Chapitre 12 : Nous sommes pareils
« Tu es sûre que tu ne veux pas que l'on vienne avec toi ? Demanda pour la onzième fois Emily.
Alycia tout en laçant ses chaussures lui affirma que non, elle devait y aller seule. Un rendez-vous avec Regulus Black était quelque peu...inquiétant, mais il n'avait qu'un an de moins qu'elle et elle ne devait en rien se mettre à le craindre. Si elle devait avoir peur, ce serait de choses plus importantes que d'un simple morveux qui veut s'amuser. Emily et Evan l'observèrent pendant qu'elle quittait la salle commune, en se demandant ce qu'ils devaient penser de tout cela.
Elle traversa le château, sortit de l'enceinte de celui ci, fit quelques pas sur le tapis neigeux de l'hiver et parvint, pile à l'heure à la volière. Le garçon l'y attendait à l'intérieur.
« Bon alors, on n'a pas toute la journée, tu m'expliques, je te réponds et fini, l'avertit-elle en enlevant sa capuche de ses yeux. »
Il se tenait sur le mur, une cigarette entre les dents, les cheveux rabattus en arrière. En la voyant arriver, il avait sourit, de manière complètement ironique.
« Mais avant je voudrais que tu me promettes une chose, s'enquit-il.
―Je t'écoute, lui répondit-elle en s'accoudant elle aussi au mur, les bras croisés sur sa poitrine.
― Tu ne parleras de notre conversation à personne, même à tes deux sang-de-bourbe, pigé ? »
Elle ne nota pas l'insulte, désireuse d'entendre la suite. Toute son histoire, au départ ne devait être connue que d'une poignée de personnes, maintenant elle devait le partager avec cette vipère, elle et elle uniquement.
« Pigée. »
Il s'approcha, et elle ne fit que plonger son regard glacé dans le sien, avec défit. Il n'était pas spécialement attirant, mais il se plaisait à croire le contraire. Il lisait peut être en elle, ou du moins le pensait-il, mais elle avait comprit également qui il était au premier regard échangé. Regulus joue avec ses propres règles. Il n'a pas conscience que tout n'est pas forcément comme il le souhaiterait. Elle avait aussi remarqué une profonde haine pour son frère, mais cela était plus évident.
« Je t'ai menti, affirma t-il. Ta mère n'a rien. J'avais deviné que tu tenais à elle plus qu'à toi même, je voulais que tu acceptes. J'ai parié, j'ai gagné. »
Son coeur se contracta en apprenant la nouvelle. Elle s'était tellement inquiétée. Elle posa sa tête contre le mur, en fermant les yeux. Sa mère, sa chère maman, n'avait rien. Elle inspira profondément plusieurs fois, en essayant de ne pas pleurer devant Black.
« Espèce de Salopard ! »
Elle lui assena une gifle avant qu'il n'ait eu le temps de se défendre. Il trébucha sous la violence du coup, qui avait laissé une belle trace rose sur son visage fier de sang-pur. Elle lui cracha ensuite au visage en le saisissant par le col.
« J'ai eu tellement peur, TU M'ENTENDS ? J'AI EU PEUR ! Vociféra t-elle. Pour rien ! POUR UN MENSONGE !
― Je ne dirai rien à Abraxas, avoua t-il soudain en levant les yeux au ciel. »
Elle le lâcha sous le choc. Elle fit quelques pas nerveux autour de la volière. Leurs cris avaient excités quelques volatiles qui battaient des ailes furieusement, quelques plumes volaient et venaient choir dans sa chevelure blanche. Il tendit le bras pour en soustraire une mais elle lui tordit le bras en sifflant.
« Pourquoi ? Pourquoi petite vipère ? Pourquoi décides-tu de réserver ainsi ton venin.
― Parce que j'ai découvert ta faiblesse, et il se trouve que l'on a la même...On est similaires à bien des égards tout les deux, fit-il en piétinant le peu de paille qui jonchait le sol. »
Elle enfouit ses mains dans ses poches en mordillant sa lèvres inférieure.
« Similaires ? Je n'en suis pas convaincue, mais je suis toute ouïe, quels sont tes arguments ? s'enquit-elle.
― Tu n'as peur de rien, en apparence, sauf quand il s'agit de la vie de quelqu'un qui compte pour toi. Ta mère par exemple, ou les deux jumeaux à qui tu t'attaches trop vite. Je me trompes ? »
Elle ne répondit pas, consciente que c'était vrai.
« Tu ne supportes pas qu'on se sacrifie pour toi.
― N'essayes pas de me faire croire que c'est pareil pour toi ! Tu n'aimes personne. »
Il fixa un point droit devant lui. Touché par les paroles de la blonde.
« Non. Pas grand monde c'est vrai. Mais je tiens au peu qui m'apprécie. »
Elle n'aurait jamais cru que ce jeune homme arrogant, hautain, qui méprise les nés-moldus soit un brin sensible. Alycia avala la boule qui s'était formée dans sa gorge.
« Et puis tu as du mal à tourner la page, reprit Regulus. Tu t'accroches à Ilvermorny, comme à une bouée de sauvetage mais en même temps tu veux t'en détacher. »
Les larmes quittèrent ses douces prunelles. Elle tremblait désormais. Il lui saisit ses bras et l'obligea à le regarder.
« Je dirai rien à ton père, car j'ai décidé de t'aider. Que tu me crois ou non, c'est vrai. Je n'ai pas lu en toi, j'ai juste traduit ce que je ressentais moi même, poursuivit-il en s'asseyant par terre, contre les pierres froides de la volières. »
Elle se laissa tomber à ses côtés, complètement prise au dépourvu. Ils restèrent silencieux quelques minutes. Dehors le vent commençait à souffler, et on entendait la nature chanter sa rage avec force pendant que les deux adolescents, vivaient un moment sans équivalent. Regulus rejeta la fumée contenue dans sa bouche, et Alycia lui confisqua sa cigarette avant de l'écraser avec sa chaussure. Elle n'aimait pas l'odeur.
« J'aime ma famille c'est vrai, mais j'ai du mal à croire que tu aimes la tienne, connaissant ta relation avec un certain Sirius.
― Il a fugué. Il m'a abandonné. Je l'aimais bien...avant.
― Je te crois, aussi bizarre que cela puisse paraître. En fait tout ce que tu as dit..je te crois sur parole. »
Il se tourna vers elle. Ses cheveux étaient baissés sur ses yeux, Alycia avait laissé tomber ses barrières.
« Pourtant tu m'as bien fait chier depuis que je suis arrivée à Poudlard. Je ne devrai pas te faire confiance, soupira t-elle en jouant avec son pull.
― Je ne te demande pas de me faire confiance...Juste d'accepter mon aide. Personne ne saura que tu es une Malfoy mais en échange, je voudrais que tu me mettes dans la confidence. Et que tu acceptes de venir au bal de Noël avec moi.
― Je savais bien que tu avais quelque chose derrière la tête, murmura t-elle. »
Il puait la cigarette et elle fronçait le nez de dégoût. S'il imposait ses conditions, elle allait en faire de même. Il avait sa propre législature, mais elle savait jouer avec celle ci.
« D'accord.
― Quoi ?
― J'ai dit : d'accord !
― Je pensais que tu m'aurais foutu un coup de boule.
― Fais gaffe car j'en meurs d'envie. »
Il s'esclaffa, hilare. Il devait reconnaître qu'il n'y avait pas deux Alycia Malfoy. Il n'était pas doué avec les filles, c'était Sirius le champion dans cette matière. Seulement « l'inconnue aux yeux clairs » n'était pas une fille comme on en croise tout les jours.
« Mais pour cela, j'impose mes propres conditions, lui dit-elle. Tu ne fumeras plus sous mon nez, compris ?
― Ça va être dur...
― Et si tu tentes ne serait-ce que de poser tes lèvres sur les miennes, ou ailleurs, je me débrouilles pour que tu sois renvoyé. Et je suis extrêmement sérieuse. Je ne me fais pas avoir comme ça.
― Qu'est ce qui te fait croire que j'ai envie d'embrasser une tête de crapaud pareille ? »
Elle lui tira brusquement les cheveux, arrachant même une touffe entière. Il gémit, en se massant le crâne endolori. Puis elle se leva, en époussetant son pantalon plein de poussière.
« Un jour peut être, je te raconterai mon histoire, mais pas aujourd'hui. Quand tu auras dit à tes groupies de serpents de me laisser tranquille peut être, mais certainement pas avant. J'espère qu'Evan Rosier s'est remis de ses émotions.
― Il veut te tuer.
― Si tu veux qu'on soit alliés, dis lui de garder ses distances. »
Regulus lui répondit à l'aide d'une moue dubitative. Elle l'avait probablement cherché.
« Amis ? Demanda t-il.
― Je n'ai pas l'habitude de créer une amitié sur un poignée de main.
― Que sommes nous alors ? Des coéquipiers ?
― Si tu veux. Des coéquipiers. Rien de plus. »
Il hocha la tête. Se disant au fond de lui, que c'était déjà beaucoup. Jamais quelqu'un ne lui avait montré autant d'attention, si ce n'est sa famille. A Poudlard, on le suivait surtout parce qu'il venait d'une grande famille. Alycia, lui parlait, par intérêt certes, mais derrière ça, elle le comprenait. Il l'avait immédiatement sentit.
***
« Remus t'a cherché partout, il voulait te demander quelque chose, lui avoua Emily, n'y tenant plus. Je ne lui ai pas dit que tu étais avec Regulus, juste qu'Evan et moi ne savions pas où tu étais... »
Mince. Elle avait complètement oublié sa promesse, de leur rendez-vous à la bibliothèque. Sa mère, elle n'avait pensé qu'à sa mère. Oubliant ainsi tout le reste. Elle se mordit les lèvres et passa une main nerveuse dans ses cheveux blonds. Emily, paraissait mal à l'aise.
« Quand je t'ai vu arriver, il n'était plus là. J'ai fait ce que j'ai pu, lui promit-elle. »
Alycia la remercia, et partit aussi vite qu'elle était arrivée. Elle courut dans les couloirs, à en perdre haleine. Demandant à plusieurs élèves au passage, elle tenta d'apercevoir la silhouette caractéristiques du jeune lion. Elle ne savait pas pourquoi elle était affolée. Vraiment pas. C'était normal de poser un lapin sans faire attention, mais l'idée même de rendre triste Lupin, lui retourna l'estomac.
Elle fit le tour du château, totalement essoufflée. Elle bouscula une bonne dizaine de personne, y compris deux ou trois adultes, juste pour rattraper un jeune homme de son âge. Mais qu'est ce qu'il lui prenait. Enfin elle vit au tournant d'un couloir, le célèbre groupe des maraudeurs, et pour la première fois, elle fut soulagée de les voir.
« REMUS ! »
Il se détourna de ses amis automatiquement. Elle reprit son souffle en s'avançant vers lui.
« Oh mais c'est Parker ! s'exclama Sirius avant que son meilleur ami, James, l'empoigne et le tire à l'écart. »
Elle attendit qu'ils soient loin, en inspirant profondément. Puis quand on ne vit d'eux, plus que des ombres chinoises aux murs, le jeune Lupin toussa pour s'éclaircir la voix et lui dit :
« Je...
― Non c'est moi ! s'excusa t-elle, en le coupant dans son élan. J'aurai dû me souvenir que tu m'avais demandé de te tenir compagnie,...je ne sais pas où j'avais la tête. Je suis une idiote c'est vrai...On rattrape ça quand tu veux...Et je serai à l'heure cette fois promis ! »
Il soupira. Son visage s'était teinté d'une couleur pourpre au fur et à mesure qu'elle faisait son bref monologue.
« Ne t'en fait pas...Je...J'avais oublié aussi pour tout te dire. En fait je voulais te demander quelque chose.
― Je t'écoute, fit-elle en arquant un sourcil.
― Je voulais savoir...si tu accepterais...d'être ma cavalière au bal de Noël. Je ne suis pas un excellent danseur, mais je me suis entraîné. »
Immédiatement, Alycia blêmit. Elle déglutit mal à l'aise. Il dût se rendre compte de son malaise, car il perdit un peu de couleurs entre temps. La gorge sèche, elle chercha en vain une solution, mais à moins d'avouer à Regulus qu'elle ne souhaitait plus de son aide...Elle était dans une impasse. Tout bien réfléchis, l'aide d'un serpent, la menace qui s'éloignait peu à peu, sa mère en sécurité, pour une simple condition...C'était assez rentable, de plus elle avait dit oui. Elle ne pouvait pas revenir là dessus.
Mais la demande de Remus l'avait touchée. Elle ne saisissait pas pourquoi, elle était déchirée alors qu'il suffisait de dire non. Serrant les poings de rage, elle chercha une issue possible. Elle ne pouvait pas avoir deux cavaliers ! Ce n'était pas possible, pourtant cela aurait été si pratique.
« Remus écoute...Je... »
Observer la figure du jeune homme se décomposer littéralement, lui fendit le coeur. Elle pouvait bien affronter le danger, mais alors un certain Remus Lupin attristé...Foutu Regulus Black et ses chantages merdiques !
« Quelqu'un m'a déjà demandé d'y aller avec lui en fait...Et j'ai dit oui...Ce serait déloyal de refuser après cela tu ne crois pas ? Avoua t-elle timidement. »
Elle voulut disparaître. S'enfoncer dans le sol. Ne plus subir le regard larmoyant et déçu d'un garçon si charmant...Avec qui elle aurait voulut aller au bal.
« Peut être oui..., souffla t-il douloureusement. Avec qui y vas-tu ? »
Elle eut comme la mauvaise impression que le prénom du cavalier en question, empirerait la situation. Mais il le verrait de toute façon.
« Regulus...Le frère de...
― Je sais qui est Regulus ! »
Il cacha ses mains tremblantes dans les poches de son jean.
« Je t'en pris Remus...ne me juge pas. »
Mais il avait déjà fait demi tour. Elle enfouit son visage dans ses mains, en s'asseyant sur le sol. Elle se sentait mal, pourtant elle n'avait aucune raison de l'être.
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