Chapitre vingt-cinq

AZALÉE

La suite de la journée s'est plutôt passée normalement. J'évitais le plus possible le groupe des A, notre ancien nom. De temps en temps, certaines personnes venaient me voir en me demandant pourquoi je ne restais plus beaucoup avec Adelyne et Alyssia. Je me suis demandée de quoi ils se mêlaient de ça, car avant ils ne venaient jamais me parler.

A la pause du midi, j'ai finalement décidé de rejoindre mes deux « amies ». Rémy était bien à leur table avec un garçon que je connaissais à peine. C'était le garçon musclé, Julien, qui s'était amusé à me tabasser avec Rémy et Emma. Je suis arrivée vers eux avec mon plateau dans les mains.

- Salut, faut que je parle aux filles. Vous pouvez partir ? Ai-je demandé d'une voix plutôt amicale, ce qui me dégoûtait.

Je voyais bien qu'Adelyne venait de me lancer un regard complètement hypocrite. Cette fille était déjà insupportable il y a quelques mois, mais depuis qu'elle sortait avec Rémy, c'était bien pire. Je ne dirais pas la même chose venant du sourire d'Alyssia qui avait l'air sincère. 

- Nous sommes déjà en train de manger. A commencé Adelyne avant de lancer un regard à son petit ami.

- Ouais, désolée princesse. Nous sommes occupés et je crois que tu prends bien ces filles pour des bouche-trous. A continué Rémy.

- D'accord. Oui je vois. Ai-je continué. Je vais le demander plus gentiment alors.

Je me suis rapprochée de la table, j'ai posé mon plateau à une place vide et je me suis mise en face des deux garçons en penchant mon visage vers eux telle une pétasse.

- Maintenant vous voulez bien dégager ? Je sais que vous êtes de pauvres types en manque mais franchement aller voir ailleurs. Donc dégagez maintenant ou sinon je vous y oblige. Ai-je dis suffisamment fort pour que les deux ait pu m'entendre. Chacun son truc dans la vie, mais moi je veux leur parler et je n'ai pas besoin que des gars comme vous entendent.

Je ne savais pas ce qu'il m'avait pris. Habituellement, j'étais le genre de personnes à répondre uniquement lorsque quelqu'un venait me parler. Aujourd'hui, c'était moi qui cherchais la merde. Je ne me reconnaissais qu'à peine. 

- Bah oblige-moi. A répondu Rémy après avoir bien ris.

Je me suis rapprochée de lui et j'ai poussé son plateau en dehors de la table. Le bruit du verre cassé à entraîner un bruit de la foule d'adolescents et de nombreuses personnes qui se sont misent à nous regarder.

Mais je n'en avais rien à faire.

- T'as pas oublié comment t'étais une grosse victime ? Il y a trois mois, tu t'en rappelles hein ?

J'ai serré les poings. J'étais à présent bien énervée. Après tout, je l'avais cherché.

- Bah alors, elle répond plus ! A-t-il crié dans le réfectoire tandis que le calme régnait quelques secondes plus tôt.

Il s'est approché de moi et avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, je lui ai donné un gros coup de poing dans la face. Il s'est touché sa joue devenue rouge. J'étais plutôt fière de moi. Mais je devais me calmer, tout le monde nous regardait.

Il a essayé de me rendre ce coup, mais j'ai esquivé. J'allais lui en redonner un mais Samuel m'a attrapé le bras. Je ne savais pas depuis combien de temps il me regardait piquer ma crise. J'ai remonté mon bras déjà plié, ce qui a eu comme effet de lui donner un coup de coude dans la mâchoire.

Avant même que je n'ai pu m'excuser, deux surveillants sont arrivés vers moi et m'ont directement emmenée chez le proviseur avec Rémy. Je ne me suis même pas retournée une seule fois pour regarder le groupe. J'ai juste lancé plusieurs regards glacials lorsqu'on me fixait trop longtemps.

***

- Maintenant, vous allez m'expliquer calmement ce qu'il s'est passé. Nous a-t-il coupé lorsqu'on était dans son bureau.

Je ne voulais même plus adresser ne serait-ce qu'un mot à notre cher proviseur. Cela faisait déjà dix minutes que Rémy et moi nous criions dessus. J'ai arrêté car c'était trop puéril. J'ai croisé les bras et j'ai écouté Rémy parler. De toute façon, je ne pouvais rien changer. Les caméras, les élèves et même Adelyne me prouvaient que j'avais tort.

- Elle est venue vers moi et m'a tabassée, après elle est venue me dire de dégager. Au départ je n'ai pas réagis car Azalée est mon amie et que je croyais qu'elle me faisait une blague. Je ne sais pas ce qu'elle a.

« Amie », il était bien drôle Rémy. Pour essayer d'échapper à une quelconque sanction, il a utilisé le terme « amie ». Alors que nous savons tous les deux que nous sommes tout sauf amis.

Après quelques minutes de discussion entre le proviseur et Rémy, la sanction s'est enfin abattue sur nous. Au fond, je n'en avais rien à faire de cette sanction, mise à part une seule chose.

- Trois heures de colle chacun et j'appelle vos parents. La prochaine fois, vous serez bien évidemment exclue. Je ne veux plus jamais voir ça dans mon établissement. Prenez ça comme un avertissement. C'est clair ?

Appeler mes parents, ils allaient encore péter un câble ou s'imaginer les pires scénarios possibles. Mes parents en feront des tonnes, c'était évidemment.

- Oui monsieur. A dit Rémy comme s'il était une victime.

- Et toi Azalée Haswell ? A demandé le proviseur en me fixant droit dans les yeux.

- Oui. Ai-je répondu quelques secondes plus tard en décroisant mes bras.

En sortant du bureau après quelques minutes, je me suis empressée de partir le plus loin possible. Je suis partie à mon casier pour récupérer toutes mes affaires. L'infirmerie n'était pas loin. Je me demandais si Samuel y était. Je regrettais le coup que je lui avais donné.

J'ai fermé mon casier après avoir rangé mes cahiers dans mon sac noir. Je l'ai remis sur mon dos avant de me dépêcher d'aller à l'infirmerie.

J'étais dans la salle d'attente et j'ai un peu ouvert la porte de la salle où devait se trouver l'infirmière. J'ai vite regardé et j'ai vu une touffe de cheveux bouclés et noirs. J'ai soupiré et j'ai regardé une deuxième fois. C'était Samuel.

En voyant que l'infirmière se dirigeait vers la porte, je me suis vite installée sur un des sièges de la salle d'attente. Samuel est sorti de la pièce en disant à la dame qu'il allait bien. Lorsqu'elle a fermé la porte, il a commencé à se diriger vers la sortie mais il a tourné la tête en me voyant.

- T'es blessée ? A-t-il demandé en tenant une poche de glace sur sa mâchoire.

Je ne l'étais pas. Je ne m'étais pris aucun coup. Dans l'histoire, c'était moi la fautive. Je me demandais pourquoi il me demandait ça alors que je lui avais fait du mal.

- Non.

Il a commencé à partir sans rien dire.

- Attends, s'il te plaît.

Ce n'était pas dans mes habitudes de retenir les gens ou d'être gentille. Je ne savais pas pourquoi, ni comment mais je changeais. Et je n'aimais pas ça du tout.

Il est revenu vers moi et m'a demandée ce que je voulais d'un air plutôt froid.

- Je suis désolée, tu sais.

- D'accord. A-t-il dit en se dirigeant vers la sortie.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top