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- QU'EST-CE QUE C'ÉTAIT ? se demanda Black à haute voix, en regardant tout autour d'eux.

Un autre cri, plus terrifié encore, retentit du même endroit et Black s'élança vers la ruelle sombre près de laquelle ils se tenaient. Aria, dont les cris avaient glacé le sang, hésita une fraction de seconde avant de s'élancer à sa suite. Elle n'était pas à Gryffondor majoritairement parce qu'elle ne fonçait jamais tête baissée dans l'action, mais préférait considérer toutes ses options et choisir celle qui lui causerait le moins de dégâts et le plus de profits. Mais si Sirius Black était impliqué dans une quelconque situation dans laquelle elle se trouvait également, elle refusait qu'il la traite de lâche ou de poule mouillée. Comme il l'avait déjà fait maintes et maintes fois, beaucoup trop souvent à son goût.

Elle arriva à l'entrée de la ruelle à la suite directe de Black, et aperçut à l'autre bout un groupe de gens aux vêtements sombres, teintés toutefois çà et là de vert et d'argent.

- Bande de lâches ! rugit le Gryffondor. Stupéfix !

Le petit groupe se dispersa rapidement et Black leur courut après, en continuant de proférer des insultes qu'Aria n'avait jamais entendues et en leur lançant des sorts. La voie dégagée, elle remarqua enfin deux élèves plus jeunes allongés au sol, un Gryffondor et une Pouffsouffle. Ils ne devaient pas avoir plus de quatorze ans. Affolée, Aria se précipita vers eux et constata avec horreur qu'ils semblaient grièvement blessés. Le Gryffondor était inconscient et la Pouffsouffle respirait avec difficultés, yeux mi-clos. Aria s'empressa de leur administrer les quelques sorts de premiers soins basiques dont elle avait connaissance, afin de s'assurer que leur état n'empirerait pas dans les minutes qui suivaient ; et sortit une plume et un parchemin. Elle écrivit une note rapide à l'intention de McGonagall et de Chourave pour les informer de la situation et de l'état alarmant de leurs élèves, puis jugea bon de tenir également au courant les deux Préfets-en-Chef. Elle transforma ses mots en oiseaux de papier qui s'envolèrent à toute vitesse vers leurs destinataires.

- Bonjour ma belle, dit-elle doucement à la Pouffsouffle, ne t'inquiètes pas on va venir s'occuper de toi, de l'aide est en route.

La jeune fille ne répondit pas mais toussota et tourna le regard vers Aria.

- Comment t'appelles-tu ? Moi c'est Aria. Je suis en septième année, et j'étais préfète avant. En quelle année es-tu ?

Elle ne reçut toujours pas de réponse mais continua à lui parler d'une voix douce, tentant de garder son attention. Il ne fallait pas qu'elle s'évanouisse elle aussi.

Soudain, les bruits d'une dispute qui semblait plutôt musclée lui firent lever la tête. Au bout de la ruelle, à l'endroit exact où s'était tenu le groupe de Serpentards, Sirius Black tenait en joue un Rogue déboussolé et de mauvaise humeur. Il ruminait des insultes envers Black, et ce dernier lui aboyait pratiquement dessus. Il le tira jusqu'à l'endroit où se tenaient Aria et les deux jeunes élèves, puis cria à l'intention de la jeune Pouffsouffle :

- Est-ce que c'est lui t'a attaquée ?!

Sous le choc, la victime s'évanouit, et Aria s'écria :

- Mais tu as perdu la tête, tu n'as pas vu qu'elle était en état de choc ?!

Ce dernier ne sut plus quoi dire et regarda les deux enfants allongés au sol, embarrassé. Aria se tourna à nouveau vers eux et créa un feu de flammes bleues afin de les maintenir au chaud le temps que des secours arrivent. Elle vit du coin de l'œil Black et Rogue s'agiter tout en reprenant leurs insultes. Aria, quant à elle, s'inquiétait du sort des deux enfants. Elle ne parvenait pas à se rendre compte de la gravité des sortilèges qui leur avaient été lancés, mais qu'ils en viennent à s'évanouir ne présageait rien de bon.

À bout de souffle, Evans et James arrivèrent sur les lieux. Ils ne jetèrent pas même un regard aux deux jeunes hommes qui se battaient toujours, et se précipitèrent vers leurs cadets au sol.

- Il n'y a pas une seconde à perdre, déclara James après les avoir inspectés un instant.

D'un même geste, les deux Préfets-en-chef firent léviter les élèves inconscients afin de les ramener au château.

- On croisera sûrement McGonagall en chemin, assura Evans à Aria qui s'inquiétait de la sécurité de ce qu'ils étaient en train de faire.

Elle semblait parfaitement calme, mais sa voix tremblait et ses yeux s'embuaient.

- Merci Aria, dit James. T'as eu de super réflexes.

La Serpentard bafouilla des remerciements incompréhensibles, choquée par le sérieux et la maturité de James Potter. Tout en sortant de la ruelle en direction du château, Evans envoya plusieurs oiseaux de papier dans Pré-au-Lard. Aria devina qu'ils s'adressaient aux Préfets, leur ordonnant de rapatrier tous les élèves au château. En tout cas, c'est ce qu'elle aurait fait si elle avait été dans la position d'Evans.

Alors qu'elle se tenait au bout de la ruelle et regardait Evans et James partir, elle se rendit compte qu'elle tremblait et que son souffle était court. Ses oreilles semblaient bourdonner et les sons lui parvenant semblaient étouffés. Elle entendait la dispute lointaine qui faisait toujours rage entre Black et Rogue, mais alors qu'ils étaient à quelques mètres seulement, il lui semblait qu'ils étaient à des kilomètres d'elle. Reprenant lentement ses esprits, elle s'empressa de suivre les Préfets-en-Chef, les jambes vacillantes, en se disant que les professeurs auraient peut-être besoin d'informations complémentaires quant à la nature des blessures des deux élèves. Elle rattrapait tout juste James et Evans lorsque McGonagall et Chourave apparurent à quelques mètres devant eux. Affolées, elles se précipitèrent vers les élèves et entreprirent de leur prodiguer quelques sorts de soin supplémentaires tout en les emmenant le plus vite possible au château. Aria entendit la professeure de Métamorphose ordonner à Evans de la suivre, et à James de rester afin de rapatrier tous les élèves le plus vite possible à l'école. Tous s'exécutèrent, et Aria se retrouva au milieu de la rue, parmi des groupes d'élèves paniqués qui se pressaient pour rentrer, alarmés par les nouvelles qu'ils avaient entendues.

Aria ne savait plus que faire, et pour la première fois de sa vie, elle eut l'impression d'étouffer au milieu de ses camarades. Elle se faufila tant bien que mal vers un coin reculé, loin de la foule, et s'accroupit à terre. Elle tentait de garder son calme et de contrôler sa respiration.

Lorsqu'elle releva la tête, la nuit était tombée, ses mains étaient glacées et ses jambes ankylosées. Hébétée, elle se rendit compte que ses joues étaient baignées de larmes.

- Ça va ?

Elle sursauta et manqua de tomber. Contre le mur en face d'elle était adossé Benji, qui s'accroupit, inquiet.

- Que... Quoi...
- Calme-toi, respire, tout va bien, la rassura-t-il aussitôt en posant ses mains sur ses épaules.

Aria ferma les yeux et prit soin de calmer ses respirations, puis eut soudainement conscience de sa proximité avec Benji et s'éloigna vivement.

- Eh, dit-il en fronçant les sourcils, t'inquiètes je vais rien te faire...
- Non, c'est, euh, pas ça... bafouilla Aria en se relevant tant bien que mal. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé... Mais, il fait nuit ?!
- Oh, tu sais, déclara Benji en se levant à son tour, à cette époque de l'année le soleil se couche tôt... Il est pas si tard que ça.

Il avait un sourire en coin et les lampadaires environnants éclairaient son visage aux joues et au bout du nez rouges. Aria se sentit à la fois terriblement gênée et également ravie : il devait être à ses côtés depuis un bon moment, au vu de ses claquements de dents. Sans réellement y penser, elle créa des flammes bleues qu'elle fit flotter entre eux. Elle sentit aussitôt une douce chaleur se répandre autour d'elle, et Benji lui adressa un sourire reconnaissant. Elle lui sourit en retour, et s'avança dans l'allée principale du village, qui était vide de tout élève.

- Il n'y a plus personne...
- Tous les élèves ont été évacués à cause de... L'attaque, tu sais...

Aria eut des flashes de ses deux camarades allongés au sol et eut des frissons. Benji sembla le remarquer et lui passa un bras autour des épaules. La jeune fille eut l'impression que quelque chose dans son ventre faisait des cabrioles. Elle ne répondit rien tandis qu'ils marchaient en silence vers l'école. Elle ne se rappelait plus de ce qu'il s'était passé après l'arrivée de McGonagall et Chourave ; et s'étonnait de sa réaction. Cela ne lui était encore jamais arrivé.

- Je ne me rappelle plus très bien...
- T'as fait une sorte de crise de panique, je pense. Je t'ai trouvée accroupie à terre et j'ai vraiment flippé parce que tu réagissais à rien du tout...
- Je suis restée longtemps comme ça ?
- Une bonne demi-heure je dirais... Le temps que tout le monde s'en aille et que la nuit tombe.

La Serpentard regarda au loin, vers le château aux fenêtres se détachant de la nuit sombre. Soudainement, des pas précipités se firent entendre derrière eux.

- Eh ! cria une voix essoufflée.

James arriva à leur hauteur, le souffle court.

- Ça va ? demanda-t-il à Aria.
- Oui... Je crois...
- Plus de peur que de mal, conclut Benji avec un petit sourire.
- C'est pas le cas d'Emily et Jacob, soupira James.

Il marcha à leurs côtés. Aria remarqua que ses traits étaient tirés et qu'il était très nerveux.

- James, est-ce que ça va ?
- Oui, je crois... Je sais pas.
- T'as eu des nouvelles des enfants ? s'inquiéta Benji.
- Pas vraiment, mais d'après ce que j'ai entendu ils ont été gravement blessés. Ils sont à l'infirmerie avec Lily, moi j'ai dû rester ici pour faire rentrer tout le monde au château.
- Et on sait qui leur a fait ça ?
- Des Serpentards, vraisemblablement, dit James en jetant un regard en biais à Aria. Sirius est persuadé que Rogue était dans le lot.

Aria eut de nouveaux flashes et soupira lourdement. James fit de même.

- Ça va, mec ? dit Benji en lui faisant une tape dans le dos.
- Bof, j'suis un peu secoué... Je m'en veux...
- Pourquoi ?
- Mon rôle, asséna James d'une voix forte, c'est de faire régner un minimum d'ordre mais surtout de protéger les plus jeunes... J'ai totalement raté sur ce coup-là...
- Arrête, le rassura Benji, t'y es pour rien... T'aurais jamais pu prévoir ce genre de choses, t'as pas des yeux partout...
- Je sais, mais...

James s'interrompit alors que sa voix tremblait. Plus personne ne parla et le trajet du retour se termina dans le silence.

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Aria s'avachit sur son lit. Benji l'avait raccompagnée jusque devant son dortoir, et James avait directement rejoint l'infirmerie pour prendre des nouvelles des deux élèves. La jeune fille savait qu'elle devrait, tôt ou tard, aller donner sa version des faits aux professeurs. La plupart de ses camarades étaient en train de dîner, mais son estomac était si noué qu'elle n'aurait rien pu avaler. Elle se sentait coupable, et apeurée, et stupide. Elle se sentait faible et se détestait de ne pas avoir plus agi que cela. Elle avait peur car elle sentait que ce genre d'attaque ne serait certainement pas la dernière. Et la culpabilité s'insinuait lentement en elle, comme une ombre grandissante. Les agresseurs étaient des gens de sa maison. Elle n'avait aucun mal à deviner qui. Et regrettait de ne pas les avoir pris plus au sérieux.

Animée d'une colère toute nouvelle, elle se leva tout à coup et regagna sa salle commune à grandes enjambées. Il fallait faire quelque chose. Elle n'avait pas été voir Dumbledore alors qu'il en était peut-être encore temps, elle aurait pu éviter le drame de cette après-midi. Il était de son devoir d'aller raconter à son directeur tout ce qu'elle savait.

La salle commune était pratiquement vide, sans grande surprise. Elle aperçut un ou deux élèves près du feu, mais ne leur prêta pas grande attention. Et soudain, elle s'arrêta dans son élan et reporta son regard vers la cheminée. Rogue. Plissant les yeux, elle s'avança vers lui comme une furie et le prit par le col de sa robe, l'entraînant vers un recoin de la salle, tandis qu'il râlait.

- Mais qu'est-ce que t'as ?! lui demanda un Rogue déboussolé.
- Arrête ton cirque deux minutes, Severus Rogue, gronda la jeune fille.

Il cessa aussitôt toute jérémiade et la regarda fixement.

- Tu sais très bien pourquoi je suis en colère, et sache que je ne vais certainement pas garder tout cela pour moi, oh non ! Je sais pertinemment que tes petits potes et toi êtes derrière l'agression...
- Je...
- J'ai vu les vêtements Serpentard, Rogue, et je ne vois pas qui d'autre aurait pu faire une chose pareille ! Avez-vous complètement perdu la tête ?! Ce sont des enfants !
- Justice...
- Tu n'as pas respecté ta part du contrat, Rogue ! Tu devais les calmer !
- Excuse-moi, Justice, mais tu n'as pas respecté ta part non plus, je te signale, annonça-t-il tranquillement. Dans ce cas, tu ne peux pas espérer obtenir ce que tu voulais.

Les mots manquaient tout à coup à Aria, qui dut se retenir d'exploser et de hurler de colère face à la nonchalance de son camarade.

- Mais enfin ! Te rends-tu compte de ce que tu es en train de me dire ?! Tu es en train de comparer la vie, littéralement, de deux enfants qui n'ont rien demandé à personne, à ton obsession malsaine pour une fille qui ne veut plus de toi dans sa vie ?!

Rogue ne répondit rien et son visage, jusque-là teinté d'un léger sourire, se ferma aussitôt. Aria était si énervée qu'elle ne put se retenir et lui donna une énorme gifle, qui résonna dans toute la sale.

- Quel lâche tu fais, Rogue. J'ai honte pour toi, tu n'es clairement pas mieux qu'eux tous.

Elle se détourna de lui et s'avança vers la porte de la salle ; tout en assénant un coup de couteau final.

- Pas étonnant qu'Evans ne soit pas intéressée par toi. Tu es pathétique.

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Oh, bonjour ! Vous vous rappelez de moi ? Haha.

Désolée pour le manque de mises à jour, j'ai pas mal de soucis perso en ce moment et j'avais aucune envie d'écrire. Je vous garantis pas une parfaite régularité pour les prochains chapitres, je ne vais pas particulièrement mieux en ce moment, mais ça ira avec le temps.

On arrive à des sujets plus sombres, plus difficiles... Je vous l'avais dit, que cette dernière année d'Aria à Poudlard serait mouvementée ;)

Merci pour les 4k ! Je vous embrasse.