Chap 2/Fin

Bonjour...

Je suis consciente du délais. Extrêmement. Mais en cours d'écriture pour le chapitre 2, j'ai pris conscience que je n'avais plus d'inspiration. J'aurais peut-être dû m'en tenir à LCFP... Mais bon, j'ai quand même écrit le chapitre 2 et j'ai modifié la fin pour faire comme si c'était la scène finale. Considérez l'histoire comme un genre de one-shot. Je suis vraiment désolée, mes petits cœurs. En espérant que ce chap vous permettra de faire votre "deuil". Je vous aime fort.

J'ai aussi commencé une nouvelle histoire, "Jeux", si vous pouvez passer pour la voir, ce serait gentil. :)

-Marie xxx

Chapitre 2/Fin

Point de vue de Lily

Ses mains étaient glacées. Affreusement, et horriblement glacées. C'était le contraire de d'habitude. Je laissai mon regard traîner sur les jointures pâles de Matt, tandis que je caressais doucement sa paume. Je savais qu'il ne sentait probablement rien: seulement, c'était plus fort que moi. Cette envie de vouloir rassurer Matthew était tellement puissante que même lorsqu'il était inconscient, je le faisais. Cela faisait maintenant près d'une semaine qu'il n'avait pas ouvert ses beaux grands yeux bruns. Malgré tout, je restais à son chevet tous les jours, dans l'espoir qu'il reprendrait conscience bientôt. La douleur me rongeait de partout, et pour être sincère, c'était comme si une part de moi-même n'existait plus. J'étais toujours malheureuse, lamentablement malheureuse... Et la seule chose que je voulais, c'était mon Matt. Je voulais qu'il se réveille, qu'il m'embrasse, qu'il soit là pour notre fille, qu'il...

-Maman?

Je levai les yeux vers Ambre. Elle se tenait dans l'embrasure de la porte, une grimace barrant son visage. Ambre ne venait presque jamais au chevet de Matt: elle détestait le voir dans cette situation. Dans un sens, je la comprenais: si j'avais pu me passer de voir Matthew aussi mal en point, je l'aurais fait. Mais je devais le voir: c'était comme un aimant qui m'attirait vers lui. Ne pas le voir du tout, sachant qu'il pouvait bientôt partir, était douloureux, et je fondais en larmes presque à chaque fois que j'y pensais.

-Oui, ma belle? demandais-je avec une boule dans ma gorge.

Ambre mordilla légèrement sa lèvre inférieure. Je ne pouvais m'empêcher de trouver qu'elle me ressemblait beaucoup dans les temps où j'avais été adolescente. Elle avait de beaux cheveux blonds bouclés, la forme de son visage était identique au mien, elle avait une taille dans la moyenne... Mais ses yeux, ils étaient identiques à ceux de Matt. Une douleur me frappa de plein fouet, comme à chaque fois que je pensais à lui. L'envie de pleurer me vint, mais je me retins en inspirant profondément.

-Oncle Parker est au téléphone. Il voudrait te parler.

J'hochai doucement la tête, lâchant difficilement la main de mon mari. La douleur était si violente, si profonde, que je ne savais même pas comment je faisais pour encore me contenir. Je me penchai doucement sur Matt, et quelques mèches de ses cheveux bruns chatouillèrent mon visage tandis que j'embrassais doucement son front.

-N'abandonne pas, chuchotais-je, une larme roulant sur ma joue.

Je me relevai rapidement, jetant un coup d'œil vers ma fille, qui nous observait en silence. Avant de prendre le téléphone, je serrai Ambre contre moi. C'était notre fille unique, notre petite enfant. Je l'avais eu à mes 23 ans, deux ans après mon mariage avec Matt. Elle avait grandit si vite, et nous étions si fiers d'elle. Et j'espérais que Matt pourrait être fier d'elle encore longtemps... Je pris le téléphone dans mes mains, fermai la porte de la chambre de Matt derrière moi. Ambre s'éloigna vers les toilettes, tandis que je me dirigeais vers un couloir qui ne me disait rien. En fait, je m'en foutais royalement. J'avais seulement besoin d'un moment seule avec mon grand frère. Je collai donc le téléphone sur mon oreille, inspirant doucement.

-Coucou toi, soufflais-je doucement.

-Bonjour ma belle, me lança mon frère doucement à l'autre bout du combiné.

J'aurais pu pleurer de soulagement. J'aurais tellement voulu me retrouver dans ses bras, puisant de l'amour fraternel que seul lui pouvait m'offrir.

-Alors? Comment va-t-il?

J'entourai mon bras libre autour de ma taille, avançant dans le couloir désert de l'hôpital.

-Il... Il ne s'est pas encore réveillé...

Un long silence s'installa entre nous. Notre dernière communication avait remonté il y avait trois jours, étant donné que les coûts pour les appels interurbains étaient assez chers, et que je tenais à rester seule un moment dans mes pensées.

-Lily...

-Parker, le coupais-je, je vais devenir folle. J'en peux plus.

-Tu veux que je vienne? Je peux sauter dans le premier avion et..

-Non, ça va...

En fait, l'idée était très tentante: ici, il n'y avait qu'Ambre et moi, et quelques amis de notre famille habitant en France. Les gens qui comptaient réellement pour nous, ils étaient tous aux Etats-Unis. Et c'était sans doute mon frère Parker qui me manquait le plus. Mais il était inutile de lui faire prendre un vol de plusieurs heures pour me supporter en train de pleurer.

-Je suis sûr que tout ira bien, Lily. Matthew se réveillera bientôt, et ensuite...

-Et ensuite quoi? Il va mourir? Il va vivre?!

J'avais presque crier ces mots. Je m'arrêtai de marcher, prenant une grande inspiration de nouveau. Je ne pouvais pas supporter le fait qu'il pouvait mourir. C'était la personne la plus importante dans ma vie depuis mes 17 ans, et il l'était toujours. Comme tous les couples, nous avions nos hauts et nos bas: malentendus, chicanes, problèmes... Mais nous nous étions toujours aimés comme des adolescents, comme des fous. Nous étions tellement proches, du genre à nous taquiner, à se jouer des tours. À s'embrasser, à se chuchoter des mots doux, à être heureux juste parce que l'autre était là. À se supporter dans les épreuves, à se rassurer. S'il partait, je ne savais pas ce que je deviendrais.

-Écoute-moi, me lança mon frère. Ils ont dit 4 à 5 semaines. Je ne veux pas que Matt parte: je l'aime de tout mon cœur. Mais s'il devait être malchanceux, et que la transplantation ne réussit pas... Dis-toi que tu auras du temps avec l'homme que tu aime. Tu pourras rire une dernière fois avec lui, lui dire que tu l'aime... Bien de personnes n'ont pas le droit à cette chance. Et puis, Lily, Matthew est fort. Je suis sur que tout va bien aller. Attends, tout ira bien..

-Je n'ai pas envie d'attendre, chuchotais-je en m'adossant contre les murs du couloir. L'attente est en train de me tuer, comme Ambre.

-Et bien justement, Lily. Sois forte pour Ambre. Présentement, son père n'est pas là pour elle, et je vois bien que tu n'es pas dans ton état non plus...

Je hochai la tête, agrippant ma main plus fort sur le téléphone.

-Tu as raison. Mais je ne sais pas ce qui se trame dans sa tête. Je sais qu'elle est plutôt du genre à garder ses sentiments pour elle, mais elle me semble si distante, et si...

-C'est normal Lily... Son père est inconscient depuis une semaine, et on lui annonce qu'il peut mourir. Sa mère pleure souvent, et elle mal en point.

-Je déteste voir ma belle Ambre comme ceci, dis-je avec une pointe d'amertume. Elle ne mérite pas ça. Pas du tout.

-Elle aurait besoin de s'éloigner de tout cela, proposa Parker. Une adolescente n'a pas besoin d'assister à ce genre de choses...

-Tu as raison...

-S'il y a quelque chose, ne te gêne pas, d'acc?

-Promis.

Je soufflai un instant, essayant de changer mes pensées et de penser à autre chose. Mon grand frère me parlait: il était bien le seul à pouvoir me changer légèrement les idées, autant en profiter.

-Sinon, comment vous portez-vous? demandais-je doucement, reprenant ma marche dans le petit couloir inconnu.

Il y eu un moment de silence, comme si Parker hésitait à me faire part de tout ce qu'il avait à dire. Il reprit finalement la parole quelques instant plus tard.

-Nous sommes inquiets, tout comme Ambre et toi. Mais autrement, tout va bien. Peter vient tout juste d'emménagé en appartement.

Mon cœur s'allégea un instant: Peter était l'aîné des enfants de mon frère, et il était âgé de 21 ans maintenant. Matt et moi étions son parrain et sa marraine. Mon court moment de répit se brisa instantanément: comme d'habitude, mes pensées me ramenaient à Matt.

-Avec des amis? demandais-je.

-Oui, me rassura Parker doucement, il est avec des amis. Mais il grand maintenant, tu sais qu'il ne faut pas s'en faire pour lui.

-Je sais, mais il est comme le petit garçon que je n'ai jamais eu, lâchais-je en levant mes yeux vers les néons accrochés au plafond.

L'ambiance était légèrement lugubre: personne ne circulait dans les couloirs excepté moi, et les néons ne diffusaient pas vraiment de lumière. On aurait dit qu'il était condamné.

-Sinon, comment va Thomas? Et Elea?

J'entendis Parker prendre une légère inspiration pour me répondre, mais avant qu'il ne puisse le faire, j'entendis un faible bruit.

-J'entends quelque chose, attends-moi.

Je collai le téléphone contre ma poitrine, rebroussant chemin vers le son que j'avais entendu, et en tendant l'oreille, il se fit entendre de nouveau. Cette fois, on aurait dit qu'il était plus fort, et plus pressant.

-Lily? j'entendis à travers le combiné.

Je ne pris même pas la peine de lui répondre: j'avais identifié le son. C'était la voix de Ambre, désespérée, pressée, et tremblante.

-Maman?!

-Ambre?

Je collai le téléphone contre mon oreille avec une légère détresse.

-Je te rappelle plus tard, lâchais-je sans donner le temps à mon frère de répliquer.

Je me mis à courir légèrement pour pouvoir arriver à ma fille le plus tôt possible. Présentement, le visage de Matt s'estompait légèrement de mon esprit pour la première fois depuis notre arrivée ici. Je ne pensais qu'à la voix de ma fille, qui cherchait en vain où j'étais.

-Maman? répéta-t-elle, sa voix se faisant plus proche.

Au bout d'un petit tournant, je me retrouvai finalement nez à nez avec elle. Je remarquai avec stupeur qu'elle tremblait, et ses yeux semblaient si troublés. Mon cœur fit un bond et je pris ses mains dans les miennes, tentant de calmer Ambre. Ce devait être l'émotion la plus forte qu'elle avait eu depuis notre arrivée à l'hôpital. Ses petites mains serrèrent les miennes. Je levai mes yeux vers les siens, et elle prit une inspiration avant de parler.

-Je te cherchais partout.

-Qui a-t-il?! m'empressais-je de demander. Est-ce au sujet de ton père?

L'appréhension me donna mal au ventre, et l'envie de pleurer me vint soudainement. C'était fou comme un rien pouvait me donner envie de chialer. Il fallait seulement que ça concerne Matthew pour me mettre hors de moi. Après quelques secondes, ma fille déglutit avec peine, et hocha lentement la tête.

-Il vient de s'éveiller.

                             ***

Je tapais frénétiquement du pied depuis déjà une bonne demi-heure. Les bras croisés, je lançais des regards partout, incapable de me concentrer sur quelque chose. Je passai une main dans mes cheveux, et je soufflai bruyamment. C'était impossible, tout ça! Depuis maintenant 45 minutes que Matt était réveillé mais qu'on ne nous laissait pas entrer, sous cause que les médecins s'occupaient de lui. Ambre était à mes côtés, et elle fixait un point, immobile, les bras aussi croisés. Sincèrement, je ne m'en pouvais plus, et je croyais perdre la tête lorsqu'une femme sortit de la chambre de Matthew. Je levai la tête vers elle, et mon cœur s'apaisa dès qu'elle me sourit.

-Monsieur Carter est disposé à recevoir une visite. Il serait pourtant préférable qu'on commence avec seulement une de vous. Si tout va bien, la deuxième personne pourra se joindre.

J'hochai légèrement ma tête, jetant un regard à ma fille: mais je savais que c'était déjà moi qui irait. Son regard  me disait tout.

-Vas-y, murmura-t-elle. Je vous rejoindrai bientôt.

Je serrai sa main, inspirant profondément. Je déposai un baiser sur le front d'Ambre, et me dirigeai vers la chambre de mon mari. Une semaine maintenant, et sa présence me manquait horriblement. Je poussai donc légèrement la porte, y entrant doucement. Mon rythme cardiaque augmenta furieusement, mais le léger "bip" sonore, régulier, me calma. Sinon, tout était silence. Je finis par lever la tête, rencontrant les yeux de Matt. J'entre-ouvris la bouche, et des larmes roulèrent immédiatement sur mes joues. Mes épaules, qui me paraissaient si lourdes juste avant, se relâchèrent, et j'esquissai l'ombre d'un sourire. Matt était pâle, fatigué, mais il souriait légèrement. C'était un très petit sourire: on voyait à peine les coins de sa bouche se relever, mais je savais qu'il souriait. Je pris place dans la chaise à côté, et je passai quelques secondes à le regarder, silencieuse. Ses cheveux bruns étaient ébouriffés à cause des heures passées dans le lit à dormir, il avait des cernes sous les yeux, ses yeux bruns avaient un éclat fiévreux et paraissaient brillants sur sa peau pâle. Je passais doucement ma main sur la sienne, fermant les yeux. Je me souvenais bien des peurs qui m'avaient traversées lorsqu'on m'avait annoncé que Matt avait fait un accident de voiture au téléphone: mon cœur avait brusquement arrêté, et j'avais bien cru y rester. Les pires pensées s'étaient éprises de moi: je voyais Matthew, inerte, allongé de tout son long dans une rue, le drap blanc le recouvrant. Ma peur du se lire sur mon visage car aussitôt, le pouce de Matt caressa péniblement ma main pour me réconforter. Je lâchai un énorme soupir en ouvrant mes yeux, et je sentis des larmes perler sur mes joues. Mon cœur battait tellement fort que j'entendais mon pouls bourdonner dans mes oreilles.

-Parle-moi, chuchota-t-il doucement, d'une voix faible.

Soudainement, j'explosai en sanglots. Cela faisait une semaine que je ne l'avais pas entendu parler, que je pensais ne plus jamais l'entendre. D'un geste brusque, je rapprochai la chaise le plus près possible du lit, et je pris mon mari doucement dans mes bras du mieux que je le pouvais. Il ne pouvait pas me serrer aussi fort qu'il le faisait habituellement, mais je savais que si il aurait pu, il l'aurait fait.

-Matthew Carter, ne me fait plus une de ces peurs, lâchais-je en sanglotant. Ce n'est pas une chose à faire à la fille qui t'aime.

Je me dégageai prudemment de lui, et déposai mes lèvres sur son front doucement. Je soupirai en sentant les mèches de ses cheveux chatouiller mon front, un geste que j'avais eu peur de perdre à jamais. Sincèrement, je ne savais pas ce que j'aurais fait si Matt aurait été mort sous l'impact. J'aurais probablement pleurer pendant le restant de mes jours, et une partie de ma vie aurait été brutalement arrachée, et je n'aurais jamais pu la recoudre. Matthew était l'homme de ma vie depuis mes 17 ans. Certains jours avaient été moins bons que d'autres: je me souvenais qu'avant d'avoir Ambre, nous avions passé à deux cheveux de nous séparer, à cause de quelques stupides querelles maintenant insignifiantes. Mais nous nous étions toujours aimés, et il m'était impensable de voir ma vie sans lui.
Alors que j'allais reprendre ma position assise, Matt passa ses doigts sur le pendentif en forme de cœur qu'il m'avait donné des années auparavant. Je savais que c'était sa façon de me surnommer "petit cœur" à cause que la faiblesse qui s'était emparée de lui l'empêchait de trop parler.

-Mon petit cœur, chuchotais-je à sa place, et il sourit légèrement. Matt, j'ai eu tellement peur. Je t'aime tellement. Je suis si soulagée de te voir vivant, devant moi.

Je glissai doucement ses doigts entre les miens, et j'appliquai une petite pression.

-Je sais que tu peux te battre. Nous allons tout trouver pour toi, et tu vivras. Tu vivras avec moi, avec Ambre. Et le jour où tu nous quitteras, ce sera de vieillesse, et ce sera dans longtemps. Pour l'instant, ta vie est trop courte pour t'être prise. Notre vie est trop courte pour le moment pour être déchirée...

Je fus surprise de voir les yeux de Matt se remplirent de larmes. Mon cœur bondit et je souris tandis que des larmes roulaient sur mes joues. Doucement, il murmura quelques mots. Si je n'avais pas lu sur ses lèvres, je n'aurais probablement rien compris. Mais je savais qu'il m'avait dit "Je t'aime." Mon ventre se réchauffa doucement, la même chaleur réconfortante que je ressentais avec Matt. Soudain, on cogna à la porte et je me tournai pour voir Ambre entrer en trombe. Un sourire éclairait le visage de notre fille, et le docteur Thomas la précédait.

-Papa! Maman! s'exclama-t-elle.

Doucement elle s'avança vers Matt et des larmes se mirent à couler sur ses joues. Cela me surprit, mais je souris. Matt posa un regard d'amour inconditionnel sur Ambre et je jurai le voir se détendre.

-Je ne voudrais pas interrompre ces tendres moments... Mais j'ai une nouvelle à annoncer.

Nous tournâmes les trois le regard vers le médecin, mais son sourire nous détendit.

-Il se trouve... Que nous avons parlé au donneur potentiel. Et les papiers sont signés.

Pendant un moment, je ne compris pas ce qu'il voulait dire, jusqu'à temps qu'Ambre laisse un petit hoquet de surprise lui échapper.

-Il veut donner son rein?! chuchota-t-elle.

Le sourire du médecin nous répondit. Et je souris aussi.

Au fond, tout allait s'arranger. Tout finissait par s'arranger.
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Voilà! Au revoir chers lecteurs.
Je n'oublierai jamais cette magnifique expérience que LCFP m'a apporter. Je vous aime <3

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