Je pressais le pas de la brunette afin de rentrer dans cette foret. En rentrant dans cette dernière, un silence régnait pas un seul bruit d'animaux ou même un hululement de hibou. La brunette avait avancé à mon niveau, cette dernière se concentrait sur ses pas, sans vraiment regarder où elle se dirigeait, sans s'y attendre, elle se prit un tronc d'arbre. Ce qui la fit s'étaler sur la terre boueuse, en l'apercevant, je posais une main sur mon front. Désespéré, je lui fis remarquer :
— Dis-moi, tu sais comment marcher ?
— Oui, je sais comment marcher, je n'ai juste pas vu le tronc d'arbre !
— Si tu regardais devant toi au lieu de fixer tes pieds, tu ne serais pas tombée.
— Je voulais regarder où je marchais, je ne veux pas marcher sur un quelconque animal sous ce tas de feuilles mortes.
— Tu es très désespérante, tu le sais ça ?
— Tu vas me dire que toi, tu es parfait ?
— Non, mais je sais marcher !
En reprenant le chemin, je marchais à travers cette profonde foret dont je n'en voyais pas le bout. Au moment, où je posais le pied dans un tas de feuille se trouvant sur mon chemin, le vide était présent sous mon pied. Je chutais la tête la première, dévalant une pente inondée de feuilles mortes de couleurs automnales. Je me stoppais arrivé en bas de la pente, tout en essayant de me relever, je vis deux jambes devant moi, en levant ma tête, j'aperçus la brunette pouffant de rire. En me relevant, j'enlevais les quelques feuilles accrochées à ma veste. Je plissais les yeux tout en m'exclamant :
— Il n'y a pas de quoi rire !
— Oh que si ! Tu me dis que je ne sais pas marcher, mais tu es pire !
Tout en détournant le regard de cette dernière, levant les yeux au ciel, je lui ordonnais de continuer le chemin. Il était vrai que ma chute était un peu drôle sachant que je m'étais moqué un peu plus tôt de sa façon de marcher. Cela me faisait rire intérieurement, mais je ne voulais pas lui montrer cette facette de moi, sachant qu'après tout, je ne connaissais pas cette fille. Après une longue heure à traverser cette maudite foret, je n'en voyais plus le bout, plus on s'enfonçait dans cette foret, plus, je me sentais perdu. Je décidais alors de me stopper en plein milieu, regardant dans toutes les directions. La brunette qui était devant moi, se retournait, me demandant :
— Pourquoi tu t'arrêtes, James ? M'interrogeait la brunette, le regard remplis d'inquiétudes.
— Je ne sais pas où on est, si on avance bien vers le nord ou bien dans une autre direction. On marche depuis une bonne heure et je ne sais même pas si on est dans la bonne direction !
— James, on est dans la bonne direction, affirmait la jeune femme.
— Comment tu sais ça ? Qui te l'a dit ?
— Mon instinct.
— Tu fais confiance à ton instinct ?
— Oui et ce dernier dit qu'on est dans le bon sens, allez ne traine pas, je suis sûre qu'on en a bientôt fini avec cette foret. À moins que tu veuilles qu'on reste ici pour la nuit.
— Non ! Je pourrais m'en passer, avançons, tu as raison !
Je ne savais pas si elle avait réellement raison par rapport à son instinct, mais le mien n'était plus fonctionnel. Je décidais de réajuster mon sac sur mes épaules tout en continuant de marcher derrière elle. Après quelque temps à traverser cette foret des plus sombres, un moteur se fit entendre. En se rapprochant, on aperçut une caravane assez amochée, dont la porte était ouverte. Dans le doute, j'ordonnais à la fille de rester derrière moi, je m'approchais alors de cette caravane. Une fois devant la porte de celle-ci, l'endroit semblait désert, aucun signe de vie se trouvait proche de ce véhicule. Pour en être réellement sûr, je toquai à la porte de la caravane. Pas de présence, pas de signe, aucun bruit, sûrement une personne devait vivre dedans. Je préférais ne pas faire attention et continuer notre chemin, je ne voulais pas faire une mauvaise rencontre. J'exigeais à la brunette de continuer, ce qu'elle fit également. Soudain, on entendit des bruits de pas venir en notre direction, à ce moment-là, je demandais à la jeune femme de se cacher à proximité de buissons. Elle hésitait un moment avant de s'y rendre, il était trop tard pour que je me cache aussi. Je comptais faire face à ces pas se dirigeant vers moi, je ne savais pas à qui j'allais faire affaire, mais dans tous les cas, je comptais bien affronter ce qui allait se présenter face à moi...
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