You gave me life, you gave me colours

Double publication : Merci de lire la Présentation / Recap' / Warning ⚠️

Hiiiiiii ! 👋

Le premier Os de ce recueil ! Yay ! 😁

Première chose : il est affreusement long, quelque chose comme 17k.

Je préfère prévenir, prévoyez-vous du temps, une tisane et une couverture
(ou bière/pizza si vous préférez 😆)

Vous allez vite comprendre l'inspiration de départ .... 💚

Je ne vous donnes pas trop d'infos pour ne  rien spoiler, mais pas de trigger particulier à mon goût, sauf peut-être un ? 🤔
(Dans le doute envoyez moi un message avant de lire )

Smut  🍋🔥 mais loiiiiin dans l'histoire.

J'en profite pour faire un petit bisou à mon chaton 💙
et un petit coucou au gang des commentaires et au gang des « gamines»😁
qui me suivent sur Asphodèles et sur From the bottom to the top
( si vous voulez nous rejoindre les inscriptions sont ouvertes toute l'année mdr )

Rappel : les commentaires sont ce qui motive les auteurs, ne l'oubliez pas !

PS et j'arrête cette note d'auteur bien trop longue ^^ : je me suis relue mais j'avais trop trop hâte donc pardonnez-moi pour les fautes, je vais essayer de corriger au fur et à mesure

You gave me life, you gave me colours

Dans toutes les mers et toutes les terres du monde,il n'y avait jamais eu d'île qui ressemblait à l'île d'Éroda.

Étrangement modelée, en forme de sourcil froncé, elle avait longtemps abrité un village de pêcheur presque oublié.
Mais ça c'était avant.

Un jour quelque chose de particulier arriva ...
.. enfin quelqu'un de particulier !

Un garçon très particulier.

Personne ne voulait être cruel avec lui, mais sur cette île, personne ne savait comment se comporter face à quelque chose qu'ils ne comprenaient pas.

Le garçon était seul. Toujours seul.
Pourtant il souriait tout le temps
et c'est ça que personne ne comprenait.

Harry était arrivé sur l'île d'Éroda quand il avait 6 ans.

Il venait de déménager de sa jolie petite maison et il était très triste d'avoir quitté sa chambre, sa maîtresse et ses amis.

Il n'avait plus que Bubbles, son doudou en forme de poisson, pour le réconforter.

Le petit garçon avait beaucoup pleuré quand son papa était parti de la maison pour ne jamais revenir. Et il avait aussi beaucoup pleuré quand sa maman Élisabeth lui avait annoncé qu'ils partaient vivre tout les deux sur une île, une toute petite île perdue au milieu de la mer, pour rejoindre des grands-parents qu'il n'avait jamais vu.

Mais il avait dû s'y résoudre.

Ils avaient fait un grand et long voyage pour arriver ici d'abord en car, car sa maman n'avait pas de voiture, puis en bateau.

Harry n'avait jamais pris le bateau.
Au début il avait eu peur de tomber dans l'eau mais finalement il aimait bien.
C'étaient apaisant tout ça : le bruit de l'eau, le soleil sur sa peau et le roulis des vague.

Une fois les pieds sur la terre ferme, le petit Harry regarda autour de lui.
Les gens le regardait un peu bizarrement mais l'île étaient très jolie avec toutes ses petites maisons aux couleur pastelles.

Ils marchèrent tranquillement, main dans la main, sa maman traînant derrière elle une simple petite valise verte (leurs affaires ayant déjà été livrées sur l'île) et Harry portant sa peluche par la nageoire .

Ils se rendirent d'abord un chez ses grands-parents, les parents de sa mère.

Sa maman semblait triste et heureuse à la fois, elle ne les avait pas vu depuis trèèèèèès longtemps et c'était tout ce qu'ils leur restait de famille, pensa Harry tristement.

Deux petites personnes les attendaient devant une charmante maison couleur lilas.

Sa maman sauta dans leurs bras, pleurant et s'écriant, alors qu'Harry restait en retrait, intimidé, serrant fort Bubbles dans ses bras.

Sa maman revint vers lui et s'accroupit pour se mettre à sa hauteur :
« Mon cœur ça c'est ton papy Harold, tu t'appelles presque comme lui ! » expliqua t-elle en désignant un vieux monsieur avec une moustache.

L'homme le regardait en souriant et lui fit coucou de la main, restant à distance pour ne pas l'effrayer plus, mais il avait l'air gentil.

« Et là c'est ta mamie ... » dit-elle en désignant la dame.

« Mamie » avait les même yeux verts que lui et les même cheveux que sa maman, même si des mèches blanches s'y mêlaient subtilement.

La dame s'accroupit également à coté de lui : « Bonjour Harry , je m'appelle Myriam »
Elle sentait bon et elle parlait avec une petite voix douce.

Harry l'aimait bien

« Bonjour »
répondit-il enfin avec un sourire timide.

« Je suis si contente de te connaître enfin Harry, on va faire plein de choses ensemble si tu en as envie ? » expliqua t-elle avec un très grand sourire jovial qui lui créait de petites rides partout autour des yeux et de la bouche.

« Comme quoi ? » demanda l'enfant, curieusement.

« Ohh sur cette île on dit que je suis un peu magicienne, je pense qu'on va bien s'amuser ..» expliqua t-elle avec malice, en le serrant dans ses bras.

Harry se laissa faire.
Il ne savait pas vraiment pourquoi, normalement il était plutôt timide.

« Toi mon cœur tu es un petit garçon plein de magie, je le sens » conclut-elle.

Harry se sentait beaucoup plus léger maintenant.

Il se dirigeait maintenant vers sa nouvelle maison, marchant toujours main dans la main avec sa maman, Bubbles se balançant au bout de son autre bras.

« On est arrivé chéri » dit Élisabeth en s'arrêtant.

« Regarde mon bébé c'est notre nouvelle maison ... Les Embruns. » expliqua t-elle en pointant un bâtiment du doigt.

La maison était beauuuucoup plus jolie que son ancienne maison.

Elle était peinte d'une jolie couleur rose pétale, elle avait deux étages et d'énormes fenêtres qui donnaient sur la mer. Tout autour s'étalait un jardin à l'anglaise où se mêlaient des centaines de fleurs des prés et de roses.

Les Embruns appartenait à Harold et Myriam et il l'avaient mise en location pendant des années, les familles se succédant dans la belle demeure.

Mais quand ils avait appris pour le divorce de leur fille et son retour sur Éroda, ils lui avaient tout de suite offert la maison, toute meublée, pour qu'elle s'y installe avec leur petit-fils.

Ils entrèrent après avoir franchit les quelques marches qui menaient au perron.

La maison sentait bon, un mélange de poussière et de caramel et elle était extrêmement chaleureuse, alors même que personne n'y avait vécu depuis quelques temps.

Élisabeth, bien que n'ayant jamais vécu dans cette maison, connaissait déjà bien les lieux.

Elle posa sa valise sur la table du salon avant de pointer l'escalier :
« Je te laisse découvrir ta chambre Harry, c'est la seule porte à l'étage. Tu verras elle a une grande fenêtre comme tu aime »

Harry monta les escaliers quatre à quatre.

La chambre était très jolie et vraiment plus grande que son ancienne chambre.

Elle avait déjà été aménagée par ses grands-parents, avec un petit lit d'enfant, un bureau d'écolier, une bibliothèque pleines de livres colorés et une énorme malle qui devait contenir tout ses jouets.

Comme promis, la chambre avait une énorme fenêtre avec un petit banc incrusté contre le mur où il savait qu'il passerait beaucoup de temps à lire et à regarder la mer et les bateaux.

Les murs étaient peints en bleu, d'une magnifique couleur qu'il n'avait jamais vu ailleurs tant elle était vibrante, un peu comme l'eau autour de l'île.

Le bleu c'était la couleur préféré de Harry.

Mais il ne remarqua pas tout ça.

Car, sur son lit, un petit garçon était assis, tête baissé.

Le petit garçon avait l'air d'avoir à peu près son âge, ou vraiment à peine plus.
Il avait les cheveux coiffés dans une coupe un peu démodée et des vêtements eux-aussi passés de mode. Si Harry observait bien ils devaient faire sensiblement la même taille.

Mais surtout le petit garçon était tout gris.

Sa peau était fade, passée, de la couleur de la poussière. Ces cheveux également étaient cendrés et même ses vêtements étaient tout délavés.

« Hey toi ! Qu'est ce que tu fais dans ma chambre ? » demanda Harry s'adressant à l'étrange petit garçon.

L'intrus releva la tête, les yeux ronds, les sourcils levés, clairement surpris.
Même ses yeux étaient gris.

« Quoi !? C'est ma chambre ! » rétorqua le trépasseur de chambre.

D'accord, on avait un problème là ...

Harry secoua sa tête de droite à gauche, en tenant Bubbles contre lui.
« Non pas du tout, c'est ma nouvelle maison ici ! » expliqua le bouclé, agacé.

L'inconnu plissa des yeux, mécontent et cria avec force :
« C'est ma maison ! »

Harry n'aimait pas qu'on lui crie dessus et il ne comprenait pas pourquoi le garçon s'échinait à raconter de telles âneries ! Ils ne pouvaient pas avoir la même chambre et sa maman lui avait dit que celle-là était à lui.

« Tu dis vraiment n'importe quoi !
Tu es méchant à mentir ! Vas-t'en ! »
Harry était un petit garçon très doux d'habitude mais il ne comprenait pas ce qu'il se passait.
L'autre petit garçon commençait à pleurer.

Lui aussi sentait les larmes monter ...

« Comme tu veux .. » murmura l'autre, la tête baissée de nouveau.

« Harry mon bébé, qu'est ce qu'il y a ? »
Il se retourna pour voir sa maman, qui se tenait dans l'embrasure de la porte, probablement inquiète des éclats de voix qu'elle avait pu entendre.

« Maman c'est à cause de lui ! Il ... » commença t-il, se tournant vers son lit, pour pointer l'insolent garçon du doigt.

Le petit garçon avait disparu.

Harry était arrivé sur l'île depuis quelques semaines mais il n'avait jamais revu l'étrange petit garçon.

Les événements avaient repris leur cours et il n'avait pas osé parler de l'étrange rencontre avec sa maman, car il sentait que quelque chose de bizarre s'était passé.

Harry se faisait doucement à sa nouvelle vie : il adorait sa nouvelle maison avec sa vue sur la mer et les bateaux, sa mère lui avait promit qu'il pourrait apprendre à naviguer dans quelques années avec son grand-père Harold.

En parlant de ça, Harry adorait également ses grands-parents.

C'était clairement, en dehors de sa maman, la meilleure chose sur cette île.

Son grand-père l'emmenait chercher des coquillages sur la plage et lui apprenait le nom de tout les bateaux.

Sa grand-mère, Mamie-My comme il l'appelait, était la douceur incarnée. Elle lui faisait les meilleurs câlins et tout poussait comme par magie sous ses mains, car elle était une excellente jardinière.
Quand elle avait besoin d'un assistant, Harry était toujours ravi d'aider, surtout quand il recevait en récompense une part de gâteau encore chaude.

En revanche ce qui clochait c'était l'école.

Comme Harry venait juste d'arriver, il avait un peu de mal à s'intégrer.

Les autres enfants étaient tous nés sur l'île et avaient grandit ensemble, formant un groupe très soudé dans lequel il était difficile de pénétrer.
Ils n'étaient pas à proprement parlé méchants avec lui, mais ils le faisait se sentir comme un étranger.

Harry ayant toujours été un enfant particulier et sensible, le vivait très mal.

« Je ne veux pas aller à l'école Mamaaaaan !!! » se plaignit le garçon, comme absolument tout les matins.

« Tu dois y aller mon bébé, c'est important ! Et je suis sure que les choses vont s'améliorer avec tes camarades » insista Élisabeth rassurante en prenant son fils dans ses bras.

« Non, non s'il te plaiiiiiit » commença t-il à bouder.

Apparemment c'était le matin de trop.

« Harry tu écoutes maintenant !
Déjà que tu as perdu des jeux et des livres, n'en rajoute pas ! »se fâcha un peu Élisabeth.

Il est vrai que Harry s'était déjà fait remarqué cette semaine, car il avait été incapable d'expliquer où avaient disparus ses figurines de super-héros, sa licorne pailletée et son livre sur les étoiles.

« Mais je te juuuuure que j'avais tout bien rangé maman ! » se défendit-il, vexé.
Harry avait toujours été un petit garçon très ordonné et il ne comprenait pas ce qui avait pu se passer.

Sa maman leva un sourcil agacé mais son expression resta douce :
« Bien sûr ... et qui les a pris ? Un lutin farceur peut-être !? » se moqua t-elle en posant une main sur sa hanche.

« Et bien oui peut-être ! » s'exclama Harry.
C' était la seule explication !!!

Sa maman ne put s'empêcher de laisser échapper un petit sourire en réaction à l'attitude complètement outrée de son fils :
« C'est toi le lutin .. allez direction l'école Harry Edward Styles ! »

Harry s'exécuta de mauvaise fois, marchant jusqu'à l'école en bougonnant.

Quand il rentra, le même jour, de l'école, Harry n'était pas de meilleure humeur.

Les autres élèves le tenaient toujours à distance et parlaient en le pointant du doigt et en le regardant de loin, comme une sorte d'animal exotique.

Même les tartines à la confitures préparées avec amour par sa maman pour le goûter n'avaient pas réussi à lui remonter le moral.

Il monta alors dans sa chambre et s'installa sur son lit, ses genoux ramenés sur son torse, les bras entourés autour de ses jambes, tout en regardant par la fenêtre ouverte située en face de lui.

Tout était si beau ici .. mais il ne savait pas si il trouverait sa place sur l'île un jour.

Puis il entendit un petit bruit qui le sortit de ses pensées.

Puis un autre, comme un reniflement.

Harry s'immobilisa, paralysé, et un peu effrayé.

Le bruit recommença, encore un peu plus fort.

Puis Harry discerna un petit sanglot étouffé.
Oh quelqu'un pleurait !

Les pleurs semblaient proches.
Harry se leva pour regarder par la fenêtre.
Peut-être que le bruit venait de dehors ?

Mais il ne distinguait rien.

Les sanglots s'intensifièrent et le petit Harry sentit son cœur se serrer.
Il était quelqu'un de très empathique et cela lui faisait toujours du mal quand les autres allaient mal.

Le bruit s'interrompit pendant quelques secondes où Harry s'immobilisa dans sa chambre pour être plus attentif.

Un petit gémissement triste et étouffé semblait venir de son placard.

Ohhhhhh ! Était-ce un monstre, un méchant ? Se demanda t-il.

Mais après tout peu importe ce qui se cachait dans son placard, cela pleurait et Harry ne pouvait le supporter.

Il se dirigea lentement vers le placard intégrée au mur. Il avait de grandes portes blanches en persienne.

Il posa, anxieusement, ses mains sur les deux poignées et prit une grande respiration avant d'ouvrir les portes d'un seul coup.

Oh mais c'est encore lui !

En effet c'était le petit garçon de la dernière fois.

Il était toujours entièrement gris de la tête au pied, mais surtout il pleurait à chaudes larmes, la tête ramenées dans ses genoux, presque dans une parfaite imitation de la position précédente d'Harry sur son lit.

L'inconnu releva ses grands yeux gris bordées de larmes vers Harry, attendant une réaction de sa part, peut-être trop triste pour parler.

Harry soupira un peu.

La première rencontre avec le garçon gris avait été .. mouvementée.

Mais en voyant ses larmes et son air si malheureux il se laissa facilement attendrir.

« Bonjour ? Pourquoi tu es dans mon placard, petit garçon ? » demanda t-il en s'agenouillant à coté de lui.

Le garçon le regardait un peu interloqué, comme si il ne s'attendait pas à ce qu'Harry lui adresse la parole.

« Parce que je ne sais pas où aller » répondit-il doucement, de la même petite voix fluette que la dernière fois.

C'était une jolie voix, se dit Harry. Mais il aurait aimé l'entendre chanter ou rire.

« Et pourquoi est-ce que tu pleures ? » demanda t-il encore.

Peut-être qu'il avait mal quelque part ? Peut-être qu'il avait perdu sa maman ?

« Parce que je suis tout seul » murmura le garçon, ses longs cils gris tout mouillés de larmes qui menaçaient de couler à chaque instant.

Harry connaissait ce sentiment, lui aussi il se sentait seul et abandonné : sans son papa et sans l'amitié de ses petits camarades dans sa nouvelle école.

Il se remit rapidement debout.

« Allez, sors de là ! Et viens avec moi sur le lit. » proposa t-il à l'inconnu.

Le petit garçon hocha la tête, puis se releva en séchant les larmes qui avaient coulées sur ses joues toutes grises.

Harry grimpa prestement sur son matelas, suivi de près par l'autre garçon qui restait timidement à distance.

« Comment tu t'appelles ? » l'interrogea Harry.

Il ne pouvait pas décemment continuer à l'appeler le petit garçon tout gris .

« Je m'appelle Louis »

Louis. Lou-ey. Lu-wee. Harry aimait ce nom.

« Moi je suis Harry ! » se présenta t-il fièrement.

« Je sais... » répondit mystérieusement le petit garçon, un petit sourire timide se dessinant pour la première fois sur son visage d'enfant.

Louis tourna sa tête vers les jouets éparpillés sur le lit. Il les regardait avec un air émerveillé et un peu envieux. De toute évidence il se retenait pour ne pas les toucher.

Ce fut à cet instant qu'Harry eut une révélation :« Ohhhh ...
mais c'est toi qui vole mes jouets ? »

Son ton était un peu accusateur mais pas énervé. Il ne pouvait pas s'énerver alors que Louis avait l'air si triste et si joli à la fois.

Louis grimaça un peu avant de répondre :
« Oh oui pardon ! C'est juste que je m'ennuie parfois à force d'être tout seul. » s'expliqua t-il.

« Mais je les voles pas hein ! , se défendit-il vivement , ils sont juste empruntés, ils sont tous là sous ton lit. »

Harry se pencha, tête à l'envers, pour vérifier. Tout était là.

« Hmm c'est pas très gentil Louis .. » le gronda t-il quand-même gentiment, après tout il s'était fait remonter les bretelles pour rien à cause de ce petit lutin !

La garçon baissa la tête, un peu honteux :
« Oh je suis désolé je le referai jamais ! Promis ! »

Harry sourit tendrement en regardant Louis si penaud.

« Je te pardonne ! C'est pas si grave..
Juste ... la prochaine fois demande moi et je te les prêterais.

Ou même mieux .. on pourrait jouer ensemble ! »

Louis releva immédiatement la tête avec un expression à la fois anxieuse et pleine d'espoir : « Ohh oui ! Oh tu voudrais bien ? »

« Bien sûr ! » s'exclama le bouclé tout sourire. « Comme ça on serait tout seul à deux ! C'est quand même mieux !! »

Louis lui offrit un sourire absolument magnifique.

Harry répondit par un aussi grand sourire, orné de petites fossettes adorables.

Ce dernier leva la main pour essuyer sur la joue du garçonnet, une petite larme qui n'avait pas encore séchée.

Quand sa main entra en contact avec la peau rebondie, la joue se teinta légèrement de rose.

Après cette deuxième rencontre Harry avait tenu sa promesse : Louis et lui étaient à présent seuls à deux et c'était vraiment mieux.

Louis allait et venait dans sa vie, et dans sa chambre, disparaissant et apparaissant au gré de ses envies.

Les deux garçonnets étaient vite devenu inséparables et dès qu'Harry rentrait de l'école, ils jouaient ensemble jusqu'à tard dans la nuit avant de s'endormir, épuisés mais heureux, le sourire aux lèvres, l'un contre l'autre dans le petit lit d'enfant.

Harry se sentait enfin à sa place avec Louis, c'était le meilleur ami possible.

Ils avaient les mêmes goûts, ils aimaient les mêmes choses. Ils pouvaient passer des heures à regarder les bateaux sur la mer par la fenêtre de leur chambre, encore plus d'heures à imaginer des scénarios incroyables à faire vivre à leurs jouets et rien n'apaisait plus l'énergique Louis que d'écouter Harry lui lire des histoires pour l'aider à s'endormir.

Un jour, alors qu'Harry prenait son petit déjeuner dans la cuisine, ayant laissé, à regret, Louis encore tout endormi et tout chaud dans le petit lit, sa maman lui posa une question :

« Harry mon bébé ? Est-ce que tu veux qu'on redécore ta chambre ce week-end ? Je t'avais promis qu'on pourrait le faire quand on est arrivés mais on a jamais eu le temps ! On pourrait repeindre les murs par exemple ? » proposa t-elle pensant lui faire plaisir.

C'est pour cela qu'elle ne comprit pas immédiatement quand son fils la regarda effaré, avec les yeux tout ronds, comme si elle avait dit une énormité.

« Oh non maman !!!! On ne peut pas changer la peinture !
C'est Louis qui a choisi la jolie peinture bleue, ça il s'en rappelle.
Elle est restée toute pareille et on peut pas la changer !
Il paraît que c'était la même couleur que ses yeux même si maintenant il sont tout gris !» expliqua t-il à grand renfort de mouvement de bras, tout agité.

Sa maman leva les yeux au ciel.
Mais quelle imagination ce petit possédait-il !

Harry grommelait comme à chaque fois que sa mère réagissait ainsi, c'est à dire à chaque fois qu'il parlait de Louis.
Quoi c'est vrai ! Tout est gris chez lui enfin, sauf ses joues rosies.

Élisabeth regardait son fils bouder, avec un mélange de tendresse et d'inquiétude.

Harry avait toujours été un enfant sensible et un peu fantasque et il avait beaucoup de mal à se faire des amis ici. Il avait même l'air d'avoir complètement arrêter d'essayer si on en croyait sa maîtresse d'école.

Donc, malgré son âge, elle n'était pas vraiment surprise que le petit garçon s'invente un ami imaginaire.

Harry protestait avec véhémence à chaque fois que sa maman appelait Louis comme ça. Il n'était pas du tout imaginaire !!

Mais Louis et Harry étaient très rapidement arrivés à la conclusion que quelque chose clochait : personne ne semblait pouvoir voir le petit garçon gris .. sauf Harry !

Ni Élisabeth, ni le facteur, ni les amis de sa mère n'avaient été capables de percevoir la présence d'un autre petit garçon à coté d'Harry.

Louis avait beau faire tomber des objets, courir autour d'Harry en riant ou bien voler des bonbons dans la grande jarre sur la table, juste en face de sa maman, personne ne le voyait ou ne l'entendait.
Et Harry s'était fait disputer plusieurs fois à cause des bêtises du garçonnet invisible

( Mais Louis s'excusait platement à chaque fois et partageait toujours son butin avec son ami. )

Au début ils avaient trouvés ça bizarre, surtout Harry, car Louis savait bien qu'il n'était pas un petit garçon normal.

Mais finalement ils s'accommodaient plutôt facilement de la situation, surtout quand elle leur permettait de passer tout leur temps ensemble, dans une sorte de bulle étanche d'amitié et de bonheur.

« Tu dois être une sorte de fantôme Louis ! » avait un jour décrété Harry, fier de sa trouvaille après avoir lu un livre sur les ectoplasmes. « Mais un fantôme spécial, un fantôme gentil et mignon »

« Tu crois ? » avait demandé Louis un peu timidement, une attitude qu'il avait pourtant complètement abandonné auprès de son meilleur ami.

Louis ne se rappelait de rien de sa vie sauf quelques détails comme l'histoire de la peinture, il savait juste que c'était sa maison et il ne la quittait jamais.

« Oui c'est la seule possibilité ! On pourrait dire que c'est notre secret ? » demanda Harry tout excité, en frappant dans ses mains avec délice, ses petites bouclettes volant partout.

« Un fantôme .. c'est troooop cool ! »

Et les deux garçon avaient grandi avec ce précieux secret.

Au fur et a mesure qu'il grandissaient  les deux garçon prenaient conscience de l'étrangeté de la situation.
Mais ils ne pouvaient se résoudre à la considérer comme un problème.

Ils n'en parlèrent juste à personne et continuaient à être, en secret, les meilleurs amis du monde.

Harry avait 15 ans maintenant, et Louis avait grandit en même temps que lui comme un garçon tout à fait normal.

Harry avait gardé ses fameuses bouclettes et ses petites fossettes mais il avait surtout beaucoup grandi, dépassant maintenant nettement Louis, au grand damne de ce dernier.

Louis était lui aussi devenu absolument charmant avec ses grands yeux et sa douce frange de cheveux un peu trop longue, repoussée sur le coté de son front.

Mais certaines choses n'avaient pas vraiment changées : Louis était toujours gris de la tête au pied, si on l'excluait la teinte rosée de ses pommettes hautes.

Et les garçons partageaient toujours la même chambre et le même lit.

Ce dernier était juste plus grand que leur ancien sommier d'enfant, mais les deux adolescents tombaient toujours d'épuisement ensemble, après avoir rit et papoté toute la soirée.

Seulement, dernièrement, ils ne dormaient plus collés-serrés. Sûrement, l'un comme l'autre, intimidés et perturbés par les changements de leurs corps adolescents.

Au fur et à mesure des années les jeunes garçons avaient fini par comprendre les règles de la situation, les tenants et les aboutissants de la condition disons .. particulière de Louis :

Comme ils l'avaient très rapidement compris seul Harry était capable de percevoir le jeune fantôme.

Tout ses sens fonctionnaient en ce qui concernait l'étrange garçon, il pouvait le voir mais aussi le toucher. Il sentait son odeur de caramel, entendait sa voix haut-perchée, ce qui se trouvait être impossible pour tout les autres.

En revanche Louis avait la capacité, si il le voulait de se rendre invisible aux yeux d'Harry. Il ne le faisait pas souvent, parfois pour lui faire une blague et très rarement quand les garçons se disputaient.

Louis pouvait également interagir avec son environnement, prendre un objet dans sa main ou ouvrir une porte. Mais seulement si Harry était près de lui et le rayon était relativement restreint . Sinon le reste du monde semblait impalpable pour lui, presque comme irréel hors de la présence du bouclé.

Dans ces moments, comme quand Harry était à l'école, Louis était relativement proche des fantômes « classique »: il errait dans la maison, observant et traversant les murs à sa guise ou alors il se mettait en
« veille », comme il disait, décrivant cet état comme un sorte de sommeil conscient.

Une chose dont ils étaient également sûr, c'est que garçon n'avait pas besoin de manger ou de boire. Mais il pouvait le faire si il le voulait. En revanche il ne percevait que le goût des choses sucrées.

Dans l'ensemble son corps semblait fonctionner relativement comme celui d'Harry, si on excluait le fait qu'il n'était pas ennuyé par des choses humainement triviales comme la faim, la digestion, le froid ou la maladie ..

Mais restait deux grandes inconnues.

Pourquoi Harry était il capable de le voir ?

Et est-ce que Louis pouvait sortir des Embruns ?

Louis avait expliqué à Harry qu'il se sentait inexplicablement attiré par la maison et qu'il se sentait confortable ici. Il s'était parfois promené dans le jardin avec le bouclé, mais ses instincts le rappelaient vers la demeure et particulièrement la chambre, sans toute fois lui infliger quelconque souffrance.

Le téméraire Louis voulait toutefois essayer d'aller plus loin mais Harry ne voulait pas prendre le risque. Il avait trop peur que Louis souffre ou pire qu'il disparaisse.

Il avait fallut beaucoup de discussions, de négociations et de câlins pour que le bouclé accepte de tenter l'expérience :

« Je vais pas rester dans cette maison pour toujours H ! » s'expliqua le fantôme un peu énervé.

Harry s'était recroquevillé sur le banc près de la fenêtre, ces genoux ramenés sur son torse, dans cette position qu'il prenait toujours quand il se sentait vulnérable.

Louis l'observa avec un air tendre et se déplaça pour le prendre dans ses bras :
« J'ai envie de voir tout ce que tu me décris, j'ai envie d'aller avec toi partout. Imagine je pourrais même venir avec toi en classe. » expliqua t-il plongeant son visage dans le cou du garçon pour respirer l'odeur douce qui émanait toujours de lui.

Harry avait fait la classe à Louis pendant toutes ces années. C'était devenu un rituel pour eux de faire les devoirs du garçon ensemble sur le lit tout en mangeant les bonbons chipés par Louis. Ils s'étaient assurés de cette façon que Louis sache correctement lire et écrire mais, avec le lycée se rapprochant, tout devenait plus compliqué.

Harry soupira contre la joue rose de son ami :« J'ai juste peur de te perdre ... »

Il aimait Louis du plus profond de son cœur, c'était la personne la plus importante pour lui.

Les garçon s'échangeait souvent des
« je t'aime » simples et purs, sans porter beaucoup d'importance à ce que cela pouvait signifier.

Louis sourit, attendri, dans son cou.
« Tout vas bien se passer .. » puis il se releva et se dirigea vers la porte de la chambre. Il se retourna et tendit sa main vers Harry :

« Tu viens petit-cœur ? »

Harry rougit un peu à cause du surnom mais hocha la tête avant de saisir la main tendue.

Le jardin était une zone à peu prêt sûre.

Les deux amis firent plusieurs fois le tour, le temps que le fantôme s'habitue au léger tiraillement dans son ventre qui lui demandait de rentrer.

Puis rapidement, après maintes supplications de Louis, ils se retrouvèrent juste sur la dernière marche avant le trottoir.

Ils se regardèrent tout les deux, droit dans les yeux, leurs deux mains fermement entremêlées.

Louis prit une grande inspiration, Harry ferma les yeux en priant tout les dieux qu'il connaissait, et ils posèrent le pied en dehors de la propriété.

Après quelques secondes, Harry sentait toujours la main chaude et douce de Louis dans la sienne. Il osa ouvrir les yeux pour observer son ami avec inquiétude :
« Alors ? »

Louis déglutit avec difficulté, anxieux malgré son attitude confiante :
« Je sent cette « tension » mais ça va plutôt bien »

Ils firent quelques pas, s'éloignant de la maison et comme pour le jardin Louis s'habitua rapidement.

« Je suis dehors Hazza !! Regarde moi !! » s'exclamait bruyamment le garçon, un grand sourire dessiné sur son visage, un sourire tellement grand qu'il faisait de petits plis autour de ses yeux emplis de bonheur.

Harry n'avait sûrement jamais été aussi heureux de sa vie.

Louis profita de leurs mains liées pour faire faire un petit tour à Harry, comme s'ils dansaient, pouffant tout les deux de rires, euphoriques.

« Dehors .. ! » répéta Louis comme s'il n'en revenait toujours pas.

Enhardis et en confiance face à cette première tentative les deux adolescents retentèrent plusieurs fois l'expérience, poussant à chaque fois l'exploration un peu plus loin, jusqu'à ce qu'ils soient persuadés que rien de mal n'allait arriver.

« L'île est à nous ! Fais-moi tout découvrir Harry ! » exigea Louis avec un petit air malicieux.

« Je sais exactement où t'emmener
ou plutôt chez qui ! » répondit le bouclé avec un sourire tout aussi espiègle.

Évidemment Harry voulait lui présenter sa grand-mère. Myriam était l'une des personnes les plus importantes pour lui.

Malheureusement son grand-père Harold était décédé il y a quelques années.

Harry avait beaucoup pleuré pendant cette période en se rappelant toutes les choses que son papy lui avait appris sur les bateaux et la navigation en général, leur passion commune.

Mais sa grand-mère avait essuyé ses larmes en disant que son mari était toujours avec eux et qu'il ne voudrait sûrement pas les voir tristes.

Harry, encore petit, avait hoché la tête mais Louis avait du l'aider à s'endormir en caressant ses cheveux pendant plusieurs semaines.

Depuis Harry passait encore plus de temps chez sa mamie, d'abord parce qu'il adorait passer du temps avec elle mais aussi parce qu'il ne voulait pas la voir trop seule.

Elle ne venait que très très rarement chez eux, car elle n'aimait pas vraiment quitter son petit nid. De plus la demeure d'Élisabeth, Harry (et Louis) se situait en haut d'une petit colline avec des marches et, depuis quelques années, Myriam avait quelques problèmes pour marcher.

Puis comme elle le disait : elle avait toujours mille choses à faire dans son merveilleux jardin .

Du coup Louis ne l'avait vu que quelques fragments de secondes

Harry savait que la rencontre serait forcement à sens unique, du fait de la condition particulière de Louis, mais c'était très important pour Harry de réunir dans une même pièce deux des personnes les plus importantes de sa vie.

Ils marchèrent jusqu'à la petite maison couleur lilas, se courant l'un après l'autre.

A un moment Louis arriva même à convaincre Harry de le porter sur son dos.

Ils arrivèrent, partagèrent un grand sourire rayonnant et Harry frappa à la porte.

« Entre mon cœur ! » entendirent-ils à travers la porte.
Mamie-My savait toujours quand c'était lui.

Il entra suivi de Louis qui regardait partout autour de lui, toujours avide de nouveauté.

Sa grand mère était assise dans son fauteuil préféré, le gros fauteuil rouge, celui près du jardin d'intérieur.

A côté du sien se trouvait un fauteuil bleu où elle ne s'asseyait jamais.
Un fauteuil qui avait perdu son propriétaire.

Harry secoua sa tête pour chasser ses tristes pensées.

Il se dirigea vers sa grand-mère qui posa sur ses genoux l'énorme livre qu'elle était en train de lire.

Harry s'approcha d'elle et se pencha pour déposer un baiser sur sa joue douce.

Mamie-My gloussa doucement : « Comment tu vas mon petit chat ? »

Harry mis quelques secondes à répondre car il observait du coin de l'œil Louis flâner dans la pièce.

« Ça va mamie et toi ? » répondit-il amusé.

Sa grand-mère avait un grand sourire et ses yeux pétillaient : « Je vais bien ! Je vais même très bien ! Assieds-toi près de moi Harry» dit elle en tapotant une chaise en face d'elle.

Harry s'exécuta.

Louis s'approcha pour observer sa grand-mère, il se positionna derrière elle pour que Harry n'ait pas à se retourner de façon étrange pour le voir. Il posa ses bras sur le dossier du fauteuil rouge à quelques centimètre de Myriam.

« Elle a l'air tellement gentille H. et sa maison est si belle, je comprends pourquoi tu aimes venir ici » murmura Louis, même si la vieille femme ne pouvait pas l'entendre.

Harry sentit son cœur battre la chamade, alors qu'il souriait à Louis.

Il discuta quelques minutes avec sa grand-mère qui lui racontait ces derniers travaux dans le jardin, elle lui expliqua qu'elle avançait de moins en moins vite et qu'elle aurait bien besoin d'un peu d'aide.

Harry hocha la tête enthousiaste, il adorait jardiner avec elle et cela serait encore mieux maintenant que Louis pouvait l'accompagner. Il allait lui répondre quand il perçut un mouvement sur le coté.

Il tourna la tête sur sa droite pour observer Louis qui se déplaçait comme un ninja, faisant le clown jusqu'à atteindre le grand buffet contre le mur.
Harry retint un gloussement de rire.

Louis lui fit un clin d'œil espiègle et glissa sa main dans le bocal à bonbon posé sur le buffet de bois, une mauvaise habitude qu'il avait prit à cause de sa sensibilité au sucre.

Il saisit deux confiseries avant que Myriam ne prenne la parole amusée :

« Petit garnement repose ça tout de suite ! Pas de sucreries avant le repas ! »

Louis laissa aussitôt retomber les bonbons.

Les deux garçon se regardèrent bouche-bées.

Ils s'écrièrent en même temps :
« Tu le vois ? »
« Vous me voyez ? »

Myriam partit dans un rire franc :
« Oh oui .. je te vois Louis. Ravie de voir que tu es sorti de la maison, tu as bien grandi depuis la dernière fois ! Tu viens t'asseoir avec nous ? »

Louis hocha la tête silencieusement, toujours un peu sous le choc.

Il s'installa directement sur les genoux d'Harry, sans gêne malgré la situation.
Harry referma affectueusement ses bras autour de sa taille.

« Je t'ai toujours dit que tu étais un petit garçon plein de magie Harry et je n'ai pas menti. La magie coule dans nos veines, car nous avions apparemment des ancêtres sorciers ou quelque chose comme ça.

Mais cela remonte à si longtemps que les pouvoirs ont été beaucoup dilués. Cela ne nous permet pas de faire grand chose, pas comme de la vraie magie mais cela augmente notre sensibilité aux choses qui nous entourent. » expliqua t-elle aux deux garçons attentifs.

« Toute la lignée n'est pas concernée, ma mère avait cette magie mais ta maman Élisabeth, elle n'a pas eu cette chance, elle ne sait rien à ce propos.

C'est pour ça qu'elle ne peut pas voir Louis

« Mamie est-ce que tu peux voir Papy Harold ? » demanda Harry avec espoir.

« Malheureusement non, répondit-elle en secouant la tête, une petite larme coulant sur sa joue, même si je sens parfois qu'il me rend visite, je ne le vois pas. »

« Mon Harold à trouvé la paix dans la mort contrairement à ton charmant ami ici présent » plaisanta t-elle en désignant Louis. A priori les seuls à errer sur Terre étaient ceux qui étaient morts enfants ou ceux qui avaient été assassinés.

Elle continua à leur expliquer les spécificités de leurs pouvoirs qui n'avaient pas d'immenses possibilités à part cette extrême sensibilité et cette étrange capacité à faire pousser les plantes.

Myriam insista sur le fait que ce qu'ils vivaient était extrêmement rare, voire inédit.

Elle avait déjà rencontré beaucoup de personnes de sa lignée et, si ils étaient tous sensible aux esprits, certains les entendant et les voyant, elle n'avait jamais entendu parlé d'une telle relation avec un fantôme.

« Ce qui me surprend le plus c'est le fait que Louis vieillisse », ajouta t-elle perplexe.

« Mon petit Louis, je pense qu'inconsciemment tu fais cela pour rester avec mon petit Harry » conclut-elle en s'adressant au garçon

Ils rougirent tout les deux.

Elle n'avait en revanche aucune explication pour la couleur des joues de Louis car selon elle tout les esprits étaient totalement gris.

Un rapide test leur montra ensuite que Myriam ne pouvait pas toucher Louis et qu'il disparaissait de sa vision dès qu'Harry s'éloignait un peu trop :
« C'est toi qui fais ça mon chéri ! Expliqua t-elle, Je pense que tu es plus puissant que les autres Harry et sûrement que ta relation avec Louis est puissante aussi »

Il n'en doutais pas une seule seconde ...

Les deux garçons repartirent de la maison lilas, main dans la main, en se lançant des regards heureux, soulagés de savoir que quelqu'un partageait leur secret.

Arrivés dans leurs chambre, ils tombèrent tout les deux sur le lit, dans un mélange de bras et de jambes.
Harry serra fort le garçon contre lui.

Je l'aime tellement.

Louis lui rendis son étreinte, sa tête posée sur le torse d'Harry, ses bras autour de sa taille fine, écoutant les battements de son cœur.

« Je t'aime Lou' et je veux qu'on reste comme ça tout les deux pour toute la vie. Les meilleurs amis du monde ! » déclara Harry en caressant les mèches grises du garçon et profitant de sa chaleur.

Louis releva la tête vers lui, tout en répondant tout sourire :
« Moi aussi je t'aime Hazzy ! ».

Harry resta choqué quelques instant en voyant le visage de son ami.

« Lou' !!! Tes yeux ... ils sont bleus ! »
s'exclama t-il incrédule, en attrapant le visage de Louis entre ses mains pour observer avec stupeur les deux pupilles bleues qui le fixaient, étonnées.

« Et ils sont absolument magnifiques »
continua t-il, presque ému de la vision qui s'étalait devant lui.

Ni les murs de la chambre, ni la mer azurée, ni les myosotis du jardin de Myriam ne pouvaient rivaliser face au majestueux indigo des yeux de Louis, bordés d'une épaisse frange de cils noirs et pétillants de joie.

Les dits-yeux s'embuèrent de larmes de bonheur.

Louis appuya encore plus sa joue dans la main d'Harry avant de dire doucement, apaisé : « Tu me donnes vie Harry, tu me rend mes couleurs .. »

Les deux garçons avaient à présent 17 ans.

Leurs vies avaient beaucoup changées maintenant que Louis pouvait le suivre un peu partout .

Ils passaient maintenant l'essentiel de leur temps ensemble, même si Louis appréciait également de se retrouver seul pour observer des gens ou pour se balader sur l'île, même si cela devait dire qu'il était dans sa forme d'ectoplasme.

Les rapports d'Harry avec les autres jeunes de l'île avaient eux aussi évolués.

La plupart de ces camarades de classe le trouvaient toujours bizarre et lunaire.
Cela ne s'était pas arrangé depuis qu'il souriait ou saluait dans le vide, ou qu'il s'isolait pour le déjeuner avant de marmonner tout seul dans son coin.

Évidemment, ne voyant pas Louis, tout le monde le prenait un peu pour un fou.

Mais quelques personnes, notamment les jeunes filles, trouvaient tout de même le courage de venir parler à l'excentrique jeune homme.

Et selon Louis, qui le disait toujours avec une petite grimace réprobatrice, c'était peut-être dû au fait qu'Harry avait subit un spectaculaire « glow-up » en deux ans.

En plus d'une autre poussée de croissance, le garçon était passé d'un adolescent chérubin et adorable à un jeune homme séduisant et adorable
.. toujours selon Louis.

Mais Harry secouait toujours la tête en rigolant quand Louis lui exposait ses arguments.

Il n'était pas convaincu de la pertinence du jugement, surtout quand il venait de Louis qui n'était pas capable de reconnaître qu'il ressemblait lui-même à une putain d'œuvre d'art.

« Louis Tomlinson.. tu ne sais pas ce que tu racontes .. » disait-il toujours en riant.

Les garçon avaient finalement trouvé l'identité de Louis.

Il avaient passés des heures et des heures à la bibliothèque de l'île, enfoui dans les archives à la recherche d'un acte de décès ou d'un article de journal qui citerait le bon prénom et la bonne demeure.

C'était Harry qui était tombé sur le journal qui combla la mémoire perdue de son ami :
Louis William Tomlinson était mort de maladie sur l'île d'Éroda à l'age innocent de 6 ans.

Et il y a presque 100 ans ...

Ils apprirent également que les parents de Louis, dont il refusa de savoir les prénoms, avaient quittés l'île juste après sa mort.

Louis avait été un peu triste mais en même temps il n'avait aucun souvenir d'eux.
Il fit toute fois, à sa façon, le deuil de sa famille et du petit garçon qu'il avait été.

Rendant les attentions qu'il avait eu pour lui à la mort de son grand-père, Harry le borda toute la nuit, lui caressant les cheveux et lui murmurant de doux rien-du-tout à l'oreille pour qu'il s'endorme en paix.

Les deux garçons étaient plus proches que jamais.

Mais leurs innocentes petites soirée pyjama commençaient à prendre un tournant un peu .. étrange.

Les occurrences de cette étrangeté étaient nombreuses : parfois alors qu'ils continuaient à se battre comme des enfants en roulant sur le lit, Harry sentait une étrange chaleur se répandre dans son ventre en sentant le corps voluptueux de Louis contre le sien.

Régulièrement, lorsqu'ils parlaient, les deux garçons finissaient par se regarder en silence, intensément et ils avaient failli s'embrasser plusieurs fois lors de leurs « joutes visuelles » avant de se rétracter, à chaque fois, trop nerveux.

Et pour ne rien gâcher, presque tous les matins, Harry se réveillait dans les bras de Louis, mais aussi plaqué contre son érection matinale. Mais il n'allait pas lui en vouloir alors que lui même n'était guerre dans une situation plus modeste.

Tout cela devenait un peu gênant.

Le jeune homme bouclé était rapidement parvenu à la conclusion qu'il était peut-être un petit peu fou amoureux de Louis depuis toujours.

Et il espérait ne pas se tromper en pensant que Louis avait peut-être des sentiments similaires à son égard.

Il s'était demandé si il était comme ses hommes qui aimait les autres hommes.

Mais le fait était qu'Harry n'était attiré par aucun de ces camarades d'école :
ni les jeunes filles, ni les jeunes hommes.

Les star de cinéma et les chanteurs de variétés ou les modèles qu'il observait sur papier glacé dans les magazines de sa mère ne lui faisait pas plus d'effet .
C'était Louis.

Juste mon Louis ...

Mais à priori, aucun de deux jeunes hommes n'osait se lancer le premier, de peur que l'autre ne ressente pas les même sentiments.
(Deux idiots si vous voulez savoir ..)

Un jour, Harry fut assigné à un travail de groupe, en mathématiques, avec une jeune fille de son âge qui s'appelait Béa.

Béa était une jolie rousse, pas très très vive d'esprit mais fondamentalement gentille.

Et Béa avait un gros gros crush sur Harry.

Évidemment tout le monde le savait, Louis le premier. Tout le monde sauf le principal intéressé  qui la remerciait toujours sincèrement quand elle le complimentait ou quand elle lui apportait de petites attentions.

Après la journée de cours, quand le moment arriva de mener à bien leur projet, la belle rousse insista pour qu'ils se rendent plutôt chez Harry que chez elle.
En effet elle avait plusieurs frères et sœurs en bas-âge qui auraient pu les déranger pendant le travail.

Harry accepta avec plaisir.

Louis les avait accompagnés jusqu'à la maison visiblement mécontent.

Il avait refuser de répondre à tout les petits signes et sourire du bouclé.

Le trio arriva devant les Embruns.

Au début Harry voulait que Béa et lui s'installent dans la chambre mais Louis, invisible, avait claqué la porte juste devant leurs visages et avait refusé de l'ouvrir.

Harry n'avait pas pu insister et, sous le regard interloqué de Béa, il avait expliqué que la demeure était vieille que les portes claquaient et se bloquaient.

Ils s'étaient donc installés dans la cuisine sur la grande table pour ne pas déranger Élisabeth qui lisait dans le salon.

Ils n'avaient eu le temps que de sortir leurs classeurs et leur cahiers avant que Louis fasse sa réapparition avec ce qu'Harry appelait sa tête des mauvais jours.

Alors que Béa commençait à lui parler, il observa, par dessus l'épaule de cette dernière, son meilleur ami faire l'idiot pour attirer son attention.

Quand le garçon aux yeux bleus remarqua que cela ne suffisait plus et que la rousse avait regagné l'attention du beau bouclé, il s'approcha de Béa de très près et observa son visage en faisant la grimace :

« Berk » commenta t-il.

Harry lui lança un regard noir car il ne pouvait évidemment pas répondre.

Quand Béa baissa la tête pour regarder un exercice, il fit un grand signe de la main pour inciter Louis à les laisser tranquille.

Louis lui répondit d'un magnifique et majestueux doigt d'honneur.

Harry roula des yeux en comprenant qu'il allait être obligé d'ignorer Louis.

Mais il avait peut-être oublié un peu vite que Louis n'était pas du genre à être ignoré.

Pendant quinze minutes, Harry toléra ses idioties alors que le fantôme s'amusait à faire tomber des objets de manière aléatoire et se mettait à chantonner à chaque fois que Béa prenait la parole . Insupportablement adorable ...

« Tu es sur que ta maison n'est pas hantée ? » l'interrogea la jeune fille en rigolant alors que Louis poussait au sol toute une rangée de livre sur la bibliothèque, en le regardant droit dans les yeux.

« Ha ah, rigola t-il faussement, rougissant tout de même, non-non.
Tu veux quelque chose à boire ? ».

La diversion fonctionna parfaitement et il abandonna la rousse pendant quelques instants.

Harry se dirigea vers Louis qui avait fini par bouder en lui tournant le dos prêt de l'évier. Il attrapa le garçon à la taille, par derrière, en lui murmurant à l'oreille :
« Lou' stop s'il te plaît .. j'ai besoin de me concentrer petit-cœur. »

Louis souffla et se retourna en faisant une petite moue, il souleva le bras d'Harry pour sortir son étreinte et disparu.

Harry senti son cœur se serrer mais il savait qu'il avait raison : il servit deux verres de thé glacés et retourna autour de la table.

Béa et lui continuèrent à travailler avec application, mais Harry ne pensait plus qu'à Louis, se demandant ce qu'il faisait, où il était et si il les observait actuellement.

Les deux adolescent étaient penchés sur un exercice de maths particulièrement compliqué quand Béa commença à creuser sa tombe :  « Tu est très mignon Harry ... » minauda t-elle, la louange complètement sortie de nulle part.

« Oh, euh merci ... » répondit le concerné un peu perturbé du compliment

Une chaise tomba juste à coté les faisant sursauter tout les deux.

...

« Désolé j'ai dû la pousser avec mon pied sans faire exprès » s'excusa Harry.

Béa pouffa de rire en mettant sa main devant sa bouche, Louis faisait ça aussi mais c'était plus mignon quand c'était lui.

« Je disais donc ... repris la lycéenne, tu es vraiment beau et je me demandais si tu voulais qu'on sorte ensemble un soir ? » Conclut-elle avec un petit clin d'œil.

Oh non ...

A peine eut-elle le temps de finir sa phrase qu'une bourrasque invisible, répondant évidemment au doux nom de Louis, faucha leurs deux verres pleins de thé glacés, les faisant tomber sur le coté.

Le liquide brun coula partout sur les cahiers de Béa, sur ces jambes et sur sa jupe bien trop courte.

Elle se leva d'un seul coup en criant, le liquide glacée partout sur elle :
« Putain !! ma jupe est fichuuuuuue !!! »

Harry entendit un grand rire franc, qu'il fut le seul à percevoir.

Mais Louis ....

Harry se précipita pour amener à la jeune fille, couverte de thés plein de serviettes en papiers afin qu'elle puisse tamponner l'énorme tâche qui s'étalait sur ses vêtements. Elle le salua, s'excusa et quitta rapidement la maison pour retourner chez elle afin de se changer.

La porte à peine fermée, Louis se matérialisa juste à coté de lui , prouvant qu'il ne l'avait pas quitter d'une semelle.
Il avait l'air furieux.

« Est-ce que ça t'aurais tué de m'accorder un tout petit peu d'attention ? »
commença t-il.

Harry leva les yeux au ciel à la fois à cause de sa crise de jalousie et aussi parce qu'il détestait quand Louis utilisait les mots comme « mort » ou « tuer » qui le ramenaient à sa condition.

Le brun pointa son doigts vers le haut pour lui signaler de se rendre dans sa chambre.
Ils n'allaient pas se disputer dans la cuisine juste à coté de sa mère.

« T'es content maintenant ? » demanda t-il calmement, une fois la porte refermée sur eux.

« Au top ! Merci de demander.. » répondit le fantôme narquois, les bras croisés sur son torse dans une posture de défi.

« C'était vraiment pas sympa Louis ! » s'agaça t-il, même si le fait que le châtain soit si jaloux faisait battre son cœur encore un peu plus fort.

Harry savait que Louis était à 100% jaloux de Béa et pas seulement à cause de ses avances. Dans le fond la garçon savait forcément qu'il n'était pas une seule seconde intéressé par la rousse.
Le vrai fond du problème résidait dans le fait que Béa, elle, était une jeune fille de chair et de sang et personne ne sourcillerait une seule seconde si elle devenait sa petite amie.

C'était plus compliqué pour eux, pour tout un tas de raisons. Il le savait et Louis le savait.

En ce moment le fantôme aux yeux bleus et à la peau grise était frustrée de la situation et cela ce voyait.

Harry se radoucit, avant de continuer :
« Louis .. je ne peux pas être toujours avec seulement avec toi, peu importe à quel point j'aimerai. Et je ne peux pas te parler quand les autres sont là.
Ils ne comprendraient pas ? Tu veux qu'ils m'enferment à l'asile ? » plaisanta t-il, à moitié.

Louis s'énervait aussi de son coté.
Quand il était contrarié, comme à l'instant, il se montrait parfois de mauvaise foi.
Et il détestait quand Harry se montrait si logique et posé.

Il ricana méchamment avant de répondre :
« Cherche toi des excuses, si tu en as marre de moi autant le dire !! »

Là il abusait !!!

Harry bénit les dieux d'avoir l'étage pour lui tout seul lorsqu'il put se permettre de répondre en haussant la voix : « Hey on se calme !!! Je sais que c'est dur pour toi mais j'y peut rien moi si tu es un fantôme et si tu es bloqué avec moi ! »

« Crois-moi, si je pouvais partir d'ici et ne jamais revenir je le ferai ! »
cracha le châtain, hargneux.

Louis regretta ses mots avant même qu'ils n'aient quitter sa bouche.

Harry s'effondra en larme sous ses yeux.

Comment ose t-il dire ça ?
Est-ce que je me suis trompé sur nous ?

Le brun était sûrement aussi dévasté que furieux.

Louis tenta de l'attraper par l'épaule mais le bouclé rejeta sa main ,avant de lui mettre une gifle cinglante, incapable de se contrôler, trop blessé par les mots de celui qu'il aimait.

Les lèvres grises de Louis se tintèrent aussitôt de rouge, mais aucun des garçons ne le remarqua.

L'un trop furibond, l'autre trop occupé à chercher comment s'excuser.

Avant même que Louis ne puisse parler, Harry lui fit signe de se taire :
« Très bien .. Et bien c'est moi qui pars ! Et ne t'avise pas de me suivre ! » cria t-il, en larme , avant de s'échapper de leur chambre.

Louis n'hésita donc pas une seule seconde avant de le suivre.

Il le suivit, invisible, dans l'escalier et jusqu'à la porte de la demeure des Embruns qu'il claqua malgré les exclamations inquiètes de sa mère.

Le soleil commençait tout doucement à se coucher teintant à peine l'atmosphère de rose.

L'air était doux et chaud, comme toujours sur cette île en perpétuel printemps.

A grandes foulées, et le visage ravagés de larmes, Harry se dirigea vers le port de l'île.

Harry allait partir en bateau, comme à chaque fois qu'il était contrarié.

Il ne s'aventurait jamais bien loin car il n'était pas un marin exceptionnel et que sa mère était très inquiète de laisser une personne si maladroite sur un navire en mouvement constant.

Louis ne l'accompagnait que très rarement : c'était son moment, son escapade.

Le Sunflower était une simple coque à une voile dont Harry avait aménagé le fond, de façon confortable, avec quelques coussins. Et c'était surtout le dernier cadeau de son grand père

Il monta sur le petit bateau et leva l'ancre, ignorant que Louis l'observait, déjà assit sur un coussin en pleurant.

Harry navigua quelques instants, avant de se décider à jeter l'ancre.

Le soleil se couchait et il ne lui restait que quelques heures de lumières, ce n'était pas le moment de faire des folies. Il allait juste attendre ici, en regardant le crépuscule et en réfléchissant.

Il s'allongea au fond de la coque et les deux garçons restèrent calmement ainsi, pendant quelques minutes : Harry regardant le ciel, Louis regardant Harry.

Harry se calmant et Louis l'écoutant simplement respirer

Au bout d'un certain temps, Harry se leva pour bricoler quelque chose sur la grande voile blanche.

Il fut surpris par une grande bourrasque.

Le vent s'engouffra aussitôt dans la voile qui bougea brusquement, l'envoyant aussitôt valser dans la mer.

« Harry ! »

La situation aurait pu être anodine si en plus d'être un marin médiocre Harry n'était pas aussi un très mauvais nageur.
Avec le poids de ses vêtements et la panique de sa chute, il lui devenait difficile de nager.

Le bouclé commença à se débattre, de plus en plus faible.

Luttant pour garder la tête en dehors de l'eau il lui semblait impossible de réussir à atteindre le Sunflower, d'autant plus qu'il dérivait. Le garçon se trouvait maintenant à plusieurs mètres de la coque.

Le sel lui brûlait les yeux, alors que les petites vagues frappaient son visage.
Il commençait à délirer, alors que l'eau s'infiltrait dans sa bouche, il avait l'impression que quelqu'un criait son nom.

Je t'aime Louis , fut sa dernière pensée.

Sa dernière pensée, du moins avant que quelqu'un le saisisse fermement, nageant en le traînant, avant de le hisser sur le bateaux avec grande difficulté. Il resta ainsi trempé et immobile sur le sol de son bateau, peinant à retrouver son souffle.

Il se redressa pour faire face à son sauveur, ses boucles toute collées sur son front.

C'était Louis, qui d'autre ?

Pour une fois, il était heureux que le garçon ne l'ait pas écouter.

En revanche Louis n'avait vraiment pas l'air bien. Ses lèvres étaient pâles et ses joues aussi.

Louis s'effondra.

Harry se précipita vers le garçon qui tenait à présent son ventre en criant :
« Mon amour qu'est-ce qui se passe !? »

Puis hurlant à son tour quand Louis leva la tête vers lui, le visage figé dans une expression de douleur intense et violente :
« Louis, Louis explique moi ! L-Louis tes yeux ils .. tes yeux ils sont gris !! »

Le garçon était en train de s'éteindre comme une flamme sans oxygène sous ses yeux impuissants :
« Mon amour, parle-moi, parle-moi je t'en supplie !! »

Louis murmura d'un filet de voix « l'île ... »

Harry comprit tout à coup que Louis avait du rapprocher le bateau de lui avant de plonger pour le sauver. Ils étaient en effet bien plus loin qu'ils n'avaient jamais été.

Il se leva aussitôt pour rapprocher le bateau de la rive, utilisant même les rames pour aller plus vite, surveillant Louis du coin de l'œil.

Heureusement, le garçon retrouvait peu à peu ses couleurs en ce rapprochant de l'île.
Enfin ses joues, ses yeux et ses lèvres. Le reste était toujours gris mais ça .. c'était normal.

Quand il furent à peine à quelques mètres de la plage, Louis avait retrouvé ses moyens et son souffle était plus régulier, comme si il dormait.

Harry jeta l'ancre avant de s'approcher du châtain pour l'enlacer, cachant son visage dans son coup et inspirant son odeur de caramel à peine masquée par l'eau salée.

Ils restèrent comme ça de longs instants, à profiter l'un de l'autre jusqu'à ce que le ciel soit totalement rose et le soleil une vague lumière à l'horizon coté mer.

Louis fut le premier à parler :
« Tu vas bien ? »

Harry sourit, en se tournant face à lui. Leur deux visages si proches que le souffle de Louis caressait sa joue : « Je vais bien, mais c'est peut-être à toi qu'il faut demander ça ?»

Louis soupira :
« Je vais parfaitement bien maintenant que je suis près de l'île. Je suppose qu'elle est là ma limite ... je ne peux pas quitter Éroda »

Ils ne surent pas quoi dire.

Louis brisa encore une fois le silence :
« On est tout les deux passés près de la mort ce soir, même moi, alors que je suis déjà mort ! » ironisa le garçon.

Harry était vraiment rassuré : si Louis plaisantait c'est qu'il allait beaucoup mieux.

Il se mit à rire et Louis l'observa comme la huitième merveille du monde.

Leurs regards se croisèrent.

Harry connaissait ces moments ils en avaient vécus des centaines.

Mais cette fois ils allaient s'embrasser.

Il ne restait qu'une seule chose à faire pour cela , ou plutôt qu'une seule chose à dire :

« Je t'aime » murmura Louis.

« Et je t'aime aussi » répondit-il simplement comme une évidence.

Harry posa sa bouche sur celle de Louis, aussi rose et douce qu'un pétale de fleur.

Louis répondit au baiser avec tendresse, puis avec ardeur. Ils se perdirent tout les deux dans le baiser, enivrés du goût et de l'odeur de l'autre, affamés de se découvrir.

Quand Harry s'écarta pour reprendre sa respiration, il fut saisit par la vision du garçon devant lui :
la peau dorée, les cheveux couleurs de miel brun, cette bouche mordues et toujours ces yeux merveilleusement bleus

« Putain Lou' tu as toutes tes couleurs !! » s'exclama t-il émerveillé.

Impossible de se retenir, il se pencha pour embrasser le garçon , encore et encore, jusqu'à en oublier son propre prénom.

« Tu es encore plus beau, je ne pensais pas que c'était possible » murmura le bouclé en embrassant et en léchant son cou mouillé et salé, faisant haleter le garçon.

« Je t'aime, je t'aime .. » répétait seulement Louis presque obsessivement, cherchant le contact avec celui qui lui donnait la vie.

Harry s'écarta de nouveau pour l'observer, laissant maintenant son regard glisser vers le corps ferme et séduisant, dessiné par les vêtements plaqués et transparents à cause de l'eau de mer.

Ils ne laissaient rien à l'imagination.

Le bouclé se rua de nouveau sur son petit châtain, l'embrassant presque avec fureur.
Louis n'étant pas en reste, les retourna et commença à grimper sur ses hanches, lui retirant sa chemise trempée.

Harry referma ses bras autour de sa taille, caressant ses hanches et ses fesses le rapprochant encore de lui. Leurs corps entrèrent en contact avec la force d'un éboulement.

Ils étaient dur tout les deux, ivres de sensation et d'envie.

Une envie folle et magique, presque irréelle.

Louis se frotta doucement contre Harry, les faisant gémir tout les deux alors que le nombre de vêtements sur leurs corps brûlant diminuait de minutes en minutes.

Le garçon aux yeux bleus céda le premier, murmurant dans un souffle :
« S'il te plaît.. Harry.. faisons l'amour, je t'en supplie .. »

Harry aussi changea de couleur ; alors qu'il devenait rouge de la tête aux pieds.

« Tu-tu es sûr ? » La belle confiance qu'il avait construit ces quelques dernières minutes restait chancelante et même si il en crevait d'envie cela restait une étape inconnue et un peu effrayante.

Louis se leva pour retirer son dernier vêtement, laissant Harry l'observer dans toute sa splendeur éthérée :
« Sûr et certain » répondit-il.

« Tu es mon âme-sœur Harry et en ce qui me concerne je trouve que je t'ai déjà beaucoup attendu » expliqua t-il avec un sourire rayonnant.

Harry lui rendit son sourire, avant de le tirer par le bras pour le faire retomber dans son giron avant de l'embrasser passionnément : « Je t'aime Louis Tomlinson ».

Le bouclé se dirigea vers un petit coffre du bateau pour revenir avec un tout petit flacon.

Louis avait l'air perplexe mais amusé :
« C'est .. »

« du lubrifiant, ouais .. » le coupa Harry un peu embarrassé.

«Mais qu'est-ce que tu fais dans ton bateau Hazzy ? » lui demanda le châtain en le taquinant, observant en même temps le corps longiligne de son futur amant, presque complètement dénudé.

« Heyyy tu es presque toujours avec moi sinon .. et tu me rend complètement fou,
puis reprenant son sérieux,
je suis fou de toi, j'ai envie de toi»

Leurs regards étaient affamés et ils devaient étancher leur soif et leur faim de l'autre.

Maintenant

Louis tendit la main vers Harry pour qu'il s'approche et le rejoigne sur les coussins :
« Viens là .. je t'en supplie, je sais que tu sais quoi faire ..»

En effet il n'était pas impossible que Harry se soit informé sur le sexe entre homme dans un obscur livre qu'il avait trouvé à la bibliothèque.

Harry se débarrassa maladroitement de son sous-vêtement, arrachant un petit hoquet étouffé à Louis avant de le rejoindre.

« Euuh par contre j'ai pas de préservatif » bafouilla t-il gêné.

Louis lâcha un petit rire adorable.
« Il y a assez peu de chance que tu me mettes enceinte H. »

Harry hocha la tête un peu bêtement et Louis aurait pu jurer qu'il l'entendit dire
« dommage » à très très basse voix.

Allongés, nus l'un contre l'autre pour la première fois, leurs gestes furent timides mais amoureux.

Ils se caressèrent mutuellement, sur leurs torses, leurs hanches, gémissant entre leurs deux bouches avides.

« Lou ... Oh Lou' »

Harry crut qu'il allait mourir la première fois que Louis referma sa petite main autour de lui.

Les premiers mouvements furent maladroits mais enthousiastes, et Harry commença à ruer des hanches avant de saisir lui aussi le sexe de Louis dans sa main. Il le caressa sur toute sa longueur, passant timidement son pouce sur l'extrémité luisante, de la même façon dont il se touchait seul sur son bateau.

Louis glapit et porta ses deux mains dans ses cheveux, comme submergé par les sensations.

Harry aurait pu être frustré que Louis cesse ses caresses, mais lui donner de plaisir valait tous les orgasmes du monde.

« Ça va c'est- c'est bien ? » demanda t-il essoufflé, ayant besoin d'être rassuré.

Louis hocha vigoureusement la tête, les yeux fermés et les lèvres pincées, la tête rejetée en arrière dans une expression de plaisir, les mains refermées sur ses mèches caramel.

Harry observa le corps du garçon, offert à ses yeux comme une œuvre d'art.
Son torse ferme et imberbe, son ventre doux, ses cuisses puissantes.
Il lâcha un petit gémissement pitoyable, arrêtant ses caresses.

J'en veux plus, j'ai besoin de plus ..

« Tu ? Je ? »
Bafouilla Harry, sans trouver ses mots.

Louis souffla un petit rire. « Moi .. prends-moi ».

Louis se retourna prestement sur le ventre, se pressant de tout son long dans les confortables coussins, offrant au regard ébloui d'Harry la vision splendide de ses fesses.

Ce dernier s'étouffa avec sa propre salive, posant ces mains sur la peau douce et massant doucement le derrière charnu du châtain, sa propre queue humide contre son ventre :
« Oh mon dieu Lou', je-je .. Oh putain. Je veux te faire tellement de choses »

« S'il te plaît Harry .. » haleta Louis sans savoir réellement ce qu'il demandait.

Harry attrapa le petit flacon à coté d'eux couvrit ses doigts du liquide translucide.

Il s'était déjà fais ça à lui-même mais là c'était tout à fait différent, c'était Louis.

Et il était presque sur que Louis n'avait jamais fait ça.

Alors ok, le fantôme semblait ne pas vraiment sentir la douleur, mais il n'était pas question de ne pas lui faire mal, il était surtout question de lui faire du bien.

Harry écarta légèrement les deux monts de chair, retenant son souffle, pour observer le dernier endroit de Louis qui lui était encore inconnu.

Il effleura l'entrée vierge du bout d'un doigt humide et curieux.
Deux gémissements s'envolèrent, couvrant le léger bruit de l'eau.

Rassuré de cette réaction, Harry, enhardi, glissa très précautionneusement un premier doigt en Louis, s'émerveillant de la chaleur de son corps, de la douceur de sa peau et des petits bruits étouffés qu'il tirait de lui.

« Ça va petit-cœur ? » s'inquiéta t-il tout de même.

« Hm-hmm » répondit simplement Louis.
« étrange mais agréable » haleta t-il.

Harry commença de doux mouvements avant de demander, peu de temps après :
« Plus ? »

« Oui-oui » souffla l'autre, avidement.

Harry le pénétra alors de deux doigts, longs et tendres.

Il le laissa s'habituer à la sensation d'étirement avant de les bouger avec intention.

Louis serrait et desserrait ses poings frénétiquement, comme si les sensations étaient trop intenses.
Peut-être qu'elles l'étaient.

Harry aurait certainement pu jouir comme ça, juste en le regardant si il n'avait pas été si déterminé à le faire sien, entièrement.

Quand il accéléra les mouvements de sa main, pour sentir Louis plus profondément, le garçon miaula et se redressa empressé, sur ses genoux pour chasser le plaisir, s'enfonçant de lui-même sur les doigts.

Louis commençait à devenir bruyant.
Il l'avait toujours été, ce n'était donc pas si surprenant.

Harry était amoureux des petits
« ah, ah , ah » qu'il lui soutirait à chaque fois que ses doigts étaient enfoncés jusqu'aux dernières phalanges.

Il observa Louis porter une main à sa bouche pour la mordre :
« Non-non .. c'est bien, gémis mon amour, ne te retiens pas.
On est que tout les deux là ..
Laisse-moi t'entendre chanter Louis »
le supplia t-il.

« Harry c'est bon, c'est trop trop bon » s'exécuta le garçon en tournant la tête pour le regarder

Le bouclé continua de doigter son amant avec application, cherchant ce point en lui qui le ferait décoller.

Il n'eut plus aucun doute qu'il l'avait trouvé quand Louis lâcha un long
« Ohhhhh Harryyyyyyyyy » en ruant des hanches dans sa direction

Ce dernier ne put s'empêcher de sourire, à la fois fier et excité de voir son ange dans cet état, complément désinhibé et perdu dans le plaisir

« Je-je vais .., si t'arrêtes pas .. je ..» bégaya Louis

Les mots n'étaient pas clairs, mais le message était évident.

Harry retira doucement ses doigts avant d'inciter Louis à se retourner sur le dos.

Et quelle vue ...

Louis était totalement avachi sur les coussins, ses mèches étaient totalement aplaties sur son front et ses joues étaient plus rouges qu'elle ne l'avaient jamais été. Ses yeux outremer étaient rendus opaques par le désir. Sa queue tendue reposait frémissante contre son ventre, humide de désir

Il est à moi ..

Harry se lubrifia rapidement, sifflant en sentant la pression de sa main autour de sa verge sensible.

Il se coucha entre les jambes de Louis qui l'attendait, toujours à bout de souffle.

Le garçon aux yeux verts embrassa avec vénération ses cuisses épaisses et son doux ventre en soufflant :
« Tu veux toujours ? »

Louis l'attira à lui pour l'embrasser avec fureur, mélangeants leurs salives en une saveur suave :
« Oui, comme ça. Les yeux dans les yeux » répondit-il presque un peu ému.

Et, comme quand on rentre chez soi après un long voyage éprouvant, Harry se glissa doucement en Louis, dans un mouvement lent mais appuyé.

Le châtain était juste si étroit et si humide, ses parois l'enserrant comme un véritable étau.

Il lui fallut quelques minutes pour que ses hanches rejoignent le corps de Louis.

Les deux garçons gémirent de concert: Louis à cause de la sensation inédite mais délicieuse d'étirement et Harry parce qu'il pensait qu'il n'avait jamais rien connu de si bon.

Louis glissa sa main dans la sienne.

Le bouclé resta un long moment comme ça, enfoui jusqu'à la garde dans l'homme de sa vie, son front posé contre le sien, leurs souffles partagés comme s'ils ne faisaient plus qu'un.

La respiration de Louis qui s'était accélérée au moment de la pénétration se calma un peu.

Les yeux toujours plongés dans ceux d'Harry il murmura juste : « Je t'aime ».
Tout était dit.

Harry commença alors à bouger en de longs mouvements alanguis qui lui envoyaient des frisons jusqu'au bout des orteils.

Louis attrapa ses boucles entre ses doigts comme pour chercher un point d'ancrage, alors qu'Harry allait et venaient en lui comme le ressac de la mer.

Les seuls bruits qui quittèrent leurs bouches rougies furent des gémissements de plaisir et des mots d'amour alors que leurs deux corps se mouvaient en harmonie.

Louis criait.
Harry gémissait d'une voix rauque.

Le claquement de leurs peaux moites et salées résonnait sur l'eau calme alors qu'Harry accélérait encore, attrapant le sexe de Louis, blotti entre leurs deux ventres.

Les sensations s'écrasaient sur eux comme des déferlantes de plaisir, qui les parcouraient de la tête au pieds.

Harry perdit pied et Louis planta ses doigts dans le dos de ce dernier.

L'orgasme les frappa tout les deux comme une vague.

Un Tsunami

Autant dire que les étreintes timides et sensuelles de leurs débuts se transformèrent rapidement de parties de jambes en l'air explosive.

Ce n'était pas très surprenant lorsqu'on considérait qu'ils étaient deux jeunes hommes amoureux fous qui vivaient dans la même chambre.

Leur faim de l'autre ne semblait jamais pouvoir être assouvie.

En quelques semaines ils avaient couchés ensemble plus que de raison et fait au passage quelques découvertes...

Notamment qu'Harry adorait qu'on tire sur ces boucles pendant l'amour, qu'il n'avait pas vraiment de réflexes nauséeux et qu'il devenait immédiatement à moitié dur quand il montait sur un bateau
( la faute à qui ... ? )

Quant à Louis, il frémissait de la tête au pied quand on caressait ses hanches, il était capable de murmurer les choses les plus obscènes quand il prenait Harry et pouvait être un amant très créatif ...

Et surtout ils découvrirent qu'ils aimaient s'aimer dans TOUTES les positions et les combinaisons possibles ...

Ce qui expliquait pourquoi Louis était occupé à chevaucher Harry comme un démon dans leur chaise de bureau, en pleine après-midi.

Quelques minutes auparavant, Harry était occupé à faire ses devoirs à son bureau assis sur la dite chaise de bureau.

Louis quant à lui faisait une petite sieste tranquillement allongé sur le lit, tout à fait nu.

Un des avantage d'être invisible pour tout les yeux, sauf ceux de son amoureux.
Aucun risque que quelqu'un aperçoive une fesse en regardant par la fenêtre.

Harry entendit son petit-ami bailler en se réveillant.

Il pivota grâce à sa chaise pour l'observer.

Le fantôme s'étirait comme un petit chat, toujours à plat ventre sur le matelas.
Cute ...

Il se retourna sur le dos, tout en faisant un petit coucou à son amoureux.

« Bonne sieste petit-cœur ? » demanda Harry tendrement, mais incapable d'arracher son regard du corps doré de Louis, appuyé contre la tête de lit, alangui sur son lit.

Leur lit.

« Unh-unh » répondit simplement Louis avec un petit sourire en coin en remarquant l'œillade obsessive du bouclé sur ses courbes.

« Tu aimes ce que tu vois ? » continua t-il provoquant, en baissant les yeux sur son propre corps.

Oui.
Évidemment oui.

Mais Harry le gronda d'un petit « Lou' ! » pas du tout intimidant.« J'ai du boulot là ... »

Le sourire malicieux ne quitta pas les lèvres du châtain.

Ce n'était pas un non ...

« Encore ? » proposa simplement le châtain, un sourcil levé. Il ouvrit légèrement ses jambes, dans une posture explicite, invitante et obscène.

Harry grogna en rejetant sa tête en arrière, les yeux fermés :
« Louuuuuuuu ... boulooooot »

Mais qui entendait-il tromper, il était déjà à moitié dur dans son jean.

En moins de deux minutes, Louis s'était levé, avait profiter du fait qu'il ne portait jamais rien sous ses jeans pour sortir sa verge de son pantalon et s'était positionné au-dessus de lui en prenant appui sur le dossier de la chaise de cuir.

Harry s'était mordu la lèvre quand le garçon s'était juste assis sur sa queue, l'accueillant profondément en lui avec un gémissement bruyant.

Ils n'avaient pas tous la chance de ne pas pouvoir être entendu par les autres.

Louis montait et descendait sur lui avec passion, sans lui laisser une seule seconde de répit.

« Oh Lou putain Lou » bafouilla t-il, étouffant ses bruits dans le cou de son amoureux, dans un baiser violent qui se transforma rapidement en morsure.
« T'es si serré mon amour »

Louis était déjà arrivé au point où aucun mot articulé ne parvenait à quitter sa bouche : « Ohh, ohh, Hmmmm »

Harry venait juste d'attraper les hanches de Louis pour l'aider à rebondir encore plus sur sa queue, quand il entendit trois petits coups à la porte de la chambre.

« Harry ? ».
La poignée de la porte, qui ne possédait pas de verrou, s'actionna.

Nooooooon,non ,non !

Harry eût juste le temps de faire pivoter la chaise et de se rapprocher du bureau,
comme s'il y travaillait, avant que sa mère ouvre la porte.

Elizabeth entra dans la chambre, totalement inconsciente de la scène qu'elle interrompait, notamment parce qu'elle ne pouvait pas voir Louis, toujours perché sur Harry.

Et c'était vraiment mieux comme ça ..

Les deux amants se regardèrent, paniqués, les yeux ronds.

Harry tourna un peu sa tête pour s'adresser à sa mère, une main crispée sur l'accoudoir, l'autre posé sur la cuisse de Louis toujours à cheval sur lui.

« Oohh eUuuh maman, je bosse là ... »
Le pire c'est qu'il n'avait pas débandé , même pas un peu.

Comment serait-ce possible quand Louis le regardait comme ça, ressemblait à ça ..

« Oh désolé c'est juste pour te dire que je vais faire des courses » expliqua t-elle désinvolte.

Harry pris, une, deux, trois grandes respirations avant de lui répondre, toujours plongé en Louis qui le regardait à moitié mort de rire, le choc passé.

« Ah cool, à tout à l'heure maman » répondit-il les dents serrées.

« Tu veux quelque chose en particulier pour le dîner » continua t-elle.

Harry allait lui répondre « non » quand il s'étrangla dans ses mots.

Louis, cette petite ordure, avait recommencer à se mouvoir sur lui, sans aucune honte.

« Non merci à tout à l'heure maman » répéta t-il pour l'inciter à partir.

Il était plus que temps, car, si il en croyait les bruits que produisait Louis, qui avait à présent les yeux fermés, il avait trouvé sa prostate tout seul comme un grand.

Il utilisait Harry presque égoïstement pour chercher son propre plaisir.

Elizabeth finit tout de même par partir .. enfin !

Quand Harry entendit la porte claquer, il ne perdit pas un instant avant se lever, emportant Louis avec lui, ce dernier couinant de surprise :
« Harry ! »

Il se laissa tomber avec Louis sur leur lit avant de positionner les jambes du garçon par dessus ses propres épaules. Il dévora la bouche de son amant, cherchant son goût subtil, avant de lui susurrer d'une voix rauque :

« Alors ça petit-cœur ... tu vas le regretter »

Il ne sut pas si Louis regretta son petit tour.

Mais ce dont il fut sûr, c'est qu'il le fit pleurer de frustration et de plaisir, juste avant de le faire jouir partout sur son torse et jusqu'à son menton

Harry et Louis avaient à présent 20 ans.

Harry n'étais sûr que d'une seule chose dans sa vie : Louis Tomlinson était son âme-sœur.

Quand il fut finalement diplômé, à la sortie du lycée, sa mère imagina que le garçon allait faire comme la majorité de ces camarades : qu'il allait quitter Éroda pour aller faire des études supérieures dans le domaine qui aurait sa préférence.

La plupart revenaient tout de même après, pour exercer différents métiers sur l'île.
Ce bout de terre offrait une qualité de vie incroyable et de manière générale tout les érodiens étaient très attachés à leur terre.

Évidemment, Harry refusa.

Quitter l'île , c'était quitter Louis.

Le fantôme en discuta de nombreuse heures avec lui : il était près à faire le sacrifice, à l'attendre si c'était ce que Harry voulait.

C'était absolument hors de question.

Harry était retourné une poignée de fois sur le continent depuis qu'il connaissait Louis et aucun des attraits, aucune nouveauté, aucun avantage ne faisait le poids face à l'homme à qui il avait donné son cœur.

Alors le bouclé avait trouvé un travail comme fleuriste dans la petit boutique de l'île.

Son patron, un vieil homme prénommé Albert, s'extasiait sur sa capacité à composer des bouquets pleins de vie et vibrant de couleurs. Et il ne tarissait pas d'éloge face à la facilité avec laquelle Harry entretient le petit jardin et la serre qui produisait leurs fleurs.

Le garçon rentrait tout les soirs aux Embruns avec des bouquets d'hydrangea bleu-Louis, avec des brassées de roses couleur pêche ou avec de splendides tournesols qu'il offrait ensuite à son amoureux.

La vie se déroulait tranquillement comme ça : tous les matins Harry travaillait à la boutique de fleurs pendant que Louis vaquait à ses occupations, ou l'accompagnait, et ils passaient tout leurs après-midi et les week-end tout les deux, à se promener sur l'île en riant, à nager dans les eaux claires et à faire l'amour

Un jour alors qu'ils étaient à la maison, Élisabeth lui demanda de s'asseoir avec elle autour de la table du salon.

Elle l'ignorait mais Louis était assis à sa gauche, prenant sa main de son amoureux dans la sienne quand il observa l'air un peu inquiet de la femme.

« Harry mon bébé ... j'ai une décision difficile à prendre » commença t-elle.

Elle leur expliqua que Bruno, l'homme qu'elle fréquentait depuis quelques années et qu'Harry appréciait beaucoup, allait déménager sur le continent dans quelques semaines.

« Et il veut que je vienne avec lui ...» expliqua t-elle émue.

Harry savait qu'il était la dernière chose qui la retenait ici.

Le père d'Élisabeth, Harold était mort depuis longtemps et Mamie-Myriam avait fini par le rejoindre au paradis.

Les allez-retours réguliers entre l'île et le continents étaient eux aussi inenvisageables, si l'on considérait qu'Éroda était littéralement perdue au milieu de l'océan et que le trajet était affreusement long et éprouvant depuis la côte.

Il restèrent, tout les deux (trois...) silencieux quelques instants :
« Qu'est ce que tu en penses ? Je sais que tu ne partiras pas de l'île .. » demanda t-elle finalement.

Le choix fut étonnamment facile pour Harry : « Il faut que tu partes avec lui maman... »

« Alors c'est sûr, ça va être dur sans toi .. mais je suis heureux ici et franchement :
Quand on trouve le véritable amour il faut s'y accrocher » expliqua t-il tête baisée, les yeux pleins de larmes.

Louis serra sa main dans la sienne et Harry lutta pour ne pas le regarder.

Élisabeth quitta les Embruns quelques semaines après cette discussion.

Ce faisant elle quitta aussi l'île et quitta surtout son fils unique.

Les deux garçon restèrent bien évidemment vivre dans la belle demeure. La maison appartenait à présent à Élisabeth donc ils n'avaient aucun loyer à payer et Harry gagnait suffisamment d'argent pour subvenir à leurs besoins modestes.

La séparation avec sa mère avait été un peu difficile à vivre pour le garçon.

Alors certes, il avait 20 ans, un âge auquel il est normal de se séparer de ses parents.
Mais pendant des années cela n'avait été que lui et sa mère.
La rupture était douloureuse.

Harry se réconfortait en se disant qu'au moins, de cette façon il pouvait vivre presque normalement avec Louis.
Avec une vraie vie de couple.

Quel bonheur de pouvoir regarder la télé avec lui, emmitouflés dans des couvertures sur le canapé du salon.

Quel bonheur de pouvoir cuisiner des gâteaux ensemble, Louis s'amusant à jeter de la farine partout avant qu'Harry le soulève pour le poser sur le comptoir afin de lécher la pâte à gâteau étalée sur son petit nez adorable.

Quel bonheur de pouvoir hurler de plaisir, de pouvoir gémir sans avoir à se retenir quand Louis le prenait avec force et le pilonnait dans le matelas.

Enfin .. ce bonheur il ne le connaissait pas encore mais sauf erreur d'interprétation..
... c'était en TRES bonne voie :

Les deux jeunes hommes s'était cherchés toute la matinée.

Se jetant de petits regards séducteurs, se frôlant ça et là, saisissant toutes les opportunités pour susurrer un sous entendu sexuel.

C'était leur jeu préféré : qui céderait le premier ?

Ils s'était contrôlés jusqu'à l'heure du déjeuner où, assit l'un en face de l'autre autour de la petite table ronde de la cuisine, ils semblaient s'être donnés pour mission de manger le plus obscènement possible.

Harry semblait avoir gagné la partie si l'on considérait qu'il avait réussit à faire rougir Louis en mangeant un esquimau glacé :

« Hazzyyyyy, gémit ce dernier, c'est carrément porno.
Comment tu fais ça sans avoir de hoquet ? »

« C'est mon super-pouvoir »
plaisanta Harry avec un petit sourire mutin, en finissant de lécher le bâtonnet en bois.

« Pffff répondit Louis, faussement ennuyé. Moi je peux me rendre invisible, c'est quand-même plus classe, non ? ».

Ses yeux pétillaient de malice comme à chaque fois qu'ils se cherchaient de cette façon.

Harry leva un sourcil, pas très impressionné.

« Je sais faire ça aussi .. Me rendre invisible» rétorqua t-il espiègle

« Ah oui ? » demanda le fantôme, perplexe mais amusé.

« Ben oui .. regarde ! »
Et Harry s'agenouilla pour se faufiler sous la table, caché par la nappe blanche qui la recouvrait

Louis explosa de rire.

Et tant qu'il y était Harry fit profiter son amoureux de son premier super-pouvoir.

Aucun doute ne pouvait persister sur ce qu'il se passait sous la table, si l'on considérait la façon dont tout le corps de Louis s'était figé d'un seul coup.

Le garçon rejeta la tête en arrière et ouvrit grand la bouche autour d'un long gémissement sensuel :
« Harryyyyy, Harry putain ! »

Le bouclé le suça avec application et avec bonheur pendant quelques minutes, le prenant profondément dans sa bouche et léchant doucement son gland sensible.

Quand il sentit que Louis commençait à tressauter dans sa chaise, il sorti de sous la nappe et toujours à genoux, il proposa simplement :
« Chambre ? »

« Chambre ! » répondit Louis avant de le tirer par le bras vers les escaliers.

Alors oui, maintenant ils pouvaient le faire n'importe-où dans la maison mais la chambre c'était leur nid, l'endroit qui avait accueilli leur rencontre, leur amitié et leur amour.

Le temps d'arriver au lit ils étaient déjà nus tout les deux.

Et Harry allait clairement passer à la casserole au vu de l'ardeur et de la passion avec laquelle Louis l'embrassait et le caressait partout, partout ...

Le châtain était frénétique, alors qu'il se penchait pour prendre un téton déjà durci entre ses lèvres moelleuses, pinçant doucement l'autre entre ses doigts, faisant miauler son amant de bonheur.

Il continua de donner de petits coups de langues alors qu'il faufila sa main entre les cuisses du bouclé pour le préparer.

Harry gémit d'extase quand deux doigts humides,taquins et agiles se glissèrent en lui

« T'es si sensible mon amour»
commenta Louis en préparant le brun au mieux, l'étirant avec de petits mouvements de ciseaux qu'il adorait.

« Je fais te faire crier petit-cœur »
promit-il en retirant doucement ses doigts.

Et il teint sa promesse.

Une fois enfouit totalement en Harry, le châtain accéléra rapidement le mouvement, trouvant sans difficulté le point le plus sensible d'Harry, car il connaissait ce corps sur le bout des doigts.

Harry avait entouré ses jambes et ses bras autour du garçon pour le rapprocher plus prêt, toujours plus prêt.
Son visage plongé dans le cou de son chéri, il haletait son plaisir directement à son oreille.

« T'aime ça .. t'aime tellement ça .. » gémit également Louis, en entendant les bruits d'extases et en sentant les ongles d'Harry se planter dans son dos.

Harry était toujours amusé et émoustillé de la façon dont Louis s'excitait parfois tout seul en l'écoutant gémir.

« Peut-être que j'ai un avis différent ?» balbutia Harry avec un léger sourire taquin, entre deux halètements.

« Ah oui ? » demanda Louis avec un air de défi, juste après lui avoir asséné un coup de hanche particulièrement profond et précis.

Harry cria.

« Je peux partir si tu veux ? » proposa t-il avec un petit sourire en coin, le spécial
« Louis à une connerie en tête », tout en continuant ses va-et-vients.

Mais Harry était trop occupé à prendre son pied, les yeux fermés, pour s'en rendre tout à fait compte

« Pour aller où ? » réussit-il à dire entre deux gémissements.

Il ouvrit les yeux et Louis était invisible.

Car il était là, ça Harry pouvait le jurer, alors qu'il sentait le garçon le prendre avec une vigueur qui lui était tout à fait propre.

« Mais Louuuuu' qu'est ce que tu faiiis » geignit-il.

Il voulait jouir en regardant Louis.

« Relève la tête » ordonna Louis, amusé.

Il s'exécuta parce que ... pourquoi pas ?

Et, en relevant la tête, son regard tomba directement dans leur grand miroir en pied, précédemment complètement hors de vue car positionné derrière Louis.

Il supposait donc qu'il regardait le miroir à travers Louis, c'était un peu bizarre.
Mais qu'est ce qui ne l'était pas dans leur couple ?

Il s'observa alors lui-même, obscène, les jambes écartés autour du corps invisible mais palpable de Louis. Il observa avec un air stupéfait son propre corps s'étirer autour ... d'absolument rien.

Enfin .. ce n'était pas qu'il ne sentait pas la queue de Louis aller et venir en lui.
Oh ça il la sentait bien !
Mais en revanche comme le reste de Louis elle était pour l'instant invisible, poussant tout de même contre ses parois intimes, heurtant de plein fouet sa prostate.

Il reposa sa tête contre l'oreiller :
« Mais t'es complément fou .. » rigola t-il entre deux gémissements étouffés.

« C'est pas moi qui me fait baiser par un fantôme » taquina Louis, lui aussi hilare, en ralentissant ses mouvements, bougeant juste ses hanches en de petits mouvements circulaires.

Cette fois-ci il éclata de rire :
« Reviens, reviens Louis »

Le corps de son amant se matérialisa de nouveau, merveilleux et séduisant.

Louis le regardait droit dans les yeux et l'embrassa doucement avant de dire :
« Je suis jamais parti, je suis toujours avec toi ... »

L'heure n'était plus à la rigolade.

L'étreinte se fit passionnée de nouveau et il ne fallut que quelques minutes aux deux hommes pour jouir. Harry, intouché, entre leurs deux ventres et Louis profondément ancré dans le brun.

Ce dernier se laissa retomber tendrement, essoufflé, sur le torse en sueur de l'amour de sa vie ( et de sa mort ) :
« Je suis toujours avec toi ... » répéta t-il

« Je t'aime » souffla Harry avant de refermer ses bras autour de lui.

Quelques temps après les garçons eurent le bonheur de retrouver une ancienne amie :

la jeune et rousse Béa frappa à la porte des Embruns.

En deux ans la jeune femme avait eut le temps de voyager et elle était tombé amoureuse d'un métropolitain.
En conséquence elle avait quitté l'île pour vivre avec son amoureux ; mais la jolie jeune femme venait de temps en temps pour voir ses parents et dire bonjour à ses anciens camarades.

« Hey Béa » l'accueillit Harry avec enthousiasme, prenant la jeune femme dans ses bras.

Louis ne moufta pas.

Il était toujours un peu honteux du comportement qu'il avait eu avec elle ce fameux jour-là.  Mais il ne regrettait rien car indirectement c'est ce qui leur avaient permis de s'avouer leurs sentiments respectifs.

« Tu es resplendissante ! » la complimenta Harry, une fois qu'ils furent installé dans le salon et que le café fut servi.

« Merci Harry ! Tu n'es pas mal non plus » répondit-elle avec un petit clin d'œil.

Harry avait toujours été mal à l'aise avec les compliments, sauf ceux de Louis.

La jeune femme pouffa de rire :
« Rooooh Harry ! Accepte donc le compliment ! Aussi énorme qu'était mon crush sur toi c'est bel et bien fini, tu le sais bien ... Alors arrête d'être si embarrassé. »

Louis hocha de la tête amusé.

« Racontes-moi un peu ta vie sur le continent ?  Tout ce passe bien avec Ethan ?» l'interrogea le brun.

« Tout va merveilleusement bien,
c'est vraiment l'homme parfait ! »

Elle avait les yeux brillants de bonheur et d'amour : « Il m'a demandée en mariage .. »

Harry lâcha une exclamation de joie avant de féliciter sincèrement Béa.

« Et toi ? Personne dans ta vie Harry ? »

Un petit sourire mi-triste, mi-amusé se dessina sur le visage du bouclé.

Louis ne loupa pas son expression assombrie.

« Non personne .. je crois que c'est juste pas pour moi ! »

Béa leva les yeux au ciel :
« En même temps, tu ne risque pas de rencontrer la femme parfaite si tu reste sur cette miette de pain qu'on appelle île. Mais ne perd pas espoir tu n'as que 20 ans ! »

« Regardes-moi, j'étais une sombre idiote qui flirtais avec un mec pas intéressé .
Maintenant je suis fiancée et enceinte ! » s'exclama t-elle avant de se rendre compte de ce qu'elle venait de dire.

« Enceinte!!!??? » cria Harry, tout excité.

« Oops !!!! Je devais attendre avant de le dire ! Pouffa t-elle de rire
Même ma mère ne le sait pas encore, c'est pour ça qu'on est là avec Ethan, pour l'annoncer à mes parents ».

« C'est une super nouvelle, j'ai hâte que tu reviennes me voir avec ton bébé ! »

Harry avait l'air extatique et Louis n'était pas sûr d'aimer ça.

« Bien sur que je reviendrais ! Ça t'arrivera un jour aussi H. ! Tu sera un papa génial, tu as toujours adoré les enfants »

C'était en effet quelque chose de connu : Harry avait servi de baby-sitter à un nombre insensé de bébés au fil des années. Il avait un don avec les enfants.

Harry ne répondit rien mais l'expression triste sur son visage valait tout les mots du monde.

Béa partie, les garçons avaient poursuivi leur journée comme si de rien n'était.

Harry avait été exceptionnellement silencieux et Louis savait pourquoi.

Ils étaient à présent tout les deux couchés dans le lit.

Harry dormait depuis longtemps mais son amoureux n'arrivait pas à s'endormir car il réfléchissait trop.
Il réfléchissait depuis des heures et des heures et les larmes coulaient à présent librement sur son visage.

Il lui semblait évident que Harry voulait ce que Béa avait :
Une vie simple, un vrai couple, un mariage, des enfants.

Louis ne pourrait jamais lui offrir cela.
Il le savait, il le savait depuis toujours.

Mais cela l'avait particulièrement frappé aujourd'hui en voyant l'air si triste de son chéri, la façon dont le bonheur de l'annonce avait fait place à la douleur sur son visage.

Ils n'en avaient jamais parlés, mais Louis avait compris.

Le fantôme se demandait quelles autres choses Harry ne lui disait pas, quels sacrifices ils faisait en secret pour leur couple.

Est-ce qu'Harry pleurait parfois en pensant à tout ce qu'il n'aurait pas à cause de lui ?

Il se sentait meurtri et égoïste de savoir qu'il causait tant de souffrance au doux garçon.

Harry méritait tout le bonheur, Harry méritait d'être heureux, il méritait mieux que lui.

Qu'avait-il à lui offrir a part un secret parfois trop lourd à porter ?

Sa décision était prise, dans l'intérêt de l'amour de sa vie.

Il était jeune, il quitterait l'île, il referait sa vie.

Le garçon attendis quelques instants, à la fois pour être sûr qu'Harry dormait à poing fermés et aussi pour le regarder, calme et paisible, pour la dernière fois.

Il aurait voulu pouvoir l'embrasser mais il ne voulait pas le réveiller.

Il se leva, enfila quelques vêtements par habitude, et quitta la chambre, quitta les Embruns, quitta Harry.

Sous sa forme d'ectoplasme, il se dirigea vers la plage, là où ils s'étaient aimés pour la première fois. Il ne pouvait pas prendre le bateau, car il n'avait plus aucune substance.

Il était trop loin de Harry.
Cette simple pensée lui brisa le cœur.

Alors, sous sa formé éthérée, il marcha tout simplement sur les vagues.

Sachant que s'il marchait assez loin il disparaîtrait.

Loin d'Harry et loin de l'île il n'existait tout simplement pas.

Arrivé presque à destination, il entendit un cri déchirant derrière lui :

« LOUIS !!!! NOOOOOOON ! »

Il n'avait pas besoin de se retourner pour savoir à qui appartenait cette voix.
Qu'est ce que tu fais là Harry ?

Il se retourna tout de même juste pour le voir une dernière fois.

Éclairé par la faible lumière des lampions le long de la berge, le garçon était à genoux dans le sable ayant abandonné jusqu'à l'idée même d'arriver jusqu'à lui à temps, pour le retenir.

«LOUIS PITIÉ !! » hurla t-il
« Je t'aime, je t'aime Louis ! »

Louis sentit ce qui lui restait de cœur se briser.

Mais il était près à faire ce sacrifice.
Pour Harry

Il s'avança, se sentant partir ...

« Fais pas ça je t'en supplie. Me fais pas ça mon amour. Reviens » sanglotait Harry sur la rive, les genoux léchés par l'écume des vagues.

Plus que quelques pas ..

« REVIENS !! LOUIS, LOUIS ! »

Il sentait que son cœur s'arrêtait.

« Je viendrais te rejoindre. Si tu part je te rejoindrais. » hurla Harry

Alors qu'il se sentait plus faible que jamais et que les cris du bouclé bourdonnaient comme assourdis dans ses oreilles, le jeune homme entendit une voix familière s'infiltrer dans son esprit : « Louis ! ».

Peut-être qu'il hallucinait, après tout il était en train de mourir. Encore ..

« Louis, si tu fais ça Harry va mourir et vous ne vous retrouverez pas dans la mort. Tu le rend heureux.  Reviens vers lui mon petit Louis » le supplia la voix.

Louis respira calmement pendant quelques secondes.

Les cris d'Harry n'étaient plus que des sanglots et des pleurs perçants.

C'était peut-être la mauvaise décision.

La décision était beaucoup plus dure que prévue : il voulait être égoïste et retourner vers Harry.

Peut-être que la voix avait raison, peut-être que c'était à Harry de savoir ce qu'il voulait dans sa vie pour être heureux.

Il voulait être égoïste.

Alors pas à pas, il retourna vers la rive.

Il choisissait la vie. Il choisissait Harry

Il espérait prendre la bonne décision.

Il atteignit la plage et repris corps pour se pencher sur le bouclé, réduit à une masse sanglotante sur le sable mouillé.

« Petit-cœur, pardonne- moi, pardonne-moi s'il te plaît.

Je suis là. Je ne pars pas »

Harry releva la tête en une fraction de seconde à l'entente de sa voix.

Il lui sauta dans les bras, le faisant tomber au sol avant de l'embrasser.

Au moment où il referma ses bras autour de son Harry, Louis se demanda comment il avait pu envisager de le quitter.

Puis, il en avait tout les droits, le garçon commença à l'incendier :
« Comment as-tu pu oser ! Comment as-tu pu même juste y penser ! » hurla t-il en frappant son torse de ses poings. Il y mettait toute sa peine et toute sa rage et Louis l'acceptait.

Harry finit par se calmer, retombant dans ses bras comme une poupée de chiffon :
« Je suis désolé, murmura le fantôme en l'embrassant partout où il pouvait l'atteindre, je pensais faire ce qu'il y avait de meilleur pour toi »

« C'est toi idiot, répondit le bouclé, la voix cassée, c'est toi le meilleur pour moi. »

Il restèrent immobile quelques instants, profitant juste du bonheur d'être tout les deux.

« Comment tu as su que ... » demanda Louis sans oser finir sa phrase.

« Mamie-My est venue me rendre visite en rêve. Elle veille sur nous. »

Voila à qui appartenait la voix qui l'avait aidé tout à l'heure .

Myriam je ne te remercierais jamais assez, j'espère que tu es heureuse là-haut avec Harold, pensa t-il

Puis il reconcentra toute son attention et tout son amour sur le garçon tremblant dans ses bras :

« Est-ce que tu es vraiment heureux avec moi ? Sincèrement ? Demanda t-il

Je ne veux pas que tu gâches ta vie, moi j'ai déjà eu une seconde chance ... »

« Je ne veux absolument rien d'autre que toi » . Voilà quelle fût la réponse d'Harry.

Louis pleura de nouveau, cette fois de bonheur et de soulagement.

Ils trouveraient des solutions, ils feront en sorte que cela fonctionne :

« Je t'aime Harry .
Tu m'as donné la vie, tu m'as donné mes couleurs. »

Le garçon aux yeux verts posa son front contre le sien avant de souffler dans un murmure :

« Tu es ma vie, tu es mes couleurs »

Dans toutes les mers et toutes les terres du monde, il n'y avait jamais eu d'île qui ressemblait à l'île d'Éroda.

Étrangement modelée, en forme de sourcil froncé, elle avait longtemps abrité un village de pêcheur presque oublié.
Mais ça c'était avant.

Un garçon très particulier était arrivé sur cette île il y a maintes années.

Un garçon toujours tout seul et qui souriait tout le temps.

Le garçon avait à présent presque 80 ans .

Il habitait toujours sur l'île et il s'y promenait toujours en souriant.

Absolument seul.

Pffiiiiuuu j'ai cru que j'allais jamais finir cet OS ... j'avais prévu 6K ...😁

J'espère qu'il vous a plu ...

Est-ce que j'ai écris leur première fois sur un bateau, avec beaucoup trop de références nautiques/sexuelles ... Peut-être.. 😉

Est-ce que j'ai écrit tous 17k pour écrire du smut avec Louis invisible ?..
Oui 🤣

Est-ce qu'il y a des incohérences
Oh surement .. 😑

Je pense, j'espère ... que les autres ne seront pas si longs😄

D'ailleurs est-ce que c'est trop long ? Est-ce que vous préféreriez plus court ou en plusieurs parties ?

Vous êtes les meilleurs ♡

C.

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