Chapitre I (2/2)

     -    Mora... chuchota Lame, d'une voix où se mélangeaient avertissement et inquiétude.

      -    Comment ?! m'exclamai-je.

Je n'avais pas mesuré les conséquences de mes actes. Ma bouche avait pris de l'avance sur mon cerveau.

Me rendant compte, trop tard, de ma bêtise, je refermai les lèvres et baissai la tête espérant que le Kaiser mette ça sur le compte de la surprise.

Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'après tant de temps, il se remettait à la chercher ?

     -    Cela vous étonne, chère Rousan ?

Respire... Calme-toi... Fais ce que tu sais si bien faire... Jouer un rôle...

    -    En effet, Karalys, je dois bien avouer que cela me surprend. Cela fait des années que Son Altesse ne cherche plus le dernier dragon Edelweiss. Je pensais, à tort je me rends compte, que Sa Majesté avait abandonné cette quête. Si cela n'est pas déplacé, puis-je demander à Sa Suprématie pourquoi souhaite-t-elle retrouve Aella Lin Edelweiss, en dehors du fait que cette dernière l'empêcher de prendre ce qui lui revient de droit ?

Pendant toute ma tirade, le Kaiser me jaugea du regard. Il semblait s'interroger sur les raisons de ma stupeur. Ma curiosité était-elle mal placée ? Était-ce suspect ?

Faite qu'il n'y fasse pas attention.

Si je le pouvais, je me serais rongée les ongles mais cela paraitrait encore plus suspicieux. Alors je m'obligeai à rester de marbre, à attendre la réponse du Kaiser.

    -      Malgré votre demande inadéquate, nous allons vous répondre, Rousan. Mais à l'avenir, il serait désirable de garder vos questions pour vous, m'avertissa-t-il d'une voix grave où planait la menace.

J'hochai la tête pour lui faire comprendre que cela ne se reproduirait plus.

Enfin... Si je le revoyais un jour...

    -    Un Karalys tel que nous avait mieux à faire que de s'occuper d'une gamine rebelle qui ne se soumet pas à l'autorité. Alors nous avons décidé de cesser de la chercher en espérant qu'elle vienne d'elle-même s'agenouiller devant nous pour reconnaitre notre supériorité. Mais cela a assez duré. Nous avons assez attendus. Votre bataillon va donc partir à sa recherche et nous la ramener dans les plus courts délais. Sinon, il s'exposera à de sévères sanctions.

Espèce de...

Comment osait-il nous menacer de façon aussi explicite alors que nous exécutions tous ses ordres et ses désirs depuis plus de dix ans ?

    -    Votre Majesté ? intervint une autre voix?

C'était celle d'Aeon. Que voulait-il ?

Connaissant son côté protecteur, je priai pour qu'il ne dise pas quelque chose qui allait mal se finir pour nous.

    -    Qu'y a-t-il, Aeon Himoujkan ?

Je devinai que, dans mon dos, Aeon relevai la tête pour regarder le Kaiser, toujours un genou au sol. Il devait sans doute afficher son visage impénétrable, qu'il tenait de l'époque où il était encore Shyiusi.

    -    Puis-je demander au Karalys pourquoi Son Altesse parle-t-elle de nous à la Rousan Da Sarka en disant "votre bataillon", comme si elle ne l'incluait pas dedans ?

Je restai un instant stupéfaite de sa question mais il est vrai que maintenant que j'y réfléchissais. Le Kaiser avait toujours parlé de la mission en disant "votre bataillon" et jamais en parlant de "vous".

    -     La raison est pourtant évidente, répondit Kyro quelque peu agacé. La Rousan ne prendra tout simplement pas part à cette mission.

Je sentis ma mâchoire se décrocher à l'énonciation de cette "évidente raison". Comment ça, je ne ferais pas partie de la mission ?

    -     J'ai conscience que ma question n'ait peut-être pas appropriée mais pouvons nous savoir la cause de pourquoi la Rousan Da Sarka ne participera pas à cette opération ? continua Aeon.

Du coin du regard, je vis le discret geste de la main que fit le Kaiser. Apparemment je ne fus pas la seule à l'avoir remarqué étant donné que toutes les personnes présentes dans la pièce, excepté moi et mes compagnons, quittèrent celle-ci.

Lorsque les portes se furent refermées sur le dernier individu, une idée folle germa dans mon esprit. Si je tuai Kyro, là tout de suite, tous mes problèmes seraient réglés. Grâce à un seul coup de katana, ma vie pourrait redevenir normale. La pression par rapport à mon comportement qui m'habitait depuis que j'avais intégré l'armée, disparaitrait. La peur d'être découverte, qui me gouvernait depuis mon évasion, s'envolerait.

Je pourrai enfin enlever cette carapace qui m'étouffait petit à petit. Je pourrai être moi-même. Je serai enfin libre. Après tant d'années passées dans l'obscurité...

Tout en pensant, ma main se porta à la garde de mon katana et mes doigts s'enroulèrent autour.

Un coup...

Un seul...

Et tout redeviendrait normal...

    -     Décidemment, vous êtes aussi curieux que votre Rousan, Aeon Himoujkan.

Maintena...

    -     Morana, murmura une voix sévère.

D'instinct, je me figeai. Mes muscles étaient bandés, prêts à se mettre en action. Mon sabre était dégainé, prêt à déchirer des chairs. Ma lame brillait, prête à s'abreuver de sang.

Respire... Respire...

    -     Calme-toi, Sarkanysä, me susurra Lame.

Sa voix était comme un fil auquel se raccrocher. C'était la barrière qui se dressait entre le gouffre de mon esprit et moi. C'était la lumière dans la tempête de mes sentiments.

Elle était mon salut. La seule solution qu'il existait contre le mal qui me peuplait.

    -     La Rousan restera ici, à mes côtés.

Ces paroles me sortirent de mes pensées. Elles me replongèrent dans la réalité, tuant mes songes où tout était parfait.

    -     Et avant que vous nous posiez la question, chers Epées, déclara le Kaiser en crachant presque le dernier mot, nos raisons sont simples. En nous penchant un peu sur vos dossiers, nous nous sommes rendus compte que demeuraient plusieurs zones d'ombre quant aux résultats de vos missions.

Comment ? Comment cela était-il possible ?

Nous avions tout fait pour que rien ne transparaisse. Nous avions soudoyé les scribes. Allant même jusqu'à les menacer.

Chaque mission que nous attribuait le Kaiser, par le biais de son messager, était scrupuleusement accomplie. Certes pas de la façon dont il nous le demandait mais la finalité restait la même. L'unique chose qui différenciait était qu'au lieu d'avoir une tombe de plus et une famille en deuil, il avait une maison abandonnée et une famille disparue.

Et nous avions constamment tous mis en uvre pour que la supercherie reste le plus longtemps possible inconnue de Kyro. Alors comment ?

    -     Nous nous pourrons tolérer que ce soit le cas pour celle-ci. Alors, après lecture de certains de vos registres, nous avons découvert comment lutter contre cela. Il se trouve que vous tenez tous à la Rousan Da Sarka. Au point de la sauver lorsqu'elle fut prise en otage par les Tribus des Montagnes Enneigées. Vous avez mis votre propre vie en danger pour elle. N'est-ce pas un geste qui prouve votre attachement à la Rousan ? Vous feriez tout pour elle. Surtout si elle se retrouve en danger de mots.

Je me retins d'exprimer l'indignation qui me pourrait à réagir. Il venait de me menacer. Il venait de me menacer et je devais rester calme t faire comme si de rien n'était. Après tout, je n'étais qu'une nuisible sur son chemin. S'il souhaitait mettre fin à mes jours, il en avait le plein pouvoir.

Qu'il essaye...

    -     Nous souhaitons onc qu'elle reste ici, à nos côtés. Mais ne vous méprenez pas. Le fait qu'elle soit la Rousan du 4-ème bataillon de l'Armée Rouge ne nous empêchera nullement d la menacer si vous ralentissez cette mission.

Mes ongles s'enfonçaient dans mes paumes pendant que ces paroles s'écoulaient de la bouche du Kaiser. Ma colère formait une tornade en moi, prête à ravager tous mes instincts de survie et, en une seule seconde, révéler au grand jour ce que je dissimulais depuis des années. Cependant, cette crainte de voir s'envoler ce que j'avais construit m'empêchait de me révolter.

Et dire que ceux qui m'avaient aidée à construire cette muraille de secrets devaient chercher ce qu'elle protégeait...

    -     Permettez-moi de me demander, Karalys, ce que je vais faire en restant aux côtés de Sa Majesté.

Le regard du Kaiser, qui exprimait son énervement, revint sur moi. La mot que ses lèvres prononcèrent me fit l'effet d'un coup. J'eus l'impression que mon coeur s'était broyé sous la teneur de ce simple mot. Ce simple mot qui allait, à lui seul, chambouler tout mon futur.

    -     Concubine...






© 2024 Sélène Rivers

_____🤗 BLABLA TIME 🤗_____

Bon, un chapitre que j'ai fini un peu dans l'urgence. J'étais bloquée en plus à la fin 😭😭 Ca se voit je pense...

Bah, c'est vraiment pas le meilleur chapitre que j'ai écrit. Je répète dix fois les mêmes choses, il est REMPLIIIIIIIIIIII de répétition (😭).

Bref, c'est ✨ nul ✨

Mais j'ai pas le temps de le réécriture, j'ai deux chapitres d'UTA à écrire pour la semaine prochaine et je préfère m'appliquer sur UTA car c'est l'histoire qui me tient le plus à coeur et à laquelle je tiens le plus.

Enfin...

Remarque ? Question ? Avis ? Critique ?

Sélène <3

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