(I) 33. marlene mckinnon aime aussi les garçons

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LE COULOIR ÉTAIT DÉSERT, plongé dans la pénombre. Quelques torches éclairaient le chemin de Sirius, qui avançait prudemment, sur le qui-vive. Il ne cessait de regarder autour de lui, à la recherche du moindre indice ou de la moindre trace de la présence de Justice. Il était sûr et certain de l'avoir vue apparaître dans ce couloir la nuit précédente, et était aussi convaincu que leur Carte, fruit d'un labeur acharné, était parfaite en tous points et ne pouvait se tromper. Il y avait quelque chose dans ce couloir qui permettait de faire apparaître et disparaître les gens.

Il eut soudainement un doute. Peut-être était-ce quelque chose de dangereux, et que Justice était en réalité coincée dans une sorte de piège et désespérait d'en sortir ? Un grincement sonore le fit sursauter. Le cœur battant, il maudit l'armure au fond du couloir qui avait osé le surprendre, puis pouffa de rire. Dumbledore ne permettrait jamais qu'il y eut quoi que ce soit de dangereux à ce point dans cette école, et puis la Serpentard à lunettes, là, Tewn, n'avait-elle pas dit que Justice était repassée dans son dortoir avant le dîner ?

Sirius venait d'arriver au bout du couloir et mis à part quelques tapisseries au goût douteux, il n'avait rien remarqué de particulier, aucun passage secret, aucune entrée cachée. Il fit volte-face et contempla le chemin qu'il venait de parcourir. Où qu'elle soit, Aria Justice n'avait aucune envie d'être retrouvée, visiblement. Si elle avait été capable de retourner dans les cachots avant le dîner pour disparaître à nouveau, c'est qu'elle se débrouillait parfaitement bien toute seule et qu'elle referait surface lorsqu'elle en aurait envie. Sirius revint alors sur ses pas, déterminé à retourner dans son dortoir, cette fois-ci. Après tout, il avait cherché après Aria, non ? Pas de sa faute si cette recherche s'était avérée infructueuse. Pas de sa faute non plus si, comme il le soupçonnait, elle cherchait à rester seule un moment.


Pendant ce temps, quelques étages plus bas, Marlene et Benji tentaient de forcer l'ouverture de la porte d'une salle de cours. Alors que le jeune homme était accroupi près de la serrure et se demandait s'il ne fallait tout simplement pas faire fondre le système de fer, Marlene le regardait, pensive.

- Je m'attendais pas à ce que tu déballes tout à Sirius comme ça, aujourd'hui.
- Pfff, grogna Benji, concentré. Il fallait bien que ça sorte à un moment.
- Attends, on en a parlé y a même pas une semaine et tu m'as dit que t'avais pas envie d'avoir cette confrontation avec lui...
- Ouais, déclara-t-il en se levant d'un bond, mais il s'est passé certaines choses assez perturbantes depuis une semaine, je sais pas si t'as remarqué ?!

Marlene haussa un sourcil, surprise de l'amertume de son ami.

- Et ces choses-là elles te font te dire que peut-être faut se bouger dans la vie parce qu'on sait pas ce qui peut arriver, conclut Benji en regardant la porte d'un air misérable.

Il donna un léger coup de pied au panneau de bois, puis Marlene leva les yeux au ciel et le poussa. Visant la serrure, elle lança un Bombarda qui fit exploser la porte. Traversant sans encombres le nuage de poussières et les dégâts matériels qu'elle avait causés, elle s'avança dans la salle vide et regarda autour d'elle.

- Aria ? appela-t-elle. Bon, il y a personne ici.

Elle sortit de la salle, lança un Reparo et continua son chemin. Pendant ce temps, Benji s'était contenté de la regarder faire avec des yeux écarquillés.

- Tu me fais peur, parfois, soupira-t-il en la rejoignant.
- J'aime beaucoup Aria mais j'avais pas prévu de passer ma soirée à la chercher, donc j'essaie de trouver des solutions pour accélérer les choses mon petit Benji.

Après avoir examiné une tapisserie et ses alentours, ils s'arrêtèrent à nouveau face à une porte qu'ils réussirent à ouvrir sans problème. C'était un placard. En voyant que son camarade s'était mis à inspecter les moindres recoins du lieu exigu, Marlene laissa échapper un petit rire malgré elle.

- Benji, quand même, elle serait pas allée se cacher dans un placard pendant autant de temps...
- On sait jamais ! clama le garçon d'une voix étouffée depuis l'intérieur de la pièce.
- Allez, sors de là, lui ordonna Marlene en le tirant par le bras.

Elle referma la porte et observa Benji s'épousseter les vêtements, pensive. Ils reprirent leur trajet.

- Benji ?
- Mh ?
- Je peux supposer quelque chose qui ne te plaira probablement pas ?

Il lui lança un regard.

- Vas-y...
- Peut-être que... Aria n'a pas trop envie qu'on cherche après elle ?

Elle se mordit la lèvre en attendant la réaction du jeune homme, qui ne se fit pas attendre. Il soupira.

- J'en sais rien. Tu crois ?
- Peut-être, tenta à nouveau la jeune fille, qu'elle a besoin de temps pour se remettre les idées en place. Will a un peu foutu la pression à tout le monde mais c'est parce qu'elle est aussi naturellement un peu surexcitée en permanence. Oui, c'est bizarre qu'Aria manque des cours mais en soi on a déjà vu pire, et avec ce qu'il s'est passé samedi on peut comprendre qu'elle ait besoin de souffler un peu... Non ?

Benji ne répondit pas tout de suite, et regardait dans le vide.

- C'est justement parce que j'ai vu comment elle était samedi que j'ai besoin de savoir qu'elle va bien.
- Comment ça ?
- Elle a fait une sorte de crise d'angoisse dingue juste après l'attaque, j'ai eu peur, elle était juste accroupie à terre, dans le froid, entendait rien de ce que je disais, pleurait... Elle a remarqué que j'étais là seulement beaucoup plus tard.

Marlene se mordit les lèvres, soucieuse.

- Imagine, continua Benji, elle est comme ça depuis hier soir et y a personne pour veiller sur elle ?
- Je comprends ton point de vue, Benji, mais elle a pas huit ans. Elle sait ce qu'elle fait, quand même...
- Ouais, mais... Si j'avais pas fait mon vieux dragueur débile hier soir peut-être qu'elle aurait pas agi comme ça aujourd'hui...

Il termina sa phrase en un murmure.

- Il faut que je lui parle.

Son amie hocha la tête, mais restait intimement convaincue qu'Aria se portait comme un charme. Le silence s'installa peu à peu entre les deux Serdaigle, et cherchant un moyen d'éviter à Benji de ruminer sur ses actions de la veille, Marlene s'exclama :

- Au fait, je suis amoureuse !

Il se contenta de lui jeter un regard amusé.

- Encore ? Qui est l'heureuse élue, cette fois-ci ?

Ils venaient de pénétrer dans une salle de classe vide et poussiéreuse. Alors que Benji s'attardait sur les étagères du fond de la salle jonchées de manuels de métamorphose vieux de quelques dizaines d'années, Marlene s'était assise sur un pupitre et le regardait faire.

- Oh, c'est un mec.

Son ami poussa une exclamation de surprise et se mit à tousser, ayant inhalé de la poussière alors qu'il était en train de feuilleter un exemplaire défraîchi de l'Histoire de la métamorphose en Amérique. Marlene accourut vers lui et lui tapota le dos.

- Eh, ça va ? lui demanda-t-elle en riant.
- Mais, répondit-il d'une voix étranglée, je croyais que t'aimais les filles ?
- Oh, dit-elle en haussant les épaules, j'aime les deux.

Benji la regarda, les bras ballants, tandis qu'elle retournait s'asseoir. Il était stupéfait.

- Mais... Tu me l'as jamais dit...
- De quoi ?
- Bah, que t'aimais aussi les garçons.
- Ah oui, sourit-elle, espiègle. Que veux-tu, on en découvre tous les jours.

Le beau blond s'empressa de venir s'asseoir à côté d'elle – la table grinça dangereusement ; et l'incita à en dire plus. Cette nouvelle inattendue lui avait presque fait oublier la disparition d'Aria.

- Alors comme ça, Marlene McKinnon aime aussi les garçons...
- Oh, ça va, c'est pas une affaire d'état non plus...
- Mais quand même ! Alors, c'est qui ?!

La jeune fille regarda machinalement autour d'eux, puis s'approcha de lui.

- Il ne faut vraiment, vraiment, pas en parler.
- C'est pas une tare d'aimer les mecs aussi, Marlene, commença Benji en roulant des yeux.
- Non, mais ça on s'en fiche, répliqua-t-elle en balayant l'idée du revers de la main. C'est juste que c'est... C'est pas n'importe qui...

Benji réfléchit un court instant, puis son visage se vida de toute couleur.

- Par Merlin, dit-il d'une voix blanche, t'es quand même pas toi aussi tombée amoureuse de Sirius Black ?
- Hein ?! Non !

Benji poussa un soupir de soulagement.

- Et puis, comment ça « toi aussi » ? s'enquérit la jeune fille en croisant les bras.
- Bah, toutes les filles sont amoureuses de lui, grogna Benji en regardant ailleurs.
- Bon sang, râla Marlene en se levant et se dirigeant vers une fenêtre de la salle, si j'entends parler encore une fois du fait qu'Aria est en réalité amoureuse de Sirius je crois que je vais me jeter par la fenêtre...

Il la retint du bras, et lui fit signe de se rasseoir à côté de lui. Le pupitre craqua de nouveau sous le poids de la jeune fille.

- Pardon, minauda Benji, j'en parle plus, je te jure. Désolé...
- Ça va, lui dit-elle narquoisement en lui donnant une petite tape sur l'épaule, ça fait que deux ans que tu me bassines avec ça, je suis plus à ça près...
- Eh ! rit-il.
- Non, en réalité c'est quelqu'un de plus vieux que nous... reprit Marlene, le visage sérieux.
- Plus vieux... À Poudlard ? Mais c'est nous les plus vieux... Oh.

Benji avait rapidement réalisé de quelle catégorie de personnes elle parlait. Il fit une grimace.

- Mais, ehm... C'est vachement vieux quand même, non ?

La table émit un énième grincement alors que Marlene se tournait vivement vers son ami.

- Mais enfin, je te parle pas de Dumbledore, non plus !
- Mais c'est qui, alors ?
- Attends, t'as réellement cru que j'étais amoureuse de Dumbledore ?!
- Eh, se défendit-il en levant les mains, j'en sais rien moi, je me suis dit que ça doit être un sacré mec pour que t'en tombes amoureuse...
- Je ne sais plus si je dois prendre ça comme un affront ou un compliment, sourit-elle malgré elle.

Benji éclata de rire et passa un bras autour de ses épaules. Le pupitre craqua.

- Comme un compliment, Marly. Alors ? C'est qui ?

Marlene laissa un temps de suspense, les joues roses.

- C'est Prewett.

En un ultime et énorme craquement, le pupitre s'écroula sous le poids des deux Serdaigle.

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Hello hello hello ! Je suis de retour d'entre les morts mdr. 

Je n'ai certes pas posté de chapitres durant deux mois, mais je passais régulièrement sur Wattpad et je suis heureuse de voir tant de nouvelles personnes suivre cette histoire ! Je prendrai le temps de répondre à vos commentaires, vos messages, vos mp un peu plus tard (et omg y en a un paquet à rattraper, merciiiii 😱). 

Aussi : ça va bientôt faire un an que je publie cette histoire ici ! Le temps passe vite. (et Aria et Sirius sont toujours pas ensemble, oui, je sais mdr pardon 😅)

J'espère que vous passez un bel été et que vous restez au frais ! 

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