Chapitre 14

Saluuut!
Vous avez passé un bon lundi ? Moi ça va même s'il fait -10 000 dehors (et j'exagère à peine).
Bref, bonne lecture !

Il est 21h. Mon père rentre.
Je me suis fait un pansement sur ma morsure d'araignée après l'avoir désinfectée.
J'en ai assez de cette situation avec mon père. Je me plante devant lui et dit:

- Tu sais, je suis pas censée vivre seule. J'suis mineure.

- Désolé, mais...

- Ça sert à rien de t'excuser et de me sortir des prétextes bidons. Je suis pas ta copine, mais ta fille ! T'as pas le droit de m'abandonner quand tu veux aller voir ailleurs !

Il ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais ne répond rien. Je continue sur ma lancée:

- Je sais que je suis pas une fille modèle, que je suis carrément pas l'enfant parfait que t'aurais voulu avoir. Je suis désobéissante, insolente et d'autre trucs terminant par le son "ante"... Mais si tu voulais vraiment pas de moi, t'aurais dû mettre une capote ! Alors assume maintenant !

Je trouve la conclusion de ma tirade absolument pertinente. Mon père me fixe avec limite les larmes dans les yeux.

- Lyrna...c'est pas toi le problème, c'est moi ! Je sais que je ne suis pas un bon père, mais je te jure que je vais essayer de m'améliorer. Et tu es la fille que je voulais avoir ! Ne dis pas ce genre de bêtises !

Il s'approche et me serre dans ses bras. ( Je crois qu'on a une tendance à la tragédie, dans cette famille...)

- On fait une soirée rien que tous les deux ce soir ? Propose-t-il.

- Ouiiiii !

~~~

23h. Dans mon lit, à fixer le plafond ( que je ne vois pas parce qu'il fait noir ).
J'ai voulu me coucher tôt pour être en forme demain ( j'ai entraînement, whou ouuu ! ), mais je n'arrive pas à dormir. À vrai dire, je pense à Haru.
Elle me manque sincèrement. C'est cool de traîner avec les garçons, mais ça me manque d'avoir une amie fille. C'est pas exactement pareil. En plus, Haru est totalement en dehors de l'histoire du club, alors je peux lui raconter tout ce que je veux.
Je saisis mon portable et lui envoie ce message: "Hey Haru ! Ça te dirait qu'on mange ensemble, demain midi ? Je suis libre à partir de 12h."
J'attends une réponse, anxieuse. Peut-être qu'elle dors...ou qu'elle ne veut plus jamais me parler...
Non ! C'est bon, elle m'a répondu !
"Je connais un resto de nouilles pas loin, si tu veux on ira là. J'ai des trucs à te dire."
Je lui réponds que ce sera avec plaisir, assez curieuse.
Des trucs à me dire ? Qu'est-ce que ça peut bien être ?

~~~

Je me suis levée de bonne humeur, cette fois. J'espère seulement que Mégane ne viendra pas, et ma journée serai vraiment géniale !
Je m'habille en tenue de foot de la Royale ( on m'en a donnée une ! ), puis je prend mon petit déjeuner en express.

- T'as l'air joyeuse dis donc ! Tu vas où comme ça ?

- M'entraîner avec mon équipe ! Bye, papa !

Puis je sors de la maison en marchant joyeusement jusqu'à la Royale ( pour une fois que je suis heureuse d'y aller ).
Le stade est déjà ouvert. Mince, je suis pas en retard ? Non, j'ai même dix minutes d'avance ( à vouloir être trop enthousiaste...)
J'entre dans le stade. Il n'y a qu'une seule personne à l'intérieur, au milieu du terrain.
Mégane.
Elle ne porte pas son uniforme mais une robe noire, et ses cheveux auburns sont lâchés sur ses épaules.
Elle porte des ballerines noires avec des petits nœuds ( ce détail ne sert strictement à rien, je ne sais même pas pourquoi je l'ai remarqué ).
Elle s'approche jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres de moi. Avec un visage sans émotion, elle dit:

- Lyrna Neiren.

Oui, c'est moi. Autre chose à ajouter, Mégane ?

- J'ai beaucoup réfléchi à ce que tu m'as fait, et ce que tu m'as dit cette semaine. Je te déteste toujours parce que tu m'as menti, mais tes paroles étaient justes.

- Euh...hein ?

- Je n'ai pas à traiter Haru ni aucune autre personne de cette manière uniquement parce que je suis jalouse.

Tiens, Mégane est revenue à la raison. Peut-être y a-t-il un soupçon d'espoir pour le salut de son âme.

- Mais tu m'as humiliée devant tout le monde et ça, je ne te le pardonnerai jamais. Alors attends-toi à ce que je devienne ta pire ennemie à partir de maintenant.

- Je ne veux pas d'une pire ennemie. Alors va faire joujou ailleurs, Mégane.

Son visage se tord dans une expression de rage. Elle en tremble presque. Elle lève la main et là, elle me fout une gifle.
Je n'attends pas une seconde pour lui attraper les cheveux et tirer ultra fort dessus.

- Aïe ! Lâche-moi sale pétasse ! Crie-t-elle d'une voix aiguë.

Je l'ignore et lui donne un coup de coude dans le ventre pour me venger de sa gifle. En la voyant pliée en deux je décide que c'est assez et me retourne.
Mais elle agrippe mes cheveux à son tour et me tire vers elle ! Résultat, nous tombons toutes les deux à terre pour nous battre.
Je lui enlève une de ses ballerines et lui tape dessus avec. Elle est désavantagée par sa robe, mais elle a remarqué mon pansement au bras ( souvenir de la blessure d'araignée ) et n'arrête pas de me frapper à cet endroit. Elle me griffe même avec ses ongles hyper long et manucurés, cette connasse !
Je tente de lui arracher une touffe de cheveux et elle hurle carrément. Je me dis que Ray Dark doit bien s'amuser de nous voir nous bagarrer comme ça.

- Arrêtez ! Crie soudainement une voix.

Je vois le copain de Mégane, Alan, la tirer en arrière, et quelqu'un fait de même pour moi.

- Vous êtes devenues folles ou quoi ? Lance la personne qui me tient, et je vois que c'est Jude.

- C'est elle qui a commencé ! Je proteste. Elle m'a giflée !

- C'est une blague ?! Hurle Mégane. Tu avais commencé cette guerre bien avant moi !

- Je m'en fous de tes métaphores ! Laisse-moi tranquille !

J'ai trop, trop mal au bras. En plus Jude semble avoir oublié ma blessure et appuie juste à côté, ce qui n'améliore pas mon cas.
Mégane se dégage de la poigne d'Alan, ramasse sa ballerine et quitte le stade, toujours en furie.

- Toi, vient par là, fulmine Jude en me tirant par le bras vers les vestiaires.

- Aïe ! T'es fou ou quoi ? J'ai super mal ! Dis-je alors qu'il referme la porte du vestiaire, nous deux à l'intérieur.

- C'est toi qui a un problème ! C'était quoi, ça ? Pourquoi tu agresses Mégane ? Tu met tout l'équipe en danger ! Tu sais pas ce qu'elle peut faire !

Il continue son sermon pendant plusieurs minutes, me dit que c'est irresponsable de ma part, que je suis encore en période d'essai et bla-bla-bla. Je me fais engueuler comme une gamine, et je déteste ça.

- Qu'est-ce que t'aurais voulu que je fasse ? Me laisser frapper sans rien faire ?

- Tu n'aurais tout simplement pas dû la provoquer ! SOIS PRUDENTE POUR UNE FOIS !

Jude s'est vraiment énervé, cette fois. Il serre les dents et les poings, marchant de long en large dans la pièce pour tenter de se calmer.

- Ne me crie pas dessus !

Je tente de serrer ma blessure contre ma paume pour atténuer la douleur, mais c'est encore pire alors j'abandonne.

- Je pense qu'elle a compris, là...

C'est Caleb qui vient d'entrer. Il croise les bras en s'appuyant contre le mur, dans une position nonchalante.
Jude sort du vestiaire en ajoutant: "très bien" d'un ton énervé.

- Toi aussi, tu vas m'engueuler ?!

- À quoi ça sert vu que t'écoute rien ? Dit-il avec un petit sourire sarcastique. J'ai pas envie de perdre ma salive avec toi...

Je lâche un "Pfff" peu convaincu, parce que je suis encore en colère à cause de Mégane et Jude, mais la remarque de Caleb me fait tout de même rire.
Puis il s'approche et regarde plus attentivement la piqure/morsure d'araignée ( le pansement s'est défait, évidemment ).

- Peut-être que Ray Dark a mis un poison dans son araignée, pour que ça mette plus de temps à cicatriser.

- Super...

Il m'observe pendant un instant, avant de dire:

- Je le savais, que c'était à cause de lui. Il t'as mis une araignée sur le bras ?

- Quoi...? Mais ? Rhaaa ! Je me suis vendue ! Et c'est moi qui ai pris l'araignée.

- De ton plein gré ?

Ça m'énerve. Je n'aime pas cette discussion. Je pensais que Caleb allait me laisser tranquille, lui, au moins. Voyant mon absence de réponse, il finit par soupirer et dire d'un ton désabusé:

- Évite de le dire à Jude si tu ne veux pas qu'il pète un câble.

- J'avais compris, merci. Mais...il m'en veut vraiment ?

- Je pense pas. Il est juste beaucoup trop inquiet.

Je suis au courant, de ça. Jude est inquiet en permanence ! C'est vrai qu'il a plusieurs raisons, comme Ray Dark et...euh...bon, je ne connais pas les autres raisons, mais je suis persuadée qu'il y en a plusieurs. Mais ça sert à rien de s'inquiéter TOUT LE TEMPS !

- Bon, on va continuer de parler ou on va s'entraîner ?

- Entraînement !

~~~

C'était assez dur. Comme je n'ai pas encore de programme déterminé, Je me suis entraînée avec David ( qui est aussi un attaquant ). Il est assez sympa ( je n'ai strictement rien à dire de plus, cette anecdote n'a aucune chute ).
Jude ne m'a pas adressé la parole, et moi non plus. Si j'avais quelque chose à demander ( c'est à dire toutes les trois secondes ) et que David ne savait pas me répondre, j'allais poser des questions à Caleb. Au bout de ma quinzième question, il a commencé à être soulé et j'ai arrêté de l'embêter.
Maintenant, je me dirige vers l'adresse qu'Haru m'a donné: le restaurant de nouilles. J'ai super faim !
Elle est assise sur un banc dans la rue. Elle porte une jupe à carreaux bleue et blanche, et un chemisier blanc. Ça fait bizarre de ne pas la voir en uniforme.
Moi, je suis encore en tenue de foot, j'ai pas eu le temps de me changer si je ne voulais pas être en retard ( mais je le suis quand même...)

- Haruuu !

Elle tourne le visage vers moi, une expression un peu étrange sur le visage. Elle se lève.

- Bonjour...

- J'ai super faim ! Pas toi ?

- Un peu.

Elle ne dit plus rien et entre dans la boutique, moi à sa suite.
C'est un restaurant traditionnel, on dirait. Il n'y a que deux personnes à l'intérieur, le chef qui cuisine ses nouilles et un garçon assis au comptoir, dos tourné.

- Bonjour Haru ! Lance le chef cuisinier. Tu as amené une amie pour goûter à mes fabuleuses nouilles ?

- Bonjour, Monsieur Hilman. Elle s'appelle Lyrna...

Monsieur Hilman est un papi portant des lunettes de soleil ( c'est quoi leur problème aux gens de cette ville, à porter des lunettes de soleil dans la journée ????). Il a un foulard bleu sur la tête, et les cheveux et la barbe blancs.
Haru me conduit jusqu'à une table plus loin, en prenant le soin de saluer le gars au comptoir. Il lui répond sans lever les yeux.
Ok, c'est le repaire des dépressifs anonymes ici ou quoi ? Même Haru a l'air au bord du suicide !
Je m'assois en face d'elle et saisis la carte devant moi, commençant à lire.

- Comment ça se passe au club ?

- Je me suis battue avec Mégane. Mais genre, vraiment battue...les gars ont dû nous séparer.

Haru me fixe, les yeux écarquillés, comme si je m'étais transformée en licorne ou je ne sais quel animal surnaturel.

- Mais pourquoi ?!

- Elle m'a énervée. Enfin bref, juste avant elle m'a dit qu'elle s'était rendue compte de sa méchanceté envers toi.

- D'accord...je te remercie.

Son regard bifurque soudainement vers ma foutue blessure au bras.

- Je me suis fais piquer ou mordre par une araignée, dit-je pour prévenir les éventuelles questions qu'elle pourrait me poser.

Elle continue a me regarder d'un air mi-dépressif mi-éberlué, ce qui m'agace un peu. Haru n'est pas comme ça d'habitude, qu'est-ce qui lui prend ?
Enfin, "d'habitude", je ne la connais pas depuis si longtemps que ça. Peut-être qu'elle a des phases de déprime étranges que je ne connais pas encore.

- Bon, t'arrêtes de me fixer comme un poisson mort ?! Dit-je soudainement, assez fort.

Haru sursaute et baisse les yeux. Le type du comptoir tourne les siens vers nous. Il a les yeux marrons foncés, noirs même, et les sourcils se terminant en forme...d'éclairs (?).
Ses cheveux sont si blonds qu'ils ont l'air blancs, et sa coiffure ressemble à ce qu'aurait donné le croisement entre un hérisson et un artichaut.
Tout ça pour dire qu'il me fusille du regard parce que j'ai parlé un peu trop fort, je suppose. Calme-toi machin truc ! J'ai le droit de m'énerver quand je veux !
Le chef cuisiner arrive et nous demande:

- Alors les filles, qu'est-ce que vous prendrez ?

- Des nouilles au bœufs, s'il-vous-plait, répond Haru.

Je prend la même chose parce qu'avec tout ça je n'ai pas lu une seule ligne de la carte.

- Haru, j'en ai marre de cette situation ! Dit-je une fois que le monsieur est parti. Je suis censée être ton amie, pourquoi tu me traites de cette façon ?

- C'est pas toi le problème. C'est juste que...quand je suis à côté de toi, je me sens encore plus petite qu'avant.

- Hein ? Mais t'es plus grande que moi...

- Je ne parle pas de ça.

Elle soupire et reprend, sans me regarder dans les yeux:

- Depuis qu'on se connaît, je n'arrête pas de me comparer à toi. Et ça me fais du mal, parce que tu es bien meilleure que moi: je me sens misérable par rapport à toi.

- C'est complètement idiot ce que tu dis ! Je ne suis pas parfaite, personne ne l'est, et même si je n'aime pas l'admettre moi aussi je me sens vulnérable, parfois. À ce moment-là faut demander de l'aide ou tout simplement arrêter de chouiner et continuer d'avancer ! Et toi tu choisis aucune option, Haru ! T'es juste bloquée dans ton complexe d'infériorité !

Je me lève en disant que finalement, je ne prendrai pas de nouilles. Je paie quand même et je sors du restaurant, hors de moi. Pourquoi tout le monde me reproche des trucs aujourd'hui ?!
Résultat, j'ai rien mangé et mon ventre fait le bruit d'un tracteur.
Je rentre chez moi à pieds, encore super énervée.
Quand j'arrive au pont au-dessus de la rivière ( je suis sur le pont ) je crois que j'ai un caillou dans ma chaussure. Je m'arrête quelques secondes et la retire: oui, j'avais bien un caillou dedans !
Soudain, une voiture arrive très vite d'un côté. Je recule par réflexe, car je crois qu'elle est trop proche de moi. Sauf que comme j'ai retiré ma chaussure, je ne pose pas un pied sur le sol, et recule à cloche-pied.
Et là, je tombe dans la rivière.

Lyrna il t'arrives que des conneries quand même ( c'est ma faute, oups).
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Bref, bonne semaine à vous tous (et priez avec moi pour qu'il neige demain !)

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