Chapitre 5

Bonjour (ou plutôt bonsoir) tout le monde, c'était pas vraiment prévu que je poste aujourd'hui mais je fais ce que je veux ( je m'engueule moi-même, c'est beau).

Breeef, ce chapitre est assez long (comme les autres) et il s'y passe 20 000 trucs donc je vous conseille de prendre votre temps XD.

Bonne lecture !

C'est l'heure de l'entraînement et je me demande si je devrais aller parler à Caleb. Je veux dire, pas parler à Caleb normalement, mais lui parler de Jude et moi. Je ne sais pas pourquoi mais ça me rend nerveuse (peut-être parce qu'il va dire '' je te l'avais dit et gna gna gna... ''
Bon, allez, j'y vais avant que Mme Palima n'arrive.

- Eh Caleb, est-ce que...

- Ok Lyrna, si c'est pour me dire que Jude et toi sortez ensemble je le sais déjà.

- J'allais te demander si t'allais bien.

- Comme c'est gentil de ta part.

Il est toujours aussi énervant (mais bon, je l'aime bien).

- Mais comment tu le sais ?

- Tu sais, Jude est mon ami aussi. Il me dit des trucs, parfois.

Oh mon dieu, Caleb a avoué que Jude était son ami. Grand moment de l'histoire ! N'empêche, je suis plutôt curieuse de savoir ce que Jude lui a raconté.

- Hum, et il t'a dit quoi ?

- Demande-lui toi-même, c'est ton mec non ?

- Allez dis-moi !

- Nan.

Il va vraiment rien me dire, cet emmerdeur. Argh, j'ai envie de savoir moi ! Au pire, je demanderais à Jude plus tard.
Je dois aller me changer dans le vestiaire (seule, comme toujours). Je me dépêche car j'ai hâte de jouer, mine de rien les entraînements sont bien plus agréables depuis que Palima est notre coach.
Quand je sors du vestiaire elle est assise sur le banc, à regarder les joueurs s'échauffer. Elle me voit alors et lance:

- Oh, Lyrna, j'aimerais te parler.

Je m'approche d'elle en pensant qu'elle va commencer à parler maintenant, mais elle ajoute:

- Dans mon bureau.

Je cligne des yeux, un peu surprise. Elle me sourit puis annonce aux autres de continuer leur entraînement, qu'elle revient dans un petit moment.
Je la suis alors qu'elle monte les escaliers jusqu'à son bureau. Ce n'est pas celui de Ray Dark, mais une autre pièce à un étage plus bas et bien plus lumineuse. Mme Palima s'assoit à son bureau et m'invite à faire de même sur la chaise en face, puis elle se met à chercher quelque chose. Son plan de travail est un vrai bordel, il y a des feuilles et des dossiers éparpillés un peu partout. Je remarque également une photographie mise dans un joli cadre en bois, représentant un homme posant dans une forêt. Cependant la photo est posée de telle façon que je ne la vois pas en totalité, et je ne peux capter d'autres détails.

- Ah, voilà ! S'exclame soudain la directrice.

- Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Je demande aussitôt.

- Non, bien sûr que non ! Je ne t'ai pas fait venir ici pour te punir, mais pour te parler d'un de mes... projets.

Elle me montre avec enthousiasme le prospectus qu'elle vient de trouver dans son tiroir, et le pose devant moi. Je me penche pour lire.

- Un bal d'été ? Ici, à la Royale ?

- Oui! Les vacances d'été arrivent dans un peu plus d'un mois, et vous avez déjà vécu un début d'année difficile. Alors pourquoi ne pas se détendre un peu ?

Elle a l'air vraiment heureuse de son idée, qui n'est pas mauvaise. C'est vrai que s'amuser un peu ne peut pas nous faire de mal ! Même si ça risque d'être un gros bordel d'organiser tout ça.

- J'aimerais que toi et l'équipe de foot, vous m'aidiez à mettre cela en place !

Je m'apprête à répondre avec enthousiasme, avant de me rendre compte de quelque chose d'un peu bizarre.

- Pourquoi me le demander à moi en particulier ? Vous auriez pu en parler à Jude, c'est lui le capitaine et...

- Tu as envie de le faire, oui ou non ?

- Oui, mais...

- Bien, alors c'est réglé !

Elle commence à m'expliquer que la soirée se fera sur le terrain de foot, car c'est le seul endroit assez grand pour accueillir toute l'école. Puis elle parle de le décorer pour qu'il soit un peu moins lugubre, et je ris intérieurement car c'est exactement ce que j'ai pensé la première fois que j'y suis entrée.
Au bout d'un petit moment, elle me congédie en ajoutant:

- Je ne veux pas te faire rater ton entraînement. À ce sujet, tu fais du bon travail, continue comme ça !

- Merci madame, je souris.

- Ah, et une dernière chose: je compte sur l'équipe pour garder ce projet secret ! Allez, file, je reviens bientôt.

Puis je sors du bureau, encore plus contente qu'avant, décidée à donner le meilleur de moi-même (mais aussi à m'amuser !).

~~~

- Une soirée ? Au lycée ?

Je rentre chez moi avec Caleb et Jude, comme d'habitude, et je parle du projet de la directrice.
Ils ont l'air un peu sceptique alors que je défends son idée.

- Palima veut qu'on s'amuse.

- Mais pourquoi elle te l'a dit à toi ? Questionne Caleb.

- J'en sais rien, j'ai essayé de lui poser la question mais elle a pas répondu.

J'espère que Jude ne le prend pas mal, il n'a rien dit depuis le début de la conversation. Après tout, c'est lui le capitaine, Palima aurait dû lui parler à ma place. Je ne sais vraiment pas pourquoi elle m'a choisi.

- Je trouve que c'est une bonne idée, déclare-t-il.

Je soupire de soulagement intérieurement, il n'a pas l'air énervé du tout.

- Pas vrai ? J'ai trop hâte d'organiser tout ça ! Enfin, pas vraiment de l'organiser mais plutôt d'y participer.

Caleb n'a pas l'air très enthousiaste, contrairement à moi. Il réfléchit un instant puis demande:

- Et ça va coûter combien ?

Je reste muette, car je n'en sais rien. Je ne sais même pas si la directrice va demander une participation des parents, ou si le lycée va prendre en charge.

- Elle m'a pas dit, désolée. Mais je peux lui demander demain !

Je sais que la famille de Caleb a une situation un peu compliquée financièrement, mais je ne connais pas les détails (parce qu'il dit jamais rien sur lui cet espèce de crétin !)

- Je dois y aller, dit-il alors qu'on arrive à son tournant.

Et il s'en va sans attendre de réponse de notre part. Il n'a pas fait de blague à notre sujet, ça signifie qu'il n'est pas dans son état normal. Cette question d'argent doit le préoccuper...

- Si la directrice demande une participation, je pourrais payer pour lui, me dit Jude.

- Tu crois qu'il acceptera ?

- Franchement, non.

Je fais la moue, ce problème ne risque pas d'être réglé de sitôt. Enfin, peut-être que Palima prendra tout en charge, on sait pas !
J'ai une soudaine envie de me rapprocher de Jude, alors je lui prend le bras pour me serrer contre lui.

- Eh, t'as dit quoi à Caleb à propos de moi ?

- Eh bien, hum...

Il a l'air un peu gêné, et ses cheveux se mettent à friser (hahaha). Je contiens mon rire pour ne pas trop l'embêter et je me contente de sourire.

- Je lui ai dit qu'il avait raison.

- Comment ça ?

- Ça fait un petit moment que Caleb me disait d'aller te parler, c'est ce que j'ai fait, et il avait raison. Ça a marché.

Bon, ce n'est pas non plus exceptionnel. Il aurait pu dire, je sais pas, ''je suis tellement content de sortir avec une personne aussi exceptionnelle que Lyrna, elle qui est si supérieure au genre humain''.
Jude arrête soudain de marcher (ce qui fait que j'arrête de marcher également). Puis il se tourne vers moi et me prend la main, et dit avec ''le sourire spécial quand il me regarde mais c'est super gênant de le nommer ainsi alors je vais arrêter tout de suite'':

- Il n'est pas très tard, tu veux venir chez moi ? On pourrait... Faire nos devoirs.

- Je ne sais pas si on te l'a déjà dit, mais tu as un énorme talent pour choisir les activités.

Il rit un peu, puis me redemande si je peux. Je sors mon téléphone et envoie un message à mon père, histoire de le prévenir.

- Allons-y ! Célébrons notre première journée en couple en faisant nos devoirs !

Nous allons chez lui et je me pose pleins de questions stupides (intérieurement bien sûr). Du genre: ''est-ce que Jude a le droit d'appeler ses domestiques en plein milieu de la nuit pour leur demander des cupcakes ?'' Autrement dit, des questions que je ne poserai JAMAIS à voix haute.

Après avoir fait nos devoirs, Jude m'a proposé de manger un petit quelque chose et j'ai accepté avec plaisir (les exercices de maths, ça donne faim !). Il s'est fait amener des cookies aux pépites de chocolat et du jus de pomme, et j'essaie (je dis bien essaie) de manger sans mettre des miettes partout (et c'est un échec).
Mon téléphone émet un son et je vois que j'ai reçu un message... De Damien. Qu'est-ce qu'il veut celui-là ? Il me dit salut et me demande simplement si ça va. Hum... Je vais répondre plus tard. Je regarde Jude qui est en train de se servir un verre de jus de pomme, et me demande si je devrais lui dire à propos de Damien. Il me l'a demandé deux fois, et même s'il a promis de ne plus demander, je suis sûre qu'il a quand même envie de savoir. Et puis ne devrais-je pas me montrer honnête envers lui ? Je pourrais lui en parler rapidement et oublier cette histoire définitivement, sans qu'il risque de l'apprendre d'une manière ou d'une autre. Mais d'un autre côté, ce n'est pas comme si c'était important. Jude n'a pas besoin de savoir ce détail de ma vie, dont j'ai une honte absolue qui plus est...
Décidément, je ferais mieux de ne pas en parler ! C'est la meilleure façon de ne plus jamais évoquer ce sujet, et peut-être qu'avec un peu de chance Jude finira par l'oublier définitivement (et moi aussi).

~~~

Mon père est vraiment bizarre.
Je veux dire, il a toujours été bizarre, c'est pas un secret, mais là ça frôle l'hystérie. Il me répète depuis 30 minutes qu'il veut absolument qu'on fasse du jardinage ensemble. Mais notre jardin fait même pas 1m carré, qu'est-ce qu'il veut y faire ??

- On pourrait planter des tomates !

- Mais pourquoi ?

Peine perdue, il ne m'écoute pas. Je soupçonne cette étrange obsession d'être seulement un prétexte pour oublier Marianne (le temps qu'il trouve une autre copine avec qui partager ses passions étranges) . Dans tous les cas, je n'ai pas très envie de faire partie de ce projet. Je dois aller au lycée moi, j'ai cours ! En plus la directrice a demandé à me voir avant ma première heure de cours pour parler de son projet. J'ai pas le temps pour des tomates !

- Bon, je dois y aller papa. À ce soir.

Je ne comprends pas pourquoi mon père est incapable d'avoir une relation amoureuse durable et saine. C'était bien parti avec Marianne, pourtant... Je secoue la tête pour chasser ces pensées qui ne servent décidément à rien. C'est comme ça, et je devrais m'y être habituée depuis longtemps.
J'arrive devant les grilles, il y a peu d'élèves à cette heure. Je vais directement dans le bureau de la directrice, et je toque à la porte.

- Entrez ! Claironne la voix de Mme Palima.

Je pénètre donc dans la pièce, qui est déjà illuminée par le soleil, étant dirigée au sud. Ça donne une impression bien différente de quand j'étais dans le bureau de Dark !

- Te voilà Lyrna. Pile à l'heure !

Je me retiens de dire '' pour une fois'' et m'assoit dans le siège devant son bureau en la saluant.

- Madame, j'ai une question.

- Je t'écoute.

- Est-ce qu'on doit participer financièrement au bal ?

- Bien sûr que non ! Répond-elle en riant. Je ne vais certainement pas vous faire payer pour que vous vous amusiez.

Elle rit encore alors que je souris légèrement, peu habituée à côtoyer une principale aussi chaleureuse (même en France la directrice, bien que normale, n'était pas aussi sympa).

- Tu dis ça par rapport à ton ami Caleb, c'est ça ?

- Euh...comment vous savez ?

Elle sourit d'un air amusé et pousse une pile de dossier sur le côté avant de répondre.

- Je connais les situations de tous les joueurs, tu sais. Même la tienne.

- Ah.

Qu'est-ce que je pourrais dire d'autre ?!

- Commençons notre travail, ou tu seras en retard pour tes cours.

- Vous savez j'ai physique, alors ça ne me dérange pas trop...

J'ai vraiment dit ça à voix haute ?
Heureusement, elle le prend bien et se met à rire en ajoutant qu'elle non plus n'aimait pas les sciences physiques quand elle était jeune.
Nous commençons à préparer, nous parlons des décorations, des heures de la soirée, de la date et des tenues demandées. Elle propose de faire une soirée déguisée, mais je préfère faire quelque chose de plus... Sobre (l'idée de venir déguisée devant tous mes camarades de classe n'en était vraiment pas une bonne.)
Au bout de trois quart d'heure, je dois aller en cours. Franchement, je me sens très à l'aise avec elle. Je n'ai pas eu l'impression de parler à une directrice, mais plutôt une adulte tout à fat normale !
Je descends les escaliers jusqu'à ma salle de physique en priant pour que ce fou furieux n'ai pas déjà corrigé les évaluations (il en serait capable).

- Salut Lyrna !

- Ah, salut Véro. Ça va ?

- Très bien. Et toi ? Tu as passé du temps avec ton chéri hier ? Dit-elle en chuchotant.

- Oh, arrête. Mais c'est vrai que je suis allée chez Jude.

Elle se penche vers moi d'un air très intéressé.

- Ah oui ? Et pour faire quoi ?

- Nos devoirs. Va pas t'imaginer des trucs.

Le prof arrive et coupe court à notre conversation. Il me regarde d'un œil noir, encore plus que d'habitude, puis nous fait entrer dans la salle.

- Hier soir, je me suis dit que j'allais commencer à vous corriger. Mais la première copie sur laquelle je suis tombé m'a découragé.

Pitié que ce soit pas la mienne. Pitié que ce soit pas la mienne. Pitié que ce soit pas...

- Félicitations, Mlle Neiren. Grâce à vous et à votre médiocrité, je n'ai pu corriger aucune autre copie. Vous pensez pouvoir vous en tirer en déblaterant des âneries sur votre copie, sans réciter une seule formule ou sortir un seul calcul correct ? Et bien ça ne prend pas avec moi !

Il s'approche de mon bureau et pose violemment ma feuille devant moi, tellement que Bryan sursaute.

- Vous pouvez être fière de vous, ça c'est sûr ! À force de faire la maligne, voilà ce qu'on obtient ! Un zéro ! Vous pensez que vous irez loin avec ça ? Vous allez vous retrouver à vivre sous un pont en moins de temps qu'il en faut pour le dire !

- Mais...

- TAISEZ-VOUS ! Vous n'êtes rien qu'une petite insolente sans connaissances. J'en ai plus qu'assez de vos enfantillages, si je vous entend dire un mot avant la fin du cours vous aurez deux heures de colles. Et vous viendrez me voir à la fin de l'heure.

Toute la classe me regarde, mais personne n'a l'audace de ricaner.
Personne ne m'a jamais engueulé en public de cette façon, même pas mon propre père. Je fixe ma feuille où un grand zéro est inscrit, accompagné de commentaires désagréables tout au long de ma copie. Je me mords la lèvre, relève les yeux et voit que Sakamoto me fixe avec méchanceté. Je suis sûre qu'il attend que je parle juste pour me mettre des heures de colle.
Alors je me tais et je tente de surmonter l'humiliation que ce prof vient de me faire. C'est vrai que j'ai pas travaillé, mais est-ce que c'est vraiment une raison pour m'engueuler comme ça devant toute la classe ?
Je ne suis rien de ce qu'il se passe dans le cours, mortifiée par cette humiliation publique. S'il tenait vraiment à me reprendre sur mon comportement, il avait qu'à me le dire en privé ! Quel besoin de faire ça ? C'est juste qu'il m'aime pas, j'en suis sûre. Je le regarde avec haine. Ce connard est juste totalement non professionnel ! Il va voir de quel bois je me chauffe. Il a qu'à me mettre toutes les heures de colle qu'il veut, je m'en fiche, je refuse de me faire marcher sur les pieds.
À la fin du cours, je range mes affaires le plus lentement possible, puisque de toutes façons je dois aller lui parler. Bryan me souhaite bonne chance et s'en va précipitamment, encore un peu choqué de l'attitude du prof. Jude s'approche de moi avec un air un peu inquiet et dit:

- Tu ne veux pas que je reste avec toi ? Je suis délégué, je peux te défendre face à lui.

- Merci mais ça va aller. Je n'ai pas peur, je suis juste hyper en colère !

- Bon, je t'attends devant la salle alors... Bonne chance.

Je lui sourit rapidement puis m'approche du bureau de Sakamoto. Il est en train de ranger ses affaires dans sa mallette, et lève à peine les yeux vers moi quand il commence à me parler.

- Je veux vous poser une question. Pourquoi n'avez-vous pas travaillé ?

- Euh...

Super, très efficace comme réponse. Le fait est que je n'ai aucune excuse, j'avais le temps mais... J'ai tout simplement été écrasée d'une épouvantable flemme. Et puis même si j'ai rien fait, c'est pas une raison pour m'humilier devant toute la classe. Enfin, je pense que ce prof fonctionne comme ça...
Voyant mon absence de réponse, il soupire et continue:

- Le problème avec vous, c'est que vous n'essayez même pas. Votre copie n'était qu'un ramassis de raisonnements inutiles. Pourtant, je pense que vous avez des capacités. Pourquoi jouer l'idiote alors que vous n'en êtes pas une ?

- Mes ''raisonnements inutiles'' comme vous dites, c'est la façon dont je pense. Ce n'est pas de ma faute si vous ne l'aimez pas.

Il me jette un regard désabusé alors que j'essaie de me défendre.

- Ce n'est pas une question d'aimer ou pas, mademoiselle.

- C'est une question de quoi, alors ? Je ne les trouve pas inutiles, moi, mes raisonnements. Mais vous oui. Alors ce n'est que par rapport à votre goût personnel que...

- Vous devez répondre à une question simple, pas vous mettre à divaguer comme vous le faites en ce moment. Vous méritez votre zéro.

Je serre ma copie entre mes mains, piquée au vif. À quoi ça lui sert de me dire ça exactement ?

- À part pour m'enfoncer encore plus, je vois pas pourquoi vous me parlez.

Je crois qu'il commence à s'énerver, son ton est bien plus sec que sa réponse précédente.

- Je veux que vous compreniez pourquoi vous avez eu cette note. Vous n'avez pas de difficultés particulières, c'est uniquement par votre manque de travail et votre tendance à faire la maligne que vous obtenez ce résultat ! Voilà votre problème !

Je suis moi aussi énervée. De quel droit il me parle comme ça ? J'ai droit à un minimum de respect moi aussi !

- Et vous, vous savez ce que c'est votre problème ? C'est que vous laissez votre animosité envers moi dépasser votre professionnalisme. C'est pour ça que vous m'avez humiliée devant toute la classe, car vous êtes incapable de mettre vos sentiments personnels de côté !

- Ça suffit, grogne-t-il. Cette discussion est terminée.

Gna gna gna ! Je quitte la salle en retenant une immense envie de claquer la porte (ça ne m'attirerait que des ennuis supplémentaires).
Jude m'a attendue, comme promis.

- Comment ça s'est passé ? Me demande-t-il gentiment.

- Il m'a expliqué que ma '' façon de penser'' n'était pas adéquate et que je ferais mieux de changer si je voulais pas me prendre des zéros toute l'année.

Maintenant que Sakamoto n'est plus en face de moi, je me sens plus découragée qu'énervée.
Je soupire en remontant mon sac sur mon épaule.

- Je suppose qu'il a raison...

- Quoi ? Lyrna, tu vas pas te laisser démonter par ce prof !

- Mais c'est de ma faute si j'ai eu zéro ! Et il a raison, je divague tout le temps sur mes copies...

- Peut-être que tu pourrais travailler un peu plus en physique. Mais elle est très bien, ta façon de penser ! C'est ce qui fait de toi quelqu'un d'unique. Sakamoto est juste piqué dans son orgueil car tu lui tiens tête !

Je fais la moue. J'aurais mieux fait de travailler, c'est vrai. Mais d'un autre côté, c'est quoi cette façon de rappeler un élève à l'ordre ?

- Ne te tracasse pas avec ça. On va manger ?

- Ouais...

J'essaie de mettre l'incident avec Sakamoto de côté pour me concentrer sur quelque chose de plus important: cet éternel questionnement d'avec qui je vais manger. J'ai très envie de déjeuner avec Jude, mais d'un autre côté je sais que Mégane va s'incruster à notre table et je ne suis vraiment pas d'humeur à l'affronter. Je pourrais manger avec Caleb, mais il ne va pas à la cantine et j'ai pas préparé de déjeuner. Alors est-ce que...

- Salut!

Je tourne la tête vers l'élève inconnue qui vient de nous saluer. C'est une fille que je n'ai jamais vu, aux cheveux châtains bouclés et aux yeux très verts. Elle a une multitude de tâches de rousseur sur le visage, et ça lui donne un air innocent.

- Salut...? Je réponds d'un ton hésitant.

Elle n'en attends pas plus pour se lancer dans une tirade enflammée dans queue ni tête.

- Alors voilà, je m'appelle Barbara. Mon vrai prénom c'est Marie-Christine. Ou pas. Mais appelez moi Barbara. Sinon j'aimerais rejoindre votre équipe de foot depuis que le directeur bizarre avec des lunettes de soleil est parti, car vous avez grave du style !

Bon. Sur quel genre de personne étrange sommes nous encore tombés ?
Jude réagit plus rapidement que moi et demande:

- Et tu es à quel poste ?

- Je suis attaquante de l'arrière gauche du centre de la droite de l'avant de la défense par rapport au méridien de Greenwich dans l'horizontale du milieu de terrain.

Nous sommes bouche bée.

- C'est un poste que j'ai inventé.

On ne trouve toujours rien à dire.

- Je rigole ! Je suis défenseur. Euse ? Ça se dit défenseuse ?

Okay, cette fille est complètement tarée.

- Du coup je peux rejoindre votre équipe ?

- Attends un peu, soupire Jude. Tu t'appelles Marie-Christine comment ?

- Chuuut ! J'ai dit que je m'appelais BARBARA ! Mon nom est secret.

- Pourquoi ? Je questionne en levant un sourcil.

- Car le KGB pourrait me retrouver et me faire incinérer en Égypte !

Hum... Crédible.
Mon ventre commence à gargouiller. Je jette un regard à Jude pour lui demander de se dépêcher de faire quelque chose de cette perturbatrice, car je commence à avoir faim.

- Je vais demander à notre coach.

- Cool, merci ! Mais méfiez-vous... Je crois qu'elle aussi travaille pour le KGB. Ou la CIA ?

Elle lève les yeux vers le ciel comme si elle y cherchait à réponse, puis tourne les talons et disparaît dans la foule d'élèves qui s'amasse dans les couloirs.

- On a trouvé une nouvelle tarée pour l'équipe. Youpi.

Jude sourit puis répond:

- Bah, heureusement qu'on a laissé venir la première.

Je mets environ trois secondes pour comprendre que c'est moi, et lui donne un coup de sac.

- Non mais oh, un peu de respect !

Je sais toujours pas comment finir les chapitres hein.
J'espère que ça vous a plus dans tous les cas !

J'ai un oral blanc la semaine prochaine alors je ne posterais pas avant (il faut que je travailler bon dieu !)

À bientôt !

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