Chapitre 19 : le monde entier lui en veut



« Tu sais Remus, je m'y connais bien. Tu peux m'en parler. J'ai du me faire rejeter au moins un millier de fois par Evans. Pourtant je ne perds pas espoir. »

James essayait de sortir son ami de son mutisme depuis deux jours. Le week end était arrivé, et le lycanthrope avait passé ses journées dans son dortoir à regarder fixement le plafond. Les maraudeurs perdaient patience et commençaient à en vouloir à la jeune serdaigle.

« Laisse tomber James. La première fois qu'Evans t'a frappé tu étais dans le même état, grogna Sirius en s'étirant. »

Ils venaient de se lever et alors que Remus était d'ordinaire, le plus matinal, ils peinaient à le lever. Son oreiller semblait devenir sa seule consolation.

« Au moins Remus, tu as eu un baiser ! J'attends toujours celui de Lily-Jolie ! Râla James. »

Ils n'eurent aucune réponse. Le loup garou leur tournait le dos. Cela faisait plusieurs jours qu'il n'avait pas mangé ( mis à part quelques tablettes de chocolat noir ), et qu'il n'osait plus sortir de la salle commune de peur de croiser une certaine « inconnue aux yeux clairs ».

« Où est passé notre Lunard. L'unique. Le vrai. Celui qui emmerde le reste du monde ? s'écria James en dansant autour de son lit à baldaquin. »

Il lui saisit l'oreiller et le tapa à maintes reprises pour entendre le son de la voix de son ami, ne serait-ce qu'un grognement.

« Tout n'est pas perdu mon poto ! Allé debout ! Ce n'est pas comme ça que tu vas récupérer ta louve !

― Elle ne m'aime pas, gémit Remus.

― Je sais pas qui elle aime sérieux, ironisa Sirius avant de se faire fusiller du regard par un James exaspéré.

― La ferme Sirius, tu n'arranges rien là. »

Il demanda à Remus si celui ci voulait venir manger avec eux, mais le jeune homme affirma qu'il n'avait pas faim et qu'il ne voyait pas pourquoi il mangerait s'il n'avait pas faim. A contrecœur les maraudeurs le laissèrent pester dans sa barbe, au chaud dans son lit, pendant qu'ils se précipitaient dans la Grande Salle. Sur le chemin, Sirius commença à exploser.

« Je ne sais pas pour qui elle se prend, mais ça va chauffer. Si elle croit une seule seconde, qu'elle peut s'en sortir comme ça..., murmura t-il entre ses dents.

― Il nous faudrait une vengeance. Au nom de Remus. Je suis d'accord avec Patmol, avoua Peter en se tournant vers le chef de la bande, et attendant patiemment une autorisation.

― Remus ne va pas aimer...Mais on ne peut pas la laisser lui faire du mal ainsi. »

Remus ne sortait presque jamais avec des filles à Poudlard, Mary devait être sa deuxième petite-amie. Et c'était son premier chagrin d'amour, lui qui avait tant de mal à s'assumer du fait de son léger problème de fourrure. Les maraudeurs s'étaient jurés de se protéger, ils n'allaient donc pas rester immobile en attendant que le jeune loup aille mieux.

« Que proposes-tu Sirius ? Demanda James alors qu'ils atteignaient la Grande Salle.

― On en fait notre cible numéro 1. Avant Servilius. »

Peter et James se lancèrent un regard furtif. Si seulement Alycia savait à quoi s'attendre...Severus en avait subis des farces, il ne serait probablement pas contre un maigre répit.

**

« Elle ne vient pas manger ? s'enquit Evan en voyant sa sœur s'asseoir en face de lui.

― Non. Et si tu veux mon avis, j'en ai marre. Qu'elle se débrouille seule, s'énerva Emily. »

Evan soupira. Ces deux jours pendant lesquels Alycia les avaient ignorés avaient été les plus longs de sa vie. Il s'ennuyait à mourir. Il ne pouvait pas taquiner Emily qui grognait pour un rien. Il ne pouvait pas embêter Alycia qui l'évitait. Il devait se contenter de respirer. Il s'était déniché un élastique et il le tordait entre ses doigts. En attendant comme un gamin que l'on aurait punis.

« C'était trop tôt je te l'avais dit, marmonna t-il.

― J'ai pas envie d'en parler Evan ! s'insurgea Emily. Arrêtes de toujours répéter les mêmes phrases ! C'est lourd à la fin ! »

Ils mangèrent donc en silence. Encore une fois. On pourrait entendre une mouche voler. C'est d'ailleurs pour cela qu'Evan se rendit compte qu'il pouvait entendre le tic tac de la montre qu'il avait au poignet sans pour autant approcher la main de son oreille. Il venait de racler pour la cinquantième fois le fond de son yaourt quand il aperçut Celia Vialesca qui cherchait une place. Il s'ennuyait tellement qu'il était tenté de l'inviter à leur table. Et puis...pourquoi pas ? Il leva la main bien en vu, et l'espagnol tout sourire vint prendre place aux côtés d'une Emily profondément agacée.

« Oh Gracias ! Je commençais à désespérer, se réjouit-elle en balançant sa crinière derrière ses épaules.

— Ce n'est rien tu sais. Les débuts à Poudlard ne sont jamais faciles. Surtout quand on arrive après tout le monde, commença Evan ravi d'avoir un peu de conversation.

― C'est sour. Mais tout le monde est si sympa...Vraiment je me sens déjà à mon aise.

― C'est pour ça que tu ne trouvais pas de place, railla Emily, qui s'était levée du pied gauche. »

Ce qui aurait pu être frustrant pour la plupart ; c'est que même sous les insultes Celia gardait le même sourire et continuait d'enjoliver le monde en battant des cils. Et justement, la technique était bonne, car Emily, décontenancée, fit mine de s'intéresser à son assiette, comme si elle regrettait ses paroles.

« Alycia n'est pas avec vous ? s'enquit innocemment Celia.

― On s'est embrouillés, raconta Evan en retrouvant un faible sourire. On avait manigancé un truc pour qu'elle ait un rendez vous avec Remus Lupin mais visiblement elle n'était pas prête. »

Emily lui donna un coup de pied violent sous la table mais Evan en avait plus qu'assez de se taire car personne ne voulait discuter paisiblement avec lui. Il détestait les disputes. Il faisait toujours tout pour les fuir.

« Alors depuis elle nous ignore. On ne sait même pas pourquoi ça s'est mal passé. Tout ce qu'on sait c'est qu'elle a une tête de déprimée, enchaîna-t-il. Je m'ennuie sans elle, on est devenu très proches tu sais.

― Notre vie n'intéresse personne, siffla Emily qui bouillait intérieurement.

― Au contraire. La meilleure chose à faire quand on ne va pas bien, c'est d'en parler, précisa l'espagnole.

― On va très bien merci.

― Je pourrais vous aider. Peut être en allant lui parler..., proposa avec un doux sourire la nouvelle arrivante. »

Evan ouvrit la bouche précipitamment, pour dire que c'était une excellente idée, mais sa sœur semblait paniquée. Il savait qu'Emily aimait régler ses problèmes seule, qu'elle avait souvent l'arrogance de croire que l'aide était une mauvaise chose. Une fois, on l'avait emmené chez une psy, et Emily n'avait jamais voulu adresser la parole à cette dernière. Les crises divinatoires qu'elle faisait, seul son frère savait les gérer. Mais n'était-il pas une partie d'elle même ? Deux jumeaux, une seule âme disaient certains.

Finalement Emily, refusa. Malgré ça Celia n'abandonna pas la partie, et sembla presque concernée elle même par leur problème.

« Tant pis, mais bon. Je vois que vous avez besoin d'un remontant. Je me disais que vous pouviez venir avec moi. Je vais visiter un peu le parc cette après-midi. »

Cette fois, sous la pression, même Emily s'avoua vaincue et accepta l'offre de la jeune Serpentard.

**

« Hey ! Parker ! S'il te plaît. Stop. TU VAS M'ÉCOUTER OUI ? s'époumona Regulus en courant après une crinière blonde platine. »

Alycia le fuyait comme tout les autres depuis la matinée. Maintenant que la nuit tombait presque, qu'elle avait ignoré les attentions portées par les uns et les autres à son encontre durant la journée, elle voulait juste rejoindre son lit et dormir en peu. Alors elle courait, en espérant que Regulus la lâcherait au bout de moment. Ce qui était mal le connaître...Plus tenace que lui, c'était impossible.

Elle cria et voulut le gifler quand il attrapa son bras et la fit se retourner.

« Laisse moi sale crétin ! Cracha-t-elle toutes griffes dehors. Tu ne comprends donc rien quand je te dis que je veux qu'on me fiche la paix ! »

Elle l'insulta de tous les noms pendant quelques minutes avant que Regulus la prenne par les épaules et la secoue dans tout les sens.

« C'est bon t'es calmée ? »

Elle pinça les lèvres et serra fort les poings. Aujourd'hui il valait mieux la laisser seule. Et Regulus n'avait pas tendance à écouter les avertissements. Au contraire, l'interdis était son domaine de prédilection quand il s'agissait de « l'inconnue aux yeux clairs »

« Non ! Et lâche moi ! Je suis pas un objet ! Bas les pattes ! Fit-elle en le frappant avec ses petits poings.

― Tu as besoin de parler.

― Peut-être mais certainement pas à toi !

― Ecoute Parker, j'en ai assez de tes petites manières. Tu n'es pas seule au monde bordel ! Je suis là et moi aussi j'ai besoin de parler et il se trouve que je n'ai personne d'autre que toi digne de m'écouter me plaindre. Alors tu vas me suivre. On va se boire un coup, et tu vas voir que ça ira mieux. »

Coupée dans son élan, Alycia se laissa mener quand il l'entraîna dans les couloirs. Ils allaient certainement au pigeonnier comme à leur habitude quand ils devaient se parler. Ils sortirent par la petite porte et en moins de deux ils furent assis face à face dans la volière, des bouteilles d'hydromel à leurs côtés.

Alycia ne savait pas vraiment d'où il tenait cette réserve d'alcool, ni comment il avait su qu'elle se laisserait mener. Elle ne lui posa pas de questions. Elle attendit, le menton sur ses genoux, les yeux dans le vague. Tout comme elle s'y attendait, Regulus fut le premier à parler.

« Je sais que ça ne va pas fort et que tu t'es embrouillée avec les jumeaux.

― Et crois moi, je ne tiens pas à te dire pourquoi, railla t-elle.

― Oh tu n'as pas besoin, tout Poudlard est déjà au courant que Lupin a laissé tomber MacDonald pour toi, avoua Regulus. Tu devrais faire attention d'ailleurs, enchaîna t-il en lui tendant une bouteille.

― Pourquoi ?

― On ne fait pas de mal à un maraudeur sans en subir les conséquences. »

Alycia grimaça. Elle n'avait pas voulu faire de mal à Remus, mais s'il savait, peut être aurait-il compris. Pourtant elle se voyait mal se relancer dans ses explications, recommencer toute l'histoire, et revivre la mort de Jaimie.

« On va faire quelque chose, proposa-t-elle enfin en reprenant un peu ses esprits sous l'effet de l'alcool. Tu me dis ce que tu voulais me dire et peut-être, si je suis assez bien bourrée, je te dirais ce que tu veux entendre. Mais je te dis bien peut-être. »

Elle plongea ses iris dans ceux du jeune homme, un air de défit aux fond de ceux ci.

« Je vais me fiancer, dit-il simplement alors que la jeune fille s'étouffait avec son hydromel.

― Pardon ?! »

Elle s'attendait à ce qu'il rit. Mais il resta de marbre et c'est là qu'elle remarqua qu'il n'y avait pas ce petit sourire en coin, qui la faisait rager, car elle sentait alors le sarcasme et l'ironie venir à grand pas. Non là, ses yeux étaient dénués d'émotions, comme si c'était la chose la plus ennuyante au monde.

« Mais...qui ? Je la connais ? Grande famille j'imagine... »

Elle ne savait pas si elle avait pitié de lui ou si elle ressentait de la tristesse. Ou peut-être les deux.

« Oui, et si je te dis que j'avais besoin d'en parler. C'est que c'est officiel depuis quelques jours seulement... »

Son cerveau fonctionnait à toute allure. Qui, issu de la haute hiérarchie sorcière, pouvait prétendre à un mariage arrangé avec un Black ? Des noms par dizaine s'imposaient, mais à chaque fois, elle fermait les yeux et refusait d'y croire. Sa situation était peut être critique mais au moins elle n'était pas liée à quelqu'un malgré elle, et pour cela, elle se sentit pour la première fois chanceuse.

« Tu peux me donner un indice ? Je sèche, demanda-t-elle complètement absorbée par ses réflexions. »

Le jeune homme balança sa tête en arrière, et ferma les yeux. Il parut penser puis soudainement il rouvrit les paupières et d'un ton égal murmura :

« Bien sour... »

Alycia en eut le souffle coupé. L'arrivée de l'espagnol n'était donc pas dénuée de sens. Elle s'imaginait Celia Vialesca, resplendissante dans une robe nacrée, s'avançant gracieusement jusqu'à l'autel...où l'attendait Regulus Black, morose et sur le point de perdre toute liberté. Elle déglutit. Ce tableau lui semblait si...irréel.

« Oh..., réussit-elle à prononcer après de longues minutes.

― Mais bon, contrairement à certains, je dois m'estimer heureux. Je connais Celia depuis l'enfance.

― Vous vous appréciez ?

― S'apprécier...voilà un bien grand mot, soupira-t-il. Celia et moi avons beaucoup de points communs c'est vrai. Mais ce n'est pas ça le problème. Nous nous supportons. Seulement tu connais sa famille... »

Alycia fronça des sourcils. Était-elle sensée connaître les Vialesca. Était-elle seulement la seule à ne rien savoir sur cette famille ?

« Non justement...J'ignore qui elle est. »

Au vu de sa surprise, elle comprit rapidement que ses pensées sur Remus l'avaient coupées du reste et que l'école savait désormais des choses qu'elle ignorait.

« L'homme que ta mère a tué..., commença t-il doucement, comme pour ne pas effrayer un enfant. »

A la mention de cette histoire, Alycia perçut la mauvaise nouvelle tomber avant même qu'il n'achève sa phrase.

« S'appelait Carlos Vialesca et était...le père de Celia. »

Elle eut l'impression de recevoir un coup de massue. Sa cage thoracique semblait alors trop étroite et l'air se fit plus rare. Elle déglutit sans lâcher du regard le jeune homme qui entre temps avait sorti son habituel paquet de cigarettes pour en disposer une entre ses dents.

« Cela m'étonne que tu ne sois pas au courant. Alors qu'elle te connaît très bien. »

Alycia fit mine de ne pas remarquer les vertiges qui la prenaient alors et elle se montra, en bonne curieuse, avide d'informations. L'homme, Carlos Vialesca, avait tué Jaimie. Elle était sûre de ça. Son intérêt envers les Vialesca devint brusquement une soif de vengeance inconsciente. Elle bouillonnait et les idées ne voulaient s'ordonner dans son esprit.

« Tu disais que les Vialesca étaient particuliers. Dis-moi tout ce que je dois savoir sur eux.

― Et bien. Ce sont des sangs purs. De vrais sangs purs, et cela depuis des siècles. Ils sont une très ancienne famille, qui autrefois était très riche. Je dis bien autrefois, car maintenant, ils ont des dettes jusqu'au cou. Ils ont toujours eu une tendance dépensière qui les a mené bien bas. Tu comprends, c'est pour ça que faire de bons mariages est nécessaire. Les Black ont l'argent mais ont besoin de la renommée des Vialesca. Et vice-versa.

― Je vois. Mais qu'ont-ils de particulier ? s'enquit Alycia. Les familles sang pures endettées sont nombreuses.

― Leur devise « Gardons la menace proche», fit-il en se redressant. Celia est une vraie Vialesca. C'est à dire, que jamais, jamais, tu ne sauras qui elle est vraiment. Gardons la menace...une façon de souligner que les ennemis doivent devenir des amis. Les Vialesca suivent cette consigne à la lettre depuis toujours. »

Il marqua un temps d'arrêt avant de reprendre.

« Carlos travaillait pour le compte de ton père. Ils étaient très proches. C'était un peu son bras droit. Quant à sa femme, une anglaise, elle susurrait à l'oreille du Ministre de la magie dit-on. Ils ont deux enfants, l'aîné s'appelle Juan, et travaille lui aussi au Ministère. Et Celia que tu connais. Juan et elle, ont la même culture, ils ont été élevé pour tromper leurs ennemis sur leurs comptes. Je crois que seul un Vialesca peut connaître un Vialesca.

― Ils ne sont plus que trois ? s'étonna t-elle.

― Il y a aussi leur grand-père. Un homme austère qui a le regard d'une vipère prête à te sauter à la gorge ; crois-moi, il ne vaut mieux pas avoir affaire à lui. Ce gars est très intelligent et en bon joueur de poker, a toujours une longueur d'avance. Quand tu gardes tes ennemis proches de toi, tu es plus vite au courant de tout, et tu deviens le meneur. »

Alycia dut boire cul sec pour cacher la terreur qui s'emparait d'elle. Dans quel merdier sa mère s'était-elle fourrée ? Et devait-elle se méfier de Célia ? Ou se dire qu'à Poudlard, elle ne risquait rien ?

« Trinquons ! s'écria Regulus pour balayer l'atmosphère pesante de la volière. »

Il leva sa bouteille bien haut.

« A ma liberté perdue, et aux malheurs d'avoir une épouse qui m'attirera vers les rochers du désespoir comme une sirène... »

Elle crut déceler un sanglot au fond de sa gorge, mais il en fallait plus pour faire pleurer le grand Regulus Black.

« Et à mes problèmes de coeur bien mineurs, soupira Alycia, se rendant compte qu'elle s'était peut être trompée. »

Regulus le remarqua et lui fit un petit clin d'oeil.

« Je sais pas pourquoi tu as refusé de sortir avec Lupin, mais je sais une chose c'est que tu en pinces pour lui, même si ce n'est peut être pas encore de l'amour avec un grand A.

― Le problème n'est pas là. Je veux bien croire qu'il a un effet sur moi. Mais il est encore trop tôt...

― Ecoute moi bien Malfoy. Tu es jeune, tu n'as que 16 ans, et Poudlard est comme un petit cocon pour nous. Tu sais tout aussi bien que moi, que les gens comme nous, ne survivront pas longtemps dehors avec la menace actuelle. Si je...Bref...Je vais finir marié à une sirène, et toi tu vas être poursuivie comme tu l'as toujours été. Ne crois-tu pas qu'il faudrait profiter ? Hein ? Tu veux attendre combien de temps au juste ? Quand seras-tu prête à vivre ?

― Tu ne connais même pas l'histoire !

― Je n'ai pas besoin. Laisse le passé derrière toi, on est en guerre. Et en temps de guerre, on grandis plus vite. Tu vas attendre demain, et puis demain tu te diras qu'il vaut mieux encore reporter d'une journée, et cela encore et encore. Tu gâches un temps précieux. »

Elle pinça les lèvres et voulut le gifler, mais ça n'aurait pas eu d'effet.

« Et toi alors ? Qu'attends-tu pour dire à ta famille que tu ne veux pas de ce mariage ? Hein ? De vous deux, je crois que c'est ton frère qui a eu le plus de courage ! Siffla t-elle comme une vipère.

― Ne parle pas de lui, tu ne sais rien, je n'ai jamais eu le choix, souffla t-il en prenant son air menaçant de Serpentard.

― On a toujours le choix. Alors ne viens pas me faire la leçon Regulus Black ! »

Elle lui jeta les bouteilles à la figure et quitta la volière en claquant si fort la porte que l'on pouvait entendre le raffut du château.

Dans la nuit, quelques larmes perlèrent aux coins de ses yeux quand elle réalisa que Regulus avait raison, mais qu'elle ne lui avouerait jamais, tout comme il ne lui dirait jamais que l'allusion de Sirius l'avait profondément touché. Ce soir, deux âmes perdues, trouveraient du réconfort dans les paroles de l'autre, mais auraient trop d'orgueil pour se faire signe. 

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