(I) 17. des rangers dans les jambes
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LES COUSINES JUSTICE s'étaient donné rendez-vous dans la cour intérieure de leur école, juste avant le dîner, afin que Will raconte son après-midi à Aria. Cette dernière était assise sur un des bancs de pierre, emmitouflée dans sa cape d'hiver, le menton enfoncé dans son écharpe Serpentard. Elle lisait un livre de métamorphose dont elle comptait puiser des informations à intégrer dans son devoir à rendre pour la semaine suivante. Au loin, elle entendait du chahut d'élèves qui couraient dans les couloirs, des réminiscences de cris d'un entraînement sur le terrain de Quidditch, le vent qui soufflait dans les arbres de la Forêt. Le soleil avait entamé sa descente vers son lit de terre depuis quelques minutes et elle levait souvent les yeux vers le ciel qui se parait de teintes rosées ; et se disait qu'il n'y avait pas d'endroit plus beau au monde que ce château. Elle était désespérée de savoir qu'elle n'y retournerait plus l'année d'après.
Aria regardait d'un air triste le ciel lorsqu'elle entendit des voix familières près d'elle. Elle tourna la tête pour voir James Potter et Sirius Black qui revenaient des jardins de Poudlard et s'apprêtaient à traverser la cour, et ainsi passer devant elle. La jeune fille n'avait pas envie de se forcer à leur faire la conversation, et fit mine d'être très concentrée sur son livre lorsqu'ils passèrent près d'elle. Cependant, leurs pas cessèrent tout à coup et elle grogna en son for intérieur en se rendant compte qu'ils étaient en face d'elle. Elle resta stoïque en espérant qu'ils s'en aillent, mais une grosse ranger noire vint taper contre sa jambe et elle fut obligée de lever la tête en gémissant de douleur.
- Eh ! Ça fait mal, espèce d'abruti !
Sirius Black, le propriétaire des rangers noires, se tenait devant elle, les mains enfoncées dans sa veste en cuir, cigarette allumée à la bouche.
- M'en fous, faut qu'on parle Justice.
Il semblait très agacé, et Aria fit mine de ne pas comprendre de quoi il parlait.
- Je ne suis pas très intéressée pour avoir une quelconque forme de discussion avec toi, Sirius Black, dit-elle en se penchant à nouveau vers son livre.
D'un autre coup de pied, il fit tomber l'ouvrage à terre et Aria se leva, furibonde. James, resté en retrait, s'avança l'air inquiet que les choses tournent mal, mais son ami lui intima d'un geste de rester où il était.
- Mais, tu vas te calmer, oui ?!
- Demain soir, après le dîner, on se retrouve ici et on parle, Justice. Je t'ai laissée tranquille pendant trop longtemps, on a une conversation à finir, il serait temps de s'y mettre.
- La prochaine fois, envoie-moi un hibou plutôt que de salir mes affaires, maugréa Aria en ramassant son livre.
- Y aura pas de prochaine fois, de toute manière, et puis je fais ce que je veux, je t'aime pas.
- Moi non plus mais au moins j'essaie de rester un minimum civilisée.
Sirius ouvrit de grands yeux ronds.
- Tu m'as traîné dans les airs sur plusieurs couloirs et jeté des maléfices dont j'ai encore les traces et tu me parles de civilité ?! T'es une grande malade ma pauvre.
- Attention, Black, répondit-elle en le défiant du regard. Tu oublies ce que je sais. Il ne faudrait pas que cette information parvienne aux oreilles de n'importe qui, n'est-ce pas ?
Un éclair de panique traversa le regard gris du Gryffondor, tandis qu'Aria se délectait de sa victoire. Il haussa les épaules et lui répéta :
- Demain, après le dîner, ici.
Puis il retourna vers James et tous deux reprirent leur chemin. Ce dernier se tourna vers Aria et lui lança un sourire timide. Il n'avait visiblement aucune idée des tenants de sa conversation avec son meilleur ami.
La Serpentard se rassit en soupirant et lança un sortilège de nettoyage sur son livre. Pas étonnant qu'elle ramassait des E avec un imbécile pareil qui ne faisait que lui compliquer l'existence.
Will arriva quelques minutes plus tard, essoufflée. Ses joues étaient rouges, ses boucles brunes plus désordonnées que jamais, et son visage était fermé.
- Déso j'suis en retard.
Elle s'assit sur le banc aux côtés de sa cousine sans aucune espèce de grâce et poussa un long soupir. Aria, intriguée, referma son livre et se tourna vers elle.
- Eh bien, quoi ? Cela s'est mal passé ?
- Mal passé ?! Une cata tu veux dire ! gémit Will en plongeant son visage dans ses mains.
Aria passa un bras autour de ses épaules.
- Que s'est-il passé ? Raconte-moi.
- Ben, je suis arrivée dans la salle et Luca était là et j'étais super contente parce que bon, non seulement j'allais parler de trucs qui me passionnent mais en plus c'était avec Luca, donc le rêve quoi.
Aria acquiesça.
- En plus comme je revenais du Quidditch je m'étais grouillée de me laver pour pas puer la mort non plus en arrivant, surtout que j'étais tellement stressée que j'ai fait n'importe quoi à l'entraînement, alors vraiment j'avais besoin d'une bonne douche pour me calmer. Et au début ça s'est bien passé, pendant cinq minutes, il avait l'air content que je sois là en tout cas. Et on a parlé de plein de choses, et je me disais que si c'était comme ça pendant deux heures ça allait vraiment être génial.
Will ôta les mains de son visage et leva la tête, furibonde.
- Mais là, y a deux filles de Pouffsouffle qui se pointent et qui ruinent tout ! Et après une autre fille de Serdaigle de sixième année !
- Vraiment ? s'étonna Aria. Je ne pensais pas que c'était quelque chose qui plaisait tant aux gens...
- Bien sûr que non, elles étaient certainement pas venues pour le club, mais plutôt pour le créateur du club !
- Ah oui ?!
- C'était évident ! Elles ont passé les deux heures à lui poser des questions ri-di-cules, même un troll saurait y répondre... Juste pour le draguer !
- Oh, et ...
- Et lui, évidemment, il est si gentil et adorable qu'il a rien capté du tout et qu'il répondait à toutes les questions et se laissait entraîner dans leurs magouilles à deux Noises...
- Peut-être que...
- Et du coup à la fin je suis partie direct et j'étais tellement énervée que je suis allée me calmer aux toilettes avant de te rejoindre parce que sinon j'allais exploser !
Aria observa sa cousine et remarqua ses yeux brillants. Il lui semblait que son « retour au calme » s'était plutôt apparenté à une grosse crise de larmes.
- Et là, comment vas-tu ? lui demanda-t-elle d'une voix douce.
- Bof, répondit Will. Je...
Elle ne termina pas sa phrase et renifla en détournant le regard.
- Will, tu peux me parler...
- Mais je sais, mais c'est juste que... Je sais bien que je suis loin d'être à la hauteur et tout...
- C'est complètement faux...
- Mais si, c'est vrai, t'aurais dû les voir, moi je suis à l'opposé de ces filles-là. Je vais jamais lui plaire comme il me plaît.
Aria ne sut quoi lui répondre, car elle n'avait jamais prêté attention à ce Luca Watercastle. Elle n'avait jamais eu le loisir de l'observer assez longtemps en interaction avec sa cousine pour essayer de détecter un quelconque signe d'une volonté de plus que de l'amitié. Les seules fois où elle l'avait croisé étaient dans les couloirs lorsque lui et Will se saluaient.
- Je n'aurais jamais imaginé que c'était un garçon qui plaisait autant, remarqua Aria à haute voix.
- Eh si..., soupira sa cousine avec tristesse.
- Bon, Will, tu ne vas tout de même pas te laisser démonter ! s'exclama vigoureusement Aria.
Sa cousine sursauta presque et la regarda avec des yeux ronds.
- Il faut du temps pour tisser de réels liens, tu sais. Et puis, si j'en crois ce que tu en dis, tu as un réel point commun avec Luca, vous avez tous les deux le même but dans la vie ! Et le Quidditch aussi ! Vous aimez les mêmes choses, n'est-ce pas ?
Will hocha la tête, toujours incertaine.
- Eh bien il faut continuer à entretenir ce lien, William. Pas question de baisser les bras ! Tu es une personne merveilleuse, Luca ne se rend pas encore compte de la chance qu'il a de t'avoir à ses côtés, mais ça viendra ! Reste toi-même, et tout ira pour le mieux.
- Tu promets ?
Will avait tendu son auriculaire et le tenait face à Aria. Cette dernière le crocheta avec son propre petit doigt et lui sourit avec détermination.
- Je te l'assure.
Will lui fit un sourire timide et essuya maladroitement une petite larme qui lui perlait au coin de l'œil.
- T'as raison ! s'exclama-t-elle en se levant d'un bond. Et puis, comme on dit, le Ministère de la Magie ne s'est pas construit en un jour !
Aria la regarda, un sourire gêné aux lèvres.
- Quoi ?
- Eh bien, en soi, ce n'est pas tout à fait le cas...
- Oh, tu m'embêtes ! la taquina Will. Allez viens, j'ai faim avec tout ça, moi !
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Oh, on approche doucement mais sûrement des 2K ! Merci pour tout !
Désolée pour le manque de chapitres la semaine dernière et le court chapitre d'aujourd'hui, mais comme je l'ai déjà dit, j'ai peu de temps à moi en ce moment :/ Mais je préfère vous poster un petit quelque chose plutôt que de laisser un gros vide entre les publications.
Merci de me lire ♡
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