Chapitre 14
Au même moment, je sentis une force assez puissante m'attraper le buste en me trainant vers l'arrière, ce dernier m'aidait à me relever et m'ordonnait de courir et de partir. Je ne savais pas qui était cette personne, je ne le reconnus pas immédiatement, mais petit à petit en m'enfuyant. Je reconnus Marcus, ce dernier était à mes côtés, d'un doigt, il pointait un bout de foret, je le suivis en courant dans cette direction. En gagnant la foret, j'essayais de revenir à moi, de reprendre conscience de ma personne.
Après avoir couru une bonne heure, nous étions assez loin de l'explosion de la maison des voleurs d'âmes. Soudainement, Marcus s'arrêta devant moi ainsi que la brunette, tout en nous gueulant :
— C'est ça que vous appelez partir ? Sans se retourner ? Je crois que vous n'avez pas saisi mes propos !
Tout en gardant une certaine distance, je levais les yeux en direction de la jeune femme qui me regardait avec stupeur, une lueur que je n'avais jamais encore vue dans son regard. Moi qui ne voulais pas qu'elle aperçoive la part de moi tant sombre, cette part de moi que je refoulais, cette partie contrôlée par mes plus grands démons. Son regard descendait à mes mains dont du sang dégoulinaient de ces dernières, elle détournait ensuite son attention vers Marcus. Face aux propos accusateurs de ce dernier, je ripostais :
— Ah moi, je ne voulais pas revenir en arrière, mais madame a voulu venir à ton secours !
Marcus adressait un regard soucieux envers la brunette qui s'excusait en mettant une main sur son oreille saignante. Puis en croisant ses bras sur son buste, il l'interrogeait :
— Comment tu t'es fait ça ?
— C'est James.
— Pourquoi tu lui as fait ça ?! Tu es devenu fou ?!
— On pensait que tu étais à l'intérieur de cette maison, je me suis fait passer pour un voleur d'âmes en emmenant madame dedans. Ces derniers m'ont donné deux revolvers et m'ont demandés de viser sur une cible. C'est à ce moment-là qu'ils l'ont emmené devant moi, mon but était de pas la toucher !
— Je n'y crois pas ! Je suis sûre que tu as pris un certain plaisir à me torturer ! Tu m'as fait si peur !
— Jamais, j'aurais pu m'en prendre à toi ! J'ai fait en sorte que les lames ne te touchent pas ! Mais j'aurais su, je t'aurais visé en plein cœur !
— J'en étais sûr !
Marcus s'intercalait entre nous afin de nous séparer :
— Hé ! Arrêtez-vous deux ! Cessez de vous comporter tels des enfants ! Il y a seulement le chien qui a un comportement normal ! On a du chemin à faire ! La nuit est tombée, je ne veux pas rester dans le coin !
La brunette tournait des talons en me fusillant du regard, les sourcils froncés, en la laissant partir devant moi, je me mis à grimacer derrière son dos. La brunette avançait tout en lançant un bâton au chien devant nous. Nous accédions à une route tracée en bordure de la foret, Marcus jetait un œil sur sa gauche et sur sa droite avant de nous faire un signe de la main pour que l'on rapplique auprès de lui. En marchant, mains dans les poches de ma veste, Marcus se rapprochait de moi en me murmurant :
— Sérieusement James, qu'est-ce qui t'a pris de retrousser chemin et de rentrer dans leur maison ? Vous êtes rentré dans la ruche !
— Je l'ai fait pour elle, elle était décidée à t'aider, adresse-toi à elle, je n'ai jamais voulu ça !
Un silence s'installait dans la conversation avec Marcus, quand ce dernier reprit :
— Tu t'en veux ?
— Oui, je l'ai blessé et je n'aurai jamais pu m'imaginer agir ainsi envers elle.
— Non, je ne te parle pas par rapport à ta copine. Mais au fait que tu l'es tué.
— Je n'ai pas pu me contrôler, plus je frappai et plus, je me sentais mieux. Cette facette de moi me dégoute, en tenant de tel propos, j'ai l'impression de leur ressembler.
— James, ne te sens pas coupable, car si tu ne l'aurais pas tué, il l'aurait fait et en plus, il s'en serait même pris à ta copine et probablement au chien. Cet homme était assoiffé de vengeance et de souffrance. Personne ne pouvait l'aider. Autrefois, il était destiné à retrouver son affaire inachevée, mais il a rejoint des personnes à très mauvaises réputations. Ce qu'il aimait, c'était qu'on le craigne, que lorsqu'il marchait près des foules, la peur et la mort se ressentaient. Sa place devrait être directement en enfer, d'ailleurs, c'est là-bas qu'il va se rendre.
— Vous avez vu ses yeux ?
— L'encre ? Oui, lorsque l'on perd son humanité, la noirceur prend alors possession de notre corps.
— Il avait perdu son humanité lui aussi ?
— Tu penses à quoi mon grand ?
— Cela fait quatre ans que je suis ici et au fur et à mesure des jours, je me suis laissé tomber totalement, j'ai décidé d'abandonner. Et durant ces années, j'ai perdu gout à la vie, j'enchainais les déceptions et les souffrances, je ne voulais plus croire en rien. L'alcool et les bagarres avaient rejoint mon quotidien, tout était que drames et douleurs. Mon humanité à commencer à disparaitre jour après jours. En le frappant, pendant une seconde, j'ai vu comme si les rôles s'étaient inversés et que j'étais en train de me tuer à petits feux. Je me voyais en train de me frapper, je ne veux pas que la noirceur prenne possession de mon être, mais je suis si bien parti pour...
— James, je ne te connais pas, mais des gars comme toi, ici, dans ce monde prison, ça n'existe pas ! Tu es unique en ton genre ! Aider une jeune femme à trouver le dirigeant, c'est peine perdue pour tous mais pas pour toi. Et ça mon ami, c'est une preuve que ton humanité est toujours à l'intérieur de toi ! S'exclamait Marcus en pointant son index dans ma poitrine.
Je comptais répondre à Marcus quand je me fis couper par la brunette qui se rapprochait de nous en nous annonçant à vive voix :
— Regardez au loin ! Il y a une jolie maison près d'une plage, dont le sable est noir d'ailleurs. On peut se réfugier à l'intérieur ?
— Allons-y ma jolie ! Allez James, vient avec nous, on va se mettre au chaud.
Les paroles de Marcus m'avaient touché, je n'avais pas vu cette quête au dirigeant comme un acte d'humanité. Peut-être qu'il avait raison, mais malgré tout le regard que la brunette avait posé sur moi était si révélateur, me donnant l'impression qu'elle avait vu ma part d'ombre. En suivant Marcus vers cette maison se trouvant proche d'une plage déserte, je remarquais que le sable de cette plage était de couleur noire. Assez atypique pour du sable, en apercevant de l'eau, le chien se mit à courir vers la mer. En l'atteignant, quelque chose attirait alors mon attention, en me rapprochant de l'eau, j'aperçus que cette dernière était fluorescente, d'un bleu scintillant. Ce fut un sacré spectacle aux yeux de la brunette, en me concentrant sur elle, cette dernière se déchaussait afin d'aller tremper ses pieds dans cette eau. La joie et la bonne humeur étaient de retour greffé sur son visage, en la fixant au loin, un léger sourire apparu dans le creux de mes lèvres. Tout en me tenant debout sur cette plage, je jetai un œil sur les montagnes qui étaient à présent proches de notre direction. Le dirigeant n'était plus très loin de nous, après des jours où le danger nous pourchasser, apercevoir ces montagnes était réconfortant. Marcus me fit un signe de la main en ouvrant la porte de la maison se trouvant en marge de la plage.
En rentrant dans cette maison, l'intérieur était meublé assez spacieusement. Un long canapé rouge avec une dizaine d'oreillers tous bien gonflés étaient installés au centre de la salle de séjour. Un garde-meuble ainsi qu'un luminaire se trouvaient dans la même pièce. La brunette fit son apparition derrière moi, tenant à la main ses baskets. Marcus, le sourire aux lèvres, prit une grande inspiration, tout en se retournant vers nous :
— Bienvenue à la maison !
— C'est chez toi ?
— Oui, c'est ma maison !
— Attend, tu nous as mené jusqu'à chez toi ?
— Les montagnes se trouvent juste derrière chez moi, cela n'aurait pas changé si je vous aurais tenu au courant.
— Pas faux, murmurais-je.
— Il y a des chambres à l'étage dont chacune a sa propre salle d'eau, allez vous débarbouiller, mettez-vous à l'aise pour cette nuit.
Marcus disparu dans sa salle de séjour tandis que je me dirigeais vers l'une des chambres au bout du couloir donnant sur le hall d'entrée. En entrant dans celle-ci, je m'aperçus que cette dernière était de couleur bleu indigo. Un tas de meuble sur le thème du baseball était présent, une chambre d'adolescent surement, un toussotement se fit entendre derrière mon épaule, en me retournant, j'aperçus Marcus dans l'encadrement de la porte. En me fixant, il passait une main sur l'encadrement :
— Tu as donc choisi cette chambre ?
— J'ai ouvert la première porte se présentant à moi, tout simplement. C'est la chambre de votre fils ?
— C'était...
— Comment ça ?
— En arrivant dans le monde prison, cette maison était déjà ainsi, gardant en elle tous mes souvenirs de ma vie passée.
— Tu avais des enfants ?
— Oui, j'en avais deux, un garçon et une fille, ils avaient un peu près ton âge. Mon fils était passionné par le baseball, depuis que je suis ici, je n'ai pas pu toucher à quoi que ce soit.
— Sans être indiscret, tu te souviens de ta vie durant le monde vivant ?
— J'ai quelque souvenirs, oui. Ils me sont venus petits à petits.
— Marcus, quel est la raison de ta mort ?
— Je me suis pris une balle en plein cœur suite à de mauvaises rencontres, j'avais très mal fini.
— Comment ça ?
— J'ai préféré mettre de côté ce que j'avais de plus précieux, j'ai abandonné ma famille, mes enfants et mon épouse pour de l'argent. J'étais un pauvre con autrefois, l'argent et le pouvoir étaient ce qui rythmées mes journées. J'en voulais toujours plus jusqu'au jour où la mort m'a rattrapé, j'ai eu une mauvaise rencontre lors d'un règlement de compte. Une balle est venue se loger dans ma poitrine. Et puis j'ai atterri ici.
— Vous aviez pu revoir vos enfants avant votre mort ?
— Non, j'ignore à quoi j'ai pensé lors de mon dernier souffle, mais j'espère que mes dernières pensées étaient tout ce que l'argent m'a fait perdre.
— Vous avez essayé de les chercher ici ?
— Ils ne sont pas ici, je le sais et je le ressens au fond de moi.
Tout en prêtant attention aux différentes coupes et médailles se trouvant sur une étagère de la chambre, Marcus se rapprochait tout en me questionnant :
— Et toi alors, tes parents, comment étaient-ils ?
— Je l'ignore, je ne me souviens de rien, je sais juste que je suis mort dans un accident de voiture. Je ne sais pas qui j'étais autrefois.
— Tu aurais voulu savoir ?
— À vrai dire, non, car les souvenirs sont parfois nocifs. Se souvenir de quelque chose qui a disparu, c'est une sacrée douleur et je ne veux pas revivre ça.
— Tu n'as pas tort, mais tu sais, il n'y a pas que les souvenirs qui font mal, il y a aussi les souvenirs qui te rendent heureux. Quand une chose n'est plus sur ton chemin, je pense qu'il faut en retenir que le positif, uniquement retenir ce que ce souvenir nous a apporté. Je pense que c'est la vraie valeur d'un souvenir. En tout cas, je suis navré que tu ne te souviennes pas de ta famille...
— La fille, elle s'en souvient, lançais-je dans un murmure.
— Ah bon ?
— Oui, elle dit me connaitre sauf qu'elle décrit un homme qui ne me ressemble pas. Que ce soit dans ses actions qu'il a pu faire, dans ses mots, je ne trouve aucune similitude avec moi. Je ne crois pas que le James qu'elle me décrit et moi sommes la même personne
— Tu penses qu'elle a inventé tout ça ?
— En même temps, ce qu'elle dit se révèle vrai parfois.
— Souvent, on se rend compte que la personne que nous étions autrefois n'a rien à voir avec la personne que l'on est devenus.
— Peut-être, mais j'ai vraiment du mal à y croire.
— Les choses vont certainement devenir plus claire lorsque vous trouverez ce fameux dirigeant. D'ailleurs, lorsque tu l'auras vu, botte-lui les fesses de ma part, ça lui apprendra de se prendre pour monsieur invisible, ricanait-Marcus en sortant de la pièce.
En refermant la porte de la chambre, j'aperçus la porte de la salle de bain au fond de la chambre, en attrapant la poignée, j'intégrais une salle d'eau composée d'une douche italienne dont son carrelage était gris. En jetant un coup d'œil sur le miroir, j'eus un mouvement de recul face au trait de mon visage si fatigué, mais surtout aux taches de sang qu'était présente sur celui-ci. En refermant la porte de la salle d'eau, j'en profitai pour me déshabiller et rentrer dans la douche. En ouvrant l'eau chaude, un bien-être intense se fit ressentir à travers tout mon corps, je n'avais jamais autant apprécié une douche qu'à ce moment précis. L'eau chaude dégoulinait sur l'ensemble de mon corps froid, en ouvrant les yeux face au carrelage de la douche, j'aperçus des dizaines de gouttes rouges tombaient à mes pieds. Ces dernières se mélangèrent aux gouttes d'eau, tout en plaçant mes mains sur le mur devant moi, je lâchais un soupir si long qui en disaient beaucoup trop. Je pris le temps de me savonner chaque parti de mon corps, du haut de mes épaules jusqu'au bout de mes orteils. Cette odeur si bonne de savon m'avait vraiment manqué, moi qui n'appréciais pas vraiment les douches, j'en profitais pleinement.
Après avoir fini cette douche, j'en profitai pour saisir une serviette et la placer à ma taille. En me positionnant face au miroir de la salle de bain, le sang avait alors disparu, seulement une ouverture le haut de mon arcade sourcilière était présente. J'ouvris un placard afin de trouver un pansement ou un bandage, lorsque par incident, je fis tomber une planche qui tenait à peine. En essayant de la ramasser, je sentis une présence derrière mon épaule, en levant les yeux, j'aperçus la brunette se pencher pour m'aider à ramasser cette planche. En me la tendant, elle m'observait tout en scrutant la musculature de mon torse, puis remontait à mes yeux bleus. En la dévisageant comme à mon habitude, je l'interrogeai :
— Qu'es-tu fais ici ?
— J'ai entendu du bruit et je suis venu t'aider, mais désolée, je ne savais pas que tu venais tout juste de sortir de la douche.
— Ne t'en fais pas, j'ai compris que tu aimais bien me mater.
— Ne te fait pas de film !
Tout en posant la planche sur un meuble proche du lavabo, du sang recommençait alors à couler de mon arcade sourcilière gauche, ce que la brunette aperçue. Elle saisit un coton et l'appuyait sur ma blessure. Ce qui m'étonnait, d'un geste, je la repoussais en m'exclamant :
— Laisse ! Je vais m'en occuper tout seul !
— Tu es sûr de toi ?
— Oui, je suis un grand garçon, qui peut s'en sortir.
— Très bien, si tu as besoin d'aide, je ne suis pas très loin.
La brunette sortit de la salle de bain, mais aussi de la chambre qu'elle refermait en claquant la porte derrière. Cette manie qu'elle avait de toujours vouloir s'occuper de tout, cela m'embêtait assez. En plaquant ma main sur mon arcade sourcilière de toutes mes forces, j'appuyais afin d'absorber le sang. Je posai ensuite le coton au bord du lavabo, dans le but de pouvoir m'habiller de mon boxer et de mon jeans. Au moment où je pris ma veste et mon sweat-shirt, je fis de nouveau tomber la planche du support qui la maintenait, ce qui provoquait un second bruit au sol. En l'attrapant, j'entendis de nouveau la porte de la chambre s'ouvrir, ce qui voulait dire que la brunette était de retour. En me levant rapidement, je l'aperçus appuyé contre la porte, tout en rigolant bêtement :
— Je commence à croire que tu ne sais pas faire grande chose !
— Marre toi, c'est cette planche qui ne sait pas tenir en place !
— Mais oui ! Marcus m'a demandé de te donner de nouveaux vêtements, je te les ais posés sur le lit.
— Merci, tu peux t'en aller à présent.
— Il y a encore du sang qui coule de ta blessure.
— Très bien, je m'en occuperai dans ce cas !
— Pourquoi tu ne veux pas de mon aide ?
— Je ne veux rien venant de toi ou de qui que ce soit.
— Très bien, je te laisse tranquille alors.
— Merci au revoir.
Elle sortit après avoir hésité un instant, j'attrapais les vêtements que Marcus m'avait donnés. Un tee-shirt dont les manches étaient longues de couleur blanc cassé ainsi qu'une chemise bleue de la même couleur que mes yeux. J'en profitai pour m'admirer dans le miroir de la salle de bain, en passant une main dans mes cheveux, j'aperçus de nouveau le sang coulé, ce qui me fit râler. En posant mon coton, des picotements me firent ressentir une douleur assez forte, soudain une voix me surprit :
— Tu t'y prends mal ! Donne, je vais le faire !
— Encore toi ! Mais tu n'as pas autre chose à faire, que de m'espionner ?
— Ferme-la James, ne serait-ce un seul instant, tu veux bien ?!
Sans que je puisse répondre, elle me poussait légèrement sur le côté afin de prendre du coton et du désinfectant, elle en mit un peu sur le coton puis me l'appuyait sur ma blessure. Tout en appuyant légèrement, elle me soignait avec tant de douceur, je ne voulais pas la stopper dans son élan. Elle évitait tout contact avec mon regard insistant, son attention était vers le pansement qu'elle était en train de décoller. Elle me le collait près de mon sourcil tout en rangeant la boite de pansement. Un silence se créait à ce moment-là, un léger sourire se dessinait de son visage lorsqu'elle murmurait tout en plongeant son doux regard dans le mien :
— Je sais que je t'ai dit que je te laisserais tranquille, mais je combats l'envie de te surveiller parce que tu faisais autrefois partie de ma routine quotidienne.
— Je te remercie, lançais-je en la contemplant des yeux.
Elle me souriait légèrement afin de s'en aller, je pris un instant pour me rendre compte que je devrais peut-être essayer d'être moins sur la défensive avec elle. En regagnant la chambre, je soupirai tout en m'allongeant sur le lit présent. Les yeux fixant le plafond blanc, je pris un instant dans le but de repenser à ces derniers jours. Tant de choses se mélangeaient dans ma tête, soudain ma vue fut brouillée par un flash-back.
Début du Flash-back :
Une musique en fond sonore, je me retrouvais alors dans une sorte de soirée dansante dans un gymnase. J'étais habillé d'une façon très élégante, un pantalon de couleur noir ainsi qu'une chemise blanche et d'un nœud papillon. Je tenais une fille dans mes bras, il s'agissait d'un slow. Cette fille ressemblait énormément à Jenny, elle avait une chevelure blonde, une taille assez mince, je la fis tourner sur elle-même. Quant au même moment, une présence attirait mon regard. En le tournant, j'aperçus une personne avec une chevelure brune s'enfuir en empruntant une porte ouverte.
Soudain, je lâchai complètement la main de la blonde afin de courir vers la sortie dans laquelle une brunette s'était enfuie. En la suivant, une voix m'ordonnait :
— Laisse-moi tranquille ! Tu m'avais promis que ce serait moi et je vois que tu danses avec une autre ! Retourne danser avec elle !
Fin du flash-back
Je me redressai sur le lit en m'appuyant sur mes coudes, un troisième flash-back, un peu plus net, mais qui était cette brunette ? De dos, cette fille ressemblait vraiment à ma compagne de voyage. En me massant le crane, je pris une minute afin de me remettre les idées en place. Je me levais en essayant de ne plus penser à ces flash-back m'accaparant, j'avais plus urgent en tête que résoudre les raisons de ces images. En m'avançant vers la porte, je sentis une odeur alléchante, en m'avançant vers la cuisine, j'aperçus Marcus au cotés de la brunette en train de cuisiner. En me tenant debout face à eux, la jeune femme me sourit puis attraper des assiettes afin de les disposer sur la table du séjour. En la regardant s'en aller de la cuisine, je m'avançais vers Marcus, lorsque ce dernier s'exclamait en passant une main sur sa barbe :
— À ce que je vois, tu as mis les vêtements que je t'ai passés ! Ils te vont comme un gant !
— Oui, merci, j'avais besoin de nouveau vêtement et d'une bonne douche ! C'est gentil à toi de nous héberger Marcus !
— Y a pas de quoi ! Mi casa es tu casa ! Je ne sais dire que ça en espagnol, ricanait Marcus.
En m'approchant de ce dernier, il sortit un plat du four, il s'agissait d'un gratin au saumon. La dorure du plat ainsi que son odeur me mis de bonne humeur, j'étais étonné des talents de cuisine de Marcus. En détournant le regard du plat pour le poser sur Marcus, je lui fis remarquer :
— J'ignorais que tu savais cuisiner ! Ç'a l'air si bon !
— Oh, ce n'est pas moi qui ai cuisiné, mais ta copine !
— Encore elle ?! Décidément, elle est vraiment partout, grommelais-je en fronçant les sourcils.
— Je ne sais pas toi, mais moi ça fait un bon bout de temps que quelqu'un ne s'est pas occupé de moi ! Ce plat va vite finir dans mon estomac, si tu ne te ramènes pas !
Il défilait devant moi en tenant dans ses mains, à l'aide d'une serviette, le gratin. En le rejoignant, je m'installais sur la chaise au bout de la table. Marcus se trouvait au milieu, quant à la jeune femme, elle siégeait face à moi à l'autre bout de la table. Cette dernière se levait afin de couper les parts, lorsqu'elle croisait mon regard froid qui ne la lâchait pas. Elle reprit son action tout en m'ignorant, elle servit Marcus pour ensuite prendre mon assiette dans le but de me servir. Je ne supportai pas son jeu de la fille parfaite, dans un élan, je lui pris l'assiette des mains en m'exclamant avec arrogance :
— C'est bon ! Je sais me servir, j'ai des mains moi aussi !
La jeune femme fit un mouvement de recul sans me prêter d'attention, Marcus me jetait un regard d'incompréhension, puis afin de rompre le silence, il se mit à questionner la brunette :
— Et donc ? À ce que j'ai compris, tu te souviens de ta vie passée, mais pas de ton prénom, c'est bien ça ?
— Exactement, je ne me souviens plus du prénom que je portais.
— On peut chercher à savoir qu'est-ce que c'est ? Pas vrai James ?
— Je n'ai pas le temps de jouer à votre jeu, je suis déjà amnésique sur le sujet ! Jouez entre vous ! Lançais-je entre deux bouchées.
Marcus ignorait mon comportement, pour orienter son regard sur la brunette qui avait commencé à entamer sa part de gratin. Tout en mangeant, Marcus, prit un moment de réflexion avant de lâcher à la brunette :
— Léa ? Alice ? Nora ?
—Hum non, ces prénoms ne me disent rien.
— Marie ? Julie ?
— Laissez tomber, je crois que je trouverai jamais comment je m'appelle, lançait la brunette entre deux gorgées d'eau.
— Je ne compte pas abandonner, je compte continuer d'essayer de trouver le prénom de la fille qui a fait ce repas si bon !
— Vous aimez vraiment ce plat ?
— Oh oui, j'en raffole, je n'avais pas mangé quelque chose de bon comme ça depuis si longtemps !
— Merci, beaucoup, c'est un de mes plats favoris, je pourrai vous montrer si vous le souhaitez ?
— Je veux bien que tu montres deux trois tuyaux à l'ours que je suis qui ne sait même pas utiliser ses dix doigts.
— C'est bon, tu as fini ton petit jeu, lançai-je à la brunette afin de couper leurs conversations.
— Quel jeu ? Me questionnait la jeune femme.
— Ton jeu de miss parfaite ! Je sais cuisiner ! Je veux m'occuper de tout ! Je veux te soigner ! Je veux tenir la carte ! Je veux tout faire ! Ça commence réellement à me taper sur le système ! M'exclamais-je en me levant d'un bond.
— Mais de quoi tu parles James ? Je n'ai rien fait ! Je souhaite juste bien faire.
— Tu souhaites tout faire ! Et ça je ne le supporte plus ! Tu veux t'immiscer dans les vies déjà construites des gens ! Pourquoi tu es venu dans ce monde hein ! On n'a pas besoin de toi ! Et surtout pas moi !
D'un bond, je quittai la table, afin de m'en aller vers la baie vitrée de la salle de séjour qui donnait sur la plage. En me retournant, j'aperçus la brunette s'en aller lentement de la table dans le but de disparaitre à l'étage de la maison. Les poings serrés, je pris un caillou se trouvant à mes pieds pour le lancer le plus loin dans l'eau dont les vagues firent apparaitre la fluorescence. Je ne voulais pas m'énerver et tenir ces propos envers elle. En aucun cas, elle méritait ça, mais son comportement m'exaspérait, je ne comprenais pas pourquoi elle tenait à tout prix bien faire. Les gens étaient tous égoïstes et je voulais qu'elle le comprenne, mais il était évident que ce n'était pas la meilleure des façons. Le vent frais vint me caresser la figure, lorsque j'entendis des pas venir vers moi, ils devenaient de plus en plus proches. En me retournant, je fis face à ...
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