Chapitre 17 : Ils reviendront. Tous.
Voilà maintenant six semaines que Naruto résidait continuellement à l'hôpital où il se rétablissait. Konoha semblait compatir avec Naruto. Encore un peu meurtri par l'assaut de Pain, le village de la feuille se rétablissait au même rythme que l'intrépide ninja blond. La plupart des quartiers avait été reconstruits et la vie reprenait doucement son cours.
De son côté, le jeune blond avait reçu des visites de la part de chacun de ses amis, excepté Hinata. La jeune Hyuga se manifestait en présents lors de visites fantômes. L'héritière s'arrangeait toujours pour lui offrir ses cadeaux lorsqu'il était inconscient ou ailleurs.
Ce jour-là, il avait reçu de sa part un bouquet de fleurs de marguerites ainsi qu'une enveloppe. Revenant d'une brève promenade qui avait pourtant suffit à l'essouffler, il avait souri en remarquant les empreintes de la visite de la violette en rentrant dans sa chambre d'hôpital qu'il commençait à beaucoup apprécier. Il avait passé de longues heures à se noyer dans le vert d'eau apaisant qui recouvrait les murs, sans pouvoir s'en défaire. Le personnel hospitalier ne l'avait pas encore autorisé à quitter l'hôpital, mais ça ne le dérangeait pas outre-mesure. Sa chambre, du haut du troisième étage de l'hôpital, avait une vue à couper le souffle sur tout Konoha, d'où il pouvait suivre, le cœur léger, les travaux de reconstruction qui avançaient de bon train.
Calée contre le pot de fleurs et sa lampe de chevet aux côtés de son bandeau frontal, l'enveloppe d'un blanc immaculé l'appelait. Il s'en saisit et s'asseya sur le rebord de la fenêtre, laissant une jambe pendre dans le vide. Contemplant l'enveloppe, son regard se posa sur ses mains, toujours enveloppées dans de longues bandes blanches jusqu'à ses coudes. De toutes les blessures qu'il avait pu recevoir, seules ses mains n'avaient pas guéries. Lui qui, d'ordinaire, avait d'impressionnantes capacités de régénération, c'était comme si Kurama ne pouvait plus assurer la cicatrisation de ses plaies.
Naruto leva la tête vers le ciel, appuyant son crâne contre l'encadrement de la fenêtre. Aujourd'hui, observa-t-il, le ciel était clair d'un bleu aussi profond que ses yeux. Le vent soufflait doucement à ses oreilles et agitait avec délicatesse ses mèches blondes. Il le sentait chatouiller ses épaules découvertes par le débardeur blanc qu'il portait et son pantalon sombre dansait sous sa caresse fraîche.
Le garçon blond recentra son attention sur l'enveloppe et l'ouvrit. Il en sortit une feuille pliée en quatre. Naruto la déplia délicatement. Il avait découvert à Hinata un talent remarquable pour le dessin qui égalait presque celui de Sai, et c'est ainsi qu'il resta bouche bée devant le portrait extrêmement réaliste de lui-même qui occupait la feuille. Le blond des intrépides mèches de cheveux du Naruto d' Hinata irradiait sous un rai chatoyant de lumière. Une lueur de malice, qui s'était en réalité éteinte depuis bien longtemps, illuminait ses yeux de saphir. Un doux sourire reflétait la malice de ses yeux. Dépourvu de son bandeau frontal et vêtu d'un clair tee-shirt où dansait une flamme dorée, il semblait être un jeune garçon ordinaire que le destin avait gâté.
Devant ce garçon malicieux, innocent et insouciant, Naruto esquissa un triste sourire nostalgique empli de mélancolie. C'était donc à cela qu'il ressemblait avant que la guerre n'efface toutes traces de joie chez lui...
Il était vrai que si quelqu'un s'amusait à comparer le garçon du dessin à celui qui le contemplait, hormis les traits de son visage, la couleur de ses yeux et ses cheveux, les deux Naruto ne se ressemblaient guère. Toute étincelle de joie avait quitté son regard et ses sourires se faisaient rares. De sombres cernes marquaient ses yeux azur et ses cheveux avaient perdu de leur éclat, autrefois presque aussi clair que le soleil.
Après avoir longuement regardé le dessin, il se laissa souplement glisser sur le sol de sa chambre. Il posa délicatement le dessin sur la table de chevet, contre le vase avant de s'étaler en étoile sur le lit, avec la ferme intention de contempler le plafond jusqu'à ce que ses yeux ne se ferment quand on toqua à la porte. Il tourna la tête vers celle-ci.
- Oui ?
La porte s'ouvrit sur son père. Lui aussi était méconnaissable. Ayant la ferme intention de ramener son fils dans sa réalité, l'Hokage consacrait presque l'entièreté de ses journées et de ses nuits à réfléchir à la question - l'autre partie ayant, pendant un temps, été consacré à la préparation d'un sommet des Cinq Kages avant que celui-ci ne soit finalement annulé par celui-même qui l'avait demandé, soit le Raikage de Kumo - aidé par les esprits les plus brillants de Konoha, ceux-ci étant majoritairement composé des Nara. Cependant, bien qu'il ne se soit pas encore fait à l'idée, Naruto avait perdu l'espoir de revenir un jour.
Minato rapprocha une chaise du lit de son fils avant de s'y asseoir, ou plutôt, de s'y affaler. Le dos voûté, ses bras retombant sur ses jambes, il décida d'entrer dans le vif du sujet sans prendre de pincettes.
- Cela fait un mois que l'on travaille dessus, mais nous n'avons toujours rien trouvé. Je suis désolé Naruto, souffla le Yondaime, les yeux humides.
L'intéressé eut de la peine pour lui. Son père s'était tant investi dans ce projet...
- Ce n'est pas grave papa... Tu sais, dans le fond, ça fait longtemps que je n'y crois plus. Je ferais avec, ça ira. Ne t'en fais...
Il s'interrompit, les yeux écarquillés, en réponse à l'étreinte de son père.
- Je suis désolé Naruto, répéta le Namikaze, la voix tremblante, en serrant son fils contre lui.
- Papa...
Un sillon humide se dessina sur chacune de ses joues. Étouffant un sanglot, il enfouit sa tête dans le cou de son père, les dents serrées, les lèvres pincées, les yeux fermés. Il agrippa la veste de son père, les mains tremblantes, tandis que son père enveloppait sa tête dans ses bras chaleureux.
Naruto sentait une aura paternelle bienveillante émaner de son père. Cette simple étreinte semblait être la plus belle chose au monde aux yeux de Naruto. Une étreinte qui réchauffait son coeur et pansait ses plaies.
Ils restèrent ainsi de longues minutes. Ce fut Minato le premier à rompre leur étreinte. Naruto sécha ses larmes et offrit un beau et vrai sourire à son père, ce qui lui réchauffa le coeur.
- Merci pour tout papa.
Ils restèrent quelques instants ainsi, plongés dans un silence abyssal vibrant de bienveillance. Au bout de quelques minutes, Minato, qui semblait se souvenir de quelque chose de déplaisant, brisa le silence, la mine sombre.
- J'ai une mauvaise nouvelle, Naruto.
L'intéressé releva la tête, les yeux encore rougis par les larmes qui en avaient coulées.
- Nos espions sont rentrés et les nouvelles sont mauvaises. L'Akatsuki n'est pas prêt de laisser passer le mauvais tour que tu leur as fait en libérant les démons à queues. Ils préparent une attaque de grande envergure pour te récupérer, toi, Kyubi, et les huit autres démons dont les chakras semblent s'être réfugiés en toi. Ils reviendront. Tous. Mêmes les défunts, bien que j'ignore comment.
Naruto, qui semblait accuser avec difficulté la nouvelle, se reprit.
- La Réincarnation des Âmes, souffla-t-il.
- La Réincarnation des Âmes ?
- C'est un jutsu mis au point par Kabuto et Orochimaru ramenant les morts à la vie, expliqua Naruto. Je ne sais pas comment ça c'est passé ici mais dans la chronologie de ma réalité, durant le premier examen chunin de notre promotion, Orochimaru a attaqué Konoha à l'aide d'Oto et de Suna, le Kazekage ayant été tué. Il a ramené, grâce à sa technique qui était encore incomplète, Hashirama et Tobirama Senju et a combattu l'Hokage en titre, Maître Hiruzen. Celui-ci y a laissé la vie en scellant les âmes des deux Senju.
- Je vois... commenta Minato, l'encourageant à poursuivre.
- A la mort d'Orochimaru, la technique se montrait toujours incomplète, notamment au niveau du contrôle des défunts réincarnés et c'est Kabuto qui prit le relais. Il a œuvré aux côtés de l'Akatsuki lors de la Quatrième Grande Guerre et a employé la technique à une très grande échelle, ressuscitant des ninjas légendaires morts au combat, ce qui provoquait un double-effet du côté des ninjas de l'Alliance.
- L'Alliance ? répéta Minato, les sourcils froncés.
- Ah oui pardon, j'ai omis de le préciser. La Quatrième Grande Guerre oppose l'Alliance des Cinq Grandes Nations à l'Akatsuki, précisa le blond.
- La première Alliance Shinobi de l'Histoire, souffla Minato, ému. Ainsi, les ninjas ont finalement réussi à mettre leurs différends de côté pour s'unir face à un ennemi commun. C'est beau...
Naruto hocha la tête.
- Oui, c'est bien vrai. Donc, je disais, la Réincarnation des Âmes a un double-effet sur l'Alliance. Le premier, sans surprise, est surtout physique : Kabuto a réincarné presqu'uniquement des ninjas redoutables à la puissance invraisemblable. Le second, sans doute le plus redoutable, est morale : ces ninjas ressuscités avaient préservé leur identité et leur personnalité et Kabuto s'assurait qu'ils tombent sur des gens ayant fait partis de leur entourage, sapant le moral de chacun, ceux-ci étant à mille lieues d'accepter de combattre un ancien parent, ami, maître ou frère. Par exemple, Shikamaru, Ino et Choji se sont retrouvés face à Asuma.
Minato serra les poings à s'en faire blanchir les jointures.
- C'est inhumain, fulmina-t-il, la voix glaciale.
Naruto hocha la tête d'un air abattu.
- Et désolant, ajouta-t-il. Voir tous ces puissants ninjas se retrouver dans l'incapacité de combattre parce qu'ils sont humains, c'est la pire des visions et le plus horrible des sentiments, marmonna-t-il sombrement. L'Akatsuki pense peut-être lancer un assaut contre Konoha aux allures de ma Quatrième Grande Guerre Ninja, autrement dit, Kabuto ressuscitera Sasori, Deidara, Itachi et Kakuzu mais rien ne l'empêche de ne pas se limiter aux membres défunts de l'Akatsuki. Kabuto a l'occasion de ressusciter de puissants ninjas, alors pourquoi s'en priverait-il ? En revanche, s'il le fait, nous n'avons aucune chance. Leur armée a tenu tête aux Cinq Grandes Nations. Konoha ne fait pas le poids seule surtout si... surtout s'il ressuscite Madara... acheva-t-il la voix faible, dépassé par la situation. Tout recommence... conclut-il, tremblant.
Le visage de Minato se durcit.
- Nous ne les laisserons pas détruire Konoha, pas une seconde fois, objecta-t-il, la voix glaciale. Et ils ne toucheront pas à un seul de tes cheveux. Nous allons nous battre, jusqu'à notre dernier souffle s'il le faut, et nous démantèlerons l'Akatsuki par la même occasion, une bonne fois pour toute.
La détermination du père contamina son fils qui hocha la tête malgré lui.
- Je peux vous aider à établir une stratégie, proposa-t-il en se redressant. Laissez tomber ma sortie, concentrons-nous sur l'attaque. Je suis rétabli, je vais pouvoir reprendre l'entraînement.
Comme pour prouver ses paroles, il se leva, une lueur farouche brillant au fond de ses prunelles qu'il avait cru éteinte à jamais.
- Nous serons prêts.
Minato sourit avec douceur.
- Très bien. Alors voilà ce que l'on va faire. Tu t'entraîneras la journée et en fin d'après-midi, tu viendras nous rejoindre au bureau où nous établirons une stratégie. Surtout, ne force pas, car malgré tout, tu es encore convalescent.
- Bien reçu.
- Je compte sur toi.
~~~
Il était neuf heure lorsque Naruto se présenta sur le terrain d'entraînement trente-quatre. Nostalgique, il avait préféré venir à ce terrain d'entraînement plutôt qu'à celui des autres, car c'était ici qu'il venait s'entraîner avec l'équipe 7, avant que tout ne dérape et quand le monde était encore paisible. Et puis ce terrain était le plus éloigné du village. Il ne serait pas dérangé.
D'un pas léger il s'avança sur le terrain de terre battue, l'herbe ayant été tant foulée et piétinée au cours d'innombrables heures d'entraînement qu'il n'en restait que quelques touffes disparates brunies par le soleil. Trois rondins de bois jaunis par le temps et usés par les coups des ninjas au cours de leurs entraînements trônaient au fond du terrain. Cerné par des pans de forêt, ce terrain était à l'abri des regards, exactement ce que Naruto recherchait. Arrivé au centre du terrain, Naruto se laissa glisser au sol pour s'asseoir en tailleur. Il ferma les yeux et joignit ses mains, celles-ci étant alors toujours pansées par les longues bandes blanches rugueuses.
- Kurama ? Comment vas-tu ? Tu as pu récupérer ?
- Pas totalement mais grandement. Tu y as échappé de justesse. Si je n'étais pas revenu à temps en toi, la chute t'aurait tué. Et tu y serais resté.
- Je le sais bien, et je t'en suis infiniment reconnaissant, le remercia-t-il chaleureusement.
- A ce propos, poursuivit le renard, tu seras sans doute heureux d'apprendre que tu as récupéré le chakra de chacun des bijus.
Le renard esquissa un sourire.
- Tu es désormais l'hôte aux neuf démons.
Naruto accueillit la nouvelle avec stupéfaction et ébahissement.
- Comment... Qu'est-ce que... balbutia-t-il avant de soupirer profondément. C'est bon, j'arrête d'essayer de comprendre.
Il plissa les yeux et distingua dans l'obscurité de la chambre psychique l'ombre des huit autres démons.
- Je vois... observa-t-il amèrement. Encore et toujours... marmonna-t-il d'une voix à peine audible que seul Kurama entendit et comprit les paroles de son hôte qu'il connaissait depuis dix-sept ans maintenant.
- En revanche, le chakra de l'Ermite Rikudo a entièrement été consommé, ajouta le Kitsune.
Naruto secoua la tête.
- Ce n'est pas grave, j'y parviendrai sans. Et sinon... J'étais là principalement pour te demander si tu avais des techniques à m'apprendre.
- Bonne idée... Je suppose que tu n'es pas sans ignorer que posséder neuf démons aussi hétéroclites te permettent de bénéficier d'un nombre de nature de chakra riche.Tu les as déjà exploité contre Madara de façon instinctive mais en les maîtrisant encore davantage tu accomplirais des miracles. Je te propose l'Akumahi no Jutsu. Le Feu du Démon. Un peu semblable à l'Amaterasu de Sasuke, il s'agit d'un immense brasier de flammes démoniaques qui se propage sous forme d'animaux. Il s'agit d'une technique dangereuse et délicate à maîtriser. Une fois allumé, rien ne peut l'éteindre, excepté un Suiton de la même nature que cette technique.
- Je vois. Tu me donneras les instructions en temps voulu.
Naruto ouvrit les yeux et se leva avant d'activer le chakra de Kurama, la tête baissée. Sa veste orange qui avait été raccommodée s'allongea en un large manteau et s'illumina avant de s'ouvrir sur son tee-shirt en maille. Celui-ci s'assombrit, ne laissant apparaître que neuf petits magatama sur son col et l'emplacement du sceau du Hakke, comme tracés avec de l'encre dorée. Des cercles sombres se dessinèrent sur chacune de ses épaules. Ses moustaches s'épaississent tandis que ses pupilles se fendirent. Ses iris s'éclaircirent jusqu'à se teinter d'une couleur fauve. Une aura doré l'enveloppa, teintant sa peau de jaune.
Il releva la tête, le regard vif, l'air déterminé.
- Concentre-toi sur la chaleur du chakra, lui intima son démon.
Naruto plissa les yeux avant de les fermer, concentré sur la chaleur de son chakra qui ne cessait de croître. Lorsque celle-ci lui parut insoutenable, il l'expulsa de son corps ce qui fit apparaître une petite flamme dans le creux de chacune de ses mains.
La naissance de ce katon entre ses mains lui apporta de l'émerveillement, tel un enfant s'ébahissant devant un trésor.
- C'est impressionnant ! admira-t-il, les yeux étincelants, en faisant danser les flammèches autour de ses poignets.
- Naruto, ce n'est pas fini, répliqua le démon devant la distraction de son hôte. Essaie d'en expulser davantage.
Naruto referma le poing, ravalant les petites flammes. Il ferma les yeux puis inspira lentement avant d'expulser tout l'air qu'il avait dans sa poitrine. Puis, il poussa un long mugissement, la tête renversée vers le ciel, les yeux rouverts, un air hystérique collé sur son visage. Une immense colonne de flamme s'échappa de son corps pour filer vers les cieux en un rugissement.
Au centre de ce brasier, Naruto ne ressentait plus rien, juste une immense plénitude. Chacun de ses bras tendu aux extrémités de son visage, le souffle incandescent des flammes chatouillait son visage et agitait ses cheveux, comme s'il était pris au cœur d'une tempête. Le mugissement du feu couvrait le sien et s'élevait à s'en percer les tympans
Au bout de longues secondes, la colonne de feu retomba. Naruto tituba, à bout de souffle et fatigué de la quantité de chakra qu'il venait de libérer dans son état encore convalescent. Son manteau de chakra s'effaça tandis qu'il tomba sur son postérieur, une main sur le front.
- Ça soulage, hein ? remarqua Kurama.
- Et comment... On a l'impression de se vider quand on hurle, murmura Naruto.
- Sinon, tu te débrouilles étonnamment bien, mais ne force pas, lui rappela-t-il. Maintenant si tu le peux, essaie de contenir le feu de manière plus subtile.
Naruto se releva et revêtit son manteau de chakra. Le visage tendu vers le ciel, la colonne de feu l'enveloppa à nouveau, le rugissement des flammes résonnant battant à ses oreilles. Il leva ses mains devant lui d'un geste gracieux et précis, tel un chef d'orchestre s'apprêtant à diriger ses musiciens, comme s'il souhaitait dompter la mélodie sauvage des flammes. Les yeux clos, il rassembla dans ses mains les flammes tourbillonnantes de sa colonne de feu, dans un curieux sifflement. L'indomptable brasier était contenu dans le creux de ses mains. Il les ferma puis joignit ses poings, les phalanges de ses pouces se touchant, le feu écumant de ses poings. Puis il les sépara lentement, le feu se mouvant en une sorte de fil dont ses poings tenaient les deux extrémités. Les flammes remontaient le long de la corde qui ressemblait davantage à un fouet. Le mince fil contenait toute la puissance de sa colonne de feu ce qui lui offrait une énergie et une force encore plus conséquentes. D'un geste prompt et souple, il fit claquer son fouet sur le sol avec force, soulevant un opaque nuage de fumée. Lorsque celui-ci retomba, Naruto put constater les dégâts de son attaque : le sol s'était ouvert devant lui en une large fissure, de ses pieds aux rondins de bois situés à l'extrémité du terrain.
- Quelle puissance... murmura-t-il, admiratif.
Levant le fouet à la hauteur de ses yeux, il l'examina avant de le faire disparaître, les flammes s'évanouissant dans les airs. Il rouvrit sa main droite où du chakra katon affluait. Une petite flamme se matérialisa dans sa paume. Il la fit distraitement remonter le long de son bras, amusé, en attendant les instructions de son démon. Son silence en disait long sur la pensée du renard et sur sa perplexité.
- Tu m'étonneras toujours... Exercer un contrôle quasi-total sur une affinité dont on ignorait tout en à peine une heure relève de l'exploit, même pour toi.
- Tu m'as beaucoup aidé, se justifia-t-il comme s'il avait besoin de s'en excuser.
- Tout de même... Enfin, ce n'est pas la question. Pour accomplir l'Akumahi no Jutsu il te faudra malaxer une importante quantité de chakra et d'exécuter les mudra en conséquence. Cependant ce sera à toi de trouver les mudra nécessaires à cette technique de sorte à ce qu'elle puisse être accomplie par un humain. Et cela im- Tout va bien Naruto ?
Le jeune homme titubait, se tenant la tête, une grimace aux lèvres. Son manteau de chakra s'évapora. Il n'était pas entièrement remis et c'était la première fois depuis de nombreuses semaines qu'il utilisait tant son chakra.
- Ma tête je...
Il vacilla et manqua dangereusement de s'écrouler quand une poigne ferme le retint par l'épaule.
- Tu en fais trop Naruto, comme toujours, fit une voix féminine qu'il connaissait bien.
- Sakura ?
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