Après le brunch, les deux garçons partirent dans leur chambre pour jouer. L'indonésien avait précisé à Max qu'il avait le temps de la vaisselle avant d'aller faire les courses. Raphaël se retrouvera donc seul pendant plusieurs heures avec le brun avant la séance médicale. En d'autres termes, Alec et Raphe passeront l'après-midi rien que tous les deux. Le brun se précipita vers son mari qui déposa deux plats sur l'îlot de la cuisine.

- Tu n'es pas sérieux hein ? Demanda Alec en retenant son compagnon.

Magnus sourit en coin et réussit à sortir de l'emprise pour finir de débarrasser la table.

- Aide-moi plutôt que de paniquer taquina-t-il en ramassant toutes les assiettes.

- Je ne peux pas le faire s'alarma l'ancien basketteur en passant ses mains dans ses cheveux.

- De quoi m'aider à débarrasser ou aider Raphaël ? Plaisanta l'asiatique en déposant la vaisselle dans levier.

- Magnus grogna Alec en soupirant, je ... je ... je ne ... argh ! S'énerva-t-il.

L'indonésien ne comprenait pas la panique qui prenait son époux. Alec se débrouillait très bien avec tous les enfants qu'ils rencontraient. Alec était un être merveilleux et attentionné. Alec savait être doux, aimant et respectueux avec les enfants. Le concerné semblait être le seul à ne pas s'en rendre compte.

- Alexander souffla Magnus en prenant le visage de son mari entre ses mains, tu vas très bien te débrouiller il n'y a pas de raison...

- Et si ... il il il panique comme l'autre fois et ... et que je ne trouve pas les mots comme toi supposa le brun en écarquillant les yeux, il n'y a que toi qui qui qui sait lui parler à Raphaël...

- Ne dis pas de bêtises exclama l'asiatique en levant les yeux en l'air, c'est vrai que tu ne sais jamais consoler Max, tes sœurs ou Lexine ou encore moi !

- C'est dif différant ! Répondit Alec en secouant la tête.

- En quoi ? Demanda l'excentrique en penchant sa tête, parce que Raphaël semble ne jamais faire attention à toi ? Parce que tu as peur d'un enfant qui attend simplement d'être rassuré ? Parce que

- Parce que je doute être la personne qui lui faut soupira l'ancien basketteur.

- Pourtant moi je veux deux personnes ayant vécu de la rééducation... je vois deux personnes têtus comme des mulets argumenta l'asiatique, je sais et reste persuadé que vous pourriez vous entendre si vous passez au-delà de vos barrières...

- Si il me ressemble tant je comprends pourquoi il s'entend bien avec toi avoua Alec en haussant un sourcil.

Magnus explosa de rire et embrassa les lèvres de son homme. Il ne pourra jamais expliquer à quel point il aime cet homme fort et fragile à la fois. Les journées paraissaient se ressembler mais rien n'était identique. Chaque jour apportait leur lot de surprise. Il se sentait puissant à côté de lui. Ses doutes, Alec les lui enlevait avec de beaux discours et de belles actes. Et quand il arrivait à remobiliser la raison de son époux, il avait cette impression d'être un ange en action. Réussir à se faire grandir mutuellement, c'était sûrement leur force.

- Je pense que tu es le plus apte à comprendre ce que vie Raphaël rassura l'indonésien, et vous êtes justes deux idiots à ne pas le voir ... même Max est de mon avis, et il a 3 ans ...

- 3 ans d'insouciance et influençable rétorqua Alec en souriant en coin.

- Méfie-toi riposta l'asiatique en ouvrant le lave-vaisselle, il a déjà de forts opinions.

- Je sais bien gloussa le brun, ça doit être le prénom...

- Fort probable rit l'indonésien en hochant la tête, profite de cet après-midi pour discuter sincèrement avec Raphaël et montre que tu es autant là pour lui que je le suis ... je pense qu'il cherche à te comprendre et que ...

- Il doute sur ce que je suis ...

- Oh il sait que tu es un homme gay plaisanta Magnus avant de glousser lorsqu'il sentit une frappe du brun sur son derrière.

- Tu m'épuises soupira Alec en secouant la tête, je te jure ...

Le brun pouffa de rire avant d'inspirer un grand coup. Il se rendit compte que finalement son mari avait sûrement raison.

- Je vais faire de mon mieux affirma l'ancien basketteur en rangeant les restes dans des boîtes.

- Comme tu le fais toujours rassura l'excentrique, qui vint encercler son homme de ses bras, et comme tu le réussis toujours compléta-t-il venant embrasser la nuque du brun, reste comme tu es, et parle avec ton cœur... la confiance vient avec la sincérité.

- Tu es devenu trop philosophe taquina Alec en souriant en coin.

- Je suis devenu sage grâce à toi, enfin ... sage c'est vite dit murmura Magnus, venant caresser le bas de ventre de son mari, je sais me montrer très...

- COCHON hurla le brun en lui frappant l'avant-bras.

Alec n'en revenait pas à quel point leur discussion avait basculée. L'excentrique pouffa de rire, tout en renforçant son étreinte. Il expira longuement passant une main dans les cheveux du brun. Ils avaient bien poussé et Magnus prenait un plaisir fou à y passer régulièrement sa main. Son mari n'était pas contre, bien au contraire, ceci avait tendance à le calmer.

- Tout se passera bien chéri murmura l'asiatique en posant son menton sur l'épaule gauche, tu es extraordinaire Raphaël s'en rendra compte.

- Tu crois ?

- Je crois en toi, je crois en lui, je crois en Max et je crois en moi finit par dire l'indonésien avec un grand sourire, MAXIMUS hurla-t-il en s'éloignant de la cuisine.

Alexander sourit en coin en entendant le petit garçon grogner face au surnom. Ils avaient regardé Raiponce avec les deux petits. Magnus avait taquiné Mini Max au sujet du prénom du fameux cheval de la garde : Maximus. Depuis, ça lui arrivait de l'interpeller ainsi rendant le plus jeune chèvre. Max arriva les sourcils froncés, les bras croisés en marchant déterminé à en découdre.

- Je ne suis pas Maximus marmonna-t-il.

- Maximus est beau et fort tout comme toi mon loulou argumenta Magnus en lui faisant un clin d'oeil.

Le brun leva les yeux au ciel, chaque justification était différente et menait l'enfant à changer d'avis sur le moment même. Mais il devait avouer celui-ci était bien trouvé. C'était plus appréciable que la fois où il avait comparé les cheveux de l'enfant avec la crête du cheval. Max avait longtemps été sceptique entre un compliment ou une entourloupe. Alexander avait précisé que ses cheveux étaient aussi brillants et doux que le cheval, ceci avait fini par faire pencher la balance du côté positif.

- C'est vrai avoua Max en détendant ses épaules avec un grand rire, mais mon prénom c'est Maxwell comme tonton !

Les deux hommes sourirent faiblement à l'appellation du frère Lightwood. Ce fut le premier à obtenir l'accord silencieux des deux garçons. Max et Raphaël l'appelaient généralement Giga Max, mais de plus en plus ils l'interpellaient en criant tonton Max. Ceci pouvait s'expliquer par le fait qu'ils n'avaient jamais eu de tantes et de tontons. Le couple était impatient de les entendre les appeler "papa".

- Tu t'es brossé les dents ? Tu es tout propre, tout beau, tout prêt ? Vérifia l'asiatique en prenant le menton du petit garçon.

- Oui capitaine Bane rigola Max en se tenant bien droit.

- Parfait, chaussures ordonna, avec camaraderie, l'asiatique qui gloussa en voyant l'enfant se ruer vers le meuble à chaussures.

- Vous partez déjà ? Questionna Raphaël en les observant.

- Oui, je suis une véritable tortue quand je fais les courses avoua Magnus en souriant en coin, et puis je croise toujours des élèves donc ...

- Puis il m'a promis de nouveaux slip ! Affirma Max en levant les bras, parce que j'ai mon popotin qui grandit il m'a dit rigola-t-il en mettant une nouvelle fois ses mains devant la bouche.

Alexander explosa de rire en frappant gentiment l'épaule de son époux. Il n'en revenait pas qu'il lui ait réellement dit ça. Max avait fait une poussée flamboyante depuis quelques jours, rendant ses dessous trop petits et irritants. Les habits étaient raisonnable vu que certains furent achetés avec une taille légèrement au-dessus.

- Je vois répondit Raphaël en souriant légèrement, amusez-vous bien alors et si Magnus parle trop avec quelqu'un sauve le en spécifiant que tu as une grosse envie de faire pipi proposa l'aîné en faisant un clin d'oeil.

- Oh mon dieu nous avons deux garçons futés ! Exclama l'asiatique en venant embrasser le haut du crâne de Raphaël, merveilleuse idée merci mon chou.

Max explosa de rire et se dirigea vers la voiture. Alexander et Raphe prendront un taxi pour plus tard.

- Raphe Alexander veut te montrer un album photo annonça l'indonésien avant de monter dans la voiture, il aimerait beaucoup en discuter avec toi finit-il par dire en fermant la porte.

Le brun écarquilla les yeux, tuant mentalement son mari pour avoir osé. Alec n'était point au courant et sentait sa tension grimper en flèche. Il se retourna pour voir l'album photo, qu'ils avaient reçu à leur mariage, posé sur la table basse.

- Petit retour en arrière : mariage des deux hommes, petite surprise après le dessert -

Alec discutait avec sa belle-mère tandis que Magnus s'amusait à réclamer quelques verres de rosé à chaque table des invités. Ils avaient fini de déguster le dessert bien crémeux. Certains des invités dansaient sur la piste, d'autres discutaient et riaient, et d'autres digéraient avant d'entamer toute action.

Au micro, l'organisateur fit arrêter toutes discussions et danses pour annoncer une surprise aux mariés. Magnus partit s'installer à sa table au côté de son nouveau mari. Isabelle et Clary prirent le micro, souriant timidement.

- On voulait traduire votre relation avec des images annonça la brune en gloussant, alors vous aurez droit à une vidéo rétrospective ...

- Mais ce ne sera pas tout compléta la rousse en haussant les épaules, la vidéo explique, raconte et argumente sur votre amour solide mais nous souhaitions marquer la chose avec un objet que vous apprécierez revoir et re revoir inlassablement.

- Donc voici un album photo retraçant toute votre histoire qui est belle et incroyable finit par annoncer Isabelle en s'approchant du couple.

La vidéo commença offrant aux invités un beau film sur la relation qu'ils fêtaient aujourd'hui. Tandis que les deux mariés pleuraient de joie, de rire et de tendresse en observant les photos de l'album.

Ils se renvoyaient adolescents à l'entrée du lycée. Leur première photo en tant qu'amis, leur premier baiser, leur premier rencard, leur première nuit ensemble, leur première soirée. Quelques photos de groupes durant des repas, des sorties cinéma ou dans des fêtes foraines. Il y avait leur bal de promo avec les paroles de leur chanson de l'époque qu'ils n'arrêtaient pas de chanter ensemble. Des clichés de leur départ à la fac, quelques-uns de leur relation à distance. Puis un beau petit texte pour justifier l'écart de 10 ans.

" Ils ne cessaient de répéter que l'amour véritable ne meure jamais. Des choix furent faits, leur permettant d'avancer loin de l'autre sans vraiment se retrouver eux-mêmes. Des années sont passées sans qu'aucun des deux ne réussissent à avancer sans l'autre.
10 ans après, les deux âmes se retrouvent et la flamme restée intacte se rallume pour battre encore plus fort.
10 ans après et une bonne discussion, ils se pardonnent, se réconcilient et s'aiment à nouveau encore plus passionnément que jamais.
10 ans après, ils franchissent enfin le pas d'avancer toujours ensemble et osent se marier.
10 ans après, ce couple rendra toujours fier leur famille et fera battre le cœur des autres avec un immense respect.
Magnus et Alec s'aimaient, s'aiment et s'aimeront même dans l'au-delà."

Puis les photographies reprennent la place avec une ambiance, un style et un mode plus mature et artistique que les autres mais toutes aussi marquantes et importantes. L'amour se vit autant et parassaît même inchangé. L'indonésien pleure encore plus lorsqu'il observe le peu de clichés de leur dure période : Alexander à l'hôpital. Le brun avait accepté une seule photo. Elle s'y trouvait, accompagnée de quelques prises durant sa rééducation. Cette page était légendée d'une phrase "s'aimer même dans la douleur, c'est leur force".

D'autres images plus joyeuses suivirent avant de laisser place à quelques pages vides : "Prochaine étape : la famille".

Les deux jeunes mariés avaient remercié les filles et les garçons qui les avaient aidé (Jace, Simon, Jordan et Max). Ils avaient été touchés et s'étaient rendu compte du chemin qu'ils avaient traversé. Ceci les avait conforté dans leur choix de s'épouser.

- Fin du retour en arrière -

Raphaël s'installa sur le canapé, à côté du brun qui tenait l'album sur ses genoux. L'ancien basketteur connaissait pratiquement par coeur l'album et paniquait déjà à la vue de certaines photos. Il inspira profondément avant de l'ouvrir et laisser le garçon regarder les clichés. Le petit garçon rit face aux visages jeunes.

- Vous vous connaissiez depuis longtemps prononça estomaqué Raphaël qui gloussa en voyant le visage de l'indonésien déguisé lors d'une soirée Halloween, il n'a pas changé !

- Oh non, ses déguisements sont de compétition avoua le brun en souriant en coin.

Magnus faisait parti des enseignants qui osait se déguiser au lycée durant la période Halloween, généralement le jour même ou bien le vendredi précédent la fête du 31 octobre. Ça amusait les élèves et permettait de créer certaines relations de confiance. L'asiatique espérait pouvoir faire la chasse aux bonbons avec les deux garçons.

- Tu faisais du basket ? Demanda l'enfant en écarquillant les sourcils.

- J'ai été dans un club de NBA ...

- Sérieux ? Exclama surpris Raphaël en ouvrant grand la bouche.

- Je me suis blessé et je n'ai pas pu rejouer comme il le fallait raconta-t-il en soupirant.

- Dommage mais c'est génial affirma le garçon en tournant la page, il n'osa pas réclamer des cours particuliers ...

- Je pourrais t'apprendre si tu veux proposa le brun, après avoir écouté la voix de son mari qu'il entendait dans sa tête.

- Pourquoi pas répondit l'enfant en hochant la tête, retenant son excitation, mais avec mon genou ...

- Quand ça ira mieux compléta Alec en lui tapotant l'épaule.

Alec raconta certaines anecdotes pour quelques photos. Il pensa au fait que Magnus saurait mieux raconter mais il fit de son mieux. Raphaël gloussa et sourit de temps à temps, à quelques histoires. Jusqu'au moment où le garçon s'arrêta sur l'image à l'hôpital. Il déglutit lentement, regardant chaque détail, espérant comprendre pourquoi ils avaient mis ça sur un album si joyeux.

- Pourquoi tu étais à l'hôpital déjà ? Questionna l'aîné en tournant son visage vers l'adulte.

Voir le brun si faible, entouré de ces murs blancs et autres appareils médicaux, avec un bandage autour de la tête et quelques pansements au cou ... cela paraissait surréaliste pour l'enfant. Raphaël se dit mentalement de ne jamais montrer cette photo à son frère qui voyait cet homme comme un super héros. Raphaël refusait que son frère pense autrement du brun.

- Je suis gravement tombé sur la tête expliqua Alec en haussant les épaules, c'est pour ça que je suis comme ça maintenant ...

- Mais tu as des traces autour du cou ... fit remarquer le petit garçon en reposant son attention sur la photo.

Raphaël avait de la peine, il ne reconnaissait pas l'homme ni Magnus. Les deux semblaient tristes malgré le sourire de l'asiatique. Il lut la phrase qui légendait la photo, et sourit faiblement en coin. Effectivement, même si ils paraissaient tristes, Raphaël remarquait l'amour dans les yeux de l'indonésien. Cet amour qui déchirait son cœur parce qu'il souffrait pour son compagnon. Les yeux des deux hommes trompaient rarement, le garçon l'avait compris depuis un moment.

Alec resta silencieux, ne sachant pas s'il devait garder certains détails ou raconter le strict minimum. Mentalement, il détesta Magnus de le pousser à avoir ce moment avec Raphaël. Mais il décida d'écouter la voix de l'indonésien qui lui répétait "laisse parler ton coeur", dans son esprit.

- C'était une période très lourde et douloureuse commença Alec en se mordillant la joue.

- Tu es resté longtemps ? Demanda le petit, très curieux de comprendre ce qui a fait devenir Alec ce qu'il est aujourd'hui.

- Pratiquement un an avoua le brun en souriant légèrement en coin, je suis lourdement tombé sur la tête mais une personne a voulu me faire du mal et ça a posé de graves problèmes sur mon amélioration.

- Comment ça te vouloir du mal ? Questionna Raphaël en fronçant les sourcils, tu as été méchant pour qu'elle fasse ça ?

Alec pouffa un très court instant, en secouant la tête. Son histoire était difficile à écouter. Il expira longuement en passant une main dans ses cheveux.

- Cette personne m'accusait d'une chose que je n'ai pas commise et comme cela se retourner contre elle, commença l'ancien basketteur hydratant ses lèvres en se les léchant de temps en temps, cette dame a voulu me tuer ... elle a profité de ma faiblesse car je ne pouvais pas bouger.

- Tu ne pouvais pas bouger ! S'exclama horrifié le garçon en écarquillant les yeux, quelle méchante personne !

- Elle n'a pas réussi et elle est très loin de nous refaire du mal ne t'en fait pas rassura Alec en lui caressant la joue.

- Après ça tu as pu bouger ?

- Après ça c'était très long avant que je puisse retrouver mes mouvements et ma parole mais j'ai réussi grâce à ma famille dont Magnus dit-il en raccourcissant, je peux comprendre ton ressenti ... la rééducation c'est très dure et ...

Raphaël secoua la tête vivement en se mordillant la lèvre. Le garçon pensa qu'il n'avait plus le droit de se plaindre, car cela paraissait moins grave, moins compliqué et moins douloureux que le brun.

- Je ne suis pas comme toi prononça le garçon en haussant les épaules.

Alec déglutit lentement, se sentant blessé. Il pensait pouvoir faire une approche, lui prouver qu'il pouvait être là pour le comprendre et l'aider. Alors quand l'enfant refusait cette entrée dans une relation solide, le brun ne sût plus quoi faire.

- c'est moins grave que toi précisa Raphaël,  je me plains alors que tu as traversé beaucoup plus dur et ...

Alexander écarquilla les yeux de surprise. Il ne voulait en aucun cas dénigrer la souffrance du garçon. Les situations étaient certes différentes mais elles étaient toutes les deux douloureuses. Aucune ne l'était plus que l'autre. Il comptait bien l'expliquer.

- Tu as tord loustique coupa le Lightwood, tu as le droit de te plaindre car c'est tout aussi difficile et douloureux ...

- Mais moi je peux bouger j'ai juste ma jambe qui ...

- Je vois ce que tu veux dire mais je refuse que tu penses être moins méritant car tu fais un effort incroyable et tu restes un garçon très fort et combattif donc je refuse que tu penses être moins méritant que moi expliqua Alec en lui caressant les cheveux, tu es un garçon formidable Raphaël et même si c'est difficile pour le moment de voir la fin, un jour tout arrivera au bout et tu seras fier de ce que tu auras parcouru.

Raphaël sourit faiblement en hochant la tête. Il était soulagé et comprenait pourquoi son petit frère courait vers l'ancien basketteur lorsqu'il était chagriné. Alec était doux et calme, Magnus était tendre et drôle. Les deux hommes se complétaient plutôt bien pour les réconforter. Le brun les rassurait avec de gentils mots, remplis de sincérité, et l'asiatique clôturait le moment avec une petite remarque ironique et amusante, réchauffant les cœurs. Le garçon était reconnaissant d'être tombé sur ce couple loufoque.

Ils tournèrent les pages, et Raphaël sourit de toutes ses dents en voyant une photo du mariage ajoutée par la suite. Il les trouvait ravissants.

- Et voilà prononça avec le sourire Alexander, prêt à fermer le livre.

- Attends il y en a une autre s'alarma le garçon en le retenant.

L'ainé tourna la page et haussa les sourcils de surprise. L'ancien sportif semblait être aussi étonné que lui. L'indonésien avait ajouté une photo, très récemment. Au centre se tenait une image du couple avec les deux garçons. Le premier cliché à quatre qu'ils avaient pris, où ils furent tous souriant, assis dans leur jardin, chaque enfant sur les genoux d'un adulte. Raphaël se souvint de ce moment, ils l'avaient prise le premier week-end dès son arrivée. Son frère avait demandé cette photo pour la mettre sur sa table de chevet à côté des autres, en particulier de la plus récente de lui et les deux hommes. L'asiatique était absolument submergé par ce cliché qu'il avait décidé de l'imprimer aussi pour l'album. Il y avait ajouté une belle légende

"Le début d'une nouvelle étape : l'arrivée des deux garçons; Raphaël et Maxwell. Nous vous aimons déjà."

- Magnus souffla Alec en souriant grandement, c'est un cachotier !

- Un drôle de cachotier compléta Raphaël en riant.

Les deux se fixèrent dans les yeux, heureux de développer un début d'une belle complicité.

-

- Alors cette séance ? Demanda Magnus en commençant à ranger les aliments achetés.

Max et l'indonésien venaient tout juste de rentrer. Il était 17h30 passé, et les deux autres furent arrivés il y a quelques minutes, en taxi. Alexander et Raphaël se trouvaient dans la cuisine, en train de boire un verre d'eau fraîche. Max essaya de s'asseoir sur le tabouret après avoir déposer un sac pas trop lourd, contenant ses nouveaux habits.

- Et bien ... commença l'aîné en tournant son regard vers l'ancien basketteur.

L'asiatique s'arrêta dans ses mouvements, craignant le pire face au long silence que lui donnait les deux. Le plus jeune réussit enfin à grimper sur l'assise haute et observa les trois autres. Magnus sentait son cœur battre, hurlant de panique de voir sa dernière carte partir en fumée comme les autres précédentes. Alexander expira et commença à raconter.

- Séance de rééducation -

Après une discussion avec le professionnel médical, Raphaël se dirigea vers un fauteuil. Cela commença par des petits exercices pour chauffer les muscles du genou. Alexander les regarda faire, restant silencieux dans son coin. Ça lui rappela les nombreuses fois où il dût faire ces mêmes exercices après l'opération de son genou. Sa rééducation post-coma était différente et plus crescendo. Raphaël se débrouillait bien et avançait plutôt vite.

Le garçon grimaça quelques fois lorsqu'il remettait droit le genou en relevant le pied. Alec était surpris car rarement il grimaçait sur les échauffements. Il avait mal pour lui et espérait tellement prendre cette douleur.

- Bien passons au tapis de marche annonça le médecin en aidant l'enfant.

Raphaël boitillait mais ceci ne sembla pas perturber le professionnel. Le garçon avait de nombreuses fois tenté d'éviter certaines activités. Et depuis quelques séances, son patient paraissait réticent et défaitiste. Le médecin expira pour faire sortir sa frustration, cette séance allait être longue et laborieuse. Il avait cerné le caractère, et s'énervait avec Raphaël ne mènerait à rien. Secouer le gamin avec des mots tranchants n'était en rien bénéfique et enfonçait le garçon dans sa bulle de confrontation de l'autorité, ou sa bulle d'ombre négative.

Alexander se leva pour se rapprocher. Un appareil gênait sa vue. Il souhaitait garder avec sérieux un œil sur son enfant, enfin sur Raphaël. Le médecin remarqua l'absence de l'indonésien, qui avait l'habitude de motiver et rassurer le garçon. Il sourit faiblement en coin, il allait sûrement assister à une sacrée crise familiale ... enfin il ne le souhaitait pas.

- Pas trop vite le tapis quémanda l'enfant en se tenant aux barres.

- On est ici pour te faire progresser Raphaël expliqua le professionnel en redressant un sourcil, si on s'entraîne toujours sur le même rythme, tu n'évolueras pas...

- D'accord soupira le garçon en haussant les épaules.

- Tu peux le faire Raphe prononça Alec avec un sourire timide.

Le médecin enclencha la mise en route et garda un œil sur son patient. Raphaël exécuta les pas au rythme demandé par le tapis.

- Continue comme ça encouragea le professionnel, s'éloignant lorsqu'une collègue lui demanda un conseil.

Alexander resta aux côtés du garçon tandis que le médecin fit son possible pour jeter quelques coups d'œil vers Raphaël tout en proposant son aide. La douleur commençait à être trop importante et si fatigante que ça fit pleurer l'enfant. Il abandonna l'exercice en se laissant tomber, et en appuyant sur le bouton d'arrêt.

- RAPHAËL cria le brun en se précipitant pour rattraper le garçon, lâchant sa béquille pour s'écrouler à genou.

Il ne put cacher son inquiétude en maintenant l'enfant dans ses bras. Les deux professionnels s'avancèrent vers eux, en alerte. Le garçon pleurait le visage dans ses mains.

- Est-ce que tu vas bien ? Demanda l'ancien basketteur, avec une forte tendresse dans sa voix.

- Que s'est-il passé Raphaël ? Questionna le médecin en fronçant les sourcils.

Il n'avait rien vu d'alarmant, son patient se débrouillait bien, le genou tenait bien. Raphaël frustré d'être aussi mauvais, d'avoir le genou si douloureux, et d'être tombé, s'énerva. Il lâcha sa colère en frappant le brun de ses petits poings.

- TU AS MENTI hurla-t-il en le frappant encore et encore.

- Woh woh woh on se calme prononça Alec en fronçant les sourcils.

Les coups n'étaient pas forts. Le brun comprit qu'il ne souhaitait pas lui faire mal, mais avait besoin d'extérioriser quelque chose. Néanmoins ce n'était pas une raison pour se laisser faire. Il sourit faiblement en coin, se remémorant les moments difficiles de sa rééducation. L'ancien basketteur se souvint avoir hurler sa colère quand il avait compris qu'il ne pourrait plus jamais jouer au basket. Il se rappela avoir pleurer sa peine quand il comprenait qu'il ne serait plus comme avant après ses nombreux mois de coma. Le brun comprenait donc la peine que ressentait l'enfant. Il le serra encore plus contre lui, caressant tendrement ses cheveux malgré le fait qu'il le frappait encore et encore.

- Je ne suis pas fort tu as menti ... répéta Raphaël en pleurant, je suis nul ! NUL TU ENTENDS !

- Alors je le suis aussi répondit Alec, bloquant le médecin qui souhaitait intervenir.

Le brun secoua négativement la tête en jetant un regard noir au médecin. C'était une discussion entre lui et son fils. Il devait se débrouiller seul pour pouvoir développer une relation de confiance solide.

- Si tu savais le nombre de fois où j'ai chuté, où j'ai voulu abandonner, où j'ai voulu me laisser ... commença le brun, laissant un blanc un court instant.

Il ne pouvait pas dire à l'enfant qu'il avait souvent pensé à se laisser mourir. Ce n'était pas la bonne chose à faire. Il expira longuement, et reprit la parole.

- me laisser vivre soupira-t-il en lui embrassant le front, des moments de blues ça arrive plus souvent quand on est confronté à la difficulté expliqua-t-il en éloignant le petit pour lui faire face.

- Je suis nul Alec ... je n'arrive à rien ... je ne suis pas aussi fort que tu ...

- Seulement aujourd'hui, tu n'arrives à rien seulement aujourd'hui coupa le brun en lui souriant faiblement en coin, c'est la première fois que je te vois tomber...

Le petit leva les yeux vers l'adulte, se mordillant la lèvre. Il aurait voulu lui montrer qu'il allait se battre comme il l'avait fait.

- Je tombais tellement de fois à mes séances si tu savais confia Alec en hochant la tête, et toi c'est la première fois après un mois de rééducation... tu te rends compte maintenant pourquoi je te vois fort ?

- C'est vrai...?

- Si tu savais pouffa de rire le brun en hochant la tête, je tombais à chaque nouveau exercice et je pleurais comme un bébé car je n'arrivais pas à rester 3 secondes debout...

- Ça fait mal Alec ... prononça le garçon en grimaçant, mon genou me fait mal ...

- Il ne faut pas hésiter à le dire s'alarma Alexander en installant mieux le genou, en le mettant à plat sur le sol.

- Mais je devrais savoir le faire mais je je je ...

- Ecoute moi Raphe murmura le brun en prenant le visage de l'enfant entre ses mains, tu dois écouter ton corps, si tu as mal on ne doit pas le pousser plus loin ... le médecin est capable d'adapter sa séance et ça ne signifie pas que tu es nul ou moins fort. Cela signifie simplement qu'aujourd'hui ton corps est plus fatigué et ça arrive et c'est normal aussi d'accord ?

Le petit hocha la tête en reniflant, écoutant attentivement le discours de son tuteur.

- Je veux que tu dises à chaque fois que la douleur est insupportable d'accord ? Supplia Alec, essuyant les joues humides, ça ne me rendra pas moins fier, je veux que tu saches que tous les efforts que tu feras me rendront fier.

- Vraiment ?

- Vraiment tu es fort et incroyable mon loustique et je suis toujours impressionné par tes capacités d'accord n'en doute pas et ne doute pas de toi car tu es capable rassura le brun en lui embrassant le front, comment est la douleur ?

- C'est comme si mon genou était un tambour en feu expliqua Raphaël en touchant son genou.

Alexander hocha légèrement la tête donnant l'accord au médecin de s'approcher. Celui s'occupa de vérifier l'état du genou qui paraissait légèrement enflé.

- Faisons des exercices plus doux pour aujourd'hui affirma le professionnel.

Quelques activités comme la marche le long de barres parallèles, des levés de genou lents, et un peu d'équilibre furent proposées. Alexander motiva le petit tout le long en restant auprès de lui. Il lui tenait la main, souriant avec sincérité. Ceci avait permis de donner une confiance à Raphaël qui alla au-delà de sa douleur et contra son mental.

-

- Donc finalement ça a été plus court que prévu mais Raphaël a été extraordinaire finit de raconter Alexander en souriant au garçon.

- Alec m'a bien aidé rectifia Raphaël en se gratta la nuque, gêné.

Magnus s'était avachi sur le bar, face à eux, se tenant le visage avec ses mains sous son menton. Il souriait de toutes ses dents et écoutait avec soulagement le récit de la séance.

- Je suis fier de vous avoua-t-il en se redressant et ébouriffant les cheveux des deux bruns, vous voyez que vous pouvez vous entendre !

- Ce n'était pas ça ... commencèrent à protester le duo en haussant leurs sourcils.

Max gloussa de rire tout comme l'indonésien qui retourna au rangement des courses. Alec et Raphaël se fixèrent, interloqués par la réaction des deux autres. L'ainé haussa les épaules décidant de passer outre.

- J'ai gagné un massage confirma-t-il en levant son index, le médecin a dit que je mettais battu jusqu'au bout aujourd'hui alors j'ai droit à un peu de glace et de massage.

- Et le petit cocktail, le palmier pour te rafraîchir et rien faire de la soirée ? Taquina l'asiatique en refermant le frigo.

- Exactement ! Exclama, hilare, le garçon qui hocha vigoureusement la tête.

- Ce serait amplement mérité murmura Alec en descendant du tabouret.

- Oh waw tu as entendu Raphaël interpella Max en écarquillant les yeux, va vite prendre ta place sur le canapé !

- J'y vais de ce pas ! Rigola l'aîné en faisant attention.

L'indonésien leva les yeux au ciel, se retenant de rire. Max rejoint son frère, lui montrant ses nouveaux dessous. Alexander sourit, entièrement détendu, amusé de voir la réaction de l'aîné face au slip Pokémon déniché par son frère.

- Trop de Pikachu lâcha le plus grand en écarquillant les yeux.

- Moi j'adore Pikachu ! Se défendit Max en pliant le vêtement.

- C'est le seul que tu connaisses marmonna Raphaël en riant.

Le plus petit, n'ayant pas entendu la remarque, fixa son grand frère d'un air soupçonneux. Alec rejoignit son mari en gloussant. Il adorait la complicité des deux garçons.

- Alors j'avais raison ? Posa l'asiatique en venant prendre son mari par la hanche.

- Peut-être... taquina le brun cachant son sourire en coin.

- Comment ça s'offusqua l'indonésien en le frappant sur l'épaule.

- Tu avais raison complimenta Alec en l'embrassant chastement sur les lèvres, j'ai laissé parler mon cœur comme tu m'as dit.

- Je suis toujours de bons conseils répondit l'asiatique en souriant fièrement.

- Espèce de vantard murmura, amusé, son mari.

- Mags faut enlever les étiquettes ! Hurla le plus petit en brandissant ses sous-vêtements, amassés en boule.

- Tu as raison mon loulou ! Affirma l'excentrique en s'occupant de cette affaire.

- Un dessin animé avec du pop-corn pour le goûter ça vous dit ? Proposa Alec en observant les deux enfants.

- Le goûter c'est déjà passé répondit perturbé Max qui se gratta le menton.

- On appelle donc ça l'apéro ! Plaisanta Magnus depuis la cuisine.

Raphaël explosa de rire en secouant la tête, assis sur le canapé depuis le salon. Max s'esclaffa en traitant l'asiatique de clown.

- On dînera léger ajouta Alec à sa proposition.

- Je trouve cette idée chouette affirma Raphaël.

- Je choisis le film alors quémanda l'indonésien.

- Oh nooooon on va finir avec un film de Barbie pourri râla l'aîné en se cachant le visage.

Alec se pince les lèvres pour ne pas rire. Magnus avait découvert les films Barbie grâce ou à cause de la petite sœur Lightwood. Mini Max les aimait bien aussi, même si il développait plus son goût pour l'action avec des dessins animés sur les ninja. L'indonésien leva les yeux au ciel en souriant en coin. Il appréciait ces animés car ça détendait, c'était cucul mais amusant.

- Alec ne choisit pas souvent fit remarquer Max qui se colla aux jambes du brun, choisis aujourd'hui super A !

- Oui c'est vrai défendit le plus grand en souriant.

- Deux contre moi ce n'est pas juste râla, ironiquement, l'asiatique qui venait de finir le pliage de slip.

- Bon d'accord d'accord... confirma le brun en levant les mains en l'air, je ne veux pas de problèmes...

- Je fais chauffer les pop-corn annonça son époux en sortant le paquet du tiroir pour le mettre au micro-ondes.

Alexander s'installa sur le canapé, entouré des deux enfants de chaque côté, et fit défiler les propositions faites sur une plateforme de streaming.

- Abominable nous l'avons jamais vu ? Demanda le brun, intrigué par cette drôle de bête blanche.

- Ohhhh il est trop mignoooon dit le plus jeune en frappant des mains, je veux voir je veux voir ! Ça ne fait pas peur hein ?

- Ce bonhomme blanc est un monstre qui mange tout cru les enfants comme toi ! Taquina Raphaël en s'approchant de son frère.

Max pâlit en écarquillant les yeux et observa Alec pour vérifier l'information. Alexander lui caressa les cheveux tendrement, et sourit finement.

- Raphe te taquine mon loustique rassura-t-il, on dirait un yéti adorable.

- Ça existe ? Questionna le plus grand en penchant sa tête.

- Je ne pourrais pas vraiment te dire répondit l'ancien basketteur.

- Toutes les légendes sont vraies précisa l'asiatique en posant le pot rempli de pop-corn chauds

Les deux garçons semblaient émerveillés et terrifiés par cette information. Magnus gloussa légèrement en prenant place sur le canapé. Max observa un instant son frère aîné, étant persuadé qu'il prendrait place dans les bras de l'indonésien. Mais celui-ci, contre toute attente, se blottit contre Alec. L'asiatique sourit de toutes ses dents en voyant la reconnaissance et la joie sur le visage de son mari. Le cadet se précipita donc et s'installa sur les genoux de l'excentrique qui l'encercla de ses bras.

- On regarde ça alors ? Questionna Alec, une certaine émotion dans sa voix que les enfants ne remarquèrent pas.

- Oui s'acquièrent les trois autres.

Durant le film, très familial, très positif et artistiquement époustouflant, Alexander n'avait qu'une chose en-tête : prendre du plaisir de ce moment familial. Il était tellement heureux de voir l'aîné s'ouvrir à lui, que ça lui réchauffait le cœur pour une longue durée indéterminée. Magnus remarqua ce bonheur sur le visage de son homme et était lui aussi très heureux. Sa dernière carte fût la plus efficace, et il n'en était pas peu fier.

-

6 100 mots : chapitre le plus long de l'histoire (il me semble).

Malgré l'attente, j'espère que ceci vous a plu  que vous avez ri.

Abominable, j'ai vraiment apprécié ce dessin-animé qui est très touchant et graphiquement magnifique.