Heyyy ! Après trois mois de rien du tout, me revoilà avec un nouveau chapitre.
Il est bien plus court que celui qui était initialement prévu, mais il sera plus digeste, donc c'est un mal pour un bien. J'essaierai de faire de même pour les prochains, parce qu'ils vont être lourds à digérer... Petit conseil d'amie, préparez vos mouchoirs..
Un immense merci pour votre suivi et votre soutien : c'est un super cadeau pour le premier anniversaire de publication de cette fanfic 🧡💛
J'avance plutôt activement sur la suite, donc le prochain chapitre ne mettra pas trois mois à sortir ^^' Et au fait, ça y est ! mon doc où j'écris mon histoire a atteint les 200 pages sur mon Google Doc ! On passe un cap... Naruto passe un cap UwU
Bonne lecture !

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Le soleil perlait tout juste à l'horizon que Konoha était déjà sur le qui-vive. Tous les ninjas de la feuille s'étaient rangés devant le palais de l'Hokage, fraîchement repeint aux couleurs rougeoyantes des flammes qui faisaient la fierté du pays. L'Ombre du Feu se dressait justement sur le toit de l'immense bâtiment, face à ses shinobis.

Minato contemplait les cinq divisions qui se dessinaient sous ses yeux. La première, celle la plus à droite, était entièrement composée de genins, certains fraîchement promus et d'autres en poste depuis plusieurs années. Parmi eux se dressaient le jeune Konohamaru ainsi que sa petite bande composée de Udon et Moegi.

Les chunins composaient la deuxième et le Namikaze y repéra la plupart de la promotion de son fils. Ensuite venaient dans la troisième les jounins parmi lesquels se tenaient Neji et Naruto, celui-ci ayant obtenu l'aval de son père pour se joindre à eux.

La quatrième division était composée des forces spéciales de l'ANBU, le visage camouflé par leur masque et enfin, la dernière, plus mince encore que la précédente, recensait les ninjas de Suna venus leur apporter leur aide dans les effectifs de scellement. Leur Kage se tenait d'ailleurs fièrement auprès de Minato, heureux de pouvoir apporter son aide à des amis qui lui étaient chers.

Le visage occulté par l'ombre de son couvre-chef, l'Hokage esquissa un sourire. Il en était désormais persuadé : ils tiendraient tête face à l'ennemi.

Minato s'éclaircit la gorge avant de prendre la parole d'une voix claire et forte, irradiant de confiance et de charisme, si bien que la vague de murmure qui s'était levée s'éteignit aussi vite qu'elle s'était créée.

- Shinobis de Konoha ! Comme vous le savez, l'heure est grave. D'ici peu, l'Akatsuki attaquera notre tant aimé village afin de récupérer les démons à queues.

Son regard se durcit et l'azur de ses yeux se teinta d'un bleu glacé.

- Nous ne la laisserons pas faire, ajouta-t-il d'un ton qui était tout aussi froid que l'étaient ses yeux, procurant un frisson dans l'échine de toute l'assistance.

Minato marqua une pause pour laisser ses propos imprégner les esprits.

- Ces démons à queues sont contenus dans le corps d'un de nos camarade, un membre de notre village. Naruto Uzumaki.

Il nota avec amusement la grimace que le nommé affichait avant de reporter son attention sur l'ensemble de la foule.

- Vous avez sûrement entendu de nombreuses rumeurs, et laissez moi vous dire qu'elles sont malheureusement toutes fondées. C'est notamment pour cela que nous ne laisserons pas l'Akatsuki lui faire subir une épreuve supplémentaire, et c'est pourquoi nous nous battrons à ses côtés pour les protéger, lui et notre village, avec ses villageois et toutes ses valeurs !

Une clameur lui répondit. Grisé par l'enthousiasme de ses troupes et entrainé par le flot d'ardeur qu'elles dégageaient, Minato poursuivit.

- La domination par la peur de l'Akatsuki n'a que trop duré ! Il est temps d'en finir pour de bon !

Des exclamations, des hurlements et des sifflements s'élevèrent à ses paroles.

- Soyez à mes côtés, compagnons ! clama-t-il, la voix dominant la clameur enthousiaste. Ensemble, levons nos armes pour défendre notre village !

La clameur ne fit que se renforcer et s'élever encore davantage après ses paroles. De son côté, Naruto contemplait son père avec fierté, aussi confiant que les autres quant à leur victoire après le discours entraînant de son père.

Une fois les exclamations retombées, Minato continua, plus calmement.

- Les genins sont assignés à l'évacuation de tous les civils. Il s'agit d'une précaution primordiale, et je ne doute pas un seul instant qu'elle sera exécutée avec brio. Votre mission débutera dès la fin de ce rassemblement, tout comme l'unité de renseignement.

Bien joué Papa. Leur faire prendre conscience de leur importance pour éviter toute rébellion de jeunes écervelés, songea Naruto admiratif, pensant à son propre comportement, il y a trois ans, si on lui avait assigné cette tâche.

- Ensuite les quatre autres divisions, chunins, jounins, ANBU et compagnons de Suna, vont être regroupées en unité. Les instructions ont déjà été communiquées à vos commandants. Nous ne savons pas d'ici combien de temps l'Akatsuki lancera son offensive. Cela peut se jouer d'ici une poignée d'heures, voire de minutes ou de jours. Durant cette durée indéterminée, vous travaillerez vos stratégies et attaques. Vous êtes près de treize milles, mais chacun de vos talents ont été analysé de sorte que chaque unité soit la plus complète possible. Chacune se verra assigner un membre de l'équipe de scellement et un membre de l'équipe médicale. Enfin, le ninja après qui l'Akatsuki en a se clonera afin de pouvoir assister les unités en difficultés, pour une raison assez évidente : celle de sa puissance, et il en sera de même pour mon homologue et moi-même.

Il jeta un regard à Gaara, qui hocha la tête d'approbation. Minato lui adressa un sourire de remerciement avant de reporter son attention sur la foule.

- Une dernière chose. Comme vous avez pu le constater par vous-même, la Racine n'est pas parmi nous et son dirigeant a décidé de marcher seul. Cette unité risque de se montrer imprévisible, alors soyez prudents. Que les dieux soient avec nous. Rompez !

A cet ordre, tous les ninjas se dispersèrent, les moins gradés débutant leur mission de sauvetages tandis que les autres rejoignirent leurs unités respectives. L'astre solaire éclairait désormais les cieux de toute sa splendeur.

Naruto se retrouva auprès de ses amis. Ensemble ils formaient un cercle fermé. Glissé entre Shikamaru et Neji, Naruto plaça ses bras autour des épaules de chacun et tout le monde l'imita, scellant leur cercle. Ils étaient si proches les uns des autres que leur front se touchait presque.

- Personne ne mourra. Je vous en fait la promesse, leur murmura-t-il.

Tous hochèrent gravement la tête pour approuver ses dires.

- On ira manger des grillades pour fêter notre victoire ! lança joyeusement Kiba.

Ils éclatèrent de rire.

- C'est une excellente idée ! approuva Choji.

- Je vous aime les amis, je ne vous abandonnerais pas, souffla Naruto, des larmes d'émotions perlant au coin de ses yeux.

Il ne pouvait empêcher sa voix de trembler. La vérité, c'était qu'il n'en savait rien, et il en était terrifié. Il ignorait s'il serait capable de tenir sa promesse, il ignorait s'il serait capable de les protéger. Mais il devait se montrer fort. Pour eux.

Après une ultime étreinte, ils se séparèrent.

Yamato et Anko, faisant partie de l'unité de renseignements, tout comme Saï et Ino, s'étaient approchés du groupe pour rejoindre leurs deux jeunes coéquipiers. Plutôt qu'un long discours, Yamato se contenta de poser une main sur l'épaule de Naruto en passant à côté de lui.

- Veille bien sur le village, Naruto.

Un sourire se dessina sur les lèvres du blond qui se redressa.

- Vous pouvez compter sur moi, Capitaine Yamato.

Puis l'équipe quitta le village pour partir en reconnaissance. Et Naruto pria pour qu'Itachi les protège.

Ses amis rejoignirent leurs unités respectives. Seul Shikamaru demeurait à ses côtés.

- Itachi est parti n'est-ce pas ? lui souffla-t-il.

Naruto hocha gravement la tête.

- Il souhaitait surveiller les mouvements de l'Akatsuki et protéger l'unité de Sai et Ino.

- Je vois.

Silence.

- Fais bien attention à toi, Naruto... fit Shikamaru d'un ton presqu'implorant.

- Ça vaut pour toi aussi.

- Non mais... je veux dire soit prudent avec Sasuke. N'attends pas trop de choses venant de sa part.

Le blond acquiesça tristement.

- J'en ai bien conscience...

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Chacun se rendit à son poste. Les genins évacuèrent efficacement les villageois si bien qu'en à peine deux heures, l'ensemble des quartiers est et ouest avait été vidé.

Les stratèges Nara donnaient leurs dernières directives aux chefs des mille trois-cents unités. La tension et l'adrénaline grimpait en chacun des ninjas, prêtes à atteindre leur paroxysme.

Naruto quant à lui s'était isolé, posté sur le point culminant de Konoha, à savoir ses mystiques falaises. Les mains jointes et les yeux clos, il percevait, grâce au Mode Ermite, le déplacement de chacun des ninjas présents dans l'enceinte de Konoha et surveillait les alentours du village. Ainsi placé, il serait le premier à recevoir le message d'alerte télépathique d'Ino et pourrait agir en conséquence.

La distance qu'il avait établi avec le village lui permettait de réfléchir. Ce qu'il avait le plus craint se reproduisait. Le village allait être la victime d'une grande attaque par sa faute. Et il avait peur. Non, il était terrifié. S'il joignait ses mains, c'était pour les empêcher de trembler. S'il fermait les yeux, c'était pour les empêcher de pleurer.

Il aurait tant voulu se montrer confiant, pouvoir rassurer ses amis, pouvoir assurer au monde entier que tout se passerait bien et que tout le monde s'en sortirait.

Malheureusement, il ne savait pas mentir.

Au fond de lui tout son être lui criait que tout était perdu d'avance. Il avait un très mauvais pressentiment.

Le sentiment que personne ne s'en sortirait indemne.

A commencer par lui-même.

Cette partie de lui, qui lui soufflait que le pire était encore à venir, se déchirait avec celle qui était prête à tout pour protéger ce qu'il avait finalement rudement acquis, soit le sentiment d'être à sa place ici.

Il n'était pas prêt à payer d'autres sacrifices.

C'était certain : Naruto n'était pas prêt à affronter ce qui l'attendait.

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Ino avançait en tête de l'unité, les sens en alerte, consciente qu'à la moindre erreur d'inattention, c'était tout Konoha qui en pâtirait. Heureusement, la présence de ses compagnons lui rappelait constamment qu'elle n'était pas seule.

Derrière elle se succédaient Anko, puis Saï et enfin Yamato fermait la marche. Malgré le rythme effréné de leur course, elle percevait à peine la vibration de leur pas sur le sol et le souffle de leur respiration dans l'air.

Cela faisait bientôt deux heures que le groupe cheminait parmi les arbres de la dense forêt qui bordait Konoha, et personne n'avait encore senti la moindre once de chakra. Si Ino n'avait pas ainsi été tétanisé par l'anxiété, elle aurait rapidement laissé éclater son agacement.

Au-dessus d'eux voletait un corbeau.

Fuis, petit oiseau, avant qu'il ne soit trop tard pour toi, songea-t-elle gravement.

Elle ne comprenait pas : comment une armée de réincarnés, si puissante soit-elle, pouvait camoufler ainsi son chakra ? Elle s'était pourtant bien mise en marche vers Konoha, non...?

Ino se creusa les méninges, cherchant un semblant d'idée. Naruto leur avait dit qu'un certain Nagato Uzumaki était officiellement à la tête de l'Akatsuki. Uzumaki...

Que savait-elle sur les Uzumaki hormis que l'un d'eux était l'un de ses meilleurs amis et que sa mère était l'une des plus puissantes utilisatrices du Fuinjutsu ?

Le Fuinjutsu !

Une idée terrifiante lui traversa l'esprit, mais elle ne voyait plus que ça. Elle s'arrêta, abasourdie.

- Ino, que fais-tu ? s'enquit Anko,

- Il faut qu'on rentre à Konoha... murmura-t-elle, terrifiée.

Sai plongea ses yeux dans les siens et posa ses mains sur ses épaules.

- Ino, dis nous ce qu'il se passe, lui demanda-t-il gentiment avec calme.

La jeune femme reprit ses esprits avant d'anoncer d'une voix ferme mais qui trahissait son émotion :

- Nos ennemis seront invoqués au sein même de Konoha. Quelqu'un va les invoquer.

Tout d'abord étourdis, ses trois comparses assemblèrent les pièces du puzzle complexe et une expression d'horreur se dessina sur leurs visages.

- Nous devons rentrer à Konoha, trancha Yamato. Saï, nous rentrerons par les airs, Ino, tu avertiras Naruto et l'équipe de renseignement.

Les deux plus jeunes acquiescèrent et Saï dessina deux immenses oiseaux d'encres. Ino et lui grimpèrent sur le premier tandis que Anko et Yamato montaient sur le second, faisant preuve d'autant de sang-froid qu'ils en étaient capables.

Le corbeau, quant à lui, s'était posé sur la branche d'un chêne, les regardant s'éloigner. Il semblait hocher la tête, comme pour approuver leur décision, avant de finalement prendre son envol vers le point culminant qui dominait les alentours.

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Une aura évoquant la nature enveloppait Naruto. Entré en mode Ermite, rien du monde extérieur ne semblait pouvoir l'ébranler, alors qu'en réalité c'était tout le contraire : il percevait le monde extérieur mieux que jamais. Il percevait le chakra de chaque ninja, sentant quelques-uns s'entraîner, méditer, et prier.

C'est pourquoi lorsqu'il entendit la voix de stentor d'Ino dans sa tête, il sursauta de surprise.

- Naruto ! Scrute tout Konoha ! lui intima la télépathe.

- Ino, je ne fais que ça depuis plusieurs heures, rétorqua-t-il gentiment.

- L'Invocation Naruto. Ils vont les invoquer de l'intérieur.

Un frisson remua le ninja.

- Je vois. Préviens l'unité de renseignement, je vais débusquer l'intru.

Naruto rompit la connexion télépathique avec la blonde et unit ses mains dans le mudra chèvre. Une myriade de clones se créa et se dispersa sur toute la surface de Konoha. En même temps, l'original convoqua le chakra de ses bijuus et se concentra. Un chakra suffisamment élaboré avait réussi à échapper à son contrôle.

Un ninja avec une quantité de chakra supérieur à la moyenne transportant des rouleaux de parchemins desquels devait émaner une quantité colossale de chakra. Voilà ce qu'il cherchait.

Ce devait être quelqu'un qui n'est pas étranger à Konoha et qui lui était familier pour qu'il passe ainsi entre les mailles de son filet.

Un étrange et mauvais pressentiment le traversa.

A la suite de ses clones, il s'élança dans le vide.

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Il contempla de ses farouches iris aux couleurs de sang et de mort l'animation croissante du village. Trop occupés à se préparer à une attaque extérieure, personne ne lui prêta attention, sans même se douter que l'attaque se ferait de l'intérieur.

- Les imbéciles... murmura-t-il si bas que seule la brise l'entendit.

Toutefois, cette inattention l'arrangeait, étant donné qu'en y prêtant plus d'attention, beaucoup l'aurait reconnu. Ses cheveux corbeaux étaient camouflés par le capuchon de son manteau mais rien ne pouvait masquer cet air froid et neutre sur son visage qu'il affichait continuellement en toute situation. Il ne pouvait s'empêcher de relever avec amusement leur insouciance vis-à-vis d'un étrange homme qui portait un manteau masquant son visage, un visage pourtant pas inconnu au Bingo Book, et se dirigeant dans la direction opposée à la leur. Konoha était devenue si incompétente que cela ?

L'homme masqué, dont il exprimait des doutes quant à la véritable identité, lui avait confié la tâche de s'infiltrer pour invoquer, ou du moins, donner l'impression d'invoquer les membres de la Première Déferlante. Tel était le nom qu'ils avaient choisi de donner à leur attaque, telle la mer attaquant un esquif insolent de ses vagues furieuses. Le jeune homme était bien conscient que Tobi, ou quelque soit son nom, ne lui faisait pas encore entièrement confiance. Il avait trop peur qu'il finisse par changer de camp. C'est pour ça qu'il s'était gardé une réserve, ne lui confiant pas les véritables parchemins.

Mais cela lui suffirait pour rayer Konoha de la carte.

Arrivé au cœur du village qui fut autrefois sa demeure, il se retrouva sur une place qu'il ne connaissait pas. Un jeune arbrisseau poussait en son centre, abrité par un muret de pierre. Sûrement aménagée après l'attaque de Pain, songea-t-il.

La place était désertée de toute vie. Les ninjas affluaient vers les points stratégiques et les citoyens lambda avaient presque tous étaient évacués. L'intru abaissa sa capuche et chercha dans sa poche les seize rouleaux de parchemins pour les étaler sur le petit muret de pierre. Il exécuta le premier mudra de l'invocation - Cochon - avant de se figer, sentant avec insistance une présence qui lui était bien trop familière dans son dos.

- Naruto, devina-t-il en se retournant.

- Sasuke, répliqua le blond sur le même ton.

Toutefois, derrière son air froid et impassible, le jeune blond tentait de masquer son agitation. La voix de Sasuke avait éveillé un souvenir en lui mais il n'arrivait pas à remettre le doigt dessus. Il chassa ses troubles et se concentra sur son antithèse.

- Je ne te laisserai pas faire Sasuke, fit-il d'un ton sans appel. Même si je dois te tuer et même si je ne veux pas arriver à cette extrémité.

Même si j'en suis incapable, compléta son esprit. Naruto tentait d'effacer la moindre hésitation. Il ne devait plus hésiter. Plus maintenant. Pour une fois dans sa vie, il devait faire passer son bonheur et sa vie avant Sasuke.

Celui-ci lâcha un petit ricanement.

- Même si tu en es incapable ? rétorqua-t-il en faisant écho à ses pensées.

Le blond se rembrunit mais ne cilla pas, ses yeux se teintant d'une teinte glaciale, tandis que l'Uchiwa se séparait de ses souvenirs : il ne pouvait s'empêcher, en croisant ses iris aux couleurs glaciers, de se remémorer leur échange dans les geôles de l'Akatsuki. Naruto était alors plus vulnérable que jamais, ce qui n'était plus le cas maintenant, du moins, pas physiquement. Toutefois, il était difficile pour toute personne le connaissant depuis l'enfance de ne pas remarquer le pâlissement de ses cheveux autrefois rayonnant, l'épuisement lisible dans son regard azur et ses sombres cernes qui vieillissaient son visage.

Et Sasuke ne pouvait pas oublier ce qu'il avait vu en actionnant sa pupille ancestrale ce jour-là. Si tu tiens tant à le savoir, j'ai vécu bien plus de choses que tu ne vivras avant longtemps, lui avait-il alors soufflé entre deux quintes de toux sanglantes. Puis il y avait eu les rumeurs, qui s'étaient alors avérées fondées. Naruto n'était pas de cette réalité. Désormais, cela lui paraissait évident.

- Tu aurais dû mourir ce jour-là, reprit Sasuke, d'un ton dangereux. Et pourtant, tu as survécu. Encore.

L'ancien Naruto remonta brièvement à la surface, le temps de lâcher une pique.

- Et oui, comme les mauvaises herbes, railla Naruto. Je suis increvable.

- J'irai dire ça sur ta tombe, petite mauvaise herbe.

A la vitesse de l'éclair, Sasuke se dévêtit de son manteau pour ne pas être gêné dans ses mouvements, dégainant son katana et fondant sur Naruto. Celui-ci n'était pas en reste non plus. Il joignit ses mains avant de rompre les sceaux sur ses paumes. Il attrapa la chaîne qui s'en extraya à deux mains. A intervalles réguliers, un kunaï venait hérisser la chaîne. Naruto s'en enroula avec dextérité, la faisant tournoyer autour de lui de sorte à ce que le katana de Sasuke ne l'atteigne pas.

Puis le blond frappa l'air dans une courbe horizontale avec sa chaîne de kunaïs qu'il avait enveloppée de chakra, levant une bourrasque fuuton qui repoussa l'Uchiwa en arrière, bien qu'il ancra son katana dans le sol, ne reculant que de quelques mètres. Il releva la tête, rejetant ses cheveux d'ébènes en arrière, un sourire hautain aux lèvres.

- De toute façon, il est déjà trop tard pour Konoha.

Il s'amusa de l'incompréhension lisible dans ses prunelles lorsqu'un tremblement ébranla le village. Naruto tourna le dos à Sasuke, les yeux alarmés, cherchant du regard un indice avant de distinguer le nuage de fumée caractéristique de l'invocation qui s'élevait dans un coin déserté au nord-est du village. Le ninja commença à comprendre avant de se retourner vers le brun tandis que le cliquetis de sa chaîne ne faisait que renforcer le côté sinistre de la situation.

- Une diversion... murmura-t-il. Ces parchemins n'allaient rien invoquer, n'est-ce pas ?

Sasuke s'éprit d'un petit rire avant de laisser les flammes noires de l'Amaterasu avaler les faux parchemins délaissés sur le mur en pierre avant de se relever, enveloppé d'un halo de puissance tirant sur le violet, le rendant tant terrifiant que superbe. Il fit tournoyer son katana avant de le poser sur son épaule du côté plat.

- Toujours aussi long à la détente, on dirait, railla l'Uchiwa.

- Tu m'as suffisament fait perdre mon temps, pesta Naruto en se détournant de lui pour se diriger vers le sud.

- Pas si vite.

Un mur de flammes aux couleurs de la mort se dressa devant lui tandis que Sasuke se matérialisa à un pas de lui, plaquant le fil de sa lame contre son cou. Un frisson parcourut l'échine du Jinchuuriki.

- C'est moi ton adversaire, lui souffla-t-il à l'oreille.