Chapitre 16
Une chose que je détestais, étaient les adieux, ne plus revoir une personne qui nous ait chère, ne plus pouvoir échanger avec elle, ne plus pouvoir boire une bière avec cette personne sans jugement. Les adieux laissent des longs moments de vide, selon l'importance qu'avait cette personne, le vide est plus ou moins impossible à combler.
En contemplant les différentes pièces de la maison de Marcus, j'entendis des bruits de pas se rapprocher de moi. Debout devant le long couloir, je tombais face à la brunette, en train de s'étirer tout en bâillant. Elle avait les cheveux en bataille, mais s'était maquillée de son sourire radieux. Tout en s'avançant vers moi, elle s'exclamait d'un air enjoué :
- Tu visites ?
- Oui, je regarde les différentes pièces que compose cette maison.
- Je vois ça, au bout de la chambre dans laquelle je me suis endormi il y a une porte blindée, sûrement la chambre de Marcus. D'ailleurs, il doit sans doute être encore en train de dormir !
- À propos de ça, je comptais t'en parler, mais je voulais d'abord que tu aies le ventre rempli pour en discuter avec toi.
- De quoi tu parles ? M'interrogeait la jeune femme en croisant ses bras sur sa poitrine.
- Marcus est parti...
- Parti où ? Chercher de l'aide ? Ou il est simplement parti retrouver Jeff et lui reprendre notre carte ?
- Non, il s'en est allé, hier soir, on a eu une discussion et je l'ai interrogé sur son affaire inachevée. On a discuté à ce sujet pendant un certain temps, il s'est confié à moi en me disant qu'il regrettait et qu'il donnerait tout pour se faire pardonner de ses erreurs. Et à ce moment-là, un portail est apparu en plein milieu de la plage. J'ai su que c'était la fin heureuse de Marcus.
- Hum, très bien, lançait la brunette en baissant le regard au sol.
- Tu n'es pas heureuse pour lui ?
- Si, si, c'est juste que j'aurais voulu lui dire au revoir...
- Je comprends, il m'a demandé de te dire au revoir et que je prenne bien soin de toi.
- C'est gentil de sa part, je vais remonter à la chambre pour me préparer.
- Il nous a laissé la maison
- Ça m'est égal, c'est d'un au revoir que j'aurais voulu avoir, pas d'une maison
Elle avait raison, je savais que les au revoir les plus durs étaient ceux qui n'avaient jamais était prononcé. C'est une sensation très dur à accepter, je ne savais pas comment la réconforter, mais j'avais promis à Marcus et à Sam de toujours prendre soin d'elle. En m'avançant vers elle, je m'exclamais avant qu'elle regagnait la chambre :
- Mange quelque chose, tu viens de te réveiller, tu veux que je te prépare des pancakes ?
- Non merci James, j'ai plus d'appétit.
Il était évident que Marcus avait laissé un vide dans nos vies désormais. Il n'était que de passage dans notre quête et pourtant il représentait davantage qu'une simple présence. Il avait impacté notre quotidien durant ces derniers jours.
La brunette revenait sur ces pas en direction de la chambre, à mes pieds se trouvait Golden, ce dernier levait sa tête en ma direction tout en inclinant sa tête sur le côté droit. Même le chien était sûrement en pleine interrogation pour la suite de notre voyage. Tout en le caressant d'une main, je m'exclamais :
- Oh oui, moi aussi, il va me manquer, je le reconnais, mais il faut qu'on avance maintenant. Allez, suis-moi, je vais te donner à manger.
Je m'orientais vers la cuisine en ouvrant quelques placards afin de trouver un aliment à donner aux chiens, lorsqu'en ouvrant un placard, je tombais face à une boîte de biscuits. J'en renversais sur une assiette que je lui mis au sol. Ce dernier s'empressait vers ces biscuits pour les dévorer. En rangeant la boîte dans l'un des placards de la cuisine, un bruit se fit entendre à l'étage. Sans perdre une seconde, je me précipitais vers ce bruit, en arrivant en haut des escaliers, j'aperçus que la porte du fond du couloir était ouverte. En intégrant la pièce, la brunette se trouvait dedans, mon regard fut attiré par autre chose. Des dizaines d'armes se trouvaient à l'intérieur, de tout types, de toutes tailles différentes. Des grenades, des revolvers, des carabines, de la dynamite, mais également tout type d'équipements. De la corde et des lampes torches se trouvaient aussi dans la pièce. La salle était remplie d'armes, de quoi bien se défendre. Marcus nous avait laissé une belle surprise. La brunette se retournait vers moi en m'adressant d'une mine triste :
- Il t'a laissé une pièce remplie de surprise. Fais en bon usage James.
Cette dernière sortit, mais dans le même élan, je lui rattrapais le bras, ce qui la surprit. Je la fixais en passant d'un œil à l'autre, tout en lui murmurant :
- Ne sois pas mal, je t'en prie. Je sais que c'est dur, mais il faut qu'on avance, il aurait voulu qu'on avance, tu le sais au fond de toi.
- Je n'ai plus l'envie d'avancer James. Je me dis que ça ne sert à rien, à quoi bon s'en aller ? Après tout, Marcus nous a laissé une maison bien équipée, restons ici.
- Ce n'est pas le moment d'abandonner, il ne faut pas que nous traînions, il y a une chance pour qu'on te sauve ! Il faut la saisir ! Prenons le temps ce matin et partons en début d'après-midi !
- Laisse tomber James, tu t'es toi-même abandonné ! Tu avais une chance toi aussi ! Et pourtant tu l'as laissé filer, tu as arrêté tes recherches et ça t'a convenu ! Alors pourquoi je ne pourrais pas faire comme toi ?
- Parce que tu as de l'espoir, ce que moi, je n'avais pas...
- Je rectifie, j'avais de l'espoir, plus maintenant.
- Tu sais, c'est Marcus, mais ça pourrait être Golden ou n'importe qui, tout le monde part un jour et il faut s'y faire. Tout le monde part un jour...
- Je sais bien...
Elle regardait ailleurs le temps de quelques secondes avant de concentrer à nouveau son attention sur moi. Un long soupir sortit de ses lèvres puis elle me murmurait :
- Je vais retourner dans ma chambre, j'ai besoin de rester seule, tu veux bien ?
Je hochais la tête en guise de réponse et concentrai mon attention sur les armes présente autour de moi. Il était évident qu'avec toutes les armes qui se trouvaient dans la pièce, nous étions bien équipés, je levais alors la tête vers le plafond en ayant une pensée pour Marcus. Je revins sur mes pas en fermant précieusement la porte derrière moi.
***
La matinée s'était écoulée, j'avais mangé le reste du plat que la brunette avait cuisiné la veille afin de me remplir le ventre. Cette dernière n'était toujours pas sortie de la chambre. La journée paraissait longue sans elle, en regardant dans la salle de séjour, j'aperçus un poste de radio assez vieux et poussiéreux. En appuyant sur le bouton play, une musique se mit en marche. Cette dernière était douce et envoûtante, les paroles étaient en anglais. Cette chanson me disait vaguement quelque chose, je l'avais sûrement déjà entendu quelque part, mais j'ignorais où. Au moment où je comptais éteindre la musique, je me fis interrompre par la brunette qui surgit derrière mon dos :
- N'éteins pas, je t'en prie, j'aime beaucoup cette musique.
- Tu la connais ?
- Oui, c'est la musique qui était à mon bal de promo de dernière année. J'avais attendu mon cavalier toute la soirée pour danser un slow sur cette musique. Mais malheureusement tout ne s'est pas passé comme prévu...
- Il n'est jamais venu ?
- Si, il a bien dansé ce slow, mais pas en ma compagnie
Tout en la regardant, cette dernière baissait le regard au sol, laissant apparaître un léger sourire en coin de lèvres. Elle était certainement en train de se remémorer ses souvenirs passés. J'hésitais un moment puis, je lui tendis ma main en l'invitant :
- Il n'a pas assuré, mais moi, je vais le faire, tu veux danser ?
- Avec toi ?
- Oui, sauf si tu vois quelqu'un d'autre ici ?
- Tu sais danser ?
- Non mais je doute que ce soit aussi dur que ça
- C'est à vérifier, lançait la brunette en posant sa main dans ma paume.
Je serrais sa main en rapprochant sa taille de ma portée. Elle posait alors sa deuxième main sur le haut de mon épaule. J'en profitai pour faire de légers mouvements en avant ainsi qu'en arrière. Danser n'était pas un domaine dont j'excellai, mais c'était plaisant en bonne compagnie. Son parfum vanillé émanait d'elle, j'en raffolais. Tout en dansant, je me mis à la questionner :
- Et donc, ce cavalier, c'était ton James ?
- C'est exact, c'était lui.
- Encore une fois, il a raté sa chance avec toi. De toute façon, je suis sûr qu'il ne savait pas danser aussi bien que moi
- C'est même évident, rigolait la brunette.
- Je suis désolé de savoir qu'à cause de cet homme, ta vision des hommes sera différente.
- Oh non, certes, cet amour m'a laissé des séquelles, mais les autres ne m'ont rien fait. Ce n'est pas parce qu'un homme m'a brisé le cœur que les autres le feront également. Chacun est différent à sa manière.
- C'est vrai
- Et puis si je me méfierai de tous les hommes, je n'aurai jamais accepté de danser avec toi. Je suis bien contente de voir tes talents de danseur.
- Qui sait ? Je pourrai t'étonner et même t'impressionner !
- Tu m'impressionnes déjà, James !
Au dernier refrain de la chanson, la brunette croisait mon regard, cette dernière plongeait dans mes yeux, je reproduisais la même action. Son regard était si intense et envoûtant tout comme la musique. Je ne pouvais pas me stopper de la regarder. Sans m'y attendre, elle rapprochait son visage du mien, je ne voulais pas être si près d'elle, mais mon cœur en avait fortement envie. Mon regard se posait alors en direction de ses lèvres. Une part de moi souhaitait l'embrasser tandis qu'une autre souhaitait me protéger en m'éloignant. Son souffle chaud, son corps près du mien, cet instant qui ne reviendra surement plus jamais, il fallait que je fasse un choix.
Soudain, je pris un moment de distance, en reculant d'un pas, tout en posant à nouveau mon regard sur elle, je me rendis compte que mon action l'avait atteint. Elle détournait son regard de ma personne afin de le poser sur le poste de radio. Ce fut un moment assez gênant, mais je ne souhaitais pas lui donner un quelconque brin d'amour. Après tout, j'étais mort, elle allait repartir dans le monde vivant, notre amour n'aurait jamais pu fonctionner. Il était voué à l'échec. J'étais abonné aux amours impossibles.
Elle repartit du côté de la cuisine afin de se servir un verre d'eau. Je savais que j'avais fauté, mais il en était ainsi malheureusement. Je soupirai en me massant mon front, la tête en arrière. Mon regard fut attiré par le bruit de l'horloge se trouvant à proximité de moi. On ne devait pas perdre de temps, il fallait que l'on reparte au plus vite à la recherche du dirigeant. Je m'empressai vers mon sac à dos que j'avais posé sur le canapé afin de le remplir de provisions. J'en profitai également de me servir dans un des placards de la maison de Marcus ou à l'intérieur se trouvait des vêtements chauds. En refermant le placard, j'entendis un chantonnement. Je marchais en direction de ce dernier, en ouvrant la porte de la chambre, j'aperçus la brunette brosser sa chevelure tout en fixant l'extérieur à travers la fenêtre. En sentant ma présence, elle se retournait en arrêtant subitement de chantonner. Je m'exclamais tout en restant dans l'encadrement de porte :
- J'ignorai que tu savais chanter.
- Ça m'arrive en effet, c'est la chanson que j'écoutais le jour où j'ai rencontré James pour la première fois. Je l'avais à fond dans les oreilles ce jour-là.
- Donc tu te souviens de cette musique, mais toujours pas de ton prénom, ça paraît étrange, tu ne trouves pas ?
- Peut-être que je me souviens uniquement des choses importantes à mes yeux.
- Pour toi, ton prénom n'est pas important ?
- Il faut croire que non, lançait la brunette en posant la brosse sur un chevet.
Je raclais ma gorge tout en lui adressant à nouveau :
- Je suis en train de préparer le sac pour qu'on y aille, prépare-toi, on s'envole dans moins de cinq minutes.
La brunette acquiesçait tout en posant son regard sur l'armoire, je détournais mon attention d'elle afin de le poser sur la salle au bout du couloir. Les propos qu'avait tenue la brunette me paraissaient assez dur, c'était comme si plus les jours s'écoulaient plus, elle perdait cette envie de savoir la raison de sa venue. Je ne voulais pas la voir continuer sur cette voie, il fallait impérativement qu'on retrouve le dirigeant.
En m'orientant vers la porte du fond, j'ouvris cette dernière et gagnai la salle remplie d'armes. Quelque chose me disait qu'il fallait que je m'équipe. En ouvrant le sac, je pris du cordage ainsi que des lampes torches à disposition. Mon regard fut attiré par toute cette artillerie. Je pris en main deux revolvers que je rechargeais, j'hésitais un moment avant de les prendre dans le sac. Lorsqu'une voix m'interrompu dans ma lancée :
- Je pense qu'il aurait voulu que tu les prennes
- Qui donc ?
- Marcus, il aurait voulu qu'on prenne quelques armes avant de partir.
- Tu as sûrement raison. Je comptais prendre ces deux revolvers.
- Avec toutes les armes, tu prends ces deux petits revolvers ?
- Oh, tu sais, ce n'est pas la quantité qui m'intéresse, ce sont la qualité, petites armes, mais grandes blessures.
- Tu à l'air d'un professionnel, tu t'y connais pas mal.
- Détrompe-toi, je n'ai jamais tenu une arme dans mes mains depuis que je suis ici mis à part à la fête foraine où j'ai gagné ton lapin
- Ah oui mon fameux lapin, encore merci de me l'avoir gagné.
- Pourquoi il est si important pour toi ? Après tout, ce n'est qu'une peluche.
- Pas à mes yeux, s'écriait la jeune femme en se tenant contre une table se trouvant dans la pièce.
- Comment ça ?
- Ce n'est pas vraiment ce lapin en particulier, mais on m'avait offert une peluche lui ressemblant. Et quand j'avais peur durant les orages ou bien mes moments de solitudes, ma peluche était toujours près de moi à me soutenir. Mais surtout quand je l'avais près de moi, c'est comme si la personne qui me l'avait offerte était présente.
- Laisse-moi deviner, c'est encore une fois ton James ?
- Oui, c'est un de ses cadeaux. Mais il me l'avait offert à un moment de ma vie ou je n'allais pas forcément bien et c'est comme s'il avait aperçu ce moment d'égarement. Il voyait ce que les autres ne voyaient pas.
- À mes yeux, il reste un crétin et rien de plus, qu'importe les cadeaux.
- Mmh, au début de notre relation, je pensais réellement qu'on irait loin nous deux mais les jours suivants, je voyais que ce n'était pas le bon malgré tout l'amour que j'avais pour lui. J'avais vu des gens se remettre ensemble après une rupture. Et finalement, ils ont été meilleurs que jamais, j'espérais que ça nous arriverait également. Mais ce ne fut pas le cas...
Un long silence s'installait entre nous, elle posait son regard vers le sol, un regard qui en disant beaucoup. Dans ce dernier, je pus apercevoir du vide et beaucoup de tristesse. Je pris une grande inspiration en lui déclarant :
- Écoute, il n'y a pas grande chose à dire à propos de ton James, il a raté la chance de sa vie, il avait une perle rare à ses côtés et il n'a pas su en prendre soin. Tu ne dois pas te rendre mal pour un crétin qui est bien loin et dont je suis persuadé qu'il ne pense même plus à toi. C'est tant pis pour lui, une fille comme toi, on ne peut cesser d'y penser, on ne peut pas oublier une fille comme toi. Tu ne représente rien pour moi, mais jusqu'à qu'on trouve ce dirigeant, je jure sur mon âme que je ferais de mon mieux pour te traiter correctement et mieux que ton James. Maintenant dépêche-toi, on a de la route à faire !
La brunette restait plantée devant moi en plongeant son doux regard dans le mien, sûrement était-elle en train de se rendre compte des propos que je venais de lui avouer. Soudainement, elle ouvrit légèrement ses lèvres, mais rien ne sortit. Je n'attendais rien en retour, mais j'aurais espéré qu'elle me réponde après de telles confidences. Dans la seconde d'après, je détournais mon regard de la brunette afin de prendre le sac et ainsi que les deux revolvers. Je pris la direction de la sortie lorsque je me fis appeler au loin :
- James !
- Oui ? M'exclamais-je en me retournant vers la brunette.
- Merci
- Pourquoi tu me remercies ?
- Merci de donner goût à mes silences...
Je lui répondis d'un léger sourire qui dans la seconde d'après s'était éclipsé de ma figure. Je rejoignis le hall d'entrée tout en serrant les lacets de mes chaussures, lorsque je relevais ma tête, aperçu la brunette, prête à partir. Elle avait rajouté une veste en jeans par-dessus son sweat-shirt gris. Elle avait attaché ses cheveux d'un chignon dont quelques mèches en sortait, j'aimais sa façon de se coiffer. Elle mit ses mains dans ses poches tout en me regardant attentivement. Mon regard restait bloqué à ce moment sur elle le temps d'un instant avant que je revienne à moi. Je pris le sac que je mis à mon dos, puis m'exclamait en direction de la brunette :
- On y va ? Tu es prête ?
- Oui et toi ? J'ai l'impression, tu es un peu ailleurs
- Non, je suis bien ici, allez file, je te suis
- James ? On reviendra ici ?
- Je ne pense pas... Ce sont les souvenirs de Marcus et je pense qu'il est mieux pour lui qu'on ne vive pas ici au milieu de tous ses souvenirs.
- Si les voleurs d'âmes trouvent cette maison, ils vont la détériorer ainsi que tous les souvenirs de Marcus.
- C'est pour ça que je compte le faire avant eux.
- Comment ça ?
Je pris un bidon d'huile qui trainait à proximité d'un placard dans la cuisine dont j'en renversais son contenant à travers les salles de la maison. La brunette retenait Golden de la main à l'extérieur, je pris une allumette de mon sac à dos et lançais alors cette dernière en pleine huile. J'eus à peine le temps de sortir de la maison que cette dernière rencontrait les flammes, j'ordonnais à la brunette de courir assez loin de la maison. Le feu au contact de la pièce rempli d'armes provoquait une énorme explosion. Ce qui me fit éjecter à quelques mètres plus loin sur le sable de la plage. La brunette avait pu s'éloigner en compagnie du chien. En me relevant, j'aperçus la maison de notre ami, Marcus, volait en éclat. Une main se posait alors sur le haut de mon épaule, la jeune femme me souriait tout en gardant ses lèvres fermées. Puis, elle me murmurait :
- Tu as eu raison de le faire, au moins il est parti avec ses souvenirs. Il n'aurait pas voulu qu'on touche à ses souvenirs et encore moins que ce soit les voleurs d'âmes qui logent chez lui.
- Exactement, à sa place, je n'aurais pas voulu qu'on franchisse le seuil de ma porte en ayant l'intention de toucher aux moindres fragments de souvenirs, si j'en avais.
- Je suis d'accord avec toi, murmurait la brunette, le regard fixant la fumée noire créait par le feu
- Bon, ne tardons pas, les montagnes sont droits devant nous, lançais-je en orientant mon regard vers l'horizon.
Nous nous étions éloignés de la plage et avions rejoins la route. Les montagnes n'étaient qu'à quelques mètres de nous, la brunette ne cessait de lancer un bâton au chien durant le chemin, ce qui avait le don de m'énerver. Depuis que nous avions quittés la plage, le voyage s'était fait en silence, pas un seul mot était sorti de la bouche de la jeune femme. En me concentrant sur elle, je l'aperçus, le regard fixe vers le bâton qu'elle lançait à Golden. Je pris l'initiative de lui demander comment elle allait, malgré que je n'avais pas forcément envie de parler également :
- Hé ! Tu vas bien ?
- Oui, pourquoi ? S'exclamait la brunette en se stoppant devant moi.
- D'habitude, tu es un moulin à paroles et ce matin, c'est comme si on t'avait coupé ta langue, lui remarquais-je.
- Oh, c'est juste que c'est un peu dur de reprendre la route sans Marcus. On a certes commencé ce voyage sans lui, mais il y a comme un vide.
- Je confirme, mais je t'avoue, je préfère ne pas y penser, lançais-je en me postant devant elle.
- C'est ce que je fais aussi en lançant le bâton au chien. Au moins je suis concentré à faire quelque chose et mes pensées ne sont pas là à me submerger.
- Très bon moyen, mais on n'a pas le temps de jouer, il faut se dépêcher d'avancer
- Pas la peine, on y est, s'exclamait la brunette en pointant son index vers l'horizon.
En me retournant, je me rendis compte que les montagnes étaient devant nous, en levant la tête, j'aperçus un chemin assez étroit qui montait vers le sommet des montagnes. Il était hors de question que j'empruntais ce sentier. Mon vertige était une de mes grandes peurs et monter sur ce chemin n'allait qu'augmenter cette peur qui me terrifiait. En regardant autour de moi, j'aperçus un second sentier menant droit vers un début de forêt. La brunette avait commencé à avancer vers le chemin étroit tandis que je m'orientais vers la forêt. En se stoppant, la brunette, m'interrogeait :
- Euh James, où vas-tu ?
- Je pense que c'est mieux qu'on fasse le tour en empruntant cette forêt pour arriver en haut des montagnes.
La brunette fixait le chemin sur lequel elle se trouvait puis son regard se posait sur Golden dont ce dernier levait sa tête vers elle. Tout en concentrant à nouveau son attention vers moi, elle s'exclamait en ricanant :
- James, tu es sérieux ? Tu as pris goût pour les forêts ? Moi qui pensais que tu en avais marre de ces dernières !
- Je pense que si on fait le tour, ce sera mieux que de monter, le chemin est assez étroit en plus.
- Oh, je viens de comprendre ! Lançait la brunette le sourire aux lèvres tout en plissant ses yeux vers moi.
- Tu as compris quoi ?
- C'est ton vertige qui te contrôle, moi qui pensais que tu étais bien plus fort que ça ! Je suis déçu ! Même Golden n'a pas peur, ce n'est qu'une montée ! Cela ne va pas te tuer ! Rigolait la brunette.
- Ferme-la ! Tu trouve ça drôle ?! Lançais-je en passant devant elle.
- Non mais c'est sorti tout seul, je m'en excuse.
- Je vais monter sur ce chemin, je vais te montrer que j'en suis capable !
- Très bien, montre-moi dans ce cas !
Je m'avançais sur le sentier qui montait vers les montagnes rocheuses. Quelques cailloux dégringolaient du haut de la montagne, ce qui ne me rassurait point. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, des sueurs froides à travers l'immensité de mon corps. Je pris mon courage à deux mains et concentrais mon regard vers l'horizon sans regarder la vue à mes pieds. En m'avançant tout en prenant de la hauteur, le sommet n'était plus très loin. La brunette et Golden n'était pas très loin derrière moi, j'avais avancé plus vite afin de ne pas traîner et de finir cette montagne au plus vite. Le sentier sur lequel je m'avançais était assez réduit, j'étais dans l'obligation de marcher en me plaquant contre la façade rocheuse de la montagne. En arrivant au sommet de la montagne, je fus le premier, un léger sentiments de liberté était présent sur mon visage. Au moment où je me retournais afin de partager cette victoire avec la brunette, j'aperçus seulement Golden à mes côtés. De l'incompréhension était affichée sur ma figure, en essayant de revenir sur mes pas, j'entendis un cri aigu provenir du sentier étroit. Il n'était plus question de vertige, je fonçais à vive allure vers le cri de la brunette que je reconnus immédiatement. En revenant sur mes pas, j'aperçus...
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