J'ai besoin de reprendre mon souffle et pourtant mes lèvres n'arrivent pas à quitter les siennes. Elles sont si douces et addictives ! Et sa langue... sa langue est délicieuse.

Putain de bon dieu, Leo ! C'est quoi ces pensées, sérieux ?! Qu'est-ce que tu fous ? Arrête ça tout de suite ! Mais surtout... lâche son cul, bordel !

Mes bras font exactement le contraire et se resserrent autour de lui. Je le garde tout contre moi, même lorsqu'il amorce un léger mouvement qui nous fait tituber en arrière. Dans la seconde suivante, le froid hivernal laisse brutalement place à une douce chaleur.

Je n'entends plus la neige crisser sous mes bottes, le sol semble désormais lisse et ferme sous mes pieds. Qu'est-ce que... ? Je songe un instant à me détacher de lui pour regarder autour de moi, mais ce bref élan de lucidité finit écraser par une vague de luxure lorsque ses doigts reviennent me caresser le cou, les épaules. lls s'aventurent ensuite sur mon torse, descendant encore et toujours plus bas. Oh ouais alors !

Nos bouches restent avidement soudées, mes mains se baladent partout sur son corps, j'ai envie de toucher sa peau... L'Aristo me pousse soudain en arrière, coupant court à mes divagations érotiques lorsque mes fesses atterrissent sur un lit. Un lit ?! Mais comment c'est arrivé là ?! Je retrouve enfin un minimum de bon sens et finis par promener un œil inquisiteur partout, la respiration haletante comme si je venais de courir un marathon.

Je scanne les lieux du regard et constate avec stupeur qu'on est désormais dans une chambre immense dont la déco offre un curieux mélange entre style viking et victorien. Plongés dans la pénombre, les lieux sentent bon la menthe et le citron.

— Euuuh, on est où là ? demandé-je en fronçant un sourcil méfiant.

J'essaye de me relever, mais l'Aristo me bloque aussitôt dans mon geste en s'installant à califourchon sur mes genoux avec autorité. Il se penche ensuite vers moi. Sa bouche vient taquiner le coin de mes lèvres, puis se décale vers ma mâchoire où elle dépose une multitude de baisers humides. C'est tellement sensuel que je lâche un petit gémissement malgré moi. Il sourit contre ma peau et j'ai bien envie de lui foutre une claque sur la tête. Ce n'est pas drôle ! C'est même tout sauf drôle ! Toute cette situation est complètement surréaliste ! Je suis en train de peloter un mec, putain !

— Nous sommes chez moi, petit Chat, finit par me susurrer l'Aristo au creux de l'oreille, me faisant frissonner de la tête aux pieds. Dans ma chambre, sur mon lit... Cela ne te dérange pas, j'espère ? Je me suis dit qu'on serait beaucoup mieux ici.

Et c'est où exactement chez lui ?! Ah et puis merde, on s'en fout ! Là maintenant, j'ai d'autres priorités en tête. J'ai une folle envie de toucher sa peau et la goûter. Rien que l'idée envoie des décharges de luxure dans mon bas-ventre, enflamme ma queue qui se dresse entre mes jambes. Bordel, je suis vraiment en train de perdre la boule !

J'en perds même le contrôle de mes mains qui se faufilent avec impatience sous son manteau pour s'attaquer aux boutons de sa chemise. Contre toute attente, l'Aristo attrape mes poignets pour suspendre mon geste. Il se dégage ensuite doucement de notre étreinte, un petit sourire ravi au coin de la bouche. Quoi ? Mais non, reviens ici, enfoiré !

— Ne fais pas cette tête, petit Chat, s'amuse-t-il face à mon air frustré. Moi aussi j'ai très envie de toi... Mais je propose qu'on se décrasse un peu d'abord. Tu veux bien ?

Sur ces mots, il attrape mon bras et me tire à sa suite. Je le suis sans protester, prêt à faire tout ce qu'il veut, du moment que je puisse enfin lécher sa peau.

La petite voix dans ma tête ne dit plus rien, mais j'imagine très bien ma conscience ou je ne sais quoi lever les yeux très haut vers le ciel. Ouais, sans commentaire, merci. J'en ai juste envie, tellement envie ! Je ne vais pas me prendre la tête avec ça.

L'Aristo m'entraîne dans une pièce adjacente de sa chambre. Sa fameuse salle de bain... qui fait davantage penser à des thermes romains avec ses colonnades et sa mini piscine, creusée à même le sol, au centre de la pièce. Le bassin est entouré de quatre loups en pierre, dressés en sentinelle et hurlant à la Lune. Ah ouais quand même.

Pas le temps de m'attarder sur la déco cependant, l'Aristo m'enlace et s'empare à nouveau de mes lèvres pour mon plus grand plaisir. Mais merde alors, j'adore embrasser ce mec !

— Je croyais qu'on devait prendre une douche, grogné-je entre deux baisers.

— Oui, mais d'abord, il faut se déshabiller...

Il joint les gestes à la parole en faisant glisser mon blouson le long de mes épaules, le regard coquin. Ses mains tirent ensuite sur le bas de mon pull. Message reçu. Je m'empresse de le faire passer au-dessus de ma tête, aussitôt suivi de mon t-shirt, puis je m'attaque à ses fringues tout droit sorties d'un autre siècle : un manteau, un gilet, une chemise... putain, mais c'est quoi tout ça ! Je me débats avec toute cette couche de vêtements en fulminant contre ces bouts de tissus franchement chiants et inutiles.

Pendant ce temps, l'autre con se marre. Son rire charmeur et cristallin résonne en écho dans la pièce, telle une douce musique...

Une douce musique, sérieux ? Depuis quand t'es devenu un aussi grand poète ?!

La ferme, grogné-je mentalement au moment où l'Aristo attrape mon visage entre ses mains. Il m'embrasse goulûment et j'en oublie complètement de retirer ses fringues tellement c'est bon ! Je l'entoure férocement de mes bras pour approfondir le baiser et constate avec surprise que son manteau n'est plus là. Ne reste plus que son gilet... qui s'évapore à son tour sous mes doigts. Mais qu'est-ce que... ?

Je me recule légèrement pour observer ce qui se passe et reste un instant bouche bée. Sa chemise est en train de disparaître dans un léger scintillement violet. Trop la classe quand même ! Puis c'est au tour de son pantalon de se faire la malle par magie. Pendant ce temps l'Aristo me délaisse pour se diriger vers le bassin de sa démarche sensuelle.

— Et maintenant, petit Chat, allons prendre une douche, veux-tu ?