Les coups devenaient plus durs à encaisser.

Et son corps pouvait en être la preuve.

Le souffle coupé par les heurts répétitifs sur ses parties vitales qui s'avérèrent être de plus en plus douloureux.

Et chaque soir, après ces séances, il en pleurait.

Il pleurait de douleur, de colère, mais surtout de tristesse. Car après la révélation de Shoto l'autre soir, il en avait été secoué.

Izuku qui avait des sentiments pour lui depuis des années et qui étaient réciproques de par le bicolore qui les avait cachés depuis maintenant cinq années.

Il n'avait pas eu le temps de réagir ce soir-là et encore maintenant, il ne savait pas s'il devait douter des sentiments de son amour secret, maintenant dévoilé.

Il le connaissait sincère, gentil et honnête. Mais jamais il n'aurait pensé qu'il lui cacherait une telle chose.

Malgré tout, il s'enleva cette idée de la tête en repensant à leur situation.

Ils étaient ennemis.

Ils ne pouvaient pas à ce moment-là dire quoi que ce soit.

Et puis peut-être avait-il tourné la question une multitude de fois pour en arriver au même point.

Izuku n'était pas une personne rancunière.

Surtout quand celui-ci partageait les mêmes sentiments que lui.

....j'espère toutefois qu'il s'expliquera le moment venu...., pensa-t-il en fermant les yeux alourdis par la fatigue.

Déjà une journée de passée que Shoto était enfermé dans ses quartiers, continuant son éducation tyrannique de son père.

Il avait le regard fermé,comme avant le retour d'Izuku dans sa vie.

Il n'exprimait plus rien que l'on pouvait retranscrire sur son visage qui était pourtant rayonnant il n' y avait pas si longtemps que ça.

De plus, après avoir avoué devant son père et surtout devant son vert, il était plus concentré à réfléchir à ce que pouvait bien penser ce dernier, qu'à ses devoirs de dirigeant.

Et quand ses obligations furent terminées, il fut escorté dans sa chambre, gardé par les hommes de son père.

Il scruta alors le paysage depuis la fenêtre faite de bois flotté, arrêtant son regard vers l'entrée du domaine où se trouvait la cave avec son amant à l'intérieur.

Et il souffla d'ennui, pensant encore et toujours à lui.

Et la veille de la cérémonie, la famille de la future mariée rencontra de nouveau le clan pour une pré-union devant les deux familles pour clôturer les négociations.

Après tout, c'était un mariage sans amour.

« Je prierai les dieux pour que cette cérémonie soit bénie, ainsi que les futurs mariés.

_Faites donc... », déclara Enji, indifférent des paroles de l'homme.

Ils se relevèrent pour se saluer une dernière fois avant de repartir, et ainsi attendre le jour fatidique.

Shoto retourna dans sa chambre, la seule pièce qui lui servait dorénavant et depuis toujours comme cage, voire même comme d'une prison dorée, et s'allongea tout en soupirant de désespoir et appréhendant le lendemain qui allait vite arriver.

De l'autre côté de la rive fluviale, un jeune homme se faufilait habilement entre les arbres en courant. En arrivant à son village il ne prit le temps de s'arrêter pour se diriger vers la demeure en haut de la petite colline dont l'entrée fut gardée.

Il se présenta en tant qu'éclaireur et garde du corps du clan et fut emmené par ces derniers vers le chef qui le protégeait.

Il se retrouva devant le dirigeant , le genou à terre par respect pour celui-ci.

« Maître Hisashi, nous avons retrouvé votre fils, fit alors Katsuki, la tête humblement baissée.

_Mon garçon...., pleura alors Inko qui était présente à ses côtés. Comment va-t-il ? Est-il encore en vie ?

_Calmez-vous ma chère...., rassura alors Hisashi. Raconte-moi, où se trouve mon fils, Katsuki.... ?

_Il a été capturé par le clan Todoroki. J'ai intercepté un de leurs hommes dans le lit de la rivière et l'ai interrogé. Il m'a avoué qu'ils se servent de lui comme monnaie d'échange pour vous contraindre à céder votre territoire.

_Je vois. Todoroki est vraiment prêt à tout pour s'agrandir.

_J'ai aussi entendu que le dernier fils du clan allait se marier.

_Pourquoi m'en parles-tu ?

_Eh bien... votre fils a rencontré ce dernier il y a cinq ans et... et il a développé des sentiments très forts pour lui...., parla Katsuki difficilement.

_Mon fils ? Avec un Todoroki ?

_Il disait qu'il était différent du chef de famille mais qu'il n'a pu les lui avouer en sachant qu'il était du clan ennemi.

_Mon petit garçon est amoureux.... »

Le guerrier resta le regard au sol tout en continuant à lui raconter les faits et gestes de son futur chef.

Hisashi prit le temps d'écouter et réfléchir.

C'est alors que Katsuki releva alors la tête.

« Maître,je voudrais parler. Pas en tant que protecteur de mon futur chef de clan, mais en tant qu'ami. Votre fils est quelqu'un de naïf et ignore encore ce que la vie lui réserve à l'avenir. Mais s'il devait choisir quelqu'un avec qui il pouvait passer le reste de sa vie, il le choisirait sans hésiter. J'ai fait l'erreur de l'empêcher de retourner de le revoir à la rivière et voilà ce qui est arrivé.... »

Il se remit debout, face à son maître.

« Je souhaiterais alors, pour le bien d'Izuku mon futur chef et ami, de m'occuper personnellement de la libération du fils Todoroki. »

Hisashi réfléchit de nouveau à plusieurs solutions.

Il se mit à sourire.

« Vas, Katsuki, je te convoquerai ultérieurement. »

Le dit Katsuki s'inclina de nouveau avant de partir de la demeure.

Le jour de son anniversaire arriva.

Du mariage aussi.

Shoto fut levé aurores pour se préparer pour la cérémonie.

Plusieurs serviteurs s'occupaient de lui pour l'affubler de la tenue cérémoniale des Todoroki qui avait perduré sur toutes les générations.

Mais le jeune homme n'en était pas plus heureux à devoir passer le reste de sa vie avec une personne à qui il n'éprouvait aucun sentiment.

Après s'être accoutré de son habit, il se fit accompagner par les moines, faisant le chemin jusqu'à l'autel tout en le bénissant, entre l'encens et le tintement des kagurasuzus qui lui rentrait dans les oreilles.

Il arriva avec toute sa splendeur et sa majestuosité devant le lieu de cérémonie, la future mariée arrivant à l'autre extrémité de l'espace mit en place pour ce jour.

Un lieu exempt d'impureté où les cerisiers étaient joliment décorés de la neige de l'hiver.

Si Izuku pouvait voir cela..., se dit-il les yeux rivés vers l'endroit où il se trouvait.

Il s'arrêta devant le moine supérieur, responsable de l'office pour l'union entre les futurs amants.

Le jeune homme regarda, le souffle haletant, les parages espérant que quelque chose ou quelqu'un intervienne et arrête la cérémonie.

Le religieux ordonna aux deux jeunes de se mettre face à face, les mains joignant celles de l'autre avant de les entourer d'un ruban de couleur rouge.

Il prononça des sutras pour bénir le couple, priant les divinités de les protéger ainsi que leurs futurs enfants.

Mais ce fut au moment de trancher le ruban que soudain, le moine se mit à gémir de douleur.

Et ce fut en apercevant le sang qui s'écoulait de ce dernier que Shoto recula vivement et le laissa tomber au sol.

La jeune femme hurla, et Shoto se retournant vers la source de sa peur.

Ses yeux s'ouvrirent en grand lorsqu'il vit un homme aux cheveux blond cendré et les yeux rouges comme le sang apparaître devant lui.

Il ne fit même pas attention aux autres guerriers ennemis qui avaient pénétré le domaine et saccagés le mariage que le jeune bicolore avait tant espéré éviter.

C'est alors que le guerrier s'approcha de lui, le menaçant de son katana.

«C'est toi le double-face dont Deku est tombé amoureux ? »