Chapitre soixante-huit
AZALÉE
Je me suis réveillée brusquement. Mes yeux étaient imbibées de larmes et je ne savais même pas pourquoi. J'avais l'impression d'avoir perdu quelque chose, une chose importante. Je me suis levée de mon lit et j'ai essuyé les larmes qui avaient coulées sur mes joues.
Je me suis regardé dans le miroir. Parfois il y a des moments où l'on se dit « comment ai-je pu surmonter ça ? ». Je ne l'avais pas totalement surmonté mais j'étais en train de grimper pour y arriver. Je n'étais pas parfaite et ma vie n'était pas devenue parfaite, sauf que cela me convenait à présent.
Je suis descendue prendre le petit-déjeuner. Ma mère, mon père et Lana étaient avec moi. Le simple fait de prendre ce repas avec eux me faisait sourire. Mes parents ne m'engueulaient pas et Lana s'intéressait à la conversation. J'étais heureuse.
Après le petit déjeuner, j'ai reçu un appel de Samuel.
- Ça te dit de sortir ? Il y a un nouveau film au cinéma. Il faut absolument le juger et j'ai besoin de l'avis d'une experte.
- Si c'est pour une bonne cause... On y va quand ? Ai-je demandé, impatiente.
- Maintenant.
Au final, il était bien plus impatient que moi.
- Maintenant ? Le dernier arrivé paye le ciné à l'autre.
Je lui ai raccroché au nez. J'ai vite rassemblé mes affaires. Lorsque j'allais sortir de ma chambre, j'ai vu quelque chose qui a attiré mon œil. Un dessin se trouvait sur mon bureau. J'avais l'habitude de dessiner mais celui-là était spécial.
Il me semblait l'avoir imaginé et créer dans un rêve. Sur ce dessin se trouvait une femme rousse, que je supposais être une représentation de moi. Nous étions chez moi sur un balcon relié à ma chambre : je n'avais pas de balcon. C'était encore quelque chose que j'avais rêvé. A côté de moi, se trouvait une femme aux cheveux blancs assise en tailleur. Nous riions. Je ne voyais pas du tout de qui il s'agissait.
Cela me perturbait. J'avais remarqué que tous les traits n'étaient pas de moi. C'était vraiment étrange. Je ne voyais pas avec qui j'avais pu le faire. Le dessin était magnifique. J'aurais bien aimé rencontrer la personne avec qui je riais dessus.
Voyant le temps que j'avais perdu, je me suis mise à courir.
Le monde était aussi merdique que quelques mois auparavant mais certaines choses étaient biens. Je devais juste apprendre à en profiter. Je savais bien que cela n'allait pas être facile. Je savais que j'allais en baver. Peut-être que je n'avais pas vécu le pire. Peut-être que ce n'était que le commencement d'un avenir cruel dans lequel je mourrais de mon propre choix. Peut-être que mon nouveau lycée allait être bien pire que l'ancien. Je serais sans Samuel pour empêcher mon cœur de lâcher. Mais il fallait que je m'accroche.
J'ai vu Samuel au loin, nos regards se sont croisés et il s'est mis à sourire.
Je pense que mon cœur va tenir le coup.
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