Chapitre 8
Il y avait bien quelque chose qu'elle regrettait d'Ilvermorny, c'était son ancien professeur de défense contre les forces du mal. A Poudlard, il s'agissait d'un vieux monsieur, nommé Armand Schmitt qui enseignait depuis deux ans dans l'école Britannique. Un nom commun pour une personne commune, c'est ce que beaucoup disaient. Monsieur Schmitt, était un être calme doté d'une voix endormante qui ressemblait à celle du ténor de l'Opéra. Il portait toujours une robe de sorcier rouge, un chapeau trop grand, des lunettes trop carrés, des chaussures trop rapiécées, des chaussettes trop voyantes. Son vieux bouquin, qui devait avoir son âge, trônait toujours sur le bord de son bureau ainsi que les cinq verres de Bière au beurre. Car oui, si Mr Schmitt était calme, patient, avide de bonne entente, il n'en détestait pas moins le bruit et l'agitation. Chose impossible à supprimer quand on fait cours à une classe de sixième année composée de Serdaigles et de Gryffondors, et donc de maraudeurs.
Alors il avait crée un rituel. A chaque bêtise, il buvait cul sec un des cinq verres. Au premier il devenait plus vigilant, plus observateur, plus énigmatique. Au deuxième, son regard se glaçait, et ses yeux devenaient comme deux petites fentes. Au troisième, il descendait l'estrade et arpentait les bureaux, comme un corbeau qui détaille. Au quatrième, la tension montait d'un cran encore, et il ne valait mieux pas souffler, ou tout simplement chuchoter, tout bruit serait entendu, et sa colère serait fatale. Le dernier verre, était le pire de tous, la rage, le bureau de Dumbledore, les bornes dépassées de loin, le grognement de l'ours qui est réveillé. Quand l'alcool entrait en lice, Mr Schmitt devenait féroce.
Depuis le début de l'année, les maraudeurs testaient leurs limites, jusqu'à quel verre ils pourraient aller, sans considération pour leurs voisins de table, qui subiraient la même rage. Seulement ce ne serait pas le cas aujourd'hui, et Alycia en était reconnaissante.
« En ce jour de fin de semaine, nous allons étudier les patronus, et essayer d'en produire quelques uns. »
Un murmure de joie parcourut les rangs. Alycia sentit elle même son coeur battre d'excitation. Connaître son patronus était une chose que beaucoup d'élèves attendaient avidement. A sa droite Emily lui fit un sourire impatient, et Evan lui serra le bras, attentif aux paroles de l'ours, pour la première fois de l'année.
« Qui sait ce qu'est un patronus ? »
Aussitôt une dizaine de mains se levèrent, presque uniquement des Serdaigles, sauf celles de Lupin et Lily. Le trio de Vagabonds participaient à l'euphorie générale, et même Emily qui n'aimait pas lever sa main pâle pour répondre, ce fit un malin plaisir d'être de ceux qui auraient la réponse.
« Miss Evans ? Interrogea le vieillard en hochant la tête.
― Le sortilège du patronus est un charme faisant apparaître un patronus, c'est à dire un esprit protecteur qui sert de bouclier contre certaines créatures magiques, comme les détraqueurs. Il prend la forme d'un animal qui nous représente. C'est un sort très complexe. Il faut penser à notre souvenir le plus heureux de toute notre vie et prononcer la formule : Expecto Patronum.
― Je n'aurais pas mieux dit, avoua le professeur en s'appuyant sur son bureau. »
Lily sourit de contentement. Et ses lèvres s'étirèrent encore plus quand le vieil homme accorda quelques points à sa maison. Elle ne remarqua pas les coups d'œil jaloux des Serdaigles, qui prenaient très au sérieux la compétition intellectuelle.
« Qui à déjà vu un patronus ? s'enquit Mr Schmitt »
Trois mains se dressèrent. Un garçon, discret, Larry Solen, passionné d'échec, et le roi de ceux ci. James Potter, l'incontestable populaire de l'école, devait soit se rendre intéressant, soit vraiment répondre à la question. Et Alycia. Sous les regards étonnés des élèves, elle répondit oui. Oui quand le professeur lui demanda si elle en avait déjà réalisé un. Et cela ni James ni Larry, ne pouvaient la dépasser dans ce domaine.
« Cela fait longtemps professeur, je ne suis pas sûre de pouvoir en faire un aussi beau maintenant, affirma t-elle en rougissant.
― Alors vous apprendrez de nouveau les bases, comme vos camarades. »
Il sortit une craie de sa poche et écrivit à la hâte, quelques conseils pour mettre en pratique le sortilège.
« Il n'y a pas de recette miracle. Le travail répété, la patience, la persévérance, et la détermination, sont la clef du succès. Très rares sont les sorciers qui font un magnifique patronus dès le premier essai, même Dumbledore n'a pas été touché de ce miracle.
― Est-il possible de réussir à faire sortir de sa baguette un patronus parfait dans l'heure ? Demanda une jeune fille de Gryffondor.
― Peu y arriveront mais ce n'est pas impossible. Techniquement en magie, presque rien n'est impossible, presque... »
Une fois les instructions données, Mr Schmitt, emmena les élèves dans une salle plus spacieuse, pour qu'ils puissent s'entraîner à leur guise. Puis il leur montra comment il faisait son patronus, l'articulation des paroles, le geste précis de la baguette, la concentration extrême... C'était un ours blanc, peu s'en étonnèrent. Tranquille quand il n'était pas bousculé, d'apparence calme, de fond sévère.
Alycia rejoignit les jumeaux dans un coin de la salle pour les aider si besoin, et tenter d'arriver à faire un patronus de nouveau. Emily tenait à commencer, ce qui fit râler Evan. Elle ferma, les yeux souffla, et tendit sa baguette en l'air.
« Penses au plus beau moment de ta vie, lui chuchota Alycia. Pas seulement l'un des instants heureux, le plus fort, le plus puissant, celui qui t'arracherait les larmes.
― Cela va être difficile, elle pleure pour tout et n'importe quoi, rétorqua malicieusement Evan.
― Elle est comme moi, elle pleure pour les belles choses. Nous au moins, on a pas un coeur de pierre, souffla Alycia. »
Après un court instant de réflexion, elle rouvrit les yeux et se lança.
« EXPECTO PATRONUM ! »
Un mince filet bleuté sortit de sa baguette, mais aucune forme ne se dessina. Elle se retourna vers ses amis, déçue. Même si elle savait que le réussir du premier coup était bien trop complexe, elle paraissait inquiète. Elle laissa faire son frère, non sans lui adresser une grimace.
« Je paris deux cuisses de poulets que tu le réussiras en dernière, se moqua Evan en faisant un pas en avant.
― Fais attention, ou ton patronus sera vraiment un poulet, fit-elle en lui donnant une tape sur l'épaule. Et là tu feras moins le malin. »
Il grogna une parole incompréhensible et se concentra à son tour. Son regard était dur, comme s'il eut s'agit du moment le plus sérieux de toute sa vie. Alycia eut une envie folle de le déranger dans sa réflexion, de le chatouiller pour qu'il rigole, et qu'il se rate, mais elle se retint de justesse.
« EXPECTO PATRONUM ! »
Tel le frère de sa sœur, il n'obtint pas de meilleur résultat. Il ne se gêna pas de lui tirer la langue, prenant un air boudeur, bien qu'il soit trop âgé pour se genre de chose. Alycia prit donc le relais, inspirant à fond l'air ambiant. Elle se souvenait de son patronus : un aigle royal, comme Nox. Elle referma ses paupière, penchant lentement sa tête en arrière. Elle pointa sa baguette droit devant elle et songea au plus beau souvenir de toute son existence. La dernière fois, elle avait imaginé son entrée à Ilvermorny. La seconde fois, elle s'était revue embrasser Jaimie. Mais ses derniers souvenirs avaient changés de signification. Alors elle fouilla dans sa mémoire. Et instinctivement, le moment le plus beau, vint à elle. Il datait de quelques jours, quand Emily et Evan, lui avaient promis leur amitié. Sans penser plus, de peur qu'il s'envole, elle cria, hurla presque, rugit l'incantation :
« EXPECTO PATRONUM ! »
Une lueur apparut, bleue comme le ciel, claire comme ses pupilles, gracieux comme le vent, agile comme l'eau de source, puissante comme le soleil. Il figea la salle, les élèves s'arrêtèrent pour le contempler, majestueux comme il était. Des applaudissement retentirent. Il était beau. Magnifiquement parfait...Seulement ce ne fut pas un sourire qui apparut sur les lèvres de la jeune fille.
L'animal qui planait, n'était pas un aigle royal. C'était un loup. Le patronus de Jaimie. Elle se retourna vers le vieux professeur, mais il ne semblait pas comprendre. Tous la regardaient fiers. Mais la seule chose qu'elle sut faire, c'était trembler, avaler la boule qui se formait dans sa gorge. Alycia détailla ce loup qui gambadait, comme le maître de l'instant, partout où sa lumière pouvait aller. Elle n'arrivait pas à pleurer. Ni à détacher son regard de la seule trace de Jaimie. Elle avait essayé de le retirer de sa mémoire, mais il ne vivait pas dans sa tête, il vivait encore dans son coeur.
« 50 points à Serdaigle !
― Non c'est impossible ! C'est un aigle mon patronus, pourquoi ? Pourquoi ? C'est impossible. Je le sais. Je suis un aigle, mon patronus est un aigle. Qu'est ce qu'il m'arrive. On...Professeur... »
Le bouleversement, laissait place à l'angoisse, la panique, la peur d'être à jamais hantée. Elle cria, les mains sur la bouche. Emily et Evan vinrent la prendre dans leur bras, mais hystérique elle s'en détacha.
« Mon patronus est un AIGLE ! Pas un loup. Depuis des années c'est un aigle, pourquoi un loup...
― Calmez vous Miss Parker, les patronus révèlent qui nous sommes...et ils ne mentent jamais, affirma Mr Schmitt en s'approchant d'elle. Peut être n'êtes vous plus la même qu'il y a quelques années. Les chagrins nous rendent plus forts. Mais nous détruisent aussi, de l'intérieur. »
Ses yeux passèrent du vieil homme, à ce qu'il restait de la lueur. Elle expira.
« L'aigle royal...croyez vous qu'il reviendra ? s'enquit-elle en fuyant du regard les autres élèves.
― Tout dépend de vous Miss Parker. »
Elle lui sourit, étonnée qu'un homme d'apparence si banale, fasse preuve de plus de sagesse que l'ensemble de sa maison. La classe la regardait comme si elle venait d'une autre planète.
« Qu'est ce que vous regardez ? Rugit Evan en se mettant devant elle, protecteur. Ma nouvelle coupe de cheveux me va si bien que vous vous retournez tous comme des moutons pour la contempler ? »
Emily profita de la diversion de son frère pour l'attirer à l'écart. Le professeur s'était détourné pour s'occuper d'autres élèves, et ne paraissait pas outré par le comportement de Evan. Cela fonctionna, bientôt presque plus personne ne s'occupa d'Alycia et de sa crise de panique.
« Bon oublie ça, peut être que dans quelques jours, ton patronus changera de nouveau, tenta de la rassurer Emily en plongeant ses yeux bleus dans le regard clair de la jeune Parker.
― Je vais bien...Je ne pensais pas que c'était possible, j'ai été surprise...voilà tout, murmura t-elle, dans un état de transe. »
***
Durant le cours, seuls Sirius Black, au grand damne de Lily, et des « Vagabonds », et Alycia réussirent à faire apparaître un patronus distinct. Black avait pour représentant un chien noir, et Emily se fit souvent la réflexion durant le déjeuner, que c'était étrange pour quelqu'un qui n'avait rien de fidèle. Evan, quant à lui, espéra que le patronus de sa sœur soit un chat, comme cela il ne craignait rien, un chien et un chat ne font jamais bon ménage ensemble. Alycia avait invité Lily et ses amis Alice et Franck, manger avec eux, à la table des Serdaigle, une sorte de remerciement pour l'aide de la jeune rouquine.
Lily avait en effet trouvé un moyen de faire passer Alycia clandestinement à Près au Lard.
« C'est Alice qui m'a donné l'idée, fit-elle en désignant la jeune fille aux joues rondes. Depuis la première année, on connaît un passage qui mène à Près au Lard. On hésitait à te le faire prendre toutes les semaines, mais j'ai cherché en vain une solution et je ne vois que celle ci. Seulement il y a un problème. On est pas les seules à l'emprunter, à l'origine ce sont les maraudeurs qui y passent très souvent. En quatrième année, on les a vu passer par là, et le lendemain, on y était pour tester... Bon je l'avoue, à l'époque, et encore hier, le but premier, était de voir où ils allaient, mais on a eu raison d'attendre au cas où il nous serait utile.
― Mais...il va falloir les éviter, compléta Alycia.
― Si tu ne veux pas qu'ils te dénoncent, oui, dit à cette dernière A lice.
― Personne ne les croirait, riposta Evan. Ce ne sont pas des anges.
― Je n'en suis pas un non plus, avoua Alycia en reposant ses couverts. Lily a raison, je dois être prudente. Mais ce n'est pas cela qui m'empêchera de venir. Merci à vous trois, ça me fait chaud au coeur. »
Franck lui sourit de toutes ses dents en relevant la tête de son assiette. Alice rigola en jouant avec des bouts de pain et Lily avait cette étincelle de celle qui avait gagné quelque chose, une amitié peut être ? Evan, et Emily les coudes sur la table, détaillaient le trio de lions. Evan fut le premier à réagir.
« Il faudra t'emmener aux Trois Balais, et peut être te faire visiter la cabane Hurlante Wouuuuuuuuuhhhhhh, plaisanta t-il en agitant ses mains comme s'il était un fantôme. »
Emily le stoppa d'une claque sur la nuque dénudée, ce qui fit soupirer Alycia et rigoler Franck. D'ordinaire les jumeaux avaient un peu de mal avec le groupe de Gryffondor, Evan trouvait cela étrange qu'ils viennent leur parler, seulement depuis que Alycia était des leurs. Lily s'était excusée de les avoir jugé trop vite, et il avait fallu une bonne demie heure avant que le garçon n'ouvre la bouche, et que sa sœur bouge de sa posture stoïque. Mais maintenant que la roue était lancée, ils s'arrêteraient pas.
« Vous avez quoi comme cours cette après-midi ? Leur demanda Alice en mordant dans un beignet au chocolat.
― Histoire de la Magie avec les Poufsouffles, et Potions avec les Serpentards, super..., répondit Emily en piquant un bout du gâteau qu'allait gober son frère. »
Celui ci réagit violemment en saisissant la fourchette de sa sœur.
« Tu pouvais pas prendre un morceau avec ta fourchette ?! C'est sale ! »
Emily haussa les sourcils et reprit du bout des doigts un second morceau. Sans prévenir, Alycia éclata de rire, personne ne comprit pourquoi. Elle pencha sa tête en arrière, le corps secoué par son rire cristallin. Son visage prit une teinte rouge, et ses yeux commencèrent à être inondés de larmes. Elle se tint le ventre, qui devait commencer à devenir douloureux, alors que ses amis la dévisageaient étrangement.
« Qu'est ce qu'il y a ? Qu'est ce que j'ai dit ? Réagit Evan en tenant toujours la fourchette dans son poing.
― Le mot fourchette, balbutia-t-elle en s'appuyant sur l'épaule de Alice pour pleurer de rire. »
Les filles la rejoignirent dans cette folie, tandis que Franck restait de marbre, un sourire sur les lèvres, et qu'Evan fronçait tellement ses sourcils que l'on ne le reconnaissait pas.
« Fourchette ? Réessaya t-il. »
Alycia se tordit dans tout les sens, si bien que dans la salle, on entendais que ses rires bruyants et communicatifs.
« Tu fais une de ces têtes en disant ce mot, expliqua Alycia en reprenant son souffle difficilement. On dirait que tu dragues, mais...mal...Tu as un sourire surfait, à la Black, c'est horrible. »
Emily se retourna pour voir clairement la figure de son frère, bientôt imitée par toute la table.
« Dis Fourchette. »
Il toussa, se redressa et obéit.
« Fourchette, prononça t-il en brandissant l'objet en question »
Instinctivement, un sourire, plus que comique, dragueur, charmeur, autant qu'idiot, apparut aux coins de ses lèvres. Il ressemblait à une version du prince charmant dans les contes, et les dessins animés, quand celui ci montre tellement ses dents, qu'elles se mettent à scintiller d'une manière plus que ridicule. Emily rit, et s'étouffa avec son eau, Lily devint aussi rouge que ses cheveux et avait sa tête dans ses mains, Alice avait caché son visage dans le cou de son petit ami, qui avait enfin décidé à rigoler. Alycia respirait à peine, la chaleur répandue sur le haut de son corps.
« Fourchette ?
― Oh je t'en pris arrête, maudis Lily en luttant pour ne pas rire de nouveau.
― J'aime qu'on me supplie...FOURCHETTE ? »
Pour éviter de mourir littéralement de rire, Emily plongea la tête blonde du jeune homme dans son assiette. Mais aussitôt celle ci relevée, il continua son cirque, comme le clown menant la danse. Il se retourna vers les autres Serdaigle, et retenta une centaine de fois l'expérience, sous l'hilarité générale.
Alycia se sentait bien, elle oublia l'histoire du patronus.
Décidément, Poudlard lui en faisait voir de toutes les couleurs, et ce n'était pas toujours un mal.
***
Au chaud dans ses couvertures, Alycia lisait. La journée s'était déroulée sans encombre, et elle avait fait ses preuves en potions, bâtant le record de vitesse de deux secondes selon Emily. Severus Rogue, qu'elle avait compris comme étant le souffre douleur des maraudeurs, avait sous-estimé le niveau de la jeune fille. Elle ne prenait pas le cours de potions à la légère, puisqu'il rattrapait pas mal de ses points dans les autres matières.
Elle se rendit compte que la fatigue la gagnait, quand elle s'aperçut qu'elle venait de relire pour la cinquième fois la même phrase. Elle se leva, pour ranger le bouquin, et en même temps elle regarda par la fenêtre. La nuit était calme, remplit d'étoiles, et de cette lune souriante.
Elle les contempla, le sourire aux lèvres. Elle avait toujours aimé observer la paisible mère nature, que ce soit dans ses moments calmes, ou quand au contraire ses forces se déchaînaient. La neige la fascinait, la chute des feuilles en automne également, mais ce qui l'attirait plus que tout, c'étaient les orages. Voir les éclairs briser durant quelques instants la sérénité habitant les lieux, par un simple rayon de lumière, et le tonnerre, secouer les nuages, comme un appel céleste, ramenait en elle une immense admiration.
Elle se délectait de ce moment apaisant, devant la puissante nuit, qui dissimulait ses secrets, quand un changement soudain éclata dans le noir. Elle recula d'effroi. Cela recommençait. Une lumière verte se dessina devant son regard clair, pour la cinquième fois de sa vie. Elle haleta, en tentant de reprendre ses réflexes en main. Pendant que le symbole des Ténèbres luisait au loin, elle réveilla Emily d'une secousse.
« Hummmm.
― Réveille toi, Em. Je crois...je crois que Près au Lard est attaqué. »
La lumière verte se répercuta sur le visage endormi de la jeune brune.
« Que...Quoi ?! s'affola t-elle en se redressant d'un coup. Non c'est impossible. »
Elle courut à la fenêtre, et posa ses deux mains sur cette dernière. Le feu, mêlé, à la lueur verdâtre, dansait, comme s'il eut s'agit d'un balais, au dessus des arbres. Toutes deux, uniquement vêtues d'une chemise de nuit, se ruèrent dans l'escalier, dévalant les marches deux par deux. Les longs cheveux presque blancs de Alycia détachés, se collaient à son front en sueur. Emily arriva dans la salle commune la première.
« Que fait-on ? Paniqua Alycia, ne connaissant pas les procédures d'urgence à Poudlard.
―Il faut trouver un préfet..., s'agita Emily. Et lui dire d'aller prévenir les professeurs. Il faut réunir les élèves dans la Grande Salle.
― Va chercher de l'aide, je réveille les autres, ordonna Alycia, reprenant la situation en main. Je te rejoins. »
Après qu'Emily ait franchis la porte principale, elle remonta l'escalier quatre à quatre, en luttant pour ne pas tomber. L'adrénaline, qu'elle ne connaissait que trop bien, envahit son corps, qu'elle sentit plus fort. Elle toqua aux portes, hurlant aussi fort qu'elle le pouvait. Bientôt, une foule de jeunes gens de tous les âges, se tenait dans la Salle commune. Un préfet, vint les chercher quelques minutes plus tard.
« Suivez moi tous, et s'il vous plaît, ne paniquons pas. Le château est protégé, les rassura le jeune garçon de septième année, préfet en chef. »
Tel un automatisme, les Serdaigles, fidèles à leur maison, ne posèrent pas de question, et le suivirent studieusement. Evan vint se placer aux côtés d'Aly.
« Tu as peur ? Lui demanda t-il.
― J'ai toujours peur. Le véritable courage c'est de la maîtriser.
― Moi aussi j'ai peur, mais je n'ai pas de courage, continua t-il les joues pâles.
― Il existe différentes formes de courage Evan. »
Il hocha la tête, silencieusement. La main d'Alycia vint trouver la sienne, cherchant probablement un réconfort, il répondit à son étreinte. Elle savait ce qu'était le sentiment d'anxiété que vivait Evan, elle l'avait logé en son sein durant des années. Et la dernière chose qu'elle voulait pour lui, c'est qu'il l'affronte seul. En arrivant dans la grande Salle, ils trouvèrent celle ci modifiée en un dortoir géant. Pendant qu'ils cherchèrent des places, les professeurs les enfermaient dans l'endroit le plus sûr au monde, empêchant toute personne de faire ne serait-ce qu'un pas entre les quatre murs du château.
« Quand les lumière s'éteignent, la vision doit s'adapter, mais jamais les convictions, disait sa mère. La nuit n'a pas le pouvoir de tout changer. Pense toujours à cela. »
« Et la lumière réapparaîtra à force de persévérance, rajouta Alycia. »
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