Chapitre 20 : "Il n'est pas trop tard !"

Bonjour tout le monde ! Oui désolée, ce chapitre a deux semaines de retard et il y a de fortes chances que j'accumule du retard, donc je m'excuse par avance. D'ici la fin des vacances je vais essayer d'avancer mais je ne promets rien.

Bonne lecture à vous, et merci encore de suivre cette histoire.

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Cela faisait plusieurs heures que les quatre ninjas s'entraînaient avec ardeur. Et la fatigue commençait à se faire sentir chez Naruto.

Naruto faiblissait et avait de plus en plus de mal à parer et à esquiver. Un coup de la part de Neji l'envoya s'encastrer dans un des rondins de bois. Il ne se releva pas.

- Ça suffit pour aujourd'hui, fit le Hyuga. Tu es à bout et il sera bientôt l'heure que tu y ailles.

- Bien vu, remarqua le blond, n'ayant plus la force d'objecter quoi que ce soit.

Ses trois amis l'aidèrent à se relever. Il réprima une grimace de douleur : il ne sentait plus son dos.

- Merci les amis, fit-il chaleureusement, occultant sa douleur.

- Dis Naruto, on dîne tous ensemble ce soir, ça te dit de te joindre à nous ? lui proposa Lee.

Les yeux de Naruto s'écarquillèrent de stupeur avant de s'embuer. Tout paraissait si parfait ici, si paisible, si calme ! Et pourtant... Tout ici aspirait à le corrompre et à le duper. S'il s'était résigné, il se devait de l'accepter : il achèverait sa vie ici. Il allait devoir s'y faire, et pour cela, quoi de mieux que d'accepter une invitation au restaurant pour manger des grillades ?

Il chassa les larmes naissantes de ses yeux et leur offrit un sourire radieux.

- C'est d'accord. Quelle heure ?

- Dix-neuf heures. Ce devrait être l'heure à laquelle Shikamaru et toi terminerez le conseil.

- Parfait. A tout à l'heure !

Puis Naruto s'éclipsa. Avant de rejoindre l'Hokage pour le conseil, il repassa à sa chambre d'hôpital où Tsunade lui avait ordonné de rester en observation en attendant un rétablissement total, sous une pluie de menaces. D'un côté, cela l'arrangeait : il n'aurait pas supporté de côtoyer nuit et jour ses parents dont les yeux brillaient de tristesse et de pitié.

Il entra par la fenêtre de sa chambre qu'il avait laissé entrouverte. Le soleil déclinait doucement à l'horizon, faisant danser des ombres sur les murs vert d'eau de sa chambre. Il attrapa dans un placard des vêtements propres que sa mère lui avait fait parvenir et pénétra dans la salle de bain. Il lui restait une demi-heure avant le conseil planifié par son père auquel il avait été convié mais quoi de mieux qu'une douche bien chaude après un entraînement intensif ?

La salle de bain était d'un confort sommaire. Un robinet surplombé d'un miroir, une chaise où il déposa ses vêtements propres, un radiateur sur lequel attendait une serviette et enfin la douche, simple, séparée du reste de la pièce par un rideau. Les murs étaient pourvus d'un carrelage plus blanc que blanc, tout comme les dalles au sol qui brillaient par leur blancheur. Il se dévêtit de ses vêtements collant de sueur et de poussière et entra dans la douche.

Le jet d'eau brûlant lui fouetta le visage, le débarrassant de la pellicule de sueur et de poussière qu'il avait accumulée durant la journée. Il se lava puis coupa l'eau, mais il ne sortit pas de la cabine. Non, à la place il appuya son front brûlant, sur lequel retombaient ses mèches de cheveux trempées, sur le carrelage glacial de la douche.

Une larme silencieuse roula le long de sa joue. Puis une seconde vint rejoindre sa jumelle avant d'être imitée par des dizaines d'autres. Pourquoi ? Il l'ignorait. La première était arrivée seule et les autres avaient suivi mais il n'avait rien fait pour les en empêcher. C'était sûrement à cause de l'effet apaisant que cela lui procurait. Il avait l'impression que pleurer le délaissait d'un immense poids, bien trop imposant et lourd pour ses frêles épaules. Madara, Obito, Sasuke, Jubi, l'Akatsuki, tous ses soucis, qu'il avait pourtant réussi à tenir à l'écart toute la journée durant mais qui revenaient, inéluctablement, s'évacuaient au même rythme que ses larmes ruisselaient sur ses joues avant de glisser le long de son menton pour finalement s'écraser sur le sol de la douche, pour finalement ne laissait que le vide et la plénitude.

Il aurait payé cher pour rester ainsi, prostré, dos à la vie, mais le devoir l'attendait et il allait en avoir besoin pour bâtir sa nouvelle vie.

Naruto tira le rideau et sortit de la douche. Il se passa la serviette sur le visage avant de revêtir ses vêtements propres. Il avait longtemps rechigné à les porter car après tout, il n'était encore qu'un gennin mais Minato avait insisté. Ainsi, sa mère était venue lui apporter la tenue réglementaire des ninjas de Konoha. Naruto estimait que, pour une occasion telle que celle-ci, l'habillement sombre avec le gilet vert rembourré n'aurait jamais mieux convenu, d'autant plus que sa tenue favorite gisait sur le sol de la salle de bain, sale de l'entraînement du jour. Il s'examina dans le miroir et ne put retenir une moue déçue. Il s'attendait à mieux de la part de la tenue réglementaire. Bien qu'il ne pouvait nier son côté pratique, elle n'était vraiment pas à son goût.

- Pas assez flashy, marmonna-t-il, vite amusé par sa réplique.

Comme quoi, le jeune garçon en lui n'avait finalement pas entièrement disparu. Si je deviens Hokage, je veillerais à changer ces tenues, se résolut-il.

Il sortit de la salle de bain et attrapa son bandeau sur sa table de chevet. D'abord en proie à une grande hésitation, il finit par l'attacher sur son front, lui dégageant le visage de ses longues mèches qui avaient tendance à tomber devant ses yeux : pour réécrire son histoire, il devait commencer par l'accepter.

Il était un ninja de Konoha.

Il retourna dans la salle de bain et ne put s'empêcher de rejeter un coup d'œil à son reflet. Les extrémités de son bandeau flottaient dans son dos.

Comme au bon vieux temps, songea-t-il, mélancolique.

En le voyant comme ça, qui aurait pu imaginer les blessures qu'il tentait ardemment de cacher, qui le déchiraient de l'intérieur mais qu'il allait devoir panser.

Il s'informa de l'heure grâce à une petite horloge posée sur une table, dans un coin de la chambre. Il lui restait dix minutes.

- Si je ne me dépêche pas, je serai bien capable d'arriver en retard... marmonna-t-il avant de sortir par la même voie qu'il avait emprunté pour rentrer.
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- Ah parfait ! Nous t'attendions Naruto.

Le jeune homme examina l'assemblée d'un coup d'oeil circonspect. Le conseil de guerre avait lieu dans une des innombrables salles du palais du Hokage. Assis autour d'une longue table rectangulaire sur laquelle était étalée une immense carte du Pays du Feu, tous les chefs de clans de Konoha, les hauts-dignitaires du village, les plus grands stratèges ainsi que Tsunade, Kakashi et Shikamaru avaient été conviés. Minato, assis à l'extrémité de la longue table lui fit signe de s'asseoir en face de lui, à l'autre extrémité. A sa droite se tenait Shikamaru qui esquissa un sourire d'encouragement à son ami tandis que la gauche était occupée par Kakashi qui lui transmit toute la gentillesse dont il était capable à travers son oeil sain.

- Bien, nous allons pouvoir commencer. Afin de combattre notre ennemi, il faut commencer par le comprendre, commença Minato. Naruto, tu connais, malheureusement, les membres de l'Akatsuki mieux que quiconque, aussi tu te chargeras de cette tâche. Pour commencer, qui est Pain ?

- Pain n'est autre qu'une marionnette dirigée par Nagato Uzumaki, un disciple entraîné par feu Maître Jiraya durant l'avant dernière Grande Guerre, commença doucement Naruto avec une voix qu'il s'efforçait de rendre assurée. C'est lui qui contrôle les six entités qui forment Pain Rikudo. Chacun de leur corps sont en réalité des ninjas décédés auxquels Nagato a confié à chacun une parcelle de ses pouvoirs. Le corps principal est en réalité celui de son meilleur ami, Yahiko, décédé lors d'un affrontement contre Anzo de la Salamandre, bien que certains ninjas de Konoha y aurait joué un rôle, ajouta-t-il en jetant un coup d'oeil furtif mais lourd de sens à Danzo, assis à la droite de Tsunade, qui l'ignora superbement, avant de poursuivre. Depuis, il nourrit une rancœur et une haine immense envers ce monde et ses fondements. Mais ce n'est pas un homme mauvais dans le fond. Il n'est pas d'une nature vile, il doit juste être aidé et guidé par les bonnes personnes.

- Pourquoi ? fusa une voix. Pourquoi devrions-nous l'aider ? Il a tué des nôtres ! Il mérite le même sort !

D'abord résolu à laisser passer l'affront, les poings serrés au point que ses jointures blanchirent, la mâchoire crispée, il ne put toutefois contenir sa rage bien longtemps.

- Qui a dit ça ? demanda-t-il d'une voix calme mais glaciale.

A la droite de son père, un quinquagénaire roux leva la main. Naruto posa alors ses yeux sur l'individu et sa vue ne fit qu'attiser un peu plus sa colère : le représentant des commerçants, soit un homme qui ne connaissait rien à la guerre ni aux ninjas et encore moins aux souffrances qu'ils enduraient au cours de leur vie. Il se leva et le toisa froidement. La température sembla chuter de plusieurs degrés dans la pièce. La pression émanant du blond était plus que palpable. Ses yeux bleus semblaient avoir été taillés dans de la glace et paraissait si vide de sentiments que plusieurs frissonnèrent en l'observant.

- Nagato Uzumaki, articula-t-il lentement pour préserver un maximum son calme bien qu'il le sentait glisser entre ses doigts au fur et à mesure qu'il développait sa pensée avant de finalement le laisser s'échapper, n'a pas eu la chance de rencontrer les bonnes personnes, mais il n'est pas trop tard ! s'exclama-t-il en abattant son poing sur la table avant de pointer un doigt tremblant d'ire vers l'individu. Vous ! Vous ainsi que vos innombrables semblables n'auraient sûrement pas réussi à faire mieux. Non, vous vous serez effondrés à la première occasion. Lui, cet homme sur lequel vous crachez sans connaître l'étendue de son malheur, a tenu bon longtemps alors que le monde s'écroulait sur lui, si longtemps que lorsqu'il a fini par céder, les dégâts ont été considérables.

Alors que Naruto s'emportait, Shikamaru et Kakashi lui jetèrent un regard lui intimant de se calmer. Naruto se rasseya en ravalant sa colère tandis que sa cible, supportant mal l'affront mais n'ayant aucun argument à lui opposer, se contenta de le foudroyer du regard.

Quelques-uns des conseillers ninjas hochèrent la tête avec un murmure d'approbation, approuvant les dires de leur cadet sur la maigre qualification militaire du représentant marchant et donc sur le caractère déplacé de sa remarque, n'y connaissant rien au sujet; alors que la plupart des représentants civils, vexés par l'intervention de Naruto, secouaient la tête avec assentiment, scandalisés par les paroles du blond à l'égard de leur confrère.

Alors qu'une clameur naissait de l'incident, le père de Naruto se racla la gorge, comme pour conclure l'incident, ramenant le silence autour de la table, avant de s'adresser à son fils comme si rien ne s'était passé.

- Que proposes-tu pour le vaincre ?

- Pour le vaincre ? Rien. Pour le raisonner ? J'ai déjà ma petite idée. J'y suis parvenu quand... voilà, expliqua-t-il vaguement.

Chacun remarqua la façon dont il avait omis et abrégé la fin de sa phrase, avec plus ou moins de foi. "Quand j'étais dans mon monde", tels étaient les mots qu'il n'avait pu prononcer mais qui résonnaient malgré tout à l'oreille de tous.

Kakashi rompit le silence pesant qui s'était rétabli autour de la table.

- Bien dans ce cas, je suppose que nous pouvons te laisser t'occuper de ce point. Qu'en est-il du reste ?

Tsunade prit la parole.

- Nous avons connaissance, grâce à Naruto, d'une technique ninja mise au point par l'Hokage deuxième du nom, utilisée à mauvais escient et améliorée par Orochimaru, consistant à ressusciter les défunts. Peux-tu nous en dire plus ?

- La Réincarnation des Âmes est ce qui nous a donné le plus de fil à retordre durant la guerre, reconnut Naruto. Cette technique demande deux corps : celui du défunt que l'on souhaite ressusciter et un second, celui d'un individu quelconque vivant. Par je ne sais quel miracle, le corps a se réincarne, elle, son apparence, ses techniques et sa personnalité dans le corps b. Les seuls moyens de battre l'invoqué sont de le sceller, de lui faire retrouver la paix lorsque l'âme est en peine ou maudite ou bien de lui faire renoncer en ce pourquoi il se battait, ou encore de vaincre l'invocateur, expliqua-t-il.

- Ça craint un max... se plaignit Shikamaru. Cependant, on a l'avantage de la connaissance et de l'expérience sur eux : nous possédons des informations sur chacun des membres de l'Akatsuki et nous les avons tous, ou presque, battu une première fois. Et depuis, nous avons tous progressé. Alors rien ne nous empêche de les vaincre une seconde fois, résuma-t-il avant de se tourner vers Naruto. J'ai juste une question pour toi. Le type avec un masque qui se fait appeler Madara depuis la mort d'Itachi, qui est-il vraiment ?

Le visage de l'intéressé s'assombrit, tout comme celui de Kakashi, ce qui n'échappa pas au Nara.

- L'homme au masque est en réalité Obito Uchiha.. souffla Naruto.

Les yeux de l'Hokage s'écarquillèrent de stupeur, tandis que tous ceux l'ayant connu de près ou de loin se figèrent de surprise.

- C'est impossible.. murmura Minato, décontenancé.

- Et pourtant. C'est lui qui a créé l'Akatsuki, qui a libéré Kyubi il y a dix-sept ans, qui a conditionné Nagato et qui est à l'origine de tous nos problèmes.

Naruto fut désolé de la détresse que son père ne pouvait contenir à cette nouvelle. Il s'était pourtant promis de le ménager.

- Mais... comment ? demanda Minato, désemparé.

- Après avoir été mortellement blessé lors de la bataille du Pont de Kannabi, il a été recueilli et soigné par Madara Uchiha, celui-ci étant maintenu en vie seulement grâce à la statue Gedo Mazo à laquelle il était relié, terriblement âgé, raconta Naruto. Lors de sa convalescence, Madara lui parla de ses idées, et de la corruption de ce monde, l'embrigadant par la même occasion dans sa folie. Et lors de sa première sortie, il fut témoin de la mort de Rin. Vouant alors une haine incommensurable envers les ninjas de Kiri responsables de sa mort, envers Kakashi Sensei, et plus largement envers le monde entier, il s'est rendu compte de la vérité des paroles de Madara.

- Je vois... fit gravement l'Hokage.

- En parlant des Uchiha, que fait-on du cas de Sasuke ? Je vous rappelle qu'il court toujours aux côtés de l'Akatsuki... rappela Danzo.

Ses paroles lui firent l'effet d'un coup de massue et son visage perdit plusieurs octaves de couleurs. Sasuke... Naruto l'avait complètement oublié. En revanche, ses paroles restaient gravées dans son esprit, telle une inscription sur le marbre survivant au temps qui passe.

Quand ancreras-tu dans ta cervelle de moineau que je suis un membre de l'Akatsuki au même titre que les autres ? Tu sais ce que cela signifie ? J'approuve pleinement leurs actions. lui avait-il dit peu avant son extraction. Ainsi, le point de non-retour de Sasuke avait été atteint. Il n'avait plus rien à attendre de lui ici...

Ayant remarqué la réaction de son fils, Minato se hâta de clôturer le sujet.

- Nous nous occuperons de lui plus tard, là n'est pas la priorité. Récapitulons : dans quelques semaines, voire quelques jours, les membres de l'Akatsuki nous attaqueront dans le but de récupérer Naruto. Leur effectif sera assurément augmenté grâce à la Réincarnation des Âmes. Il s'agira par conséquent d'une violente offensive. Nous devrions prévoir et améliorer les refuges afin de protéger la population : il s'agira de notre priorité.

Les représentants des citoyens hochèrent la tête d'un air approbateur bien qu'au fond Minato se fichait de leur avis, surtout après le coup d'éclat de Naruto dont il approuvait profondément les paroles, bien qu'il devait afficher son masque de neutralité.

Il pointa trois points sur la carte étalée sur la table que Shikaku marqua d'un kunaï pour les rendre matériel.

- Nous avons déjà établi des idées, poursuivit le chef des Nara. Ici la cachette est assez éloignée du village en cas de destruction totale mais est facilement atteignable. Celle-ci est l'exacte opposé de la première : proche du village mais difficilement accessible. De plus, sa capacité d'accueil est réduite de moitié. Enfin, celle-ci dispose d'une capacité d'accueil quatre fois supérieure à la première. Disposée à accueillir tous les villageois, un système piégé en barre l'accès. Je crois que le choix est vite fait... S'il n'y a pas d'objection, la cachette numéro trois servira de refuge.

Ses interlocuteurs hochèrent successivement la tête en signe d'approbation. Alors Minato se leva.

- Très bien alors il me semble que nous avons fini. Rendez-vous ici, demain, même heure. Rompez !

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