Chapitre 1




« Ces plaisirs violents ont des fins violentes

Dans leur excès ils meurent, tels la poudre et le feu

Que leurs baisers consument"

Roméo & Juliette, William Shakespeare


Quatre ans plus tard.

La salle du bar est bondée, la musique hurle dans mes oreilles une chanson d'un groupe que je ne connais pas. Je reste absorbée par les bulles de mon soda qui montent pour finir par exploser à la surface. Autour de moi, une foule d'étudiants se presse sur une piste de danse exiguë improvisé entre les tables et le bar.

-Gabrielle ? T'es avec nous ?

Je me retourne vers l'affreux coupable qui m'a trainé dans cette soirée où je n'avais aucune envie d'aller.

-Excuse moi, j'étais perdue dans mes pensées.

-Comme d'habitude, je te demandais à quelle heure était ton avion demain ?

Benoit, l'un de mes plus anciens amis me regarde d'un air rieur, son verre est vide et c'est loin d'être le premier de la soirée. Il m'avait proposé de me déposer à l'aéroport demain mais vu son état je doute qu'il soit en capacité.

-Je dois être à Charles De Gaulle à 7h30, j'irais en UBER.

-T'es sure ? C'est que je pense avoir une touche avec la fille là-bas.

Il pointe du doigt une blonde qui porte une jupe aussi courte qu'une culotte et qui se trémousse près du bar tout en le fixant scrupuleusement, aucun doute sur son arrière-pensée.

-Très classe. Pas de soucis, profite. Bon dès que Léo arrive je lui dis au revoir et je m'en vais, je suis crevée.

-Gab, tu vas partir maintenant il est 23h. C'est ta dernière soirée ici !

-On verra.

Son regard me supplie , il sait comment me faire craquer. Je me lève à la recherche des toilettes quand un type me renverse la moitié de sa bière dessus. Mon pull est complètement trempé.

-Tu pourrais regarder où tu vas, imbécile ! Je ne lève même pas les yeux, j'ai juste le temps de remarquer son tatouage sur le bras avant de le pousser.

-Excuse-moi, je ne t'avais pas vu.. Je ne le laisse même pas finir sa phrase.

-Je suis censée le prendre comme un compliment ! dis-je en étant le plus sarcastique possible.

Je me dirige furieusement vers les toilettes en espérant que je vais pouvoir rattraper l'état de mon haut. Je décide de l'enlever et me retrouve en débardeur. Heureusement malgré l'état du bar dans laquelle je me trouve les toilettes sont plutôt propres. Je commence par rincer à l'eau la tache de bière et essaie sans succès de sécher mon haut. Je me regarde un instant dans le miroir, mes traits sont tirés par la fatigue de ces dernières semaines.

J'ai quitté mon appartement aujourd'hui. Je n'avais pas beaucoup d'affaires. Certains sont tristes de quitter un appartement pour recommencer ailleurs mais je n'éprouve aucune nostalgie. Je ne m'y suis jamais senti chez moi, plutôt seule en fait. Emballer mes affaires n'a pas pris beaucoup de temps et à part une photo, je n'ai jamais eu le courage de le décorer. La décoration c'est pour afficher des souvenirs, aucun ne peut me rappeler des bonnes choses ou me donner du baume au cœur alors à quoi bon.

Alors après 3 ans à suivre une double licence de lettres et d'économie à Paris, j'ai décidé de suivre ma première année de Master aux Etats-Unis. Un nouveau départ pour une nouvelle vie. J'ai fini ma valise aujourd'hui et je l'ai laissé à l'hôtel où je vais dormir cette nuit.

Ne pas pensez, voilà à quoi ressemblait ma vie depuis quatre ans, ne pas se souvenir, ne pas réfléchir. Attendre que je me réveille où attendre de mourir était devenus les deux côtés d'une même pièce. Cette dernière ne pouvait s'empêcher de rester en l'air sans se décider de quel côté elle allait tomber. Je me devais d'avancer alors que je savais bien que le train finirait par me rattraper et qu'il faudrait choisir si je voulais le prendre ou rester définitivement sur le quai.

Je me ressaisis et finis par abandonner ma mission. Une tache géante recouvre mon pull et je me résigne à rester en débardeur. Après tout il fait encore assez chaud pour un mois de septembre.

Je sors des toilettes et me faufile dans la foule d'étudiants enragés. J'aperçois deux filles complètement bourrées qui dansent sur le bar de façon pas très catholique encouragées par deux lourdeaux qui ne pensent qu'à les mettre dans leurs lits ce soir. Elles regretteront surement demain leurs soirées quand elles se réveilleront à côté de ces deux crétins.


Je me dirige vers la table quand j'aperçois la dernière personne que j'aurais voulu croiser ici. Une fille aux cheveux claires un peu plus petite que moi se dirige vers moi. J'ai envie de m'enfuir en courant. Cette fille est pire que la gangrène.

- Salut Léa.

- Gabrielle, ça fait tellement plaisir de te voir dit-elle en me prenant dans ses bras comme si nous étions les meilleures amies du monde.

-Je ne savais pas que tu serais ici, ce n'est pas vraiment ton genre non ?

Son sourire indique qu'elle n'en pense pas moins. Je hais cette fille.

- Oh je viens de temps en temps, t'es toute seule ?

Dis-moi que oui, qu'il n'est pas là... Je ne l'ai pas revu depuis 4 ans et ça serait un comble que la veille de mon départ je finisse pas tomber sur lui.

- Oui je suis avec des amies, on est des habituées.

Ouf ! Elle continue à m'exposer la perfection de sa vie mais je n'entends que des bla-bla-bla. En effet je vois que Benoit n'est plus tout seul, Léo la rejoint ainsi qu'un 3ème garçon que je ne reconnais pas. Il se lève et je ne vois que son dos large, il porte un jean sombre qui lui tombent sur les hanches lui moulant un cul parfait au passage et un haut noir mettant en valeur son dos musclé. Non mais qu'est ce qui m'arrive ? C'est bien la première fois que je me mets à mater un gars alors que je n'ai même pas encore vu son visage. L'inconnu s'éloigne sans que j'aie pu voir son visage mais je le reconnais, j'aperçois son tatouage sur son bras. C'est le type qui m'a vidé sa bière dessus. Je me dirige vers la table des garçons sans même dire au revoir à Léa.

-Salut Léo !

Le grand brun avec un moue rieuse me prend dans ses bras.

-Salut Gab ! j'arrive pas à croire que tu nous quittes demain. Tu vas trop me manquer ! Comment je vais faire sans toi pour suivre les cours !

-Tu ferais comme tout le monde, tu apprendras à prendre des notes au lieu de mater toutes les filles de la promo ! Je m'esclaffe.

Je me retourne et vois le grand brun avec qui Léo discutait tout à l'heure arrivant du bar avec 3 bières. Mon cœur fait un soubresaut et tout l'air que j'avais emmagasiné quitte mes poumons. De face il était tout juste magnifique. Une fossette encadre un sourire ravageur qui doit faire tomber toutes les filles. Il me fixe si intensément que j'ai l'impression d'être complétement mise à nu face à lui. Ses cheveux bruns mériteraient d'aller chez le coiffeur mais sa coupe sortie du lit lui donne un air plus jeune. C'est la première fois depuis des années que quelqu'un me fait cet effet-là. Détrompez-vous j'ai eu des aventures mais aucune qui ne m'a fait ressentir le quart de ce que je ressens rien qu'en regardant cet homme. Mon cœur me rappelle à l'ordre. Les souvenirs m'assaillent et je me ressaisis.

-Gab, je te présente Kyle.

-Salut, Gabrielle. Ravie. Essaie de pas renverser ton verre cette fois.

Mon ton est plus sec que je ne l'aurais voulu mais ces émotions ne sont pas bonnes pour moi. Je ne les supporte plus.

-Excuse-moi, je m'appelle Kyle. Je m'assois à côté de Benoit tandis qu'il s'installe à côté de Léo.

-Tu m'avais pas dit que tu avais des gros lourdeaux comme potes Léo !

-Qu'est qu'il a fait ? Il t'a draguée ? C'est pas la fin du monde et puis il ne savait pas qu'on se connaissait !

-Non, il a juste vidé sa pinte sur moi. Il existe de meilleurs moyens pour qu'une fille se déshabille tu sais ?  Je dis en m'adressant à Kyle directement.

-Je me suis excusé. Et puis pour le résultat que j'obtiens je ne regrette pas.

Son regard fixe mon débardeur avant de me scruter intensément, ce type respire la provocation sauf que même avec sa meilleure volonté il n'arriverait pas à me faire sortir de mes gonds, dommage pour lui.

-Je suis contente que tu profites du spectacle.

Son regard me transperce encore une fois. Ce type est aussi magnifique qu'il semble arrogant. La réaction de mon corps face à lui est hallucinante, j'ai l'impression qu'il fait 10 degrés de plus. Je me renfonce dans mon siège tandis qu'ils échangent deux trois blagues. Mes pensées sont ailleurs. Si seulement j'arrivais à me concentrer mais je ne peux que repenser à ce que j'ai ressenti en apercevant Kyle. Ça m'intrigue. Non en réalité, je suis morte de peur.

Benoit, qui sent ma crispation essaie de me faire rire en en essayant de jeter ses cacahuètes dans le verre de Léo mais rien n'y fait. Je n'ose lever les yeux de peur de tout ressentir à nouveau. J'ai l'air d'une pauvre fille avec un béguin mais en réalité c'est beaucoup plus dangereux que ça.

-Bon trinquons. A la rencontre formidable entre Gabrielle sans qui je raterais surement tous mes partiels et mon pote Kyle et à cette formidable soirée qui s'annonce mémorable.

Léo adresse un coup d'œil à la fille qui se trouve à la table en face de la nôtre. Le message est clair.

Les garçons enchainent deux verres et finalement pour l'instant Kyle est plutôt sympa. Je ne lui pas adressé le moindre mot directement mais je finis par me détendre et passe une bonne soirée. Cependant j'ai dû parler trop vite car Léo revient du bar avec une bouteille de Vodka, des verres à shoot et une énorme pinte de bière ainsi que deux filles qui sont sur ses talons. Je ne le sens pas du tout...

-Bon les gars, je vous propose un truc génial. Les filles installez-vous.

Il pointe le banc en face de moi. Bien sûr, elles ne m'adressent pas un regard. L'un est blonde, l'autre brune mais elles ont l'air aussi idiotes l'une et l'autres. La blonde a le regard bloqué sur Kyle. Je ne peux qu'acquiescer face à sa réaction. Ce mec est un vrai canon... Seulement ça ne m'intéresse pas, non pas que j'ai mes chances mais je ne préfère même pas essayer. Ce dernier ne manque pas de reluquer la fille de la tête au pied en marquant une pause très nette sur son décolleté plongeant. J'en ressentirais presque une pointe de jalousie. Non mais qu'est ce qui m'arrive ? Je ne ressens jamais rien...

- Alors ça vous tente un je n'ai jamais. Kyle lui donne un coup de coude.

-Gars c'est de la triche, toi, Benoit et Gabrielle vous vous connaissez depuis super longtemps. C'est la première fois qu'il prononce mon prénom, il résonne comme une douce mélodie quand il sort de sa bouche. Mon esprit sort de mon corps un instant lorsque je m'entends prononcer tout en le fixant intensément

-Tu es le genre de mecs qui se défile dès qu'il y a un peu de Challenge ? Je souris de ma provocation. Son regard se dirige vers moi, il est furieux, sans doute touché dans son égo.

-Pas du tout, d'ici la fin de la soirée, je serais ton nouveau meilleur ami.

Le message est plus qu'évident. Je ne l'intéresse pas, aucun mec qui serait intéressé se serait lui-même mis dans la case amitié. Très bien Kyle, tu veux espère me toucher ? Sauf que je n'ai pas de cœur, alors tu ne pourrais même pas l'efflorer. Léo prend un air important. La brune boit ses paroles avec des yeux de merlans frits. Ridicule. Je me dis que je devais lui ressembler avant.

-Ok, je rappelle les règles pour ceux qui n'ont jamais joué. Je vais dire quelque chose que je n'ai jamais fait, si quelqu'un l'a déjà fait, il doit boire une gorgée de mon super cocktail maison Bière-Vodka. Il distribue alors à chacun un verre de son mélange. Alors je commence « Je n'ai jamais couché avec une fille ». Tout le monde éclate de rire.

-Quoi ? J'ai envie de boire !

Kyle, Léo et Benoit boivent ainsi qu'à leur surprise moi. Benoit et Léo me fixent avec des yeux ronds.

- J'ai eu ma période de débâcles, on ne juge pas.

Je souris tout en levant mon verre. Le gout de l'alcool me brule la gorge. Ce souvenir est amer. Ma période de débâcles m'a été encouragé par mon psy, en espérant que ça pourrait arranger ma situation sauf que ça n'a fait que l'empirer. Je couchais à droite à gauche, buvais trop pour me rappeler mes soirées. Je connaissais déjà Benoit et il m'a vu au fond du trou. Je ne ressentais rien alors je ne culpabilisais pas. Je me suis finalement ressaisi mais rien n'a changé depuis. C'est au tour de Benoit de parler. On attend patiemment qu'il trouve une brillante idée, généralement quand Léo lance ce jeu, on fait tout pour que seul son verre se vide.

-Je n'ai jamais demandé à ma/mon prof de TD son numéro. Léo je t'en prie !

Il obéit en souriant, les joues légèrement rosis sous l'effet de l'alcool ainsi que la blonde. Je ne connais même pas son prénom mais je m'en fous. Je me rends compte que c'est à moi.

- Je n'ai jamais été trompée.

C'est un peu dégeulasse de ma part mais Léo était dans une relation « libre » sauf que la fille ne lui avait pas dit. Il n'a pas l'air de mal le prendre et s'empresse de d'accepter sa sentence. Brune et Blonde boivent à leurs tours. Pauvre fille. J'aurais de la peine pour elle si je pouvais en avoir. Le visage de Kyle se fige. Il me foudroie d'un regard si noir que je pourrais en mourir sur place. Je comprends que je viens de faire une bourde monumentale. Il lève son verre tout en me fixant rageusement.

-Je n'ai jamais couché avec quelqu'un autour de cette table. Aie, ça c'est un coup bas. Benoit, Léo et moi levons nos verres.

- Tiens c'est intéressant. Pas tous les trois ensembles j'espère ?

Il veut me faire passer pour la pute de service sauf que c'est loin d'être le cas. Je suis sortie avec Léo très peu de temps. En plus, quand je me suis rendu compte que je n'éprouvais rien pour lui, je l'ai quitté. Depuis on s'est rendus compte qu'on était beaucoup mieux en tant qu'ami. Enfin, Benoit et moi ce n'est qu'arrivé qu'une seule fois après une soirée bien trop arrosée. On a très peu de souvenirs l'un comme l'autre alors ça ne compte pas, si ? Léo semble avoir trop bu.

-Non juste avec Gab et gars c'est l'un des plus beaux coups de ma vie.

-Intéressant. Kyle me scrute comme s'il m'imaginait déjà dans son lit. Ce mec est loin d'être un gentleman. En fait, c'est un chasseur à la recherche de sa proie pour la nuit.

La brune chuchote un mot à l'oreille de sa copine et s'en va comme une furie suivit de Blonde qui semble avoir compris que Kyle ne la ramènerait pas chez elle.

-Bien fait pour toi Léo, tu n'avais qu'à la fermer.

-C'était un compliment. Les filles sont trop susceptibles. Il fait une moue boudeuse.

Je le regarde un instant ainsi que Benoit et on finit par éclater de rires. Ces garçons vont vraiment me manquer pendant un an, avec eux pas de prises de têtes et ils ne me posaient aucune question ce qui m'arrangeait bien.

-Bon les gars, je suis morte. Je vais y aller. Je les embrasse tous les deux. Je récupère mes affaires et me lève. Je regarde Kyle et me rend compte que ce gars est vraiment très beau sauf qu'il a l'air aussi arrogant que magnifique. Je sens une tension dans mon bas ventre quand il lève les yeux vers moi en attendant que j'ouvre la bouche. Ce gars me fait un effet monstre, ça ne m'est pas arrivé depuis tellement longtemps.

-Tu connais tout de moi maintenant mais je garde quand même Benoit comme meilleur ami.

-Tant mieux.

Sa voix est rauque et sèche. Il ne m'a pas pardonné ma bourde. Je note que ce gars n'a pas dû digérer la trahison de sa copine. Je me dirige vers la sortie en sentant son regard posé sur moi. Je me prépare à appeler un taxi quand la dernière personne que j'aurais voulu voir ce soir se retrouve devant moi.

-Salut, Léa m'a dit qu'elle t'avait croisé. Comment tu vas ?

Je me retrouve face à l'ex amour de ma vie. Nathan. Je ne l'ai pas revu depuis notre rupture. J'ai eu des nouvelles de lui par Benoit. Ils sont restés en contact malgré notre séparation. Il a été mon premier amour, et j'étais persuadé qu'il serait le dernier mais ça ne s'est pas passé comme prévu et je l'ai quitté sans explications. Il n'aurait pas pu comprendre. J'aurais pensé que le voir comme ça m'aurait fait ressentir un petit pincement au cœur. Rien.

Je me fusille de l'intérieur. Je sais que même si le voir ne me fait rien, je suis bonne pour rester dans cette situation jusqu'à la fin de mes jours. Ce gars était tout simplement parfait, drôle, intelligent, beau comme un dieu.

-Salut Nathan. Ça va et toi ?

-Super.

Il est gêné, je le vois. Il aimerait continuer la conversation mais ne sait pas quoi dire. On dirait deux inconnus. Il s'approche tandis que je recule d'un pas. Il prend ma main dans la sienne. A l'époque chaque contact entre nous me procurait des fourmillements, aujourd'hui plus rien.

-Tu me manques tous les jours Gabby.

-Ne m'appelle pas comme ça. La Gabrielle que tu connaissais n'existe plus. Je suis désolée.

Mon ton est plus sec que je ne l'aurais voulu.

-C'est faux. Tu n'es pas désolé. dit-il en retirant sa main. 

Il n'a pas tort. Je suis devenu une princesse de glaces mais nos souvenirs me permettent de savoir que je l'ai aimé un jour. Je suis peiné pour lui. Il ne méritait pas ce qui je lui ai fait. Il approche sa main de mon visage mais avant qu'il ait pu me toucher. Une chevelure châtaine lui saute dessus en hurlant.

-Tu veux que je t'aide !

Léa entre en action. Elle se retourne vers moi d'un œil méprisant. Je ricane intérieurement, on est plus au jeu hypocrite qu'on jouait tout à l'heure. Elle reprend la parole d'un air furieux :

Toi, ne l'approche pas !

-Tu n'as qu'à mieux le surveiller.

Apparemment elle n'aime pas ma plaisanterie et je me retrouve pour la deuxième fois de la soirée complètement trempé. Elle m'a balancé son verre à la figure. Elle tire Nathan vers l'intérieur du bar et il se laisse porter tout en me lançant un dernier regard.

Je peste contre moi-même. Je suis complètement trempée et je n'ai aucune envie de retourner dans l'antre du Lion au risque de le recroiser.

-Décidément, c'est une habitude chez toi de te faire renverser des verres dessus. Dit une voix derrière moi.

Kyle se tient juste à côté de moi. Il semble légèrement amusé de la situation alors que je suis à deux doigts de la crise de nerfs. C'est le seul manteau que j'ai et il n'y a pas de laverie à l'hôtel. En plus de ça, aucun Taxi n'acceptera de me prendre dans cet état. Je suis bonne pour la marche à pied.

-C'est vraiment pas le moment de me faire chier.

Je lui lance un regard furieux. Il semble comprendre le message et lève les mains en signe de renoncement mais je vois très bien à son regard qu'il est à deux doigts d'exploser de rire. Je finis par sourire.

-J'avoue que deux fois dans la même soirée c'est assez comique.

-Effectivement, je vais finir par croire que tu le mérites.

-C'était mon ex, et sa nouvelle copine ne me porte pas vraiment dans son cœur.

Je ne sais pas pourquoi je tiens à lui donner une explication mais ça semble lui convenir. Je sors mon téléphone et commence à chercher une laverie automatique qui serait ouverte 24h/24h. J'ai de la chance, il y en a une à cinq minutes d'ici. Je lève les yeux vers lui tout en regrettant déjà ce que je vais lui demander.

-Tu veux bien me rendre un service ?

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