5.1🌖All Unicorn Are Bitches
A la fin des temps,
Tant que je demeure dans ta mémoire
Peu m'importe si le monde entier m'oublie.
— Pour résumer, une femme est morte en pleine nuit et ont l'a retrouvé au restaurant, vidé de tout son sang et nageant dans ce dernier. Raven est la principale suspecte et il y a un jeune homme nu inconscient sur son lit. Mouais... C'est une bonne journée !
Alors que Blake se frotte les paupières avec un air las, je réussis enfin à trouver des vêtements de Gin dans mon sac extensible, les sortant avec une pointe d'exaspération.
— Tu ne vas pas lui donner mon t-shirt « All Unicorn Are Bitches » ?! C'est le mien !
— Ne fais pas ton chieur, c'est un prêt, dis-je en haussant un sourcil.
— Comment est-ce que tu comptes le réveiller ? me demande Blake en évitant mon regard, ce qu'il fait parfaitement depuis qu'il est entré dans cette chambre.
Ça et faire la gueule.
— Comme ça.
Sans prévenir, je fais une pichenette sur le front du corbeau devenu humain qui se réveille d'un coup. Son cri est étouffé par la main de Blake sur sa bouche, tentant de le calmer à sa manière, tandis que je m'éloigne légèrement, amusé par la situation.
— Edgar, respire. Tout va bien se passer... Enfin non. C'est la merde mais fais semblant d'y croire.
— C'était comme ça quand on s'est rencontré pour la première fois ? me chuchote Ginger en les observant, les sourcils légèrement froncés.
— Non, tu m'as griffé puis on s'est battu.
— Ah oui.
Lorsque Blake retire ses lunettes, le jeune homme respire de façon saccadée, restant fixé sur son œil valide, avant de réaliser qu'il est nu et que nous l'observons depuis l'autre côté du lit. Ses joues s'empourprent instantanément, et il se couvre précipitamment avec les draps, jetant des regards gênés autour de lui.
Il s'agite à nouveau en nous pointant du doigt, puis, après avoir obéi à contrecœur à son maître qui le prie de rester calme, il prononce ses premiers mots en tant qu'humain :
— Ces deux-là sont des putains de dégénérés.
— Oua, quel chieur ce piaf ! Va te faire foutre !
— Surtout le chat ! C'est un malade ! Il m'a arraché des plumes et, et, et...
Soudain, il prend conscience de son corps humain. Il bouge ses orteils, puis... touche son sexe avant que Blake ne l'empêche de faire un geste de plus, provoquant un rire étouffé de la part de Ginger.
Quelques minutes plus tard, il est entièrement habillé, arborant un jean un peu trop ajusté et le fameux t-shirt arc-en-ciel de Gin. Ce dernier laisse échapper un rire moqueur, et je suis obligé de lui pincer la joue pour l'empêcher de faire des commentaires déplacés, tout en arborant un sourire taquin.
— Ça faisait très longtemps que je n'avais pas reprit forme humaine... avoue Edgar avec un air nostalgique.
— Je ne savais même pas que tu en étais capable, répond Blake d'un ton curieux. Pourquoi tu n'as rien dit ?
— Parce que je n'y arrivais pas. Et c'est plus amusant de chier sur tes affaires en étant un oiseau.
— J'ai failli oublier un instant que tu étais un sale gosse.
Un sale gosse qui adore son maitre à en juger par la manière dont il s'accroche à son bras.
— Ok, maintenant que c'est réglé, est-ce qu'on peut le tuer ?
— Quoi ?! s'écrie Edgar, les yeux écarquillés.
— Ginger déconne. Hein, mon sucre ?
Il hausse les épaules, ignorant le regard furieux d'Edgar avant que ce dernier ne reprenne sa forme de corbeau et tente de lui piquer les yeux, provoquant une série de gestes brusques et de cris de protestation. Mon familier reprend sa forme animale et se bat avec lui, sous le regard las de Blake, qui s'assied au bord du lit en soupirant.
Je fais de même, de l'autre côté, avant de chercher l'attention de Blake, les sourcils légèrement froncés.
Tu n'arrives même plus à me regarder.
— Ne t'inquiète pas, on partira ce soir.
— Impossible. Tant que le meurtrier, ou du moins la cause du décès, n'est pas trouvée, l'hôtel reste en quarantaine, explique-t-il, le visage marqué par l'appréhension.
— Donc... on est coincé ici ? Tous ensemble ?
— Ça ne m'enchante pas, répond-il avec un soupir.
Regarde-moi.
— Et... Donc... Comme ça... Tu vas te marier ?
— Est-ce que c'est le moment d'en parler ? demande-t-il avec un air légèrement agacé, avant de détourner le regard.
— Nos familiers se foutent sur la gueule, on devrait en profiter pour faire pareil.
— Je ne reste près de toi que pour l'enquête. Le reste n'a pas d'importance.
Son ton est glacial.
Salaud de Blake Sinclair. J'ai autant envie de t'avoir dans mes bras que de te poignarder pour tout ce que tu m'as fait.
Et en plus, tu oses croire que parce qu'un sortilège ressemble au mien, je suis...
Soudain, j'ai un doute.
— Est-ce que tous tes invités ont été interrogés ?
— Pas encore.
— Est-ce qu'ils sont tous conscients ? demandé-je, plissant légèrement les yeux en signe de réflexion.
— C'est-à-dire ? répond Blake, avec un air d'incompréhension.
— Eh bien le sortilège utilisé est très ancien et d'après la scène de crime, il a été réalisé par un amateur. Dans quel but ? Aucune idée. Peut-être le rallongement de la vie ? Dans tous les cas, il n'y a qu'une sorcière qui puisse le réaliser, sauf... si quelqu'un a utilisé une application magique.
— Un tel sortilège sur une appli ? Mais bien sûr... dit-il d'un ton sarcastique.
— Oui, ça a l'air dingue mais je te rappel que les applications, c'était ma discipline à Mapplewood. Je sais qu'il est possible d'en créer par des moyens détournés et d'y inclure ce que l'on veut dedans. Ça pourrait être une réplique de mon sortilège qui a mal tournée, et donc...
— Donc l'utilisateur doit être dans un état anormal ?
— Exactement. Que ce soit un vampire, un loup-garou, un succube ou un humain, ça ne change rien. La sorcellerie demande de pactiser avec des esprits et, comme je te l'avais expliqué, il faut donner quelque chose en échange.
Je me caresse le cou par réflexe en repensant à mon mutisme dès l'enfance, prix à payer pour devenir une aussi puissante sorcière que ma grand-mère.
Blake semble plongé dans ses pensées, tandis que nos familiers, redevenus humains, ont soudainement mis de côté leurs différends pour échanger des regards curieux et des gestes complices.
— Il serait peut-être judicieux de vérifier les téléphones de toutes les personnes présentes à l'hôtel et de voir si l'une d'elles affiche des signes de comportement anormal, suggéré-je.
— Je m'en charge.
Le tressautement de sa paupière me rend suspicieuse. D'habitude confiant et déterminé, Blake à l'air d'être pris de doutes.
— Blake, est-ce que tout va bien ? demandé-je, laissant une note d'inquiétude percer dans ma voix.
Son œil aveugle me fixe intensément, tandis que l'autre évite mon regard. J'étends ma main sur le lit, espérant toucher la sienne, mais il la retire brusquement, créant un malaise palpable entre nous.
Il faut que j'arrête d'être conne.
— Parce que ce serait dommage que tu sois déjà à bout alors que je n'ai pas encore exprimé toute ma colère, répliqué-je sarcastiquement.
Mon rattrapage est maladroit et me rend encore plus coupable d'un crime que je n'ai pas commis, mais je m'en fous. On se fait souffrir mutuellement, c'est notre nouveau jeu très désagréable.
— Ed, on y va, déclare-t-il sèchement en se redressant.
Les deux hommes quittent notre chambre sans un mot. Il me faut de longues secondes pour relâcher la tension accumulée dans mes muscles et pour enfouir ma tête dans mon oreiller pour étouffer un cri de frustration naissant.
Mon chat, étant la dernière personne à qui je songerais pour le réconfort, vient me tapoter l'épaule et demande :
— On déjeune quand ? Ce corbeau m'a donné faim.
— Appelle le roomservice et prends tout ce dont tu as besoin. On mettra ça sur la note de Dave, réponds-je d'une voix étouffée, cherchant un peu de réconfort dans la perspective d'un bon repas.
☕Nouveau chapitre JEUDI 9H☕
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