Chapitre 23

Bonjour tout le monde ! Vous allez bien ?
Hier j'ai fait une soirée chez moi et quand je suis allée me coucher vers 3h du mat je me suis dit '' tiens on est vendredi et si je postais'' puis je me suis écroulée sur mon lit et j'ai oublié...
Bref, voici une publication à une heure un peu plus normale. Bonne lecture !

Mais qu'ai-je été bête en prononçant cette phrase ! Qu'est-ce qui pourrait mal se passer, hein ?
J'avais totalement zappé, mais ce soir ont lieu les réunions parents-profs. L'entraînement est écourté.
En dehors du bâtiment, j'appelle mon père pour savoir si lui aussi a oublié. Parce que les autres parents arrivent déjà et que lui n'est toujours pas là.
Jude me dit qu'il doit aller voir son père, alors que j'appelle le mien.

- Allô ?

- Papa, tu es en route ?

- En toute pour où ?

Je soupire. Il a bien oublié...

- La réunion parents-profs ! C'est ce soir, tu te souviens ?

Véronique arrive soudainement, une clope à la bouche. Elle semble vouloir m'expliquer son plan pour humilier Mégane.

- Aaah mais oui ! La réunion ! S'écrit mon père.

- Tu veux une clope ? Me propose Véronique.

- Qui te demande ça ? Lance mon père, qui a entendu.

- Personne !

Je jette un regard menaçant à Véronique, mais elle se contente de hausser les épaules en ricanant. Elle m'énerve !

- Bon, j'arrive à ta réunion. Et que je ne te prenne pas à fumer !

- Ce n'est pas MA réunion ! Et je ne fume pas !

Trop tard, il a raccroché. Je me tourne vers Véronique en repoussant l'envie de lui envoyer mon poing dans la figure.

- Je voudrais que tu ailles parler à Alan, me dit-elle.

- Et puis quoi encore ? Ne me mêle pas à vos histoires d'amours stupides !

Et je m'éloigne d'un pas énervé. J'en ai marre de devoir régler les affaires de tout le monde ! J'suis pas une assistante sociale, moi.
Les parents commencent à s'agglutiner dans le hall. La réunion se passera ainsi: chaque prof est dans une salle, et parle avec les parents de cinq à vingt minutes.
Jude arrive soudain et me dit d'un ton inquiet ( Ben voyons ! )

- Lyrna, où sont tes parents ?

- Mon père arrive. Pourquoi ?

- Sakamoto veut le voir en même temps que mon père. Et nous avec.

C'est à cause de la correction. À cause de moi, donc. Je n'ai pas vraiment peur d'une engueulade avec mon père, encore moins d'un sermon de sa part. Mais je n'ai pas la moindre envie que ce prof de malheur me ridiculise devant Jude et M. Sharp.

- Maintenant ?

- Oui...

- Mais mon père est en retard ! Dis-je en me mettant sur la pointe des pieds pour observer l'entrée. Ça ne peut pas attendre quelques minutes?

- Il m'a dit de venir te chercher immédiatement...tu connais Sakamoto.

Bon, mon père va devoir se grouiller un peu. Je lui envoie un message pour lui donner le numéro de la salle. Pff, il fallait que ça m'arrive...

- Ok, allons-y.

Nous nous dirigeons vers la salle où nous attendent Sakamoto et le père de Jude. Ce n'est vraiment pas la meilleure façon de le rencontrer, cet espèce de bourreau des 20/20 !
Jude a l'air blême. Il doit appréhender énormément la réaction de son père. Je me sens un peu mal...même terriblement. C'est ma faute s'il se retrouve dans cette situation à présent. J'aurai dû assumer mon oubli au lieu de tricher.
Mon ami toque à la porte, et la voix insupportable de Sakamoto résonne.

- Entrez !

Nous ne nous faisons pas prier. Sakamoto est assis derrière son bureau, et le père de Jude en face de lui.
Ça se voit que Jude a été adopté. Sérieux, M.Sharp ne lui ressemblerai pas à 2 kilomètres de distance. Il a de grosses lèvres épatées et grasses, de petits yeux calculateurs et une barbe peu esthétique. Il est habillé dans un costume que je devine hors de prix.

- Où est votre père, Mademoiselle ? Lance Sakamoto d'un ton énervé (il est tout le temps énervé lui...)

- Il est en retard.

Le professeur grommelle quelque chose du genre "ça ne m'étonne pas" et je manque d'envoyer valdinguer tout ce qui se trouve sur ce bureau. Je vais vraiment tuer quelqu'un si ça continue !
Jude s'assois à côté de son père, et je me place à côté de Jude. Il ne reste plus qu'une chaise, à ma droite.
La pote s'ouvre ( il n'a même pas toqué...ça ne m'étonne pas...eh, mais ta gueule moi-même ! Reprend pas les expressions de ton prof débile ! )

- Monsieur Neiren, vous voilà enfin, aboie Sakamoto.

J'envoie une onde télépathique à mon père pour ne pas qu'il pète un câble. Ça ne semble pas aboutir puisqu'il répond d'un ton agacé:

- Vous auriez pu attendre quelques minutes, monsieur...?

- Sakamoto. Je suis le professeur de physique-chimie de ces deux jeunes gens ici présents.

- De quoi vouliez-vous nous parler ? Demande M. Sharp.

Sakamoto explique alors l'histoire des corrections qu'on devait rendre, dit qu'on a triché tous les deux et qu'il nous a envoyé chez le directeur, qui apparemment n'a pas prévenu nos parents de ce ''méfait''. Alors il "tenait à le faire savoir".
Le père de Jude se tourne vers ce dernier avec un regard terrible, et lui dit d'une voix sourde:

- Jude, c'est vrai ? Tu as donné ta feuille à ta camarade pour qu'elle triche ?

Argh, il faut que je fasse quelque chose ! Sinon Jude va se faire bannir de chez lui et devra dormir sur une aire d'autoroute !

- Jude ne m'a pas donné sa feuille ! C'est moi qui l'ai volée, dit-je d'un ton coupable.

Je baisse les yeux comme si j'avais honte, mais je me sens comme une justicière. Grâce à moi Jude ne va pas se faire engueuler !

- J'ai sincèrement oublié de faire la correction. Quand j'ai vu que Jude, qui avait eu 10, avait sur son bureau une correction je n'ai pas réfléchi et je l'ai prise.

- Ah ça oui vous n'avez pas réfléchi ! Rajoute Sakamoto.

- Ne parlez pas comme ça à ma fille! S'énerve mon père. Et arrêtez de beugler dans nos oreilles ainsi pour une stupide histoire de correction. Ce n'est même pas une vraie triche !

Je suis choquée. Il vient de prendre ma défense pour engueuler Sakamoto !

- Vous n'allez donc pas punir votre fille ? Lance le professeur.

- Elle est déjà allée chez le directeur et il n'a pas jugé bon de la punir, je ne vois pas pourquoi moi je le ferai.

Sakamoto est vert de rage. On dirait qu'il va s'évanouir tant il est en colère. Jude me regarde à travers ses lunettes, mais je n'arrive pas à savoir ce qu'il pense.

- Elle a quand même volé la feuille de mon fils ! Dit M.Sharp.

Jude s'apprête à ouvrir la bouche, sûrement pour dire que ce n'est pas vrai, mais mon père intervient juste à temps.

- Il n'avait qu'à surveiller ses affaires.

Ah, tant de mauvaise foi. C'est bien mon père, ça.

- C'est une blague ? À cause d'elle il s'est fait envoyer chez le directeur !

Sakamoto demande à Jude et à moi de sortir et de les laisser "parler entre adultes". Peut-être qu'ils vont se taper dessus ?
Dans le couloir, Jude me prend par le bras et m'emmène loin des adultes qui attendent leur tour.

- Lyrna, pourquoi tu as dit ça ?

- Je ne voulais pas que tu te fasses engueuler par ton père. Après tout, c'est de ma faute tout ça.

- Mais c'est toi qui va avoir des ennuis maintenant.

Je hausse les épaules et lui sourit d'un air rassurant.

- Peu importe. Tu as vu, mon père ne va même pas me punir !

- Tu es sûre que tu ne veux pas que j'aille dire la vérité ?

- Et me faire passer pour une menteuse ? Non merci ! Dis-je en riant.

Il continue de me fixer, hésitant.
Caleb arrive soudainement derrière nous et lance:

- Eh, y a une grosse embrouille avec Alan, Mégane et une fille de notre classe...

- Véronique ? Dis-je aussitôt.

- Ouais, voilà.

Je lui demande de me montrer, et Jude décide de venir avec nous.
Caleb nous mène jusque dans la cours, où il y a un attroupement d'élèves. Je pousse tout le monde du coude et marche sur le pied de quelqu'un avant d'arriver au premier rang de la scène suivante:
Alan est entre Mégane et Véronique, essayant sans doute de les séparer. Cette dernière tend quelque chose vers lui, et je vois à la coque violette pailletée que c'est son téléphone.

- Avoue ! Crie-t-elle sur Alan. Avoue que tu m'as laissée tomber pour Mégane parce que c'est la nièce du directeur ! Elle t'a fait du chantage...

Véronique est ridicule. Tout le monde le sait, les autres élèves rient et se moquent de cette pauvre fille qui n'arrive pas à tourner la page, et invente des théories du complot pour faire passer sa jalousie.
Je regarde Mégane. Elle jubile sûrement de ce spectacle, et malgré son nez cassé je dois avouer qu'elle est encore très jolie ( seulement extérieurement, bien sûr ).
Alan a l'air très mal à l'aise. Je me demande ce qu'il pense réellement de toute cette histoire.

- Véronique, lance Mégane d'une voix doucereuse, calme-toi...tout le monde nous regarde...

Véronique tourne sur elle-même et voit tous les autres élèves la fixer en ricanant, même ses anciennes amies. Elle me voit et me lance un regard désespéré, rempli de larmes, puis s'enfuie je ne sais pas trop où, sûrement aux toilettes. Je me sens prise de pitié pour elle.
J'avance près de Mégane et Alan. Elle se tourne vers moi et me jette un regard noir, comme chaque fois qu'on se croise.

- Je pensais que tu n'allais plus faire du mal aux gens sans raison.

- Il y a une raison: Véronique a essayé de m'intimider, ça s'est retourné contre elle.

J'ai envie de frapper Mégane. Cette espèce de salope insensible ne mérite rien d'autre. Des murmures se répandent dans la foule d'élèves alors que je serre le poing.
Quelqu'un arrive derrière moi et me saisis doucement le bras pour me faire reculer. Je me retourne et vois Jude, qui secoue la tête. Je comprends que ça ne sert à rien de m'énerver contre Mégane, c'est justement ce qu'elle attend pour se venger de moi.

- C'est bon, dis-je pour que mon ami me lâche.

C'est ce qu'il fait et je tourne les talons pour suivre la trace de Véronique. Je veux savoir quel était son plan de base.
Je traverse la marée humaine d'élèves ricanant, se moquant du sort de leur semblable. D'autres louent le courage de Mégane. Du courage ? Elle n'en a pas la moindre trace ! Elle ne fait quelque chose que si elle est sûre de réussir. Je n'appelle pas ça "être courageuse".
J'entre dans les toilettes. Sans surprise, Véronique y est, en train de pleurer devant le miroir. Son mascara coule et laisse de longes traînées noires sur son visage, je dois avouer que c'est légèrement flippant. Quand elle me voit arriver, Véronique me saute dans les bras en sanglotant. Mal à l'aise, je ne bouge pas et me contente de dire:

- Pourquoi as-tu provoqué Mégane de cette façon ?

- Lyrna...tu as déjà été amoureuse ?

Prise de court par sa question, je ne peux que balbutier un:

- Euh...je ne sais pas...vraiment.

- Je suis amoureuse d'Alan. Ce n'est pas qu'une amourette ou un caprice de ma part, je le jure ! Je l'aime de tout mon cœur, et lui aussi m'aime. J'en suis persuadée !

Voyant que je ne la console pas, Véronique s'éloigne de moi pour laver son visage avec l'eau du robinet.

- Pourtant, il sort avec Mégane, j'objecte.

- Elle a dû lui forcer la main. C'est la fille du directeur, qui est aussi le coach de l'équipe d'Alan. C'est impossible de refuser quelque chose à cette salope !

- Je suis bien dans l'équipe de foot, moi. Pourtant je n'obéis pas à Mégane.

Véronique se fige dans son mouvement, qui était d'essuyer avec un mouchoir son maquillage coulant. Elle se retourne et me regarde comme si j'étais une déesse tout droit descendue du ciel.

- Mais oui ! Tu es au club de foot !

Effectivement, c'est ce que je viens de dire. Véronique est un peu lente à la réflexion, on dirait.

- Lyrna, je t'en supplie, va parler de tout ça à Alan ! Je ne peux rien lui dire directement car Mégane m'en empêche toujours...mais toi elle ne pourra rien faire !

J'hésite à m'enfuir et changer d'identité. Laisser cette vie beaucoup trop compliquée derrière moi.
Mais j'ai choisi de suivre Véronique. Je ne peux plus reculer à présent, autant assumer mes décisions.

- Je ne te promets rien, mais je vais aller parler de toi à Alan.

Mon père m'appelle alors, et je suis obligée de décrocher.

- Lyrna, on rentre. Je suis devant le lycée et je t'attends.

- Ok, j'arrive.

Je dis au revoir à Véronique et m'en vais directement, sans attendre de réponse. Elle m'énerve un peu à pleurnicher...
Je rejoins mon père sans m'arrêter pour parler à Jude, qui est avec le sien de l'autre côté de la cour.

- Pourquoi tu ne m'as pas parlé de ta note de physique ? Demande mon père d'un air...triste ?

- Je ne sais pas...je pensais que tu serais déçu.

En vérité, ça m'est totalement sorti de la tête. Mais l'explication que je viens de donner est bien plus sérieuse.

- Mais tu n'as pas parlé non plus de ton 18 en rédaction...ni de ton envoi chez le directeur. En réalité, tu ne me dis rien sur tout.

Il a presque l'air peiné de cette constatation, qui est assez juste, je dois l'avouer.

- Je n'ai pas trouvé le temps. Tout ça va super vite, ces temps-ci...

Je ne trouve rien à ajouter. Il n'y a pas d'autre raison, enfin, aucune de totalement valable.
Je lui en veux, je crois. Pour m'avoir fait partir de France. Pour rester avec ses copines au lieu d'être avec moi. Pour m'obliger à manger végétarien. Mais je lui pardonne.
Parce qu'au fond, j'aurai fait pareil.
Et puis il m'a tout de même défendue devant Sakamoto !

- Tu n'es pas trop fâché pour le truc de physique ?

- Tu aurais pu éviter de te faire prendre !

Il se met à rire, ravi de sa blague. Je ris aussi pour lui faire plaisir ( ma survie en dépend...)

- Sérieusement, ce n'était pas très bien de voler la feuille de ton camarade. Mais je suppose que tu as paniqué en voyant que tu avais oublié de faire ton travail, et comme ton prof n'est pas très compréhensif...

Nous arrivons devant notre maison, et mon cœur est déjà un peu moins lourd. J'ai évité à Jude une engueulade, et mon père ne m'engueule même pas moi.

- Et puis comme tu me le rappelle si souvent, tu es un produit de ma génétique ! rit mon père en entrant.

- Alors tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même, je complète.

Je regarde mes pieds quelques instants avant de dire:

- Désolée pour hier soir. Vraiment. J'étais en tort, j'aurais pas dû dire un truc comme ça.

Il me fixe d'un air surpris, avant de sourire et de m'ébouriffer les cheveux.

- C'est vrai que je rente tard, je dois m'en excuser moi aussi. Mais quand tu as un imprévu envoie moi un message à l'avenir !

- Promis.

Je m'éloigne avec le sourire, avant de m'arrêter devant l'escalier et dire rapidement:

- T'es cool, Papa.

Puis je monte dans ma chambre pour déposer mes affaires. En regardant mon téléphone, je vois que j'ai un sms de Jude: "Je culpabilise de ne pas t'avoir défendue tout à l'heure."

Rhaa, mais il culpabilise vraiment pour rien du tout ! Je lui réponds de ne pas s'inquiéter, que mon père n'en a strictement rien à foutre ( c'est à se poser des questions sur sa méthode d'éducation...)

Reçu à 19h34, de Jude
Le mien est furieux. Il n'a pas arrêté de dire du mal de toi et de ta famille.

Ah, d'accord. M. Sharp me hait, à présent: de mieux en mieux !
Enfin, il ne faut pas oublier que pour lui je suis celle qui a volé quelque chose à son fils. Cette réaction pourrait se comprendre...

Envoyé à 19h35
Tant qu'il n'est pas en colère contre toi, ça ne me dérange pas !

C'est vrai, peu importe si le père de Jude m'apprécie ou pas. C'est pas mon pote !
Mon père m'appelle pour manger, et je dis à Jude que je dois le laisser, en ajoutant qu'il ne doit surtout pas culpabiliser. Car mon père est cool.

~~~

Jeudi.
Rien ne se passe, à part que j'ai eu un 15 sur 20 pour mon oral d'histoire. Jude a eu 20 ( cool, son père ne l'engueulera pas ! ) et Caleb 15, comme moi. Je suis plutôt contente.
Là, je me rends à l'entraînement. Et j'ai toujours en tête le fait que je dois parler à Alan de Véronique. Mais bon, ça attendra la fin de mon entraînement. J'ai pas que ça à faire de m'occuper des histoires d'amour des autres, non plus !
Je joue avec Caleb, qui est silencieux ( à part pour se moquer de moi et m'engueuler quand je rate des trucs ).

- Réveille-toi un peu ! Notre match c'est samedi je te rappelle, et c'est pas avec ce niveau que tu vas marquer des buts.

- Je fais ce que je peux.

- Non, justement. Concentre-toi.

Pff, Caleb m'énerve ! Même s'il a raison...je crois qu'il m'énerve parce qu'il a raison, justement. Et ça m'énerve encore plus !

C'est bon, on a terminé. Maintenant je dois aller parler avec Alan. Tout ça parce que j'ai le don de me mettre dans la mouise ! Si c'était possible je me haïrais...mais mon ego me l'interdit.

- Alan, il faut que je te parle de quelque chose. En privé.

Le pauvre ne semble pas comprendre ce qui l'attend, alors il accepte sans trop d'hésitation.
Nous allons nous assoir sur le banc de touche.

- Tu sors avec Mégane.

- Euh...oui.

- C'était pas une question. Bon, je vais pas y aller par quatre chemins: ton ex pense que Mégane t'a forcé à la quitter.

- Véronique pense ça...?

Il regarde autour de lui, puis se passe la main sur le visage d'un air fatigué. Je commence à m'impatienter.

- C'est vrai ou pas ?

- Non. Je sors avec Mégane de mon plein gré...et il faut que Véronique se fasse à cette idée. Désolé mais je dois y aller.

Sur ce, il se lève et sort du stade.
Désolée, Véronique, mais tu vas devoir faire une croix sur Alan.
Je me lève en soupirant et cherche mes amis ( Jude et Caleb ) du regard.
Caleb est devant la porte, il discute avec une fille brune aux très longs cheveux. Je m'approche un peu pour voir qui c'est.
Oh mon dieu ! Cette fille, c'est Jessica ! Elle rit très fort à ce que vient de dire Caleb. Elle essaie de...le draguer ? Après tout, elle cherchait un copain au début de l'année. Mais c'est pas possible ! J'ai pas envie que cette connasse devienne la copine d'un de mes potes. Surtout que Caleb, je le vois tous les jours. S'il fréquente Jessica, je serai obligée de ne plus passer du temps avec lui...mais c'est impossible, parce qu'on est dans le même club de foot ! Alors je devrais la supporter TOUT LE TEMPS !
Dès que Jessica s'en va, je me rue sur Caleb pour lui dire:

- Pitié, dis-moi que tu ne sors pas avec elle !

Il semble surpris, puis me répond d'un air blasé.

- Pas encore, pourquoi ?

- Comment ça, "pas encore" ? Oh noooon, tu vas sortir avec cette pouffe et ma vie va devenir horrible !

- Mais qu'est-ce que tu racontes enfin ?!

Caleb est un peu agacé de ne pas comprendre. J'essaie de lui expliquer:

- Jessica est l'amie de Mégane !

- En théorie, tout le monde est ami avec Mégane.

- Pas moi !

Jude sort du vestiaire et nous rejoins. Il demande ce que Caleb a fait pour que je lui hurle dessus.

- Il va sortir avec Jessica ! Je réponds en me tournant vers Jude.

- Qui ça ?

- Tu sais, une fille dans notre classe avec de longs cheveux, plutôt canon, répond le brun.

Argh, Caleb va vraiment sortir avec elle. Jude me demande quel est le problème avec Jessica.

- C'est l'amie de Mégane ! Et typiquement le genre de fille que je ne supporte pas. Je ne veux pas avoir à me la coltiner !

Jude semble perplexe. Il me regarde un peu de façon...suspicieuse ?

- Relaxe, soupire Caleb, je vais pas sortir avec elle.

- Mais...tu la trouves canon. Attends, tu vas pas sortir avec elle juste parce que je l'aime pas ? Si oui arrête de m'écouter ! Argh, je suis une briseuse de couple !

- Mais oh là là, ce que t'es chiante ! J'ai jamais dit que j'étais amoureux d'elle. Elle m'a parlé une fois, te monte pas la tête comme ça !

Pfiou, je suis soulagée ! Que Caleb sorte avec n'importe qui d'autre m'irait. Enfin, en excluant Mégane, parce que là aussi je pèterais un câble. Caleb est peut-être gay ? Bah, peu importe. Tant qu'il ne sort ni avec Mégane, ni avec Jessica, ni avec Jude, tout me...euh...pourquoi Jude s'est glissé dans cette liste ?

- C'est bon, t'es calmée ? Soupire Caleb en me regardant.

- Oui ! Merci Caleb !

Et, entraînée par un élan d'affection envers mon ami, je lui fais un câlin.

- Eh, dégage ! Dit-il aussitôt. J'suis pas un ours en peluche !

Puis il regarde Jude et ajoute:

- T'inquiète, Jude, je vais pas te voler ta waifu.

- Tais-toi, Caleb !

- Euh...c'est quoi une waifu déjà ? Je demande.

Je connais ce mot, mais j'ai totalement oublié à quoi il faisait référence. Sûrement quelque chose d'honteux parce que les joues de Jude se teintent d'un peu de rouge, et ses cheveux...frisent ?

- Laisse tomber, répond Caleb avec un sourire en coin.

Ça m'énerve de ne pas comprendre. Je chercherais sur internet ce soir.
Nous faisons un bout de chemin ensemble, puis Caleb doit nous laisser à son tournant. Puis, comme d'habitude, Jude termine avec moi.

- Dis, Lyrna...tu n'es pas amoureuse de Caleb, quand même ?

Sa question me surprend un peu. Je répond en toute honnêteté:

- Non. Pourquoi ?

- Tu t'es énervée parce qu'il voulait sortir avec Jessica...alors j'ai pensé que peut-être...

Devant son air embarrassé, je me met à rire.

- C'est parce que c'était Jessica ! Non, sérieusement, c'est juste un ami...j'espère !

Et je repars dans un fou rire. Caleb et moi ? AHAHA ! Juste pas possible ! On s'engueulerai à chaque seconde !
Les cheveux de Jude frisent encore, ça me tue.

- Tes cheveux frisent quand t'es embarrassé ! Je ris.

- Je sais...c'est pas drôle, se plaint-il en tentant d'aplatir les mèches dissidentes.

- Oh si, ça l'est !

J'essaie de m'arrêter de rire pour ne pas vexer Jude, mais je continue de ricaner intérieurement ( ce qui est flippant...? )
Soudain, alors que j'arrive devant ma porte, quelque chose m'interpelle.

- Ça te dérangerais que je sois amoureuse de Caleb ?

- Non non, pas du tout. Je dois y aller, à demain !

Bon...d'accord.
En rentrant dans ma chambre, j'ouvre mon ordinateur pour chercher ce qu'est une Waifu.

"Terme désignant une personne de sexe féminin dans un jeu vidéo, anime ou manga dont on est tombé amoureux. Est aussi la prononciation de "wife" en japonais.  Wife= épouse, femme en anglais."

Quoi ?! Ça n'a aucun rapport ! Caleb est vraiment à côté de la plaque !
Déjà, je suis pas un personnage de jeu vidéo, anime ou manga. Ensuite, je ne suis certainement pas la femme de Jude ! ( Je suis même pas encore vraiment une femme...)
Jude n'est pas amoureux de moi.
Et moi non plus, je ne suis pas amoureuse de lui. 
Alors pourquoi ces foutus papillons reviennent à la charge ?!

T'es vraiment débile parfois Lyrna mais c'est pas grave.
J'espère que vous avez apprécié chapitre, je me rappelle m'être beaucoup amusée en l'écrivant du coup je suis contente de vous le partager (je devais même pas publier cette histoire à la base donc...)
Il reste plus beaucoup de chapitres ! À votre avis comment tout ça va se terminer ?

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