Chapitre soixante-sept

NOREEN

Azalée avait disparu. Je ne pouvais pas m'empêcher de pleurer. C'était bien le dernier rêve, la dernière fois que je pouvais parler à cette fille. J'ai essayé de rester forte pendant tout le rêve, me retenant de pleurer. J'ai bien fini par craquer.

Au début, elle ne m'appréciait pas vraiment. Et là je l'avais vu pleurer en apprenant qu'elle ne pourrait plus jamais me voir. Avant, elle ne m'aurait jamais crue sur le monde des rêves, et cette nuit elle a accepté tout ce que j'ai pu dire.

Je voyais le visage d'Azalée dans mes souvenirs. Je me suis remise à pleurer de plus belle. Mais il fallait que je passe à autre chose. J'ai bien fini par sortir du rêve à contrecœur. Le faisant alors disparaître pour toujours.

J'ai marché sans but précis. Il fallait que je fasse autre chose que de penser à mon humaine. Elle ne devait même pas penser à moi à l'heure qu'il était. Je le savais depuis le début qu'il n'allait pas avoir d'exception : chaque humain oublie son rêveur à la fin de la mission, il garde juste les sentiments mais oublie la personne.

Je me suis rendue à la maison de Dune : elle n'était pas là, son humaine devait encore dormir. Alors je suis allée vers Armin, lui non plus n'était pas présent. Je me suis alors allongée devant le bâtiment pour contempler les étoiles. Celle que je ne pourrais plus contempler avec Azalée, ce qui m'a encore fait éclater en sanglot.

Armin est apparu une heure plus tard. Il a d'abord été surpris de me voir devant chez lui à une heure pareille. Il m'a aidée à me relever. Puis, voyant mes larmes, s'est mis à parler.

- Ta mission est terminée ?

- Elle m'a sûrement déjà oublié à l'heure qu'il est.

Il m'a prise dans ses bras. Il ne pouvait rien faire pour me remonter le moral. Et lui-même savait qu'il allait être dans la même situation que moi lorsqu'il aura terminé sa mission.

- Je suis désolé pour toi.

Nous nous sommes rendus chez Dune qui était chez elle cette fois-ci.

- Tu es tout de même géniale, a commencé Dune, tu es la première de nous trois à avoir réussi. Je pense que je serai comme toi à la fin, et Armin aussi.

- Vous me remontez tout le temps le moral, je vous aime tellement.

- C'est un effet secondaire ? Si oui, je vais devenir un bisounours.

J'ai ri.

- Je vois que tu t'es intéressée au monde des humains.

- Et pas qu'un peu.

Armin a passé sa main dans mon dos.

- On t'aime aussi, c'est ça qu'elle veut dire. Tu es une bonne rêveuse. Félicitations, Noreen.

- Merci.

J'ai préféré rentrer chez moi, je savais ce qu'il m'attendait là-bas.

Malgré la tristesse sur l'oubli d'Azalée, un sentiment de bonheur traversait mon cœur : j'avais réussi. J'avais sauvé quelqu'un. Passant devant ma maison, je me doutais de ce qu'il se trouvait dans ma boite aux lettres : une enveloppe. Et je savais bien de quoi il s'agissait.

Je n'oublierais jamais Azalée Haswell mais ma première mission était à présent remplie. Azalée a changé, j'ai moi-même changé. Et ces changements ne me déplaisent pas. Comme disait Einstein, un humain, la vie c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre. C'était ce que je devais faire.

J'ai ouvert cette enveloppe. Maintenant, je dois dire bonjour à Shana Bachelet.

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