Chapitre six

NOREEN

La fin d'après midi approchait, Dune venait de partir et Armin ne devait pas tarder à arriver. Je lisais mon manuel de rêveurs afin de trouver mes erreurs quand quelqu'un sonne à la porte. J'ai fait le tour de la pièce. Je suis rapidement passée devant le miroir pour remettre mes cheveux en place. J'ai ouvert la porte. C'était Armin.

Il avait un bouquet à la main et avant même que je ne puisse dire quoique ce soit, il a prit la parole :

- Bon anniversaire. Princesse veut-elle bien me suivre ?

J'ai ris à l'entente de ce surnom et je l'ai suivi. Il m'a attrapé le bras et m'a demandé de fermer les yeux. Je les ai fermés doucement, je n'ai vu que la tête toute souriante d'Armin avant de ne plus rien voir. Je marchais doucement. Je lui faisais entièrement confiance.

Nous parlions de tout et de rien. Nous marchions depuis quelques minutes, mes paupières étaient bien fermées et j'étais excitée à l'idée de les ouvrir le plus vite possible.

- Tu peux ouvrir les yeux, Noreen.

Je les ai ouverts. Il m'a emmenée dans notre clairière habituelle. A quelques détails près : la balançoire avait été réparé. L'eau était nettoyée. Et des petites décorations étaient installées dans notre coin. Nous nous sommes assis sur la grande balançoire. Elle bougeait doucement, en avant, puis en arrière. C'était une agréable sensation. Habituellement, la balançoire grinçait dès qu'on osait nous asseoir dessus, parfois elle se cassait.

L'atmosphère était calme mais cela ne me dérangeait pas. Nous nous connaissions assez pour ne pas être gêné lors d'un moment où l'on n'a rien à se dire. Il a sorti de sa poche un collier avec dessus un papillon blanc.

- Blanc comme tes cheveux, et puis tu m'as dis que tu aimais bien les papillons. S'est-il justifié.

- Oh, merci Armin. Mais je n'ai rien à t'offrir... Ai-je répondu, gênée.

- C'est ton anniversaire, pas le mien. Cette journée est à toi, Noreen. Dit-il calmement en m'accrochant le collier autour du coup, il tremblait légèrement.

J'étais vraiment heureuse. J'avais même tout pour l'être. J'avais retrouvé mon ami d'enfance, j'avais passé mon test et j'allais peut-être avoir un humain à m'occuper. J'avais la vie parfaite d'un rêveur.

- Dis-moi, Armin. Ai-je dis.
- Oui ?
- Depuis le début de la période du test, on ne se parle plus vraiment.
- Je voulais que tu révises énormément au lieu de rester avec moi. J'avais aussi dis la même chose à Dune mais je pense qu'elle n'a pas respectée ce que je lui ai dis. A-t-il répondu comme s'il comptait déjà me le dire avant.
J'ai souris.
- Et bien, elle ne t'a pas respecté !

Un moment de calme s'est fait surgir avant qu'il ne prenne la parole avec une voix tremblante.

- Non mais, franchement, tu m'as manquée. Je suis désolée. A-t-il répondu d'un air sincère.

Nous avons parlé encore longtemps avant que l'heure sonne et que je devais me rendre chez Dune pour mon anniversaire. Nous avons marché sans aucun moment de calme. On rigolait, on s'amusait. Comme je l'ai dis, j'avais tout pour être heureuse.

J'étais tellement contente d'avoir retrouvé Armin. Je le connaissais depuis tellement longtemps et le fait de ne plus lui parler me faisait mal au cœur. Je pense que lui aussi.

Une fois arrivée chez ma meilleure amie, j'ai dis bonjour à tout le monde et remercier tous les "bon anniversaire Noreen" qui se faufilaient. De nombreuses personnes étaient invitées : des gens de mon âge, des plus âgées mais tous des personnes avec qui je m'entends bien. Dune me connaissait très bien et j'en étais ravie.

Une heure est passée. Un énorme gâteau d'anniversaire est arrivé. Tout le monde chantait une chanson humaine très populaire dans le monde des rêves. C'est la chanson « joyeux anniversaire ». J'étais très émue. Toutes les personnes que j'aimais chantait en cœur pour moi.

J'ai soufflé les bougies rapidement du premier coup.

- Je vote pour que Noreen nous fasse un discours ! S'est écrié Armin.

- Non, non, non. Ai-je répondu ne sachant pas quoi dire.

Je voyais des rêveurs déçus, alors je me suis levée pour faire un court discours. Je stressais. Je ne savais même pas quoi dire. Après quelques secondes et quelques mots en tête j'ai finalement choisis de dire le fin fond de ma pensée.

- Ca me fait bizarre d'avoir vingt ans, d'avoir passé mon test et d'être enfin considérée comme une adulte. Mais je vous remercie d'être là depuis tout ce temps. Franchement, ça me fait tellement plaisir que vous soyez tous là. Mais arrêtons de parler de moi. Profitez de la soirée !

Tout le monde s'est mis à applaudir alors que je n'avais rien dit d'extraordinaire. Mais peu importe. Nous sommes partis manger et danser jusqu'à tard le soir. Puis Armin, Dune et moi sommes allés dans un coin à part des autres.

- Et si on jouait à action ou vérité ? A proposé Armin.

- C'est quoi ? Ai-je demandé, n'ayant jamais entendu cela avant.

Armin et Dune se sont mis à me regarder puis ils ont éclaté de rire.

- Moi qui croyais que tu aimais tout des humains ! S'est écriée Dune.

Dune m'a par la suite expliquée ce qu'est un « action ou vérité ». Une personne fait tourner la bouteille, celle-ci pointera quelqu'un. Le joueur pointé par la bouteille recevra soit un gage, soit une question où il doit dire la vérité.

Armin a tourné la bouteille. J'avais l'impression qu'elle prenait un temps fou pour enfin s'arrêter devant Dune. Elle a choisi vérité.

- Alors, es-tu déjà allée clandestinement dans le monde des humains ? A demandé Armin.

- Plusieurs fois mais la potion me dégoûte donc je limite mes voyages.

A l'entente de cette phrase, j'ai eu un soupçon d'espoir. J'ai pensé que je pourrai enfin aller dans le monde des humains. Je me suis mise à imaginer ce que je pourrais y faire. Je n'entendais que le lendemain pour demander le plus d'informations possible sur son voyage.

La soirée est passée tellement vite. Je n'ai pas vu le temps passer entre mes nombreux gages les plus ridicules les uns que les autres.

Tandis que je rentrais chez moi, j'ai regardé dans la boîte aux lettres. A mon plus grand bonheur, une enveloppe dorée y était. Je savais directement de quoi il s'agissait : la réponse que j'attendais depuis ce matin -et accessoirement, depuis des années-.

Je l'ai ouvert. Je l'ai lu plusieurs fois avant de me rendre compte de ce qu'il se passait. J'avais eu soixante-douze sur cent. Je devais donc m'occuper d'une certaine Azalée Haswell. Je n'avais pas d'autres informations sur elle, mise à part le fait qu'elle est en dépression. Dans l'enveloppe, il y avait une montre blanche et plutôt petite que j'ai directement enfilé autour de mon poignet gauche.

Cette montre des rêveurs est tellement utile et je rêvais d'en avoir une. Lorsque notre humain s'endort, celle-ci sonne et on a juste à appuyer dessus pour nous téléporter dans notre salle attribuer. C'est la seule fois où un rêveur peut se téléporter. Malheureusement, nous n'avons pas ce pouvoir en illimité.

Une heure d'attente devant ma montre, à marcher dans la pièce, à repenser à ma journée. J'essayais d'imaginer à quoi cette Azalée pouvait ressembler. Etait-elle plus grande que moi ? Je perdrais ma crédibilité dans ce cas là. Sera-t-elle gentille ? Je l'espère. Pensera-t-elle que j'existe ? Je ne préfère même pas le savoir. La vérité blesse.

Puis la montre blanche s'est enfin mise à sonner. Je n'ai pas réfléchis. J'ai directement appuyé dessus. Je me voyais disparaître petit à petit. Je n'avais pas mal. Je trouvais ça plutôt agréable mais cela prenait un temps fou. Je voulais y être et voir Azalée le plus rapidement possible.

Je suis arrivée dans une pièce inconnue. On aurait dit une maison en bonbons et en chocolat. Du moins, l'odeur était parfaite. J'avais appris qu'on pouvait décorer cet endroit : pour que notre rêve soit le meilleur possible.

Une jeune femme aux cheveux courts et roux est apparue à l'autre bout de la pièce. Elle me regardait d'un air calme et se mise à regarder autour d'elle. Elle marchait lentement vers moi tandis que j'étais immobile.

C'était Azalée Haswell.

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