Chapitre 22




Cela faisait maintenant une semaine que Hope avait disparu du monde prison, mais aussi disparu de mon quotidien. Je réalisais que Hope n'était plus dans ma vie. Je l'avais laissé partir, car je l'aimais plus que tout. Mais en partant, elle avait créé un vide immense, un vide détruisant tout sur son passage. Hope avait beau être chiante de nombreuses fois, mais elle avait donné un sens à ma vie. En arrivant dans le monde prison, elle avait éloigné tous mes jours de tristesse. Elle avait rempli mon cœur de lumière et m'avait offert un amour qui continuera de brûler en moi. Encore ce soir, en repensant à elle, je sentis les battements de mon cœur, s'accélérer à une vitesse déchaînée. Il fallait que je l'accepte, Hope avait quitté mon univers. Je devais dire adieu à son parfum vanillé, son regard lumineux, sa voix si douce et à tous les rêves qui maintenant ne sont plus possibles. Je resterai orphelin de son amour aussi longtemps que mon cœur battra. Cela faisait une semaine que je restais allongé au milieu de mes draps froid, seul, essayant tant bien que mal de faire mon deuil. Le silence absolu était ma seule compagnie, j'avais coupé contact avec l'extérieur, avec Sam. Je n'avais plus la force de sortir, Jeff s'était proposé pour tenir compagnie à Golden. Je n'attendais qu'une chose, c'était de disparaitre à mon tour également. En tentant de fermer les yeux, une minute, j'entendis une présence à mes côtés, en tournant ma tête vers cette présence, je me rendis compte qu'il s'agissait seulement de Golden. Ce dernier tenait dans sa gueule un sac en carton qui provenait du bar de Sam. Tout en l'attrapant, je m'exclamais à ce dernier :

— Toi, tu n'es surement pas venu seul ! Lançais-je en un soupir.

Golden posait sa tête sur le bord de mon lit, le regard attendri vers moi, tout en caressant légèrement le chien. Je décidais de me retourner face au mur de ma chambre, tout en énonçant à haute voix :

— Tu peux sortir de ta cachette, Jeff.

Soudain, le rouquin sortit de sa cachette derrière le mur, tout en m'adressant d'un ton subtil :

— Comment as-tu su que c'était moi et pas un autre ?

— J'ai appris que Golden aimait bien sortir en ta compagnie, lançais-je en m'asseyant au bord du lit.

— Il est vrai que j'aime bien cette boule de poil.

— Oui, c'est un bon chien tant que tu ne l'énerves pas.

— Je le vois plus que ça, c'est le seul ami que j'ai dans ce monde. Malgré les erreurs et la brute que tout le monde voit de moi, il est quand même là à mes côtés. J'espère qu'il sera toujours là.

— Pourquoi t'es la Jeff ?

— Je n'ai toujours pas trouvé mon affaire inachevée.

— Non, pourquoi tu es ici dans ma chambre.

— Oh, beh, c'est Sam qui m'envoie, ça fait une semaine que l'on ne te voit plus.

— Je ne compte pas sortir et puis si mon état l'inquiète tant, pourquoi il n'est pas venu lui-même ?

— Il est...

— Bien trop occupé, je le sais, le dirigeant est toujours occupé de toute évidence.

— Et bien, enfaite, il est là, avec nous, il t'attend dehors.

En me levant doucement, j'attrapais ma veste de couleur vert kaki et passait légèrement une main dans ma chevelure brune afin de restructurer ma coupe. En passant devant Jeff, ce dernier s'exclamait :

— Dis, tu penses que je peux manger ce que le chien t'a apporté ?

— Fais ce que tu veux...

Tout en me chaussant, je pris la direction de la porte. En saisissant la poignée de la porte d'entrée, un parfum vanillée se fit ressentir, je tournais le regard vers mon sweat bleu marine qu'était accroché sur le bout de la rampe. Le parfum de Hope était la seule chose qui restait d'elle, le regard vide, j'attrapais le sweat en l'amenant près de mon visage. Sans contrôler quoi que ce soit, des larmes se formèrent dans le creux de mes yeux, je décidais alors d'enlever ma veste kaki et d'enfiler le sweat. En tentant de ravaler mes larmes, j'ouvris la porte, lorsque je tombais nez à nez avec Sam, ce dernier s'apprêtait à toquer. D'un air inquiet, il m'interrogeait :

— James, tout va bien ?

— Oui, Sam, tout va bien et toi ? Cava la vie ? Laisse tomber tes questions idiotes.

— Désolé, c'est un réflexe.

— Tu veux quoi Sam ?

— Je viens pour savoir comment tu vas depuis sa disparition.

— Je suis debout, c'est tout ce qui compte, j'attends ma chute, j'attends que la mort vienne.

— James, cesse de dire ça, tu as...

— Tout perdu, j'ai tout perdu. Tu sais quoi, j'aurai voulu quelque chose, le coupais-je agressivement.

— Quoi donc ?

— J'aurais voulu que les gens soient honnêtes avec moi et me disent un hé, j'arrive dans ta vie, mais je n'ai pas l'intention de rester longtemps, alors ne t'attaches pas à moi, quelque chose comme ça.

— James, tu ne peux pas dire ça pour Hope. Toi et elle, c'était une belle histoire, tragique certes, mais une belle histoire tout de même.

— Pourquoi tu es venu Sam ? Ou plutôt monsieur le dirigeant !

— James, cesse de m'appeler ainsi, il faut que je te montre quelque chose que j'aurai dû te montrer il y a bien longtemps.

— Que veux-tu me montrer ?

— Monte à bord, j'aimerais t'emmener quelque part.

— J'ai du temps à perdre désormais, alors allons-y, lançais-je en m'avançant vers la camionnette de Sam.

Sam montait à bord de son véhicule, il mit un béret de couleur gris en guise de couvre-chef puis mit le contact. Soudainement, j'eus une sensation de déjà vu, je me souvins qu'il avait agi de la même façon pour me montrer Hope arrivant dans le monde prison. J'ignorais ce qu'il comptait me montrer, mais je m'attendais au meilleur comme au pire. En tournant ma tête vers le paysage défilant sous mes yeux, Sam brisa le silence en s'exclamant :

— James, ça me rend vraiment mal de voir ton état se dégrader...

— À qui la faute ? Tu connaissais la vérité depuis tout ce temps et tu n'as rien fait.

— J'en suis désolé et je te le redis à nouveau. Ce qui me tue, c'est que tu t'es perdu depuis qu'elle s'en est allée et je ne pense pas que Hope aurait voulu te voir ainsi.

— Peu importe, plus rien n'a d'importance pour moi désormais...

Sam fit une mine assez maussade face à mes propos, la déception était visible sur l'étendu de sa figure. Il décidait de concentrer son attention sur le devant de la route, tout en posant mon attention sur lui, je l'interrogeai :

— Sérieusement, en tant que dirigeant, tu ne dois pas t'occuper des âmes qui en valent la peine, des âmes qui méritent d'être sauvés ?

— C'est ce que je fais avec toi, rétorquait Sam en me souriant légèrement.

— Tu perds ton temps, Sam, tu ne peux pas me sauver, mon âme est épuisée.

Sam posait une main sur le haut de mon épaule, avant d'emprunter un sentier menant à un portail dont ce dernier était noir. J'ignorais où nous étions, le portail s'ouvrit en rouillant, ce qui provoquait un bruit assez aigu. Sam appuyait sur la pédale de l'accélérateur pour s'enfoncer au cœur du sentier dont de grands arbres étaient autour. Quelques instants après, j'aperçus que Sam m'avait emmené au cimetière du monde prison, des centaines de tombes de tailles différentes. En stoppant, le véhicule, Sam fut le premier à sortir du côté conducteur, j'ouvris la portière du côté passager, en m'exclamant au dirigeant :

— Tu sais Sam, ce n'est pas parce que je t'ai dit que j'attendais la mort, qu'il faut prendre les choses au pied de la lettre.

— Je ne t'ai pas emmené ici pour ça, s'avançait Sam près d'une loge à l'entrée du cimetière.

Sam ouvrit la loge et attrapait une sorte de registre d'un ancien rouge dont ce dernier montrait de légères marques d'usures. Il me le tendit tout en m'annonçant d'un air confiant :

— Tiens, ouvres le !

— Qu'est-ce que c'est ?

— C'est le registre de toutes les personnes qui sont dans ce cimetière, mais aussi dans le monde prison.

— Et que veux-tu que ça me fasse ?

— Ouvre-le et cherche ton prénom dedans.

— Si tu le veux, mais je ne vois pas où est ton but !

Je pris le registre en main et décidait de chercher mon prénom à l'intérieur comme me l'avait demandé Sam. Une fois ouvert, j'aperçus que les différents prénoms étaient rangés par ordre alphabétique. Je me rendis directement à la page des J, une fois dessus, j'aperçus immédiatement parmi les prénoms présents celui de Jeff. Ce qui me provoquait un léger rire, puis rendit le carnet à Sam, ne trouvant pas le mien. Je m'exclamais en lui donnant :

— Il n'y est pas.

— En effet, James.

Un léger silence s'installait, je pris un instant pour constater le nombre de tombes dont le nombre était incalculables. Je reconcentrais mon attention sur mon ami barman qui ne m'avait pas quitté du regard. Tout en le dévisageant, je l'interrogeais :

— Qu'est-ce qui te prend à me regarder de manière insistante ?!

— Tu ne comprends pas pourquoi ton prénom n'y est pas ?

— Ton registre n'est pas à jour, tout simplement.

— Tu n'es pas mort, James.

— Comment ça ?

— Tu n'es pas mort, c'est pour cela que tu n'as aucune tombe à ton prénom.

— Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Tu plaisantes ! Cela ne me fait pas rire Sam !

— Je ne rigole pas, mon grand. Laisse-moi t'expliquer !

— Oh non, je ne veux rien n'entendre de toi !

Je m'avançais à pas rapide pour quitter le cimetière, en regagnant le véhicule, Sam sortit de nulle part par derrière la camionnette. Je regardais par derrière mon épaule avant de reposer le regard sur Sam, me demandant comment ce dernier avait fait pour être sous mes yeux en si peu de temps. Tout en reculant d'un pas, je m'exclamais :

— Comment tu as fait ?! Tu étais là-bas et tu es devant moi maintenant !

— Je suis le dirigeant James, j'ai tous les pouvoirs, écoute-moi, je t'en prie !

— Pourquoi ? Pour me dire que je ne suis pas mort et qu'il y a un possible moyen de rentrer ?

— Exactement, tu m'as enlevé les mots de la bouche !

— Tu as trop bu d'alcool toi ! Pas étonnant que tu tiennes un bar !

— James, j'essaye de t'aider ! Mais calme-toi ! Je ne veux pas utiliser la force sur toi !

— Parce que tu comptais utiliser la force ? Et puis quoi encore ? Pointe-moi une arme sur la tempe ! Ne te gêne pas !

— James !

J'en profitais pour prendre le sentier à pied dans le but de rentrer chez moi, j'entendis Sam m'appeler derrière mon dos, mais j'en avais peu à faire. En regagnant le portail noir, je me retournais afin de m'assurer que Sam ne m'avait pas suivi. En reconcentrant mon attention sur la route, Sam se trouvait debout devant moi, les bras croisés. Tout en râlant, je lui fis :

— Tu comptes vraiment pas abandonner ?!

— Oh non, ce n'est pas mon genre, je ferais autant de tour de passe-passe que possible tant que tu ne m'auras pas écouté.

En fronçant les sourcils, je tournais ma figure vers le ciel en soupirant, puis reconcentrait mon attention sur Sam, lui disant d'un ton désespéré :

— Eh bien vas-y vu que je n'ai pas le choix.

— Je te disais donc qu'en effet, tu n'es pas mort, James. C'est dur à croire, je le conçois, je voulais te le dire plus tôt, mais il fallait d'abord que tu trouves ton affaire inachevée avant que je te révèle ceci. Il fallait que tu te retrouves !

— Je suis bien mort, Sam, j'ai eu cet accident de voiture, j'ai vu les phares du véhicule me foncer dessus et ensuite le noir absolu.

— Tu es dans le coma depuis quatre ans, James. Tout comme Hope, tu peux en sortir, mais tout dépend de toi ! Tu peux soit rester ici et disparaitre à jamais ou bien y retourner et retrouver Hope. Le choix est entre tes mains.

— Ainsi, tu dis que si je le veux, je peux y retourner ? Mais comment c'est possible ?

— Tout dépend de toi, il suffit d'emprunter l'entrée du monde prison en pensant bien fort à ton affaire achevée. Tu pourras quitter ce monde, James, je te l'assure !

— Ce n'est vraiment pas une blague ? Pince-moi, pour voir si je ne rêve pas !

Sam me pinçait l'avant-bras assez fortement, ce qui me fit ressentir une douleur assez intense. En le fusillant du regard, je, lui gueulais-je :

— Pouah, mais pas aussi fort ! ça fait mal !

— Tu m'as demandé de te pincer non ?

— Oui, mais fais ça avec douceur ! Je ne t'ai pas demandé de m'arracher la peau ! Enfin passons, il faut que je vois si ce que tu dis est vrai !

— Alors suit moi !

Sam m'ouvrit la portière du côté passager afin de me conduire au centre-ville d'Hudson. Quelque temps plus tard, arrivé à l'entrée du monde prison, j'aperçus Golden et Jeff près de cette entrée. Le chien se rapprochait de moi à une certaine vitesse, il se jetait ainsi sur moi, ce qui me fit tomber au sol. Tout en le caressant, je m'exclamais :

— Mais que fais-tu ici toi ?! Tu es venu me dire aurevoir ?!

— Sam nous avait prévenus, du coup, je me suis dit qu'il fallait que je l'emmène !

— Merci Jeff, lançais-je en hochant la tête.

Tout en m'avançant vers l'entrée du monde prison, mon regard s'était posé sur le tunnel sombre, je sentis une présence à mes côtés, je savais pertinemment qu'il s'agissait de Sam. En posant mon regard sur ce dernier, il s'exclamait :

— Alors qu'attends-tu ?

— Je voulais tant partir de ce monde et maintenant que j'en ai l'occasion, c'est comme si quelque chose me bloquer.

— Aurait-tu peur ?

— Oh non, je n'ai pas peur, je pense fort à elle, pour elle, je braverai tous les dangers.

— Oh, j'aime bien t'entendre dire ce genre de choses ! Là, je reconnais le James que j'aime bien ! Ne la fais pas attendre, mon grand, va la retrouver ! N'oublie pas James, aucunes âmes ne se rencontrent par hasard.

— Merci Sam ! Merci pour tout !

Je pris Sam dans mes bras en le serrant assez fort, puis pris de la distance en lui serrant la main suivie d'une accolade. En me dirigeant vers Golden pour le caresser et le remerciant pour cette belle aventure à ses côtés, Jeff me questionnait :

— Tu comptes le laisser ici ? Il ne vient pas avec toi ?

— Il n'a toujours pas retrouvé son affaire inachevée tout comme toi et puis il faudra que quelqu'un s'occupe de lui. Je te laisse la tâche de le faire, prend bien de soin de lui.

— C'est mon ami, je prendrai toujours soin de lui, lançait Jeff en caressant la tête du chien.

En m'avançant vers l'entrée du monde prison, une lumière jaillit de l'entrée comme si cette dernière souhaitait m'accueillir. J'ignorais si Sam avait réellement raison, mais j'étais prêt à prendre le risque. J'ignorais si de l'autre côté, j'allais retrouver Hope. En me retournant, j'aperçus Sam, Jeff en compagnie de Golden au loin me faire un signe de la main en guise d'aurevoir. Tout en marchant de pas décider vers l'entrée, une seule pensée me vint celle de ma dulcinée, Hope.

***

Une lumière blanche m'aveuglait, plus je m'avançais vers cette dernière, plus je sentais de l'air frais. Petit à petit, un bruit assez lointain se fit entendre au sein de mes tympans. Ces tonalités résonnèrent comme une répétition, puis la lumière devint plus net, j'aperçus une lampe torche pointait sur mes pupilles. Des personnes étaient autour de moi, j'ignorais qui étaient ces personnes, en regardant autour de moi, j'aperçus que j'étais dans une chambre, celle d'un hôpital. En me posant sur mes coudes, j'aperçus des dizaines d'électrodes patchées sur mon torse. D'un geste brusque je l'ai détaché aussi sec que j'aurais pu décoller un futile pansement. Une voix m'ordonnait de me calmer :

- James, je vous en prie, calmez-vous ! Vous venez de, vous réveillez de quatre années plongées dans le coma. Vous devez reprendre vos esprits dans un premier temps et vous calmez avant tout ! M'ordonnait un homme assez âgé en blouse blanche.

- Je vais bien, je vous assure ! Il faut que je sorte d'ici.

- Pas maintenant, il faut qu'on vous fasse passer des tests et ensuite prendre le temps et seulement à ce moment-là, vous pourrez sortir. Restez ici, nous reviendrons dans quelques instants.

L'ensemble du personnel médical sortirent de la chambre, il ne fallait pas que je perde une seule seconde. En regardant dans toutes les directions possibles, aperçu au loin une baie vitrée coulissante. Je pris la décision de me lever et de me diriger vers cette dernière. En posant mes pieds sur le sol froid, cela me semblait si dur de remarcher après mes séquelles dues à l'accident il y a quatre ans. En me levant, je me rendis compte que je portais uniquement une blouse d'hôpital de couleur bleue. Je jetais un regard dans tous les coins à la recherche de vêtements chaud, lorsque aperçu un sweat-shirt à capuche noir ainsi qu'un jogging gris posé sur le rebord d'une chaise, mais aussi une paire de basket bleu ciel caché en dessous de celle-ci. En me levant, j'eus un mouvement de recul comme si c'était la première fois que j'essayais de marcher. En m'habillant assez rapidement, j'en avais profité pour me rapprocher de la baie vitrée afin de la faire glisser pour m'enfuir de cette chambre. Une fois dehors, l'air frais atteignant mes narines fut comparable à un accueil chaleureux dans le monde vivant. Je pris quelques secondes pour apprécier cet air frais, mais également de contempler le ciel bleu et la lumière du soleil se posait sur ma peau. Cela pouvait paraître futile de s'attarder sur le ciel alors que je devais à tout prix retrouver Hope mais ayant vécu quatre ans sans aucune couleurs vive, il fallait tout de même que j'apprécie ces choses simples. En marchant vers la sortie de l'hôpital, je ne savais pas vers quelle direction me tourner ni ou retrouver Hope. Mais je tenais à essayer tout de même, quitte à remuer toute la ville.

En quittant le périmètre de l'hôpital, j'avais face à moi, un tout autre centre-ville que j'avais connu au monde prison, ce dernier était attractif, pleine de vie. Des enfants courraient le long du trottoir, deux skateurs slalomaient entre les passants, la musique plein le casque. Des centaines de voitures défilèrent sous mes yeux, des klaxons, des sonneries, des cris, des bouts de discussions atteignirent mes oreilles. J'étais dans un tout autre Hudson. En tournant vers tous les coins de rues, aperçu un bar dont l'extérieur me semblait familier. Je décidais d'y faire mon entrée afin d'obtenir de l'aide. En me présentant devant le bar, un homme d'une trentaine d'année sortit de ce dernier en me tenant la porte afin que je puisse rentrer. Tout en le remerciant pour un signe de tête, j'intégrai le bar. Ce dernier était assez rempli, une dizaine de jeunes surexcités étaient concentrés sur le billard au centre de la pièce tandis que deux hommes d'une quarantaine d'année faisaient un bras de fer sur le comptoir. J'observais les différents types de personnes du bar lorsqu'une voix m'interrompit dans mon analyse :

_ Oh toi, tu n'es pas du coin ! Tu parais perdu, je peux te venir en aide ?

Je n'en croyais pas mes yeux, il ne s'agissait que de Sam. Mais comment cela était possible ? Tout en posant un torchon le haut de son épaule droite, il s'approchait de moi, m'offrant un grand sourire :

- Tu as perdu ta langue ?

- Sam ?

- Samuel, pour être exact, que me vaut cette visite ?

- Oh désolé, je dois sûrement faire erreur.

- Oh, mais tu peux m'appeler Sam si tu le souhaites !

- Sam était un bon ami à moi qui vous ressemble énormément d'ailleurs.

- Savoir que je ressemble à un bon ami à toi me réjouit ! Tiens je t'offre une bière ! Cadeau de la maison ! Maintenant, dis-moi, que me vaut cette visite ? Lançait l'inconnu en me décapsulant une bière.

- Pour tout vous dire, je suis à la recherche d'une fille, m'exprimais-je en tenant la bière en main.

- Moi aussi, j'en cherche une, comme beaucoup d'autres personnes ! Ricanait Samuel.

- À vrai dire, c'est ma copine, sauf que je ne sais pas où elle pourrait être.

- Tu ne connais pas un endroit sur Hudson ou tu penses qu'elle pourrait être ? Essaye d'y réfléchir.

Je pris quelques instants, le temps de la réflexion afin de penser à un possible endroit où Hope aurait bien pu se rendre. Quant au même moment, une pensée m'apparut à l'esprit. Je demandais alors au barman dans quelle direction se trouvait le cimetière. Ce dernier, d'un air sceptique, me répondit en me donnant les indications :

- Tu es un drôle de personnage !

- Oh, on me l'a déjà dit plus d'une fois ! Mais je sais que je peux la trouver là-bas. Lançait-je d'un air confiant.

- Tu as l'air d'un garçon prêt à tout, à te voir, la détermination doit couler dans tes veines. Si je peux te donner un conseil, prend toujours le temps de rendre ton âme heureuse.

Je le remerciais pour un léger sourire puis me précipitait vers la sortie.

Après avoir suivi les indications de Samuel, je m'orientais vers le cimetière d'Hudson qui comme dans le monde prison se trouvait au même endroit. J'aperçus le portail après le sentier dont de grands arbres était arborée autour de ce dernier. En arrivant à celui-ci, j'aperçus des tonnes de pierre tombale, des dizaines de personnes tenir des bouquets de fleurs dont certains pétales étaient fanés. La bonne humeur était absente de ce lieu si triste. Pourquoi le cimetière ? Car je m'étais dit que si je devais mourir, j'espérais que quelqu'un m'aimerait assez pour se rendre sur ma tombe et continuer à me parler comme si j'étais toujours de ce monde. En marchant le long des allées de tombes, je n'aperçus aucune fille ressemblant à Hope. Il était évident que je ne la retrouverais jamais. En sortant du cimetière, les mains dans les poches, le regard vide, mes pensées plongeaient dans le néant, je soupirai longuement. Soudain, je me fis bousculer par un chien, en apercevant ce dernier, je me rendis compte qu'il ressemblait parfaitement à Golden. Ce dernier avait rejoint son maître de l'autre côté du trottoir où se trouvait une grande église. J'ignorai si c'était un signe de Sam ou bien même de Golden, mais c'était comme si en m'inciter à me rendre dans cette église. Je décidais alors de m'y rendre.

En rentrant dans celle-ci, l'église était remplie de bougies, de nombreux sièges en bois s'y trouvaient également, un grand plafond dominait le vaisseau central. L'église abritait de hautes fenêtres dont la clarté du jour passaient à travers les vitraux. Des chuchotements résonnèrent dans l'enceinte de l'église. Ce qui interpellait mon attention. Il s'agissait de dizaines de personnes âgées en pleines prières. Je décidais alors de faire demi-tour afin de sortir de ce lieu sacré. Lorsque au même moment, je reconnus une voix, une voix que j'avais pu reconnaître parmi une foule bruyante. Cette voix si douce et délicate, cette voix qui n'appartenait qu'à une seule personne, Hope. J'ignorais si c'était vraiment elle ou bien mon imagination qui me jouait des tours, mais il fallait que je me rapproche de cette voix. En m'avançant vers le bout de l'église, cette voix était de plus en plus nette. En me rapprochant, j'écoutais longuement ce qu'elle murmurait :

- Il y a des regards qui sont durs à oublier, des regards dans lesquels on est prêt à se noyer dedans pour toujours. J'y ai plongé. Le sien était unique, il avait le regard de ces gens maudits qui n'arrivent plus à ressentir la quelconque émotion. Ces gens qui sont présents devant nous, mais qui au fond de leurs yeux sont déjà partis. Lui et moi, on n'était peut-être pas fait pour ce monde prison et ce monde n'était peut-être pas fait pour nous, mais c'était parfait. Je me souviens de la manière dont ses yeux essayaient de fuir la réalité. Mais lorsqu'ils les posaient sur moi, c'était comme si pour la première fois la chaleur du soleil effleurait ma peau. Et pourtant je savais qu'un jour, il ne serait plus là...

Elle était assise à la troisième rangée de sièges dont contenait le hall de l'église. Les cheveux attachés en forme de chignon dont quelques mèches rebelles sortaient de ce dernier. Je n'étais qu'à quelques mètres d'elle. Le regard vers l'horizon, elle lâchait un soupir profond puis repris entre deux sanglots :

- Merci, merci d'avoir donné goût à ma vie, James.

Il était évident que c'était bel et bien Hope. Je reconnus sa voix et cela me dit la sensation d'un électrochoc, était-ce un rêve ? Ou bien, j'étais réellement derrière son dos. Je pris la décision d'aller à sa rencontre en murmurant assez fort afin qu'elle puisse m'entendre :

- Je voulais la lune et tu voulais le soleil. J'aimais la nuit et toi le jour. J'étais plutôt sombre et toi étincelante. On ne vivait pas sur la même terre, mais ce qu'on était complètementaire.

Hope se retournait alors tout en restant figé, me donnant l'impression qu'elle venait de voir un fantôme. Elle ne clignait pas des yeux, ces derniers étaient écarquillés. Ses lèvres entrouvertes, aucun fragments de voix sortirent de ces dernières. Je la contemplais du regard, elle était comme la première fois où je l'avais aperçu devant l'entrée du monde prison. Son air innocent et son regard lumineux accompagné de son parfum vanillé. En me rapprochant d'elle, cette dernière eu un mouvement de recul, tout en ne réalisant pas, elle s'exclamait timidement :

- James ?

- Hope ?

- C'est vraiment toi ?

- Qui veux-tu que ce soit ?

— Comment c'est possible ? Je dois sans doute rêver, tu ne peux pas être là, tu es mort, James.

— Et pourtant, c'est bien moi, laisse-moi t'expliquer...

Je n'eus pas le temps de m'exprimer que la brunette se jetait alors dans mes bras sans même écouter mes explications. Elle s'agrippait à mon cou si fortement, me donnant la sensation qu'elle comptait m'étrangler. Tout en me serrant, elle ne cessait de chuchoter :

— C'est vraiment toi, promets-moi que c'est vraiment toi, jure-le-moi, je t'en prie.

— C'est moi Hope, c'est uniquement moi.

Tout en lui attrapant son visage de mes deux mains, je plongeais mon regard attendrissant dans le sien lui promettant que j'étais bien devant elle et que je ne comptais plus jamais la laisser. J'attirais son visage près du mien, tout en m'offrant un sourire des plus grands, je posais fougueusement mes lèvres sur les siennes afin de l'embrasser. Des dizaines d'applaudissements se firent entendre autour de nous, en détournant le regard vers ces derniers, je regardais à nouveau Hope, la serrant près de moi. Le regard lumineux, elle s'exclamait en posant une main sur ma joue :

— Tu es revenu d'entre les morts pour moi ?

— Oh, c'est une longue histoire que j'aurai l'occasion de te raconter, mais tout ce qui compte, c'est que je sois ici avec toi et que je ne partirai plus jamais.

— Je t'aime tellement James.

— Je t'aime bien plus Hope.

Main dans la main, j'emmenais Hope vers la sortie de l'église. En sortant de cette dernière, un nouveau sentiment me traversait, un sentiment de renaissance, un sentiment de renouveau. J'étais si heureux, j'étais enfin réuni à celle qui faisait battre mon cœur, j'avais enfin trouvé ma fin heureuse ainsi que mon début heureux. Hope ne cessait de concentrer son regard si doux vers moi, oubliant même de regarder le chemin. Ce qui me rappelait la fois où elle s'était prise le tronc d'arbre dans le monde prison, un sourire se dessinait sur mes lèvres face à ce souvenir. En marchant quelque temps, côte à côte, nous arrivions vers le bar faisant angle, il s'agissait de celui ou j'avais fait la connaissance de Samuel. En arrivant devant le bar que j'avais vu un peu plus tôt, était désormais un simple pressing. Un nuage d'incompréhension m'atteignait, puis en y réfléchissant, je compris qu'il s'agissait surement d'un coup de Sam, tout comme la boussole ayant apparu dans ma poche. Il était là pour me montrer le chemin. Hope se fit soudainement bousculer par un jeune homme portant une veste à capuche grise, ce dernier se fit courser par un chien. Ces derniers défilaient sous nos yeux sans même s'excuser, je comptais me précipiter vers eux lorsque je me fis stopper dans mon élan par Hope qui me fit remarquer :

— Attend ! Tu ne trouves pas que ce jeune homme ressemble étrangement à Jeff ? Et que son chien ressemble à ...

— Golden.

— C'est sans doute un coup de Sam.

— Ç'a toujours était lui, pas vrai ?

— Oui, je pense même que c'est lui qui a dû te mettre sur mon chemin et pas le destin.

— Et si, depuis le début, le destin s'appelait Sam ? M'interrogeait la brunette.

— Tu as surement raison, rétorquais-je à ma copine tout en regardant l'horizon, je pense que depuis le début, il savait que tu étais mon âme sœur.

En guettant le ciel, comtemplant les nuages, j'offris un de mes plus beaux sourires, au même moment, j'orientais mon regard vers Hope en m'exclamant tout en lui serrant la main :

— On va où maintenant ?

— Peu importe, tant que je suis avec toi, c'est tout ce qui compte.

— Laissons l'avenir le décider...

***

Les anniversaires ont toujours étaient importants pour nous, d'autant plus qu'aujourd'hui est un jour important, puisqu'il s'agit de l'anniversaire de nos jumeaux, Marcus et Sam. Hope et moi, sommes devenus gérants de notre propre bar à l'entrée du centre-ville. En couple avec Hope depuis un bon nombre d'années, nous ne nous sommes plus jamais quittés, désormais, nous vivons un parfait amour. Notre havre de paix est composé de notre maison en bord de plage, nos deux garçons jouant sur la plage et notre golden retriever jouant avec nos enfants et de beaucoup d'amour. J'ai longtemps cessé de croire en l'amour, ce qui m'a fait perdre mon humanité, car l'amour nous détruit, il hante nos rêves, ronge nos jours. L'amour a tué plus de personnes que n'importe quelle maladie. Mais malgré tout l'amour reste et demeurera comme étant le sentiment le plus puissant qu'il puisse exister. Parce qu'à présent, je suis devenu une 𝒶̂𝓂ℯ 𝓈œ𝓊𝓇...

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