Chapitre 10



En levant mon regard vers l'horizon, parmi la foule de personnes, je l'aperçus, elle. Cette personne à laquelle la flèche de la boussole ne cessait de m'indiquer la direction, elle avait opté pour une robe longue en pull de couleurs grise. Le temps de quelques instants, elle avait changé également de coiffure, elle s'était surement bouclé les cheveux à l'aide d'un lisseur. En l'apercevant, je défronçais immédiatement mes sourcils, je n'avais plus conscience des autres personnes se trouvant à proximité, elle était seule dans mon champ de vision. Tout en se rapprochant d'une jeune femme de son âge, un grand sourire se dessinait sur son visage à la rencontre de cette femme. Soudain, je sentis une présence à mes côtés en tournant ma tête, j'aperçus que Marcus était de retour sur le rondin de bois. Ce dernier, tout en souriant légèrement, posait son regard sur la brunette avant de revenir le poser vers moi. Tout en me donnant une bière, il s'exclamait :

— Cette fille est vraiment importante pour toi, n'est-ce pas ?

— Pourquoi tu dis ça ?

— Avant qu'elle arrive, ton regard était ailleurs, tu as froncé tes sourcils donnant l'impression que tu n'as pas réellement envie d'être ici. Mais dès qu'elle est arrivée, ton regard s'est adouci.

— Tu es très observateur, Marcus ! Mais non, cette fille est juste une copine, une amie.

— Je doute de cela vu comment tu la regardes.

— Je t'assure que si, lançais-je en buvant une gorgée de bière.

Le regard de Marcus sur ma personne se détournait alors afin de se poser sur un tas de personne, ce dernier se levait ensuite pour aller les rejoindre. La fête que Marcus avait organisée était très animée, malgré tout, je n'aimais pas forcément le contact, je me mis à fixer le haut de l'entrepôt qui attirait mon regard. Je repositionnais mon attention sur ces dizaines de personnes s'amusant, mais aussi sur cette brunette, dont j'aimais tant regarder, même si je n'avais aucun sentiments envers elle. Je pris un instant à la regarder de loin, puis dans la minute suivante, je décidais de quitter la fête afin de m'orienter vers le toit de cet entrepôt, où je pourrais être seul un instant. En me rapprochant de celui-ci, j'aperçus que la porte de ce dernier était ouverte, ce qui me facilitait l'accès au bâtiment. En rentrant dans celui-ci, j'aperçus une rangée d'escaliers, ces derniers menaient sûrement au toit de l'entrepôt. En les montants et en ayant un peu plus de hauteur, j'aperçus ainsi une porte qui débouchait sur l'extérieur. En saisissant la poignée de la porte, j'accédais au toit de l'entrepôt, en marchant vers le bout, je posais mes coudes sur la barrière se trouvant dans le fond du toit. Depuis que j'étais dans ce monde prison, je n'avais jamais vraiment apprécié les bains de foules, j'étais assez discret comme gars. Sam m'avait poussé plus d'une fois à me rapprocher de personnes de ma tranche d'âge afin de créer du lien social, mais ce fut un échec pour toutes ses tentatives. J'ignorais si le James que j'étais autrefois me ressemblait actuellement, j'ignorais si un jour, j'en apprendrai sur qui j'étais auparavant. Je pris un instant pour fixer la vue qu'offrait le haut de l'entrepôt, j'aperçus les hautes montagnes que j'avais remarquées sur la carte donnée par Artus. De l'endroit où je me trouvais, je pouvais apercevoir la fête de Marcus, la lumière du feu, la musique, les différentes personnes dansé autour. J'ignorai si je pouvais réellement faire confiance à Marcus, il me paraissait plus vrai que certains hommes se trouvant dans le coin.

Le vent frais vint caresser ma peau quant au même moment, j'entendis la porte du toit s'ouvrir, en me retournant, je tombais nez à nez sur la brunette. Comment avait-elle su que j'étais ici ? M'avait-elle suivi ? Je détournais le regard de la vue afin de le poser sur ma compagne de voyage, cette dernière, tout en s'avançant vers moi, s'exclamait :

— Je savais que je te trouverais ici ! Lançait la brunette, le sourire aux lèvres.

— Comment l'as-tu su ?

— Car je t'ai suivi et puis je commence à cibler ton personnage, tu préfères la solitude.

— Bien vu, Sherlock.

— Élémentaire, mon cher Watson.

Un léger sourire se dessinait sur mes lèvres à la suite de sa réplique, chose qu'elle remarquait immédiatement. La brunette, tout en se rapprochant afin de se tenir à la barrière, me murmurait :

— J'ai bien vu un sourire ? Je n'ai pas rêvé ?

— Oui, mais c'est le seul que tu verras.

— Je doute de ça, surtout en ma compagnie, si j'ai réussi à te faire sourire une fois, ça peut marcher à nouveau.

Je détournais alors le regard de la brune afin de le positionner au loin sur la vue qui s'offrait à nous. Au même moment, la brunette s'exclamait :

— Cette vue est si belle.

"Il n'y a pas que la vue qui est belle" pensai-je intérieurement, tout en regardant la brunette, je lui répondis :

— Oui, en effet, quand on prend de la hauteur, on perçoit des choses qu'on ne percevait pas avant.

— C'est vrai, tout comme toi d'ailleurs !

— Comment ça ? M'étonnais-je.

— Je pensais que tu étais une version maléfique du James que j'ai connu et pourtant j'arrive à voir quelque chose que je ne percevais pas avant.

— Quelle chose ?

— De l'espoir !

Tout en fronçant les sourcils, je ne croyais pas un mot de ce que cette brunette venait de sortir de ses lèvres. J'étais le dernier à croire en l'espoir, pourquoi me dire ces propos, cela n'avait aucun sens. Je m'exclamais en me rapprochant d'elle afin d'avoir toute son attention :

— De l'espoir, tu dis ? Je crois que tu fais erreur, je suis la dernière personne de ce monde qui diffuserait de l'espoir ou quoi que ce soit d'autre.

— Je t'assure que si c'est l'espoir qui nous a conduit aussi loin.

Tout en fixant un point dans le vide, je baissais ma tête en soupirant :

— À ta place, j'aurais accepté la situation. Pourquoi ne pas accepter le destin ? Moi, j'ai accepté le mien.

— Et quel est ton destin, James ?

— Mourir ici, les choses sont ainsi.

— Seulement si tu abandonnes James, c'est ton choix, pas ton destin...

Face à ses mots, la brunette fit demi-tour afin de sortir du toit, je pris conscience de ce qu'elle venait de m'avouer, je n'avais jamais vraiment réfléchi à cette possibilité. Je ne voulais pas l'admettre, mais elle avait quelque part raison, c'était un choix de ma part et non le destin. En me rendant compte de la vérité qu'elle venait de m'avouer, je positionnais à nouveau mon regard vers cette dernière. Malheureusement, elle venait de quitter le toit, mais ces propos résonnèrent en moi comme un écho. Je décidais alors de partir à mon tour du toit de l'entrepôt, en le quittant et en regagnant à nouveau les escaliers, des voix se firent entendre près de l'entrée du bâtiment. Je filais me cacher près d'un véhicule, en penchant ma tête, je reconnus le conducteur au tatouage en pleine discussion avec trois autres hommes. Ces derniers s'exclamèrent de manière assez suspecte, en faisant de grands gestes de la main, j'étais assez loin d'eux pour essayer de savoir de quoi ces individus parler. Les trois hommes décidaient ainsi de s'en aller en quittant l'entrepôt, je repensais ainsi à mon ressenti concernant le fait que je me méfiais de ces habitants. En sortant, je m'orientais vers le bâtiment auquel Marcus nous avait attitré une chambre. En entrant dans le hall, je tombais face à l'homme au tatouage de serpent, ce dernier possédait une arme à feu qu'il rangeait rapidement dans l'intérieur de sa veste en jeans en me voyant. Il s'approchait de moi tout en me questionnant :

— Dis-moi mon ami, tu n'es pas à la fête ? Marcus a organisé une célébration en ton honneur et tu t'absentes ? Je ne trouve pas ça très loyal.

— Occupe-toi de tes affaires, à ce que j'ai compris, tu es le bras droit de Marcus, je peux te dire la même chose pour toi.

L'individu me fusillait du regard tout en souriant insolemment puis s'éloignait de ma portée en ricanant. Tout en le regardant partir, j'empruntais les escaliers afin de me rendre dans la chambre. En intégrant celle-ci, je tombais sur la brunette en pleine conversation avec le golden retriever. Tout en me voyant, cette dernière se levait face à mon entrée, en l'apercevant, je m'approchais alors vers elle, le regard inquiétant :

— Il faut qu'on se prépare à partir demain !

— Mais pourquoi ? Ma jambe ne va pas mieux James !

— Tu as réussi à monter les escaliers de l'entrepôt, je pense que ça va aller. S'il le faut, je te porterai, mais il faut qu'on s'en aille au plus vite.

— Mais que t'arrive-il ?! Ce sont les propos que j'ai tenues qui te mette dans un état pareil ? On dirait que tu viens de voir un monstre !

— C'est comparable en effet, j'ai surpris l'homme au tatouage qui nous a conduit ici en pleine conversation avec trois autres personnes assez suspecte. Je trouve ça vraiment étrange et puis la façon qu'il a de se comporter avec moi, je ne le sens pas du tout.

— James ! Arrête ! Tu racontes de ces choses ! Rien ni personne est dangereux ici, les gens ne sont pas tous méchants, rends-toi à l'évidence ! Demain, je ne partirai pas, tu n'as qu'à partir tout seul !

— Très bien, je partirai avec Golden, libre à toi de rester ici !

— Parfait ! S'énerve la brunette en croisant ses bras sur sa poitrine.

Le regard froid et ferme envers elle, je m'installais sur un fauteuil devant la baie vitrée en laissant la brunette devant le lit. Faire tout ce chemin pour que finalement qu'elle ne veuille pas me croire malgré mon envie de la protéger, cela me rendait fou. Je l'entendais souffler derrière mon dos tout en soulevant la couette afin de rentrer dans le lit. En tournant ma tête vers elle, je l'aperçus dos à moi dans le lit. Le golden retriever l'avait rejoint sur l'étendu du lit, tête baissé vers cette dernière. Peut-être qu'elle avait raison, peut-être que je me faisais des films et que ces habitants n'avait rien de méchant. Je n'avais plus les idées claires depuis que cette jeune femme était présente dans mon quotidien. Si seulement Sam était là, il aurait pu m'éclairer, il a toujours su trouver les mots juste me concernant, il a toujours eu le rôle d'un bon ami à mes yeux malgré notre différence d'âge.

Quelques heures passèrent, dans l'obscurité de la nuit, ne trouvant pas l'envie de dormir comme à mon habitude, je me levais de mon fauteuil afin de ne pas faire de bruit. Je décide alors de prendre mon sac à dos, ma veste et de m'en aller. Je jetais un dernier regard sur la brunette, prise dans les bras de Morphée, elle avait un visage si innocent. Surement était en train de rêver de sa vie d'avant ? Ses projets qu'elle ne ferait jamais ? Ses rêves qu'elle ne réaliserait jamais? Sa famille qu'elle ne reverrait pas? Je ressentis à ce moment une énorme tristesse la concernant, je pris alors une décision, celle de mener cette quête seul, je reviendrai la chercher quand elle se sentira mieux. En refermant la porte, je sentis un poids lourd à mes pieds, en baissant le regard, j'aperçus Golden devant moi, je lui chuchotai en m'agenouillant à son niveau :

— Eh reste avec elle, elle va avoir besoin de toi, je reviendrai vous chercher au plus vite.

Ce dernier mit sa patte sur mon épaule, tout en le caressant, entre ses deux oreilles, je lui murmurais ensuite :

— Prend bien soin d'elle le temps que je revienne d'accord, sac à puces ?

En me levant, le chien retournait alors près du lit, quant à moi, je fermais la porte derrière moi en assurant de ne faire aucun bruit. Je descendis les escaliers en ne me retournant pas, cela me pesait déjà et puis je n'étais pas quelqu'un qui se retournait face à ce que je laissais derrière moi. Arrivé au bas des escaliers, j'aperçus une porte en métal, une porte que je n'avais jamais aperçue auparavant. En m'assurant que personne ne m'avait suivi, je me rendis à cette porte, en la passant, j'entendis une voix parler. En me rapprochant de cette dernière qui semblait de plus en plus forte en fonction de mes pas, je me rendis compte que j'étais dans ce qui pourrait être des cachots. Une lanterne était accrochée au fond d'un mur de brique, au moment où je m'approchais de cette lanterne, la voix paraissait familière. Une cellule se présentait à moi, un corps familier se tenant aux barreaux de cette cellule, en me rapprochant ce dernier s'exclamait :

— James ?

— Jeff ?

— James, je t'en prie, libère-moi !

— Tu peux toujours rêver, si tu te retrouves dans cette cellule ce n'est pas pour rien !

— James, je sais que j'ai fait des choses horribles, mais ne me laisse pas ici avec ces gens ! J'ignore pourquoi on me garde prisonnier, ils ont tué mes coéquipiers, mais pas moi !

— Je m'en cogne Jeff ! Tu as pointé une arme vers moi, tu t'en es pris au bar de Sam et tu penses que je vais t'aider ?!

— C'est ce que font les héros de ton genre, non ?

— Je ne suis pas un héros, loin de là, adieux Jeff, lançais-je à ce crétin.

Je revenais sur le chemin étroit, quand je tombais nez à nez avec Marcus, ce dernier me bloquait le passage, le regard noir. En reculant d'un pas, je m'exclamais à vive voix :

— Marcus ! Que fait Jeff ici ? Pourquoi l'avoir gardé en vie lui et pas ses acolytes ?!

— James, tu n'aurais jamais du rentré ici ! Lançait le barbu en prenant une clé de sa poche.

Marcus ouvrit la porte de la cellule dans laquelle était gardé Jeff, tout en s'exclamant d'un ton inquiétant :

— Il ne doit pas rester ici, tout comme toi, James, et ta copine. Vous devez partir sur le champ.

— Pourquoi ça ? Je pensais que tu nous accueillais à bras ouvert ici ?

— Je vous ai menti, je ne suis pas le grand chef ici ! Et cela n'a rien d'un havre de paix.

— Laissez-moi deviner, c'est le gars au tatouage de serpent ?

— Tout à fait, me répondait Marcus.

— Qui sont ces gens Marcus ?! Dites-nous la vérité !

— Des voleurs d'âmes, ils capturent les âmes innocentes. Ils prétendent qu'ils vont vous aider à trouver vos affaires inachevées, mais loin de là. Ils vous font quitter la ville, mais ensuite ils vous pourchassent pour obtenir votre âme et les rendre plus forts.

— Des voleurs d'âmes, mais ils ne doivent pas être en enfer ? Questionnait Jeff en sortant de la cellule.

— Normalement oui ! Mais tu sais des personnes mal intentionnées dans le monde prison, il y en a tellement.

Je ne savais pas si je pouvais révéler la vraie raison de ma venue à Marcus après ce qu'il venait de nous dire à moi et à Jeff. Il valait mieux que je me taise sur la réelle raison de ma venue. Soudain, Marcus entendit bruit s'approcher, il nous ordonnait alors de s'enfuir vers le fond du couloir étroit ou une deuxième sortie se trouvait au bout de celui-ci. En me faufilant en premier vers le fond du couloir, j'aperçus la sortie, je saisissais la poignée de porte en l'ouvrant, Marcus et Jeff me rejoignirent en se pressant. Nous voilâmes dehors du bâtiment, une pensée m'apparu alors, celle d'aller chercher la brunette. Je m'orientais vers l'entrée du bâtiment, lorsque Marcus m'attrapait le bras en me chuchotant assez fortement :

— Que fais-tu ?! Il faut que tu t'en ailles ?

— Je ne partirai pas sans ma copine !

— Tu ne peux pas aller la chercher, ils ont surement dû la trouver.

— Il est hors de question que je parte sans elle, j'y retourne !

En faisant le tour du bâtiment, j'aperçus des dizaines d'hommes avec en main des flambeaux, ces derniers se dirigeaient vers les dizaines d'habitations. Je profitais de leurs distances afin d'aller chercher ma brunette dans sa chambre. En accédant aux escaliers, j'en profitais pour monter à vive allure les marches menant à la chambre. Arrivé au croisement du couloir, j'aperçus un de ces hommes avec en main un flambeau. En me concentrant sur ce dernier, je me rendis compte que les yeux de ce dernier étaient injecté d'encre noire. Ce qui donnait un style effrayant, il était sans doute l'un d'eux. À cet instant, tout en prenant une grande respiration, je comptais me rapprocher de la chambre quand, je sentis une présence surgir à mes côtés. En tournant ma tête vers cette personne, je formais mes poings, comptant bien me défendre en cas d'attaque, lorsque je me rendis compte qu'il s'agissait de Jeff. Ce dernier me chuchotait en levant ses mains afin de se protéger :

— Calme-toi, ce n'est que moi !

— T'es fou ou quoi ? J'allais m'en prendre à toi ! Pourquoi tu m'as suivi ?

— C'est le barbu qui m'a demandé de te suivre !

— Dans quel but ?

— Pour t'aider !

— Je n'ai pas envie de recevoir de l'aide de quelqu'un comme toi ! L'agressai-je du regard.

— Et moi, je n'ai pas envie d'aider quelqu'un comme toi, mais j'ai besoin de toi pour partir d'ici. Sinon le barbu ne me laissera pas m'en aller ! Bon, elle est où ta copine ?

— Dans la pièce là-bas, mais il y a ce gars qui la garde.

— Il à quoi aux yeux ?

— De l'encre.

— Ça fait flipper, il peut voir à ton avis ?

— Je ne sais pas, va lui demander gros bêta !

— T'es fou ! Il risque de s'en prendre à moi sans même qu'il me réponde.

— J'y vais et toi, tu t'occupes de lui ! Fais diversion Jeff.

— Et je fais quoi s'il me suit ?

— Je ne sais pas, improvise, lançais-je en m'avançant sur la pointe des pieds contre le mur.

Tout en marchant à pas de fourmi contre le mur, je me rapprochais de la pièce dans laquelle se trouvait la brunette. Je guettais l'homme aux yeux injecté d'encre, ce dernier marchait vers le fond de la rangée des chambres, au même moment, je pus accéder à la porte de la chambre. En l'ouvrant, je tombais sur la brunette en plein sommeil, le chien se levait du lit vers ma direction. J'allumais alors la lumière de son chevet et décidais de la secouer afin qu'elle se réveille au plus vite :

— Eh ! Réveille-toi !

— Mais... Il est quelle heure ?

— Réveille-toi ! Dépêche-toi, il faut qu'on parte !

— Mais James, il est trois heures du matin ! Qu'est-ce que tu racontes ?! Il est trop tôt, laisse-moi dormir !

— Lève-toi en vitesse, il ne faut pas qu'on traine ici !

Je pris le sac en lui lançant un sweat qui se trouvait à l'intérieur. En guettant la brunette, j'aperçus qu'elle avait tiré la couette vers sa tête en s'allongeant à nouveau. Pris par la peur et la colère, je m'orientais vers elle en retirant la couette. J'attrapais la jeune femme par la taille en la portant, cette dernière avait un simple débardeur et un de mes joggings gris que j'avais pris dans mon sac. Tout en bâillant, elle se débâtait de ses bras en tapant sur le haut de mes épaules, je décidais de la poser dans un fauteuil se trouvant devant le lit. Soudain, j'aperçus un faisceau de lumière sous la porte, le chien se mit alors à grogner. J'ordonnai à la brunette de s'habiller sur le champ, quant à moi, je m'équipais du sac à dos, la brunette me questionnait apeuré :

— James, que se passe-t-il ?

— Tu sais ce que je t'ai dit ? Comme quoi, je me méfiais de ces gens ? Eh bien, j'ai eu raison ! Maintenant habille-toi et met tes chaussures vite !

Quant au même moment, j'aperçus que la poignée de la porte était en train de s'ouvrir, après avoir mis ses chaussures et s'être habillée, la brunette se collait à mon dos en fixant la porte. La poignée s'ouvrit subitement, laissant entrer Jeff. Ce dernier s'exclamait en ma direction :

— James ! Il faut que l'on s'en aille sur le champ, Marcus nous attend dehors lui et son équipe !

La brunette, tout en me tirant le bras, s'exclamait en fusillant du regard Jeff :

— Que fait-il ici lui ?!

— Il va nous aider à quitter cet endroit, on doit y aller, tu es prête ?

— Mais il voulait nous tuer et désormais, il veut nous aider ? J'ai raté un épisode ?

— Pas le temps de comprendre, je t'expliquerai en chemin, on y va, ramène-toi !

Jeff tenait alors la porte ouverte, le chien sortit le premier, la brunette fut la deuxième et j'en fus le troisième suivit de Jeff. En descendant les escaliers, j'aperçus Marcus avec un autre homme, ce dernier tenait un fusil dans ses bras. L'homme âgé annonçait à la jeune femme tout en la pressant :

— Bonsoir, je suis navré de ce qu'il arrive, mais il faut que nous nous dépêchions ! Mon véhicule est à l'extérieur, rentrer dedans et partez !

— Vous ne venez pas avec nous ? Questionnais-je Marcus.

— Non, je dois aller aider certaines familles avant, partez sans moi !

J'acquiesçais d'un hochement de tête et me mit à courir vers la sortie du bâtiment quand tout d'un coup un bruit d'explosion se fit entendre à l'extérieur. L'homme au fusil nous accompagnant se précipitait vers les portes de sortie quant au même moment, un coup de feu se fit entendre. Je penchais alors ma tête vers la sortie et aperçu le véhicule de Marcus prendre feu, l'homme au fusil à terre, baignait dans son sang. La lueur du feu dans mon regard, il fallait que l'on passe par une autre sortie. Je me mis à penser qu'il y avait la porte au fond des cachots qui menait à l'extérieur. J'ordonnais alors à Jeff, la brunette et au chien de me suivre. Je m'approchais ainsi de la porte des cachots, le chien se précipitait à vive allure dedans suivit de Jeff. J'attrapais la brunette en la portant sur mon dos afin que l'on se dépêche d'avancer. En refermant derrière moi, j'entendis des hurlements se faire entendre, j'exigeais à ce moment-là à la brunette de se boucher les oreilles à l'aide de ses mains. Je savais que cette situation allait l'effrayer voir la traumatiser, cela sortait de l'irréel, j'en étais conscient. En courant dans le couloir étroit, Jeff atteint la porte, le premier, il l'ouvrit et nous fit sortir. Une fois dehors, un énorme nuage de fumée était omniprésent, les voleurs d'âmes avaient mis le feu à l'ensemble des habitations et avaient surement dû capturer un bon nombre de pauvres âmes innocentes. Un début de foret se présentait à nous, tout en portant la brunette, je me mis à courir vers cette direction.

Plus on courait et plus, on s'enfonçait dans la foret, laissant derrière nous ces pauvres âmes innocentes, Marcus et les autres habitants. En me retournant, j'aperçus la fumée et le feu ravageait les dizaines d'habitations, un cauchemar vivant. Des tonnes de hurlements se firent entendre, soudain la brunette m'ordonna à son tour de continuer de courir. Après plus d'une heure à courir à travers la foret, je décidais de m'arrêter, je n'avais plus de force. Je devais courir tout en portant la jeune femme dans mes bras, ce qui n'était pas une tâche facile. Soudain, une odeur de brulé arriva jusqu'à mes narines, en regardant Jeff, ce dernier senti la même odeur, il pointait son regard derrière son épaule tout en écarquillant ses yeux. Sans m'avertir, ce dernier se mit à courir, le chien nous aboyait dessus avant de lui aussi courir. En tournant la tête simultanément avec la brunette, cette dernière me gueulait :

— James ! Cours !

Le feu nous avait rattrapé et se propager sur l'étendue des arbres que constituait cette foret. Nous n'échappions pas seulement à des voleurs d'âmes, mais également au feu qui lui était tueurs également. Rapidement, le feu gagnait en intensité, nous étions alors piégés, le feu allait plus vite que nous. Soudain, j'entendis un bruit similaire à un train, arrivé à une plaine, j'aperçus au loin, un train dont l'un de ses wagons était ouvert. En l'apercevant, je redoublais d'efforts en courant du plus vite que je puisais faire, Golden fut le premier à se rapprocher du train et à sauter dans le wagon. Jeff attrapait alors la poignée du wagon. En montant à l'intérieur de celui-ci, il se penchait afin d'attraper la main de la brunette qui se penchait du mieux qu'elle pouvait faire. Jeff réussit ainsi à saisir la brunette. Elle était ainsi à l'abri quant à moi, je me mis à courir du mieux que je pouvais quand d'un coup, je tombai à terre. En me retournant, je remarquais que le feu me pourchassait, je me relevais, la brunette penchait ainsi sa tête à la sortie du wagon en me hurlant :

— James ! Dépêche-toi !

Je me relevais en courant assez vite, ma vie en dépendais, en apercevant la fille s'en allait loin de moi dans le train. Cette dernière était comparable à une motivation, tout en inspirant et expirant, je gagnai du terrain, je sentis la chaleur du feu derrière mon dos. J'avais chaud, si chaud, mon cœur tambourinait dans ma poitrine. J'aperçus au loin que le train allait continuer sur un pont. La brunette me suppliait de courir au plus vite, plus je courais et plus, je me rapprochais du wagon où se trouvait la brunette. Le pont se rapprochait, mais une falaise se trouvait avant, je me mis alors à sauter vers le wagon. Les pieds dans l'air, tenant d'une main le bras de Jeff, ce dernier, tout en me souriant insolemment, me narguait :

— Hum incroyable ce saut ! Mais si je décidais de te lâcher en plein vide ? Ce serait plus intéressant non ? Adieux le grand James...

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