Chapitre 7 : Amitié
Elle ne trouva pas le sommeil. Jaimie hantait ses esprits, et elle peinait à penser à autre chose. Encore une fois, elle passa la nuit à se retourner dans son lit avec un unique but, trouver un peu de repos. Au bout de trois heures d'ennui, d'envie de s'énerver contre son matelas qui peut être n'était pas assez confortable, elle se décida à se lever pour aller vagabonder. Elle se chaussa, revêtit un châle qui appartenait à sa mère et sortit de la salle commune des Serdaigles.
Elle commençait à avoir l'habitude, elle avait ses propres marques. Elle connaissait le chemin des rondes de Miss Teigne, et elle tâchait d'être silencieuse dans l'ombre de la nuit. Elle avança sans but réel, prenant le temps de regarder à la lumière de sa baguette les différents tableaux qui ornaient le mur. Certains se réveillèrent et lui crièrent de faire moins de bruit et d'arrêter de les éblouir, alors elle s'excusait et recommençait quelques mètres plus loin.
Elle pensait. Elle pensait à Jaimie alors qu'elle observait les colonnes de pierres, lui qui aimait tant l'architecture. Elle essayait de supprimer tous ces souvenirs de sa tête mais il revenait la hanter sans cesse. Comme pour la désigner du doigt et dire au monde entier qu'elle méritait de souffrir, il était mort et pas elle. Alycia vivait, respirait, mais elle ne pouvait aimer de nouveau. Ou du moins elle le pensait, car un jour, peut être, Jaimie la laisserait.
En déambulant, elle remarqua des chuchotement non loin de l'endroit où elle se trouvait. Plusieurs élèves paraissaient en pleine conversation dans une salle de classe. Elle ne distingua que des voix d'homme, mais cela ne l'empêcha pas, curieuse, d'aller coller son oreille près de la porte. Oui elle ne devait pas le faire, mais, elle était sans cesse en quête d'aventures. Ce qui était bien étrange pour une Serdaigle.
« Mais enfin James ! s'écria une voix qu'elle reconnut aussitôt comme étant celle de Lupin. Ce n'est pas logique ! Le monde marche à l'envers si ce que tu me dis est vrai.
― Mais puisque je te dis que Servilius s'est lavé les cheveux Lunard...C'est que j'ai senti le parfum de lavande en passant juste à côté de lui, s'exclama à son tour Potter avec autant de force.
― Il s'est peut être juste parfumé...tenta une autre voix, plus enfantine.
―Ou alors il a quelqu'un en vue, railla Sirius Black.
― Il ne sentait pas la lavande quand il était après Lily-jolie Patmol, ça m'étonnerait qu'il le fasse pour elle seulement maintenant, grogna James.
― Une chose est sûre, Lucie va bientôt le rattraper au niveau de la puanteur si ça continue..., plaisanta Sirius en riant.
― Pourquoi tu sors avec elle si elle pue ?, renchérit Remus.
― Parce que Parker m'a envoyé balader, se renfrogna le jeune Black. Elle me fait peur cette fille. Avec ses yeux clairs, on dirait qu'elle va me tuer d'un seul regard. »
Elle les entendit rire bruyamment. Elle se redressa, assez pour ne plus avoir les oreilles collées à la porte de bois. Black était un sacré prédateur. Et il n'aimait pas qu'on ne lui permette pas de jouer avec soit. Elle fit une grimace de dégoût. Evan avait raison de retenir sa sœur de lui sauter au cou, il n'était certainement pas fait pour elle.
« Pourquoi ne ris-tu pas Lunard ? Quelque chose ne va pas ? s'enquit Sirius.
― Je rigole, qu'est ce que tu racontes ? »
Un miaulement fit sursauter Alycia qui se retourna en criant. Elle aurait bien voulu savoir ce que disaient les autres de la réponse de leur ami, mais voilà que sa curiosité, distrayant sa prudence, allait la faire attraper. Elle frémit et son dos heurta le bois vieilli de la porte. Miss Teigne, avec ses yeux rouges sangs, avait le don d'effrayer alors même qu'elle était inoffensive. Parce qu'un animal est souvent à l'image du maître, le mot chat rimait souvent ici avec Rusard, vieux cracmol inflexible et intolérant qui préférait voir les élèves pendus aux cachots plutôt que de les admirait cirer ses chaussures.
« Sale bête ! Grommela t-elle en dégageant ses pieds des mâchoires aiguisées de la créature.
Mais plus elle reculait plus la bête se faisait menaçante, elle aurait pu grandir, grossir, qu'elle en serait toute aussi terrifiante. Et la vieille chose qui lui servait de propriétaire n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez, sentant l'odeur particulière des élèves fuyant la menace.
S'il n'y avait pas eu l'obstacle de la porte, et les maraudeurs derrière celle ci, elle aurait fui. Entre se faire coller, et devoir affronter les quatre farceurs de Poudlard, elle hésitait. Elle ne savait ce qu'il y avait de pire entre subir leurs moqueries, ou devoir astiquer les jolis chaudrons de l'école. Finalement elle tourna la poignée et se faufila dans la classe en claquant la porte au nez du félin. La compagnie de Rusard lui déplaisait plus que celle de Sirius et ses amis fidèles.
« Tiens ça alors ! On ne dort pas Parker, railla immédiatement Sirius.
Puis il entendit le miaulement et aussitôt se tut. Ils éteignirent les lumière et se cachèrent dans l'armoire et sous le bureau. Alycia n'eut d'autre choix que de participer à leur partie de cache-cache. Elle ne voulait absolument pas que sa mère reçoive un deuxième courrier qui conterait ses aventures nocturnes. Elle ne l'avait pas envoyer ici pour s'amuser, bien que ce soit exactement ce qu'Alycia souhaitait faire.
« Qu'as tu senti ? Marmonna le vieillard en entrant doucement en faisant traîner le plus possible sa voix enrouée. »
Bien entendu le chat ne répondit pas. Ne percevant rien d'anormal, Rusard fronça les sourcils et se redirigea vers la sortie au grand soulagement du groupe. Contre son oreille, elle sentit un souffle chaud qui lui donna à la fois envie de taper la personne qui se permettait de la narguer et en même temps de lui sourire. Elle se retourna et apercevant la crinière noire de black, sa main vola et coupa l'air jusqu'à atteindre la joue du jeune homme pour lui laisser un belle marque rouge.
« Je respirais ! s'offusqua le séducteur en tenant sa joue à deux mains.
― Respire ailleurs ! »
Plus elle voyait son sourire trop parfait, plus sa haine envers lui augmentait et plus elle se promettait mentalement ne jamais laisser Emily approcher cette figure angélique, dissimulant un caractère de démon. Elle se retira de sa cachette tout comme les autres et se tint, les poings sur les hanches devant eux.
« Je me doutais bien que tu n'étais pas comme les autres Serdaigles, dans ton coin à bouquiner toute la journée, enchaîna James en passant une main dans ses cheveux. Qu'est ce que tu faisais ? Tu nous écoutais ?
― Peut être bien...souffla t-elle un sourire malicieux collé sur ses fines lèvres roses.
― La curiosité est un vilain défaut, se moqua Sirius.
― La fierté n'est pas non plus une qualité, renchérit-elle. Tu as peur de moi Patmol ?
― Tes yeux ne sont pas toi.
― Et pourtant je peux être aussi froide si je le souhaite. »
Ils se fusillèrent du regard, comme s'ils étaient le chien et le chat, grognant, gardant ses distances face à la créature d'en face. Alors que Remus était un être aimable et joyeux, Alycia avait du mal à déceler la moindre petite qualité chez Black, aussi infime soit-elle. James, au vu de ce qu'il faisait subir à Lily Evans, ne devait être beaucoup mieux. Alors oui, au départ ils l'intriguaient et peut être était-ce encore un peu le cas, mais maintenant, ils l'énervaient. Et elle n'était pas du genre à se laisser faire.
« Excuse les, tenta de les justifier Remus. Sirius n'aime pas qu'on se refuse à lui et James n'aime pas qu'on aime pas Sirius.
― Quelle suffisance Black ! s'écria t-elle. Non ça t'étonne que tu ne sois pas mon genre ?
― Je suis le plus beau de Poudlard.
― Dans tes rêves seulement, s'insurgea t-elle en lui jetant un regard des plus mauvais. »
Puis elle se retourna vers Remus qui paraissait mal à l'aise, honteux peut être du comportement de son ami...Ou du moins elle l'espérait. James s'était accoudé au bureau et louchait sur le plafond humide. Il laissait la première fille qui avait refusé les avances de son meilleur ami, rendre la monnaie de la pièce à celui ci.
« Franchement, je ne sais pas ce que tu fais avec eux Remus, lui avoua t-elle. Il y a plus fidèle que ces deux là, après pour Peter, je ne le connais pas assez.
― Tu n'en sais rien.
― Non tu as raison, mais je vois bien les choses.
― Cela ne suffit pas, tu n'as aucune idée de qui nous sommes vraiment. »
Elle ne répondit pas et sous leurs regards examinateurs, elle sortit sans un mot.
***
Emily se leva en avance. Et quand elle se tourna vers le lit de son amie pour lui dire bonjour, elle trouva celui ci vide. Elle soupire en laissant son visage retomber sur l'oreiller. Il ne lui avait pas fallu deux jours pour comprendre qu'Alycia Parker ne tenait pas en place. Et comme beaucoup, elle se mettait à douter du choix du chapeau magique. Elle aurait pu être à Gryffondor. Elle n'avait pas peur du vide, des regards des autres, des heures de colles, de Rusard, de Peeves qu'elle avait insulté après qu'il l'ait embêté, de la nuit, des couloirs déserts, de la forêt interdite, de sortir de Poudlard alors qu'elle était en danger, de la colère de Dumbledore. Elle avait juste peur des araignées.
Emily n'était pas comme cela. Elle était plus craintive, plus timide aussi, plus prudente, plus réservée, plus solitaire. Elle ne sentait pas pousser des ailes quand l'adrénaline prenait le dessus, ou alors ne savait-elle pas vraiment ce qu'était la véritable prise de danger. La guerre avait beau détruire les nés moldus, elle et Evan n'avaient jamais été en réel danger, mais ce n'était pas le cas d'Alycia. Son petit ami avait été tué à sa place. Elle était donc en danger de mort, elle savait ce qu'était la peur et elle n'en n'était plus effrayée désormais, elle comprenait qu'il y avait plus grave que des regards en biais, des rumeurs, des sentiments d'isolement, il y avait les mangemorts.
La porte s'ouvrit la faisant sursauter. Lucie venait de rentrer de nouveau. Elle avait certainement passé la nuit avec Sirius. Bon débarras ! Au moins elle ne râlait pas la nuit. Emily s'assit en tailleur sur ses draps chiffonné, bailla et s'étira avant de soupirer de nouveau. Elle observa Lucie prendre place sur un fauteuil et échanger un regard avec son reflet dans le miroir du dessus de la commode.
« Qu'est ce que je suis moche, quand je ne suis pas maquillée..., grogna t-elle en malaxant ses joues rebondies. »
Puis voyant qu'Emily paraissait bien éveillée, elle se mit à lui conter son histoire d'amour avec le grand Sirius Black sans remords pour les autres filles du dortoir qui dormaient encore, le visage contre l'oreiller. Elle aimait qu'on porte attention à sa petite personne.
« Il m'a embrassé passionnément hier soir dans un couloir, j'ai bien cru qu'il m'arracherait les vêtements...Il est si gentil et si adorable. Mais tu vois nous ce n'est pas que pour quelques jours, il a déjà dit qu'on aurait une grande maison au bord de la mer et qu'on se marierait...Mes enfants seront tellement beaux si c'est le fruit de notre amour si fort... »
Emily ne trouva pas les mots pour lui dire qu'elle ne devait pas se faire trop d'illusion. En fait, elle préférait laisser la jeune fille revenir sur terre toute seule. Bien sûr que Sirius n'avait jamais fait de projets avec elle, il était incapable de s'attacher à quelque chose. Sa vie n'était que sables mouvants, jamais il ne serait fixé, avec un foyer.
Elle la laissa vaniteusement se vanter d'escapades amoureuses qui ne sortaient que de son imagination pour la plus grande partie. Elle se leva et délaissa son ennemie jurée devant son autre soit, se réciter des romances...
Une fois habillée, lavée, parfumée, elle rejoignit la salle commune et sourit en apercevant son frère réviser son devoir d'étude des moldus. Lui aussi s'était éveillé de bonne heure, à croire qu'ils faisaient toujours tout pareil.
« Je croyais que tu n'avais pas besoin d'apprendre cette matière, se moqua t-elle en s'asseyant sur ses genoux.
― Mais personnellement moldu ou pas, quand on te demande la date de naissance du téléphone, la réponse est pas facilement trouvable, grommela celui ci en l'embrassant sur la joue. Bien dormi mon petit canard préféré ?
― Oui, ça va. Dis tu n'aurais pas vu Alycia ? s'enquit-elle.
― Je croyais qu'elle dormait...
― Elle a dû encore faire sa « Vagabonde ».
― Tout le monde n'a pas ton énergie de vieille grand-mère, plaisanta Evan. N'est ce pas petit canard ?
―Il faudrait savoir je suis une mémé ou un canard ? Tu n'es jamais d'accord sur les surnoms.
― Tu es un vieux canard grisonnant.
― De mieux en mieux... »
***
Alycia se dirigea pour sa répétition de Quidditch, balais à la main, combinaison sur le corps. Elle avait retrouvé au petit déjeuner Emily et Evan, et leur avait tout raconté de son aventure, les encourageant à répondre aux farces des maraudeurs s'ils en étaient victimes. Elle avait encore insisté auprès de celle qui devenait peu à peu une meilleure amie et confidente, de ne pas approcher Sirius Black. Il était un prédateur en recherche d'une proie, dès qu'il aura fini avec Lucie, il sera de nouveau à l'affût. En arrivant sur le terrain humide, elle vit que l'équipe de Serpentard y était déjà. Elle pinça les lèvres sachant que le capitaine de son équipe n'accepterait pas ce partage du terrain.
Elle courut jusqu'au moment où elle se retrouva seule au milieu du stade, au dessus de sa tête volaient les serpents. Le reste de ses camarades la rejoignirent et le capitaine ordonna immédiatement à son homologue de l'autre maison de descendre de son balais.
« Qu'est ce que tu veux Chang ? C'était notre tour, s'insurgea celui qu'elle reconnut comme étant l'attrapeur de la maison Serpentard, ainsi que le leader de son équipe, Regulus Black.
― Non justement, voici un mot du directeur qui nous donne la permission à cette heure de la journée, on a planifié cet entraînement depuis la rentrée déjà. »
Il lui tendit, mais Regulus la déchira avec dédain. Il détailla l'équipe des aigles avec cet air arrogant qui rapprochait celui ci de son frère, Sirius. Puis d'un geste de la main, il fit signe à ses amis de poser pieds à terre.
« Vous avez une demie heure, et ensuite on le reprend. C'est mon dernier mot, négocia le jeune Black en tendant sa main à Chang .
― Soit. »
Alycia voulut ouvrir la bouche pour crier que c'était injuste, mais son capitaine lui lança un regard noir. Les Serdaigles préférait aller par l'esprit, petit à petit, de manière réfléchie. Mais elle avait l'impulsivité d'un lion, et la seule chose qu'elle souhaitait, était de sauter au cou du serpent. Elle détourna les yeux et se joint à son camp, les poings serrés autour de son balais. Elle réprima une grimace quand elle vit les yeux clairs de Regulus sourire de la victoire.
« Je t'aurai petite vipère, murmura t-elle pour elle même. »
***
Sur les gradins, Evan et Emily n'avaient pas tardé à venir prendre place pour observer leur amie faire des pirouettes dans les airs. Alycia était à l'aise sur un balais, beaucoup plus que sur terre et les jumeaux ne se lassaient pas de la contempler danser au grès du vent.
« Les Serpentards ont l'air à cran, commenta Evan en les regardant attendre impatiemment que la demi heure passe sur le banc de touche.
― Ça c'est sûr... »
Il sortit des jumelles de son sac à dos et les plaça devant ses yeux bruns pour mieux voir les exploits de « l'inconnue aux yeux clairs ». A ses côtés Emily sifflotait une chanson populaire, les bras croisé. Evan balayait des yeux le stade, comme si il eut voulu imprimer chaque détails dans son esprit. Au dessus d'eux, les aigles s'entraînaient. Parfois ils entendaient les cris entrecoupés du capitaine qui hurlait des ordres ici et là. La base de leur tactique c'était la surprise. Toute stratégie se basait sur cela. Et l'entraînement ne pouvait être très efficace avec un espionnage du camp adversaire. Evan tourna donc ses jumelles vers le groupe d'adolescents verts comme l'herbe.
Soudain il poussa un cri et se leva, l'appareil toujours collé à ses yeux. Il tendit le bras vers Regulus Black qui pointait discrètement sa baguette en direction de leur amie. Emily comprit immédiatement. Ses lèvres bougeait en rythme comme pour prononcer un sort. Il allait la faire tomber de son balais. En haut, Alycia dansait, comme s'il eut s'agit d'un balais. Elle virevoltait, serrant le souaffle sous son bras.
Il ne fallut pas deux secondes à Emily pour dévaler les marches qui menait au stade. Elle le traversa en courant comme elle le faisait rarement. Certes elle pouvait être la dernière fille qui irait chercher les ennuis près des Serpentards, mais là, sachant que son amie allait finir à l'infirmerie, elle ne chercha pas à saisir ce que son instinct lui dictait. Elle ne réfléchit même pas, comme une Serdaigle aurait pu le faire. Elle n'avait qu'un objectif la joue de Regulus Black.
Derrière elle, elle percevait les pas de son frère qui allait certainement rattraper son erreur. Il était du genre à débarquer sans comprendre, ce qui l'obligeait à raisonner. En arrivant à quelques mètres du serpent, elle lui sauta littéralement dessus , l'emmenant avec elle dans sa chute. Il fut étonné, auparavant trop concentré sur son sort. Elle profita du fait qu'il avait lâché sa baguette pour la saisir et s'enfuir en courant, le plus loin possible du stade. Il poussa un rugissement et se rua à sa poursuite.
Heureusement entre temps, les équipiers de Alycia avaient rattrapé celle ci alors qu'elle fonçait la tête la première en direction du parterre boueux. Plus de peur que de mal. Enfin ce n'est pas ce que pensa Evan quand il vit les coéquipiers de Regulus se rapprocher de lui avec la ferme intention d'en découdre.
« Vous connaissez l'histoire de VanVan le canard jaune ? Begaya t-il. Oui vous savez ce canard qui se retrouva face à plusieurs coq qui puaient la bouse de vache et qui dut prendre ses jambes à son cou, ou devrais je dire ses pattes...Non ? Bon okay...ARGHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH »
Et il détala comme un lapin en hurlant, les solides et costauds serpents sans pitié sur ses talons.
***
Et voilà comment au lieu d'une personne à l'infirmerie, il y en eut deux. Emily, le visage rougi par le coup de poing du jeune Black, tenait une poche de glace en attendant que la potion de l'infirmière fasse effet. Et Evan, l'arcade sourcilière en sang, la lèvre ouverte et la cheville foulée, gémissait dans son lit, comme le mauvais malade qu'il était. Alycia avait trouvé place au milieu des deux lits sommaire et leur souriait affectueusement. Elle était fière. Fière de ce qu'ils avaient fait pour elle. Elle n'avait pas vu ce que faisait le jeune Black, les conséquences auraient pu être désastreuses si les jumeaux n'étaient pas intervenus. Au fond d'elle elle se remémorera les conseils de sa mère.
« Sois toujours sur tes gardes. Toujours. Même de ceux qui ne savent rien. Parfois il n'y a pas besoin de prétexte pour faire mal. »
Elle avait trouvé les vrais amis. Ceux qui lui avaient manqué toute sa vie. Pas juste deux personnes de passages qui ne se préoccupaient pas d'elle, non de vrais alliés. Et désormais, elle se sentait comme si elle pouvait tout leur dire, tout leur confier, leur faire partager. Ils n'étaient plus de simples rencontres dans sa vie. Ses yeux piquèrent. Le seul qui lui avait montré cela en la défendant, c'était Jaimie. Sa mère aussi bien sûr. Mais en dehors de la famille, Jaimie avait été le seul, jusqu'aujourd'hui.
« Hey, murmura Evan en lui prenant la main. Tu vas pas te mettre à pleurer quand même ? J'ai pas fait tout ça pour te voir triste. »
Elle resserra son étreinte, souriant, malgré son émotions. Elle essuya son visage du revers de sa manche.
« Maintenant, nous c'est à vie, affirma d'une voix ferme Emily.
― Oui, j'en fais le serment, continua Evan. Sur la tête de notre chat Courgette qui est tranquillement sur notre canapé à Londres.
― Plus de secrets, plus de mensonges, nous sommes un, termina Emily les yeux brillants. »
Elle rit. Ils rirent tous. Alycia avait juste envie de les serrer dans ses bras. De ne jamais les laisser partir. A travers ses sanglots grandissants, elle prit leurs bras et finit :
« Je promets, de ne jamais vous abandonner. Nous c'est à vie.
― Tu es la « Vagabonde », nous sommes tes acolytes, les « Vagabonds », conclut Emily en dévoilant ses dents blanches. »
En pleine après midi, une semaine et demie après la rentrée, une amitié imbrisable était née, au milieu de la plus prestigieuse école de magie au monde. Et de cette source de lumière, les ténèbres ne pouvaient rien atteindre.
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