Chapitre 2


Après avoir arraché le papier peint de la chambre, je sortis des seaux de peintures qui se trouver dans le garage. Un était de couleur prune et l'autre de couleur grise, en me saisissant d'un pinceau, je passai de haut en bas l'étendu du mur. Le chien qui était toujours en ma compagnie attrapait dans sa gueule un des pinceaux posé au sol afin de mettre la main à la patte. Tout en arquant un sourcil, je lui adressai :

— J'ignore si tu vas savoir peindre, les quatre murs.

Ce dernier continuait de peindre malgré mes propos, quant au même moment un bruit se fit entendre à ma porte. Le golden retriever lâchait subitement le pinceau au sol et se rendit en vitesse à la porte d'entrée. En posant le pinceau, je le suivis jusqu'à l'entrée. En ouvrant la porte, je tombai sur Sam, essoufflé, le regard inquiet, ce dernier s'exclamait en faisant de grands gestes de la main:

— James !

— Sam ? Qu'il y a il ? Reprends ton souffle, mon ami !

— James, il faut que tu viennes immédiatement à l'entrée de la ville.

— Pourquoi faire ? Je viens de finir ma matinée de travail, pourquoi tu veux que j'y retourne ? Lançais-je sur un ton inquiétant.

— Je ne peux pas te l'expliquer, mais il faut que tu viennes immédiatement.

— Très bien, j'arrive, le temps de laisser le chien.

— Tu l'as gardé finalement ?

— C'est lui qui a décidé de rester avec moi.

— Au moins, il veille sur toi, tu pourras l'aider à trouver son affaire inachevée.

— Je n'ai pas que ça à faire de trouver celle du chien.

— Cessons de parler, il faut se rendre au plus vite au centre-ville, m'ordonnait Sam

— J'ignore la raison, mais je sens que ça ne va pas me plaire !

J'ordonne au chien de rester dans la maison sans me suivre, ce dernier s'allongeait sur le canapé du salon en me regardant m'en aller. J'en profitai pour fermer la porte d'entrée et m'élançais vers le camion de Sam. Mon ami barman attendait que je mette ma ceinture avant de démarrer son véhicule. En route vers le centre-ville, je posai mon coude contre la portière passager, en orientant mon regard vers Sam, je le questionnai :

— C'est quoi le souci Sam ?

— James, je ne peux pas te le dire, il faut que tu viennes voir pour me croire.

— Mais qu'est-ce qu'il s'est passé, tout allait bien ce matin.

— Ça s'est déroulé une heure après ton départ.

— Mais quoi donc ?

— Cesse de me questionner, on arrive bientôt.

Sous l'incompréhension, je fronçai mes sourcils tout en collant ma tête sur le haut du siège passager. En atteignant le centre-ville, j'aperçus une foule d'étrangers autour de l'entrée du monde prison, Sam garait son camion près de l'entrée. Je descendis et tentai de me faire une place à travers cette foule de personne. En bousculant les personnes présentes, j'atteignis l'entrée et aperçus une fille se tenant debout face à la foule de personnes. Cette dernière était plus petite que moi en taille et devait surement avoir la même tranche d'âge que moi. Elle avait une chevelure longue, brune avec des reflet dorée, comparable à du miel. En me concentrant sur son regard, j'aperçus la couleur de ses yeux. Ces derniers étaient d'un vert éclatants, un visage rond, un teint lumineux, des lèvres pulpeuses rosées. Je n'avais jamais vu un visage aussi sublime depuis quatre ans. La jeune femme était habillée d'un top noir avec un léger décolleté qui mettait en forme les courbes de sa poitrine. En guise de bas, un jeans bleu marine, des baskets blanches de marques en guise de soulier. De la peur était présente dans la lueur de son regard, sans réfléchir, je me plaçai devant cette brunette en m'exclamant face à la foule :

— Poussez-vous ! Dispersez-vous ! Qu'est-ce qui vous prend de vous rassembler en groupe ainsi devant cette pauvre fille ?! Vous ne voyez pas que vous lui faites peur ?!

— James, c'est de ça que je voulais te parler, je pense que c'est toi qui vas avoir peur, mon grand, me lance Sam en se faisant une place devant la foule.

— De quoi tu parles, Sam ?

Soudainement la fille se rapproche vers moi, cette dernière, s'exclame en un murmure :

— James ?

— Voilà, c'est de ça que je voulais te parler. Depuis son arrivée, elle ne cesse de dire ton prénom, me chuchote Sam.

Je n'en revenais pas, je ne connaissais pas cette fille, je ne savais pas comment c'était possible qu'elle me reconnaissait. Elle s'approchait de moi en posant délicatement sa main sur ma joue, tout en continuant de murmurer mon prénom :

— James, c'est vraiment toi ?

— Qui es-tu ? Je ne te connais pas ! Je ne sais pas qui tu es ! Lançais-je à vive voix en reculant d'un pas.

— Je ne sais pas comment je m'appelle, mais tout ce que je sais c'est que je te connais.

Soudain, en une fraction de seconde, elle s'écroula sur le sol. Sam eu juste le temps de la prendre dans ses bras avant que sa tête ne heurtait pas le bitume. Tous les regards se posèrent alors sur ma personne, sentant ces derniers, je m'exclamai assez fort :

— Qu'avez-vous à me fixer ?! Vous n'avez pas autre chose à faire !

Sous mes mots, la foule commençait à s'éloigner de la scène, Sam, essayant de lever la fille inconsciente, m'interpellait :

— James ! Viens m'aider, on va l'emmener au bar.

— Non.

— James ! Ce n'était pas une question, viens m'aider !

Tout en serrant les poings suivis d'un soupir, j'aidai Sam en portant la fille dans mes bras. Sam ouvrit les portes arrière de son camion afin d'installer la fille. En la posant à l'arrière, je passai ma main sur mon menton en me questionnant. Cette fille m'intriguai, comment pouvait-elle me connaitre ? Et si elle avait un rapport avec mon affaire inachevé ? Un klaxon me fis sortir de ma bulle de pensée, je refermai les portes arrière du camion et m'installai au côté passager. En refermant la portière, Sam, tout en mettant le contact, m'interrogeait :

— Alors, tu la connais ?

— Non, je ne la connais pas, je ne sais pas comment c'est possible qu'elle me connaisse.

— On va l'installer au bar, le temps qu'elle se réveille. Sinon, on ira voir Artus.

— Non, tu iras le voir, la dernière fois que je l'ai vu, cela s'est mal passé.

Artus était considéré comme le grand sage du monde prison. Il était l'un des premiers à avoir rejoint le monde prison, certains le considéraient même comme le dirigeant alors que ce n'était même pas lui. Le fait que beaucoup le prenaient pour le dirigeant, il en avait pris la grosse tête, une fois, j'ai failli me battre avec lui dans le but de lui remettre les idées en place. Artus n'était pas quelqu'un de confiance, il faisait souvent appel à de mauvaises personnes pour arriver à ses fins. Avec lui, il y avait toujours un prix à payer pour marchander.

— J'irai le voir seul dans ce cas.

— Tu sais très bien que Artus n'est pas la solution.

— Et tu veux que j'aille voir qui, James ? Le dirigeant ?

— Si seulement on savait qui est ce type, il aurait pu aider beaucoup d'âmes du monde prison. Mais les gens sont tous égoïstes, la plupart sont mort à cause de ça d'ailleurs.

— James, tu ne peux pas changer les gens, tu le sais.

— C'est vrai...

Après avoir roulé certains temps, nous arrivions au bar, Sam ouvrit la porte d'entrée d'une main tandis que moi, je tenait la fille dans mes bras. Une odeur de vanille dégageait d'elle, elle sentait si bon. Sam m'indiquait une banquette sur laquelle l'installer, je posait délicatement la jeune fille sur la banquette en posant sa tête contre un oreiller. Des mèches de cheveux lui tombaient sur le visage, je lui remis quelques une derrière son oreille, lorsque au contact de mes doigts sur celle-ci, la brunette ouvrit ses paupières dans la même seconde. Sam fermait sa porte en indiquant d'une affichette que son bar était fermé afin de se concentrer uniquement sur cette belle inconnue. En fermant la porte à clé, Sam fit demi-tour afin de me rejoindre. Je me tins debout face à la fille qui remontait ses genoux à son buste en se redressant sur la banquette. Cette dernière jetait des coups d'œil sur l'intérieur du bar tout en nous questionnant :

— Où je suis ?

— Dans mon bar, s'exclame spontanément Sam.

Elle dressait un regard sur moi tout en écarquillant ses yeux, elle me lançait en fronçant les sourcils:

— James ?! Mais que fais-tu là ?

— Putain ! J'espérer du plus profond de moi qu'elle se souvienne plus de moi, maintenant qu'elle est consciente, râlais-je en m'adressant à Sam.

— Il faut croire qu'elle te connait très bien, lançait Sam tout en rigolant.

— Bien sûr que je le connais ! Il a était quelqu'un de très important à mes yeux, coupait la brunette en se tenant debout face à nous.

— Eh bien moi, je ne te connais pas, m'exclamais-je en direction de cette dernière.

— Je sais que c'est toi, je pourrai te reconnaitre entre mille !

— C'est cela ! Coupais-je en m'éloignant. Je te laisse avec elle Sam, vu que tu aimes bien t'occuper des âmes perdues.

En m'en allant, Sam me rattrapait en me tenant le bras, ce dernier me lançait :

— James ! Je ne peux pas m'occuper d'elle, elle te connait, il faut que tu l'aides toi !

— Hors de question ! Je dois déjà m'occuper du chien, une chose à la fois ! Chuchotais-je.

— James, s'il te plait, dois-je te rappeler qui t'as aider lorsque tu es arrivé ici ?

— Tu la joues comme ça ? Moi qui pensais que tu faisais les choses sans attendre un retour.

— Certes, mais j'ai un commerce à faire tourner tandis que toi, tu as juste les matinées à travailler, tu peux me rendre ce service !

— Très bien, très bien, je vais l'emmener à la maison, mais je fais quoi avec elle ?

— Tu devrais l'emmener chez Artus, je pense.

— Non, c'est à toi de le faire ! Sam, tu sais à quel point je le déteste.

— Met ta colère de côté et emmène cette jeune femme avec toi, s'il te plait.

Je pris un instant de réflexion en levant ma tête en l'air puis reconcentrai mon regard sur Sam en lui répondant :

— Bon, d'accord ! Mais tu me redevras ça !

— Bien sûr, je n'y manquerai pas !

Tout en posant mon regard sur l'inconnue, je lui fis un signe de la main afin qu'elle vienne avec moi. Elle hésitait un moment avant de me suivre puis se levait tout en remerciant Sam de l'avoir emmenée dans son bar. En passant devant moi, son doux parfum s'installait à nouveau dans le creux de mes narines. Je refermai la porte du bar derrière moi en réajustant ma veste, je mis les mains dans les poches et avançais de pas rapides. Je sentis l'inconnu marcher à mon rythme afin de se mettre à mes côtés, son regard posé sur moi, elle me questionnait alors :

— James, pourquoi on est au centre-ville de Hudson ?

Tout en ignorants ces propos, je continuai à marcher, lorsqu'elle me demandait à nouveau:

— James, s'il te plait répond moi, j'aimerais que tu me répondes !

— On est dans un monde prison, écoute, j'aimerais qu'on rentre vite ! Je t'emmène voir Artus, je te laisse là-bas et je retourne à ma misérable vie. Évite les questions, évite de me parler tout court. Dépêche-toi de marcher vite, on a de la route à faire !

— Le monde prison ?! Artus ?! Tu comptes me laisser tomber alors que je connais que toi ici ?!

— Je ne sais pas qui tu es ! Cesse de m'appeler James comme si on se connaissait depuis toujours ! Je ne sais rien de toi, ni ton prénom, ni ton âge, ni quoi que ce soit !

— Et pourtant, si tu me connais, la preuve, je vais te montrer mon téléphone et toutes nos photos et nos messages, tu verras par toi-même ! S'écrit l'inconnue.

— J'aimerais bien voir ça ! Il faut que tu saches qu'ici, le téléphone n'existe pas, du moins on n'est pas venu avec ici ! Dépêche-toi, s'il te plait !

Je lui jetai un coup d'œil, cette dernière baissait la tête tout en marchant de pas rapide, je ne pensais pas être aussi autoritaire. Nous quittions le centre-ville et marchâmes le long de la route. Soudain, je ne sentis plus sa présence à mes cotés, en me retournant, je l'aperçu assise en tailleur en plein milieu de la route. Je me stoppai tout en la dévisageant, cette dernière s'exclamait :

— Je ne ferai pas un pas de plus sans que tu aies répondu à mes questions !

— Très bien, vas-y, je te laisse seule ici ! Moi, j'avance, adieux !

— Je n'ai pas besoin de toi de toute façon !

— C'est ça ! Fais gaffe aux mauvaises rencontres et aux créatures de l'ombre ! Lançais-je, en m'avançant.

Tout en marchant, j'entendis des pas me suivre, après avoir énoncé le mot créature, je supposai qu'elle a dû en avoir peur. En me retournant, j'aperçus sa chevelure couleur miel se rapprochait de moi. Tout en la regardant me dépasser, elle se retournait vers moi en me hurlant au loin :

— Tu avances ou non ?!

Tout en souriant légèrement de satisfaction, je marchai derrière elle. Après avoir marché le long de la route le temps de plusieurs minutes, nous arrivâmes dans l'allée de plusieurs petites maisons, je m'arrêtai à la mienne. L'inconnue me suivit jusqu'à l'entrée de la maison en contemplant cette dernière avec de gros yeux, elle murmurait :

— Elle n'a pas changé cette maison décidément, toujours la même, ta mère est à la maison ?

— Tu connais cette maison ? Ma mère ?!

— Oui, combien de fois, je suis venue ici, je ne compte même plus. Oui ta mère, elle est là ?

— Attend, mais tu penses qu'on est où là ?

— Pourquoi tu poses cette question ?

— Parce que je pense que tu parles du monde des vivants.

— Le monde des vivants ?

— Tu sais que ici le monde prison représente la mort. C'est un monde dans lequel les personnes ayant laissé leurs affaires inachevées dans le monde vivant se retrouvent ici.

— Quoi ?! Une affaire inachevée ? Mais qu'est-ce que c'est ?

— Cela dépend en fonction des personnes, mais pour beaucoup, c'est comparable à une histoire sans fin.

— Non, ce n'est pas possible ! Ça veut dire que tu es mort ? Et moi, je suis...

— Morte.

— Non ! Non ! C'est impossible !

— Je pense, c'est mieux que tu rentres, boire un verre d'eau et te calmer.

— Tu viens m'annoncer que tu es mort, que je le suis également et tu veux que je boive de l'eau ?! Non James, je pense que je suis juste assommée ou bien, je suis en train de rêver, oui, c'est un vilain cauchemar ! Je vais fermer les yeux, je vais les ouvrir, tu ne seras plus là et je serais à nouveau dans mon lit.

Elle fermait les yeux en mettant ses mains dessus, prit une grande inspiration. Elle murmurait à maintes reprises :

— Ceci n'est qu'un rêve, ce n'est qu'un rêve, un vilain rêve.

Dans la seconde d'après, elle ouvrit les yeux face à moi, tout en les plissant et fronçant les sourcils. Elle serrait les poings et se mit à hurler :

— Non ! Non ! Non ! Pourquoi je suis encore là ! Non, je ne veux pas être morte ! Je suis trop jolie pour mourir !

— Pff, la beauté n'a rien à voir ! Ne t'en fais pas, tu vas vite t'y habituer !

En m'avançant vers l'entrée de la maison, je sortis la clé de ma poche afin de l'insérer dans la serrure. Soudain, j'entendis des sanglots, en me retournant, j'aperçus la jeune femme assise sur les escaliers du porche, les mains agrippant ses cheveux. Son comportement m'exaspérait, mais je la compris également, apprendre qu'on est mort était très difficile à accepter. Pour ma part, j'avais mis plus d'un an à m'en remettre avec l'aide de Sam. Je décidais alors de m'asseoir près d'elle, tout en lui lançant :

— Allez, ne pleure pas, viens à l'intérieur, tu seras mieux.

— Je suis une horrible personne, James...

— Pourquoi tu dis ça ? Si tu étais une mauvaise personne, tu ne serais pas ici, mais directement en enfer. Les personnes se trouvant dans ce monde se sont vu accordés une seconde chance, je doute que tu sois une mauvaise personne. Allez viens à l'intérieur, il y a quelqu'un qui souhaite te voir, en plus.

— Quelqu'un veut me voir ? Mais qui donc ?

Je me levai dans le but d'ouvrir la porte d'entrée. En l'ouvrant, le golden retriever apparu et en profitait pour bondir sur la fille. Cette dernière se retrouvait allongée sur l'une des marches des escaliers de l'entrée. En une fraction de seconde, le chien lui passait des dizaines de coups de langue sur l'étendu de son visage. Ses larmes disparaissaient de son visage pour faire apparaitre de la joie, tout en rigolant, elle caressait le chien puis se relève. Elle orientait son regard vers moi en me disant :

— Il est à toi ?

— Oui, je l'ai trouvé ce matin et il a décidé de rester avec moi, de ce fait, je suis devenu son maitre.

— Il est si beau, il s'appelle comment ?

— Je ne lui ai pas donné de nom.

— Mais ! C'est la première chose qu'il faut faire voyons !

— Je te laisse le plaisir de le faire dans ce cas, lançais-je en tenant la porte d'entrée afin qu'elle et le chien rentre.

En refermant la porte, la brunette se retournait vers moi en s'exclamant :

— Je vais y réfléchir, je te redis ça !

— Fais donc ça.

Elle prit un instant en regardant avec tant de douceur le hall d'entrée, son regard était comparable à un nuage de douceur, elle prit le temps de regarder chaque détail. Puis un murmure sortit de ses lèvres :

— Où sont passées les dizaines de cadres accrochés au mur d'entrée ?

— Il y avait des cadres ? Je l'ai trouvé ainsi en rentrant ici pour la première fois.

— Ta mère aimait tant accrocher des photos pour chaque événement de la vie de ses enfants, les premiers pas, les premières médailles, la première fois que tu as fait du vélo. Elle disait que c'était un moyen de toujours s'en souvenir.

— Je ne sais pas si c'est vrai, mais ça m'aurait bien servi de m'en souvenir à l'heure actuelle.

Elle baissait alors le regard vers le sol puis s'avançait vers l'entrée du salon en s'installant sur le canapé gris. Tout en regardant les différents meubles s'y trouvant, je passai derrière elle en un coup de vent afin d'accéder à la cuisine. Je pris un verre que je remplissais d'eau, je regagnai le salon en lui tendant le verre. Cette dernière l'attrapait en me remerciant par un léger sourire. Je restai silencieux face à son sourire qui illuminé tout son visage, mais dans la seconde d'après ce dernier disparu. En enlevant ma veste, je l'interrogeai :

— Comment tu te sens ?

— Je n'ai pas les mots, je ne sais pas quoi en penser, lançait la jeune femme, en tenant le verre d'eau.

— Écoute, je pense que tu devrais te reposer et on ira voir Artus demain à l'aube.

— Artus ?

— Sam pense qu'il pourrait t'aider.

— Tu ne le penses pas toi ?

— Non, c'est un charlatan qui pense qu'à son égo, il est semblable aux crapules de ce monde. Toutefois, il a aidé un bon nombre de personnes, il est considéré comme un sage.

— Hum, je ne veux pas te déranger James, surtout après ce que j'ai fait.

— Ce que tu as fait ?

— Oui, je suis une si mauvaise personne par rapport à ce que je t'ai fait.

— Je suis sûr que non, tu veux en parler ?

— C'est long, surtout qu'après tout, tu ne me reconnais plus.

— Commence par la fin dans ce cas.

— J'ai préféré t'oublier, je pensais que tu avais refait ta vie avec une autre fille. Je pensais que tu m'avais oublié et que tu vivais ta meilleure vie loin de moi.

— Donc j'étais ton ami ?

— Bien plus qu'un ami, tu étais ma raison de vivre...

— Et comment ça ce fait que tu pensais que je t'avais oublié si tu prétends que j'étais ta raison de vivre.

— Tout allait mal dans notre relation, on passait notre temps à se disputer, à préférer la facilité plutôt que de régler nos soucis. Et puis, tu faisais souvent passer tes amies avant moi et un soir, je t'ai demandé de choisir entre eux ou moi. Ce soir-là, j'ai attendu des heures que tu viennes me voir, malheureusement, tu n'es jamais venu...

— Et tu as fait quoi après ?

— J'ai ainsi ouvert les yeux et compris que je n'avais jamais était dans tes priorités. Je t'ai alors bloqué et supprimé de ma vie. Mais je n'avais jamais pensé à qu'il t'était peut-être arrivé quelque chose de grave.

— Tu n'as jamais essayé de prendre contact avec ma famille ? Vu que tu connais bien cette maison apparemment.

— J'ai décidé de tirer un trait sur toi, ce qui englober tout, nos souvenirs, tes proches, notre amour...

— C'est tragique, je ne sais pas ce que ce James a fait, mais vu comment tu le racontes, il ne te méritait pas.

— C'est drôle que tu me dises ça puisqu'il s'agit de toi.

— Non, comme je te l'ai dit, je ne sais pas qui tu es. Je ne te connais pas, j'en suis désolé.

— Tu ne te souviens même pas un peu, après ce que je viens de te révéler ?

— Non rien, tu es pour moi, une simple inconnue parmi tant d'autre.

— Mais...

— Stop ! Je t'ai dit que je ne te connais pas, continue pas dans cette lancée, je t'en prie.

Tout en posant le verre sur la table basse devant le canapé, elle soupirait un instant avant d'acquiescer d'un hochement de tête. Je me levai en direction de ma chambre lorsque je jetai un coup d'œil vers elle, elle semblait si triste, je ne suis certes pas ce James dont elle me parler mais je ressentais sa douleur, ce qui paraissais étrange. Tout en soufflant, je m'adressai à cette dernière :

— Je vais te préparer le lit à l'étage, tu dormiras dans ma chambre.

— Pas la peine, je peux dormir sur ce canapé.

— Je ne suis pas si méchant pour faire dormir une fille sur un canapé, puis c'est l'endroit où dort le chien, à toi de voir si tu veux dormir au milieu de poils de chien.

— Le lit m'ira finalement.

— Très bien, suis-moi dans ce cas.

Le regard froid, tout en serrant les dents, je montai à l'étage en sa compagnie. En ouvrant la porte de ma chambre, j'ouvris le placard pour lui donner une couverture et de nouveaux draps. Je posai les draps sur le lit tandis qu'elle regardait à travers la baie vitrée de ma chambre. Le regard évasif, fixant les grands arbres à proximité, je ne la connaissais pas, mais un côté de moi souhaitai la rassurer, cela ne me ressemblais pas. J'étais du genre à me passer des quelconques soucis d'autrui. Dans le monde prison, la plupart des gens sont égoïstes et ne pensent qu'à eux, mis à part Sam dont je trouvai qu'il ne devrait pas faire passer les besoins des gens avant les siens. Je raclai ma gorge afin d'attirer son attention, elle se retournait tout en posant son doux regard sur ma personne. En détournant le regard de sa personne, je m'exprimai :

— Je t'ai sorti des nouveaux draps ainsi qu'une couverture, il y a une salle de bain en face si tu souhaites te doucher.

— Merci, c'est gentil.

Je quittai la chambre en prenant un jogging gris de mon placard et sortit de la pièce. Cette dernière se précipitait à la porte afin de la fermer, j'entendis un glissement provenant du derrière de la porte. Elle avait sûrement dû se laisser tomber au seuil de cette dernière. Se dire qu'on est mort est très dur à accepter, lorsque je suis arrivé ici, j'étais tétanisé, apeuré, submergé par la terreur. Sam m'avait recueilli chez lui, il a été d'une grande aide pour moi, sans lui, je n'aurai pas survécu à ce monde prison. Je passai mes journées à me lamenter sur mon sort, j'avais mis une semaine avant de me souvenir de mon prénom et de mon âge. Puis dans la semaine suivante, j'avais pris connaissance de la raison de ma mort. Sam m'avais épaulé à chaque instant, il a été là dans tous les mauvais moments que j'avais vécus ici.

Je décidai alors de lui laisser du temps seule, entre elle et ses pensées. Je me disais que ça devais sans doute être plus dur pour elle que pour moi, sachant qu'elle prétendait me connaître. En y repensant, elle ne pouvait pas mentir sur les propos qu'elle tenait me concernant, cela semblait si vrai et si étrange qu'elle se souvienne de tout sans trou de mémoire. Et si j'étais vraiment ce gars dont elle m'a parlé ? Et si je l'avais réellement laissé tomber ? Je n'aurais jamais pu faire ça à une fille aussi belle qu'elle...

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