10.1🌖Arrête de parler
On m'a traité de fou lorsque je t'ai avoué mon amour.
Je veux bien être le plus fou des hommes tous les jours.
La porte s'est refermée brusquement sous l'impulsion de son pied, nous enveloppant dans une atmosphère confinée, teintée de rouge et de noir. Cet espace ne renferme qu'un lit colossal, drapé de satin.
Blotti contre Blake, je me retrouve doucement allongée sur le matelas, mais il semble incapable de se détacher de mes lèvres, captivé par le frôlement des miennes, cherchant à s'abreuver de chaque frisson éveillé par ce contact.
Je devrais me taire, me laisser emporter par ses baisers, me laisser consumer par son étreinte... Mais l'ombre d'un doute m'envahit.
— Est-ce que tu vas le dire à Mia ? murmuré-je dans un souffle.
— Hm.
— Blake, est-ce que...
— Je n'en sais rien. Laisse-moi me perdre dans ton parfum...
— C'est important, je-
— Ne peux-tu pas t'arrêter de parler ?
— J'ai voler les cordes vocales d'une paysanne parce que je désirais te parler. Donc non, je ne peux pas simplement me taire.
Blake prend alors de la distance avant de s'asseoir à mes côtés, les jambes croisées avec une expression de tourment gravée sur son visage et une grosse bosse menaçant de déchirer les coutures de son boxer.
Alors qu'il pourrait se braquer totalement, il saisit mes mains dans les siennes, comme il le faisait il y a des siècles. À cette époque, dépourvue de voix, c'était à travers ses gestes qu'il m'écoutait, décryptant mon langage corporel, mes réactions à ses paroles et à ses silences.
— Pardonne-moi, finit-il par dire. C'est juste que tout est si différent à présent... pour nous deux.
— Préfères-tu la Raven silencieuse ? Ou Maverick, peut-être ?
Il reste silencieux. Pas parce que j'ai raison, mais parce que l'on sait tous les deux que la réponse est évidente. Un silence lourd de non-dits, un aveu sans mots.
Car son regard sur moi n'a jamais changé, même sous d'autres identités. Il me voit, vraiment, au-delà des apparences, au-delà des siècles.
— Je pense que l'on a plus besoin de parler que de s'envoyer en l'air.
— Oh, j'étais plutôt séduit par l'idée originale ! Mais je voulais savoir si avec ta fiancée...
— Couple libre, répète-t-il. Ça fonctionne des deux côtés.
— Donc, tu as eu d'autres relations en même temps qu'elle ?
— Pas exactement. En réalité, non. C'est... complexe.
Il hoche la tête, un geste lourd de sous-entendus, juste avant que je ne me laisse aller en arrière, l'entraînant dans ma chute. Couchés côte à côte, nos yeux fixent le lustre scintillant au-dessus de nous, nos doigts s'entrelaçant avec tant de douceur qu'un mouvement trop brusque pourrait briser l'instant.
— Je ne peux pas franchir cette ligne avec toi, Raven, avoue-t-il, une tension palpable dans sa voix.
Il déglutit difficilement, son pouce traçant une ligne le long de mon bras avant qu'il ne murmure d'une voix rauque :
— Mais j'ai terriblement soif.
Lorsque je tourne mon visage vers lui, il n'y a pas que son érection qui me prouve son excitation. Son regard est un mélange de désir ardent et d'une faim primitive inassouvie. La pupille de son œil valide est dilatée et change progressivement de couleur, tandis que ses canines s'allongent, menaçantes.
La sueur qui perle son front n'est pas seulement le signe d'un effort physique, mais aussi la manifestation visible d'une bataille intérieure, d'une résistance contre sa nature profonde.
— Quand as-tu bu du sang pour la dernière fois ? Et je ne parle pas de sang de synthèse.
— Depuis... plusieurs...
— Jours ?
— Semaines.
— Putain Blake ! Dépêche-toi !
Je lui présente mon cou, mais il ne cède pas. Pas directement. Il hésite, sa respiration s'accélère, ses paupières battant dans une lutte contre l'inévitable, avant de se mettre au-dessus de moi. Ses mains autour de ma tête, il se met à haleter comme une bête affamée.
Il a longtemps combattu sa nature véritable, mais la bête en lui réclame désormais du sang, un appel si puissant qu'il en devient irrésistible.
Alors que mes yeux se ferment, anticipant l'instant, je sens la pression de ses dents contre ma peau, puis leur intrusion délicate, mais ferme.
La douleur, vive et soudaine, se répand à travers mon corps, provoquant un frisson qui me parcourt de part en part. Chaque fibre de mon être vibre en réponse à cette morsure. Puis, comme la première fois, j'ai l'impression qu'il draine toute l'obscurité en moi. Qu'il purifie mon âme tout en se nourrissant.
Qu'il ne prend que le mal, qu'il s'en délecte, jusqu'à plus soif. Cette idée me remplit d'un étrange réconfort, l'idée que je puisse l'aider à satisfaire sa faim tout en me libérant de mes propres ténèbres.
J'ai les joues en feu alors qu'une seconde de souffrance est très vite remplacée par une vague de chaleur apaisante. Puis mes doigts se mettent à picoter, mon corps devient hypersensible à son touché et même allongée, je perds pied.
Chaque caresse devient une décharge électrique, un appel au désir qui transcende la douleur. Allongée, je me sens comme suspendue dans le vide, en chute libre dans un abîme sans fin. Une sensation vertigineuse, libératrice, comme si j'échappais aux lois de la gravité.
Ma bouche s'ouvre mais je suis incapable de m'entendre. Mes doigts s'agrippent à sa chevelure de jais, mais je ne contrôle plus ma force.
Il n'y a que l'excitation ainsi que la terrible et dangereuse envie qu'il continu jusqu'au point de non-retour.
Ma respiration s'emballe, irrégulière, alors que ses doigts frôlent délicatement la pointe de mon sein couvert de dentelle. Bien qu'il ait affirmé ne pas vouloir céder à la tentation charnelle, la profondeur de notre échange surpasse de loin la simple idée de plaisir physique.
Ses dents se retire lentement de mon cou mais ce simple mouvement provoque soudain un déferlement de plaisir en moi, libérant mes cris jusqu'alors étouffés. Des frissons parcourent ma peau, une chaleur dévorante s'empare de moi, tandis qu'une sensation d'humidité envahissante témoigne de mon abandon total. Lorsque finalement il retire ses canines, un pic de jouissance me traverse, provoquant des spasmes incontrôlables.
Blake m'enveloppe alors dans une étreinte puissante, un grognement rauque s'échappant de lui contre mon épaule, un son primal qui résonne avec mon âme, tandis que je sens son sexe pulser contre moi.
Essoufflés, nous demeurons enlacés, un moment suspendu hors du temps, avant qu'il ne se détache pour s'effondrer à mes côtés, le souffle court.
— Tu as jouis, remarqué-je, mon doigt effleurant son boxer humide. Tu ne voulais pas coucher avec moi mais tu...
— Stop. Je t'en prie...
Sa supplication est un murmure brisé.
Il essuie d'un geste machinal le sang sur ses lèvres tandis que je presse légèrement mon cou, sentant encore quelques gouttes perler à la surface de ma peau.
Tandis que je me prépare à lui poser la question qui brûle mes lèvres « pourquoi elle et pas moi ? », si ma présence change désormais quelque chose et s'il y a une infime possibilité qu'il ressente encore une étincelle d'amour pour moi, sa voix grave et fatiguée tranche le silence :
— Arrête de parler.
Ses mots sont un coup de poignard, tranchants et définitifs.
Touchée au plus profond de moi, blessée et encore vibrante des sensations éprouvées, je me redresse avec dignité et quitte la pièce sans un regard en arrière.
J'ignore sa voix. Ses pas derrière moi. Sa tentative vaine de me rattraper lorsqu'il me touche et que mon corps se métamorphose en un nuage d'écume, une illusion fugace qui facilite ma fuite, accélérant mon pas.
Ce sortilège, bien que simple, me permet de distancer la réalité, de reconstruire les murs de ma forteresse intérieure, ébréchée dans l'étreinte de ses bras.
Mes barrières mentales se reforment, laissant derrière moi quelques petits morceaux de mon cœur.
☕Nouveau chapitre JEUDI 9H☕
BUG WATTPAD : j'en ai marre... désolée le chapitre était bien sorti à 9h mais aucune notification n'est partie... j'ai dû le recréer... 3 FOIS... c'est fatiguant à la longue.
Désolé les chapitres sont "un peu court" mais promis ça va s'allonger plus on avancera ! Je n'ai pas encore fini l'écriture de l'histoire mais il doit me rester 3-4 chapitres à écrire et le scénario est bien fini 😉
Blake quand Raven lui montre son cou :
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