Chapitre dix-neuf
AZALÉE
Deux semaines étaient passées depuis cette étrange nuit avec Léna. Ce soir, c'était la fameuse fête d'Emma Barthet. J'ai finalement envoyé un texto à Alyssia pour lui dire que je ne viendrais pas car je suis malade. Ce qui est bien-sûr faux. Je ne voulais pas y aller.
Je ne suis pas le genre de personne à faire la fête de toute façon. Je suis plutôt solitaire. Et puis, il n'y a sûrement que des gens que je déteste là-bas.
Mes parents m'avaient demandé si j'y allais. Ils voulaient que je me fasse des amis. Car d'après eux je n'en ai pas. Enfin, ils ne me le disent pas et heureusement. Mais c'est bien ce que je pense de leur comportement.
Je préférais largement passer la soirée à dessiner. Nous étions samedi soir et mon cours d'athlétisme m'avait bien fatiguée. Cela faisait longtemps que je n'avais pas dessiné à cause du manque de temps, la fatigue ou je-ne-sais quelle raison. En tout cas, cela me faisait un bien fou.
J'avais décidé de changer un peu. J'avais pris comme modèle dans ma tête une galaxie. Je dessinais les planètes avec un style plutôt simpliste. La lune était un croissant comme tous les dessins d'enfants. Quant à la Terre, elle était minuscule comme impuissante face à l'univers, ce qui est le cas. J'avais dessiné de nombreuses petites étoiles autour de ce regroupement de planètes.
Avant même que je n'ai eu le temps de terminé, la sonnerie a retenti dans la maison. Ma mère est partie à l'interphone pour savoir de qui il s'agissait. J'ai continué à dessiner.
- Azalée ! A crié ma mère. C'est pour toi !
Je ne savais même pas qui voudrait me parler. Personne ne veut supporter quelqu'un comme moi. Alors c'était bien normal que je sois surprise. J'ai doucement descendu les escaliers comme pour éviter de voir le visage de cette personne. C'était Samuel Colmez.
Je me demandais ce qu'il faisait là alors que je lui avais mal parler la dernière qu'on s'était vu. Deux semaines en le croisant dans les couloirs du lycée. Deux semaines à me comporter comme une inconnue face à lui car j'avais trop honte de moi-même.
Je suis sortie pour que mes parents n'entendent pas.
- Oui ? Ai-je dis, en espérant, d'un ton naturel.
- Prête pour la première étape ? A-t-il dit en tenant chaque côté de son sac à dos noir.
- Hein ?
- La première étape pour détruire le jeu nommé football. C'est ma façon à moi de m'excuser.
Qu'est ce qu'il pouvait être bête. C'était moi qui devais m'excuser. J'ai tout de même décidé de suivre son plan. Détruire le football. Je me demandais comment nous pourrions nous y prendre. Mais je me suis dis que de toute façon, il ne pourrait rien m'arriver de mal.
- Explique-moi ton plan.
- Tu verras sur place. Mets un manteau, il fait froid en ce mois de février. Je t'attends dehors.
Je n'ai rien rajouté. Je suis partie chercher mon manteau noir et que j'ai vite enfilé. J'ai mis mes bottines également noires que je m'étais achetée il y a peu de temps. Mais évidemment, mes parents m'ont demandé ce que j'allais faire dehors à une heure pareille. Il n'était que vingt-deux heures mais je devais trouver une excuse. Je leur ai dis que j'allais finalement à la fête d'Emma avec Samuel. Ils étaient ravis et je suis partie.
Sur le chemin, nous parlions très peu. Le vent bruyant comblait souvent ce silence.
- Alors, direction le bâtiment sportif à côté du lycée. Les derniers cours là-bas se terminent à 22h30. Donc nous devons nous dépêcher.
Je ressentais enfin quelque chose d'excitant dans ma courte vie de dix-sept années. Je voulais tellement savoir ce que nous allions faire.
- Tu sais, j'habite à quarante minutes du lycée.
- Justement, nous allons courir. Tu aimes ça, pas vrai ?
- C'est très étrange que tu saches ça.
- Je t'ai juste vue au cours d'athlétisme ce matin. A-t-il dit en rigolant.
Pourtant, une question me préoccupait. J'avais peu parlé avec Samuel et je ne me rappelais pas lui avoir donné mon adresse.
- Comment connais-tu mon adresse ?
- Ah, je m'y attendais. A-t-il répondu immédiatement. J'ai peut-être demandé à Alyssia après avoir vu que tu restais avec elle. Par contre, on dirait que tu ne l'aimes pas trop. Ne le prends pas mal, surtout. Mais je te vois fixer ton téléphone au lieu de t'intéresser à elle.
- Tu lis dans mes pensées. Mais ne lui dis rien.
- Ne t'inquiète pas. Mais pourquoi tu restes avec des gens que tu n'aimes pas ?
- Je ne sais pas. Peut-être parce que je n'aime personne et que je ne veux pas rester seule.
Il avait l'air un peu déçu de ma réponse mais je ne voulais pas mentir. Surtout pas à quelqu'un d'un peu différent des autres. Surtout pas à quelqu'un qui déteste le football. Surtout pas à quelqu'un qui s'excuse d'une manière originale.
Je perdais la tête. Trop de gentillesse était présente.
Nous avons un peu discuté mais en voyant qu'il était 22h10, nous avons couru. Je courais sans avoir ce que nous allions faire. Mais je n'en avais rien à faire. Samuel courait presque aussi vite que moi. Ça me faisait plaisir de ne pas avoir à l'attendre contrairement à Alyssia et Adelyne que j'attends à chaque fois que nous sommes en retard.
Arrivés au bâtiment sportif, nous nous sommes cachés dans les douches du vestiaire. On entendait les garçons parler de tout et de n'importe quoi. Ce qui nous faisait bien rire. En revanche, je devais rester calme car s'ils entendaient une voix féminine, ils nous trouveraient directement.
Lorsqu'ils sont tous partis et qu'ils n'y avaient plus aucun bruit dans le gymnase, nous sommes sortis.
- Alors, direction la salle multisport, avec toutes les balles. Pour information, nous avons la chance d'avoir un gardien qui ne ferme les portes que vers minuit car il se repose dans son bureau ou qu'il a du travail. J'opte plutôt pour la première option.
- Comment tu sais tout ça ?
- Mon père est le gardien. A-t-il dit d'un air gêné. Donc personne ne pourra soupçonner le fils du gardien.
- On va faire quoi ?
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