Chapitre 7
Toi et moi étions comme un rêve. Nous ne pouvions exister l'un sans l'autre. J'étais ta terrifiante vérité, tu étais ma splendide illusion.
Toi et moi étions comme une malédiction. Nous ne pouvions exister l'un dans l'autre. J'aurai fui ce monde pour un autre, tu aurais détruit ce monde pour qu'il soit nôtre.
Toi et moi n'étions qu'une erreur, la première de toutes. Ce qui nous liait n'aurait jamais dû exister. Si seulement la vérité n'était pas un mensonge. Si seulement la splendeur n'était pas terrifiante. Maudits dans ce que nous ressentions, notre existence était espoir sur le monde.
Mais étions-nous les premiers à ressentir une telle réalité ?
« Il ne te contrôlera pas. »
Le passé se voulait être empli de message tant dans ses ressentis que dans son image négative de n'abriter que le malheur, la tragédie et la vérité que tout avait une fin. J'aurai aimé qu'il ne soit que mélancolie et bonheur. Mais un bonheur passé n'était-il pas dans sa définition fini ?
Ce qui était passé ne reviendrait jamais. En le comprenant, la douleur était d'autant plus forte qu'une forme d'apathie pouvait me surprendre durant quelques instants.
Jusqu'à ce que ça arrive.
Un torse apparaissait, à peine recouvert de la chemise blanche en lin entièrement ouverte. Mon Dieu ! L'image était divinement blasphématoire. Curieuse, mes doigts se posèrent doucement sur l'objet de désir qui se tenait là, allongé à mes côtés dans un lit au matelas tendrement dur. Mon ongle effleurait timidement, descendant plus bas. Sur papier, j'étais officiellement un succube. Donc en théorie, ce que je faisais n'avait rien de pervers. Bien au contraire, ce devait être un genre de salutation. Non ?
Ouais, non, on s'en fichait bien de toute manière.
Déglutissant, je me rapprochais de ce corps qui semblait dégager bien plus de chaleur que la normale. Ma main se posa entièrement dessus. Un cœur battait à l'intérieur. L'apparence humaine de Gabriel était vraiment...Oh mon Dieu !
« Juste une bouchée. Juste pour goûter... »
J'avais faim. Bon sang ce que j'avais faim !
— Finalement tu ne vas rien tenter de luxurieux ?
Mon visage se leva plus haut pour regarder le visage de Gabriel qui avait ouvert les yeux.
Comme promis, nous étions retournés sur Terre. Mon ange avait tout accepté. Nous avions même eu le droit de profiter de la tranquillité de la paresse avec Viviane. Prendre une chambre dans un hôtel chic qui avait l'habitude de me voir moi et les jolies descendantes de la famille « Sinnerman » durant des années. Ça me permettait de vivre parmi les humains sans éveiller trop de soupçons tandis que génération après génération je me faisais passer pour une nouvelle descendante de la famille créée de toute pièce.
Un genou s'insinuant entre mes jambes pour légèrement les écarter, Gabriel se dressa au-dessus de moi.
— Oh, le vilain petit ange voudrait succomber aux tentations de l'Enfer ? le taquinais-je comme à mon habitude.
En temps normal, il aurait lâcher un souffle ennuyé et se serait écarté. Non seulement il ne le fit pas, mais sa main s'empara délicatement d'une mèche de mes cheveux qu'il porta jusqu'à ses lèvres. Et tout en l'embrassant, son regard se plongea dans le mien, ne me laissant pas la possibilité de le fuir. A quoi jouait-il ?
— Gabriel...
— Je t'avais prévenu. Un ange qui succombe à la tentation...
— Bonjour tout le monde !
La porte de la chambre luxueuse s'ouvrit en grand sur Viviane. En même temps un objet non-identifié vola droit sur Gabriel qui l'esquiva de justesse en se laissant rouler sur le côté avant de se lever hors du lit. Il s'agissait d'une dague dont la lame se planta dans le mur pourtant bien solide. L'arme était tout aussi indestructible, enveloppée de magie.
Viviane venait-elle d'agresser Gabriel ?
Les deux individus se jaugèrent un instant. Viviane avec un faux sourire et un regard méprisant, Gabriel ayant revêtit son expression de neutralité, les deux me paraissaient étranges. Puis finalement Viviane s'approcha de lui, le saisissant par le col pour l'approcher de son visage.
— Ne t'avais-je pas prévenu, ange de la dépravation ? le menaçait-elle.
— Qu'importe. Vous devriez vous préparer. Nous avons Lezia à retrouver.
Gabriel se débarrassa de la poigne de la fée, m'accordant un regard furtif avant de sortir de la pièce. Il tiendrait sa promesse. Cela m'étonnait presque. Gabriel était un ange, son devoir devait surement lui dicter de me ramener immédiatement au Paradis. Pourtant il avait accepté de d'abord partir à la recherche de mon contrat.
Un sourire m'échappa. C'était la première fois depuis longtemps que Gabriel n'avait pas fait preuve d'autant d'attention et de sympathie à mon égard. Pouvais-je espérer que vraiment mes sentiments l'aient atteint ? Même un peu ?
— Nous devrions partir, me murmura Viviane.
— Comment ça ?
Elle me tendit des vêtements, s'habillant elle aussi rapidement tout en gardant les yeux rivés sur la porte. Un sentiment pesa sur ma poitrine. Qu'avait-elle vu dans l'avenir ?
— Viviane.
— Si tu crois que ton ange tiendra parole tu te fourres le doigt dans l'œil. Le Paradis a déjà envoyé ses sbires et dans quelques secondes ils vont passer la porte.
Elle n'attendit pas plus pour ouvrir la fenêtre, se saisissant d'un petit sac duquel elle sortit une poussière reflétant la lumière alentour. De la poussière de fée. Elle en lança dans les airs, se mettant à murmurer quelques mots. Presque brusquement, une brume épaisse tomba. Me saisissant par la main, Viviane ne me laissa pas le temps de comprendre quoique ce soit. Et au moment de sauter après avoir déployé mes ailes avec Viviane, je ne pus voir que Gabriel entrer en trombe. Il était accompagné de plusieurs anges.
Cela fut plus douloureux que je ne l'aurai cru, plus facile de le fuir.
Je n'étais pas habituée à tout ça. En temps normal, ce n'était pas moi qui partait, ni moi qui souffrait ou qui avait peur. J'étais Reine en Enfer.
Volant plusieurs longues minutes, échappant aux anges qui se lançaient à notre poursuite, un vertige me prit.
— Viviane, je...
— Encore quelques instants Lily. Elle devrait bientôt arriver.
M'entrainant vers le sol, elle me força à courir dans un quartier déserté et aux apparences douteuses. S'il y avait bien une personne pouvant nous cacher, c'était Viviane. Ses visions étaient un cadeau.
Puis elle s'arrêta. Une porte rouge appartenant à un immeuble d'où émanait l'odeur alléchante de la luxure s'ouvrit. Un homme en sortait. Un individu que j'avais envie d'étrangler.
— Lezia, espèce de connard !
Mais tandis que je courrais droit sur lui dans l'espoir de le tuer, mes forces m'abandonnèrent et je tombais dans ses bras qu'il m'ouvrait avec amusement.
— Ahlala, la Reine des succubes semblent si affamée.
— Elle l'est. Et son cœur a mal donc..., laissait en suspend Viviane.
— Eh bien tu es au bon endroit ici donc tout va bien ma petite Lili.
Et l'homme me souleva dans ses bras.
— Endors-toi. Les rêves ne sont-ils pas ton territoire ?
Il avait raison. Alors, les paupières closes, je commençais à infiltrer les rêves d'humains innocents, leur insufflant les illusions spéciales des démons lubriques.
Après tout, les succubes étaient aussi des démons du sommeil.
***
Elle avait fui. Encore. Cette fois-ci, pas de phrase étrange, juste un regard. Le plus terrible qu'il ait jamais vu.
Sa main se posa contre sa propre poitrine. Il avait mal. Pourquoi avait-il si mal ?
— Gabriel, nous ne la trouvons pas.
Son poing frappa le mur non loin, le brisant avec une facilité enfantine. Les constructions humaines étaient si fragiles. Surtout aujourd'hui. La colère commençait à monter en lui. Il ne perdait pas son calme si facilement alors pourquoi maintenant ? C'était à cause de cette maudite démone. A force de lui faire croire qu'elle l'aimait, il avait commencé à baisser sa garde. Elle lui avait sauvé la vie et son odeur de bourgeon qui n'avait pas encore fleuri...
Bon sang !
— Gabriel, il est rare de te voir dans un tel état.
— Métatron.
Il secoua la tête devant son frère qui posait sa main sur son épaule.
— Que se passe-t-il, Gabriel ?
— Je crois que j'ai fait une erreur.
— Dis-moi.
Alors, yeux dans les yeux, d'une mine grave, il avoua son crime.
— J'ai cédé à ma tentation.
— Ta...Dis-moi qu'il s'agit d'un genre de plaisanterie !
— J'étais blessé, je n'avais plus vraiment toute ma tête.
— La luxure, Gabriel ! Ta tentation est la luxure ! Avec Mikhael c'était plus facile. Sa tentation est la gourmandise, donc il suffisait de cacher la nourriture. Mais pour toi... Tant d'années à ne jamais laisser aucune émotion traverser ton visage et tu cèdes pour un succube.
— Je sais.
Métatron gronda de fureur, chassant leurs frères en les envoyant fouiller la ville. Lilith ne devait pas être très loin. Mais avec Viviane pour aide, Gabriel savait que les femmes ne reparaîtraient pas aussi facilement.
— Nourris-tu une obsession pour elle ?
— Elle est une tentation, pas ma flamme jumelle.
— Tant mieux, parce que lorsque nous la retrouverons elle sera transférée dans nos prisons. Il n'est plus question que tu la gardes sous ton aile maintenant que je sais tout ça.
— Nos prisons ? Aurais-tu perdu l'esprit mon frère !?
— T'entends-tu parler, Gabriel ? Tu tentes de protéger une démone ! Tu es celui qui perd l'esprit.
Son frère avait sans doute raison, mais Gabriel avait vu ce qui pouvait arriver si Lilith mourrait. Il avait été témoin de la mort de la nature environnante alors même que ses mains souillées par le sang des pécheurs avaient voulu blesser mortellement la Reine infernale. Il avait tenu cette femme, veillé à ce qu'elle reste en vie tout ce temps. Elle était sa responsabilité. Et Métatron voulait la lui retirer ?
— Retourne au Paradis, Gabriel. Nous nous occuperons de Lilith nous-même.
— Je comprends.
Mais sitôt que Gabriel quitta son frère, ce fut pour retourner dans les rues de la ville. Il trouverait Lilith avant les anges du Paradis.
— Gabriel.
Cette voix...
L'archange se stoppa, voyant la silhouette apparaître de derrière un arbre. De longs cheveux blanc, une peau très claire et des yeux bleu, comme une teinte de glace mais parsemé de points dorés. Comme des éclats d'or. Il avait un sourire doux sur le visage, chaleureux.
— Es-tu si surpris de me voir ? Mon frère n'a-t-il pas avoué que je m'étais réveillé ?
— Tu ne devrais pas sortir du Paradis. Après des siècles de sommeil...
— Cela signifie-t-il que tu rejettes mon aide ?
Son aide... Il était un allié assez puissant. Et même si Gabriel ne lui expliquait pas son problème, l'homme face à lui n'avait pas besoin de l'entendre. Il savait déjà tout.
— Pourquoi m'aiderais-tu ?
— Parce que Lili est une créature sacrée, Gabriel. Et même si Lucifer a tenté d'enfouir ce secret, il n'est rien qui échappe au regard de notre Père.
— Sandalphon, que viens-tu de dire sur Lilith ?
Il posa un doigt sur ses lèvres, se taisant volontairement. Sandalphon n'en dirait pas plus, mais c'était suffisant pour que Gabriel accepte son aide.
— Mon frère risque d'être furieux lorsqu'il apprendra que tu n'es pas retourné à la maison, Gabriel.
— Il le sera bien plus lorsqu'il comprendra que tu n'y es plus et que tu m'aides dans mon crime.
— Quelle crime ? Je suis celui qui est le plus proche de notre Père. Ce que je fais ne serait-il pas de sa volonté ?
***
Les rêves étaient un domaine qui avait sa propre réalité et ses propres règles. Son espace, son temps, tout était malléable, sans formule applicable. Un lieu qui n'avait aucune limite si ce n'était celle imposé par l'esprit de chacun.
Et cet endroit, je le dominais avec aisance. Mes mains glissaient, touchaient, s'amusaient. Mes lèvres goûtaient, dévoraient. De tout mon être, j'absorbais ce qui me nourrissait. La lubricité des esprits.
— Elle ne se réveille toujours pas.
— Laisse-la encore un peu. Elle était vraiment affamée.
Un rêve pouvait durer des années, une vie toute entière parfois, et pourtant en nous réveillant nous comprenions que nous n'avions vécu tout ça que quelques heures.
— Ah, elle reprend conscience.
Mes paupières s'ouvraient, ma main se posa contre ma gorge. Ce n'était pas normal.
Viviane apparu devant moi, à la manière d'un jumpscare. Ma tête se tourna vers ma gauche, puis ma droite. J'étais allongée dans le fauteuil rouge d'un salon aux goûts très particuliers qui n'étaient pas sans me rappeler les maisons closes de l'enfer. Pas les miennes. Celles que j'avais créé avaient plus de classe et d'élégance. La luxure était un péché luxueux, n'est-ce pas ?
Il n'y avait personne, pas même au bar illuminé de néons roses. Juste moi, Viviane et Lezia en homme.
— Tu t'es nourris ? s'inquiéta Viviane.
J'avais mangé, ça c'était certain. Les dormeurs du lieu avaient une telle lubricité que la nourriture n'avait pas manqué. Pourtant, je ne me sentais pas rassasiée.
— Tu es encore affamée, exposa Lezia.
— Oui.
Me redressant pour m'asseoir, les vertiges furent assez violents mais passagers. Viviane m'aida à m'installer confortablement.
— Je ne peux plus voir le futur correctement, Lili. Mais je pense que nous devrions partir.
— Comment ça se fait ?
— Lorsque le futur a un lien avec Lezia, tout devient flou.
Elle fusilla l'homme du regard. Ce dernier buvait tranquillement des verres qu'il se servait tout seul.
— Le problème Viviane, commença-t-il. C'est que ta protégée est en train de s'affamer toute seule.
— Que dis-tu ? Lili, est-ce que c'est vrai ?
— Je...Je ne suis pas sûre. Je n'ai fait que coucher avec des personnes, je me suis nourrie de leurs rêves. Mais... j'ai soif.
— En même temps c'était à prévoir, continuait Lezia.
Il se leva, s'approchant de nous.
— C'est le problème avec les anges.
— Je ne comprends pas.
Il s'assit à mes côtés, passant un bras autour de mes épaules pour se pencher près de moi.
— Les anges sont de lumière. Et en théorie ils sont insensibles aux péchés puisque par définition ce sont les démons qui sont responsables de la tentation. Seulement, ce n'est pas aussi simple. Les anges ne sont pas aussi insensibles que ça. Et tout comme les démons peuvent faire de bonnes actions, les anges peuvent succomber.
— Devenant des déchus.
— Pas toujours. Tu n'imaginerais pas le nombre de déchus qu'il y aurait dans le cas contraire.
Oh, oh, j'apprenais des choses plutôt croustillantes.
— Mais il est vrai que les anges ont une grande résistance. Ils sont attirés par un péché en particulier bien qu'ils n'y céderont pas. Seulement si d'aventure ils décidaient de le faire, cela deviendrait une véritable obsession, une addiction.
— Continue, parce que je ne vois pas encore de rapport avec moi. Je ne suis pas un ange, et céder aux tentations est plutôt facile pour moi.
— Mais Gabriel est un ange, Lily. Et toi tu viens de le faire succomber.
— Je n'ai...Oh, tu veux dire...
Ah...Un souvenir me revenait en mémoire, m'empêchant de contester davantage.
— Et oui, Lily. Même s'il ne croit pas que tu sois sa flamme jumelle, il devient dur comme fer...euh...je veux dire qu'il croit dur comme fer au fait que tu doives lui appartenir. Et crois-moi lorsque je te dis que te faire poursuivre par une meute de loups-garous sera une expérience plus agréable que par un ange qui vient de céder à ta tentation.
— Attends, attends. Est-ce que cela signifie que...
— Je vais te rendre la tâche plus facile en te résumant. En gros, Gabriel est un ange attiré par la luxure. Tu es une luxure et tu es celle qui l'a fait céder. En somme, il veut...
— Il veut quoi ?
— C'est un terme utilisé pour un publique averti. Donc interdit au moins de dix-huit ans.
— J'ai plus de dix-huit ans. Donc si j'ai bien compris, il est en rut et il veut me baiser. Super. En attendant, cela n'explique pas pourquoi moi je suis affamée.
— Bien sûr que si. Tu es liée à lui. Vous êtes des Alter Ego. Et puisqu'il t'a rejeté récemment, ton pauvre petit cœur est blessé, n'est-ce pas ?
— Tu te moques de moi ?
— Un peu. Mais il a rompu votre promesse. Et ça, c'est blessant.
Sa promesse...
Je me levais, haussant des épaules.
— Je m'en contre-fiche. Qu'il fasse ce qu'il veule avec qui il veut. C'est un ange.
Et un ange ferait toujours passer son Paradis avant une vulgaire démone dépravée. Peu importait vraiment ce que Gabriel me promettrait, peu importait ce que nous aurions pu représenter l'un pour l'autre, jamais je n'aurai été prioritaire à son ciel.
Lezia s'avança vers moi, gigotant un parchemin devant mon nez.
— Mon contrat, tu l'as toujours.
— Si tu l'avais entre tes mains, tu pourrais le déchirer.
La proposition était alléchante.
— Penses-y. Tout redeviendrait comme avant.
Plus de démone, juste moi. Moi et Gabriel. Une idylle oubliée par ma propre volonté, pour ma propre survie. Loin de l'Enfer, loin du Paradis. Il n'y aurait plus de fin, juste les lendemains sous les premières lueurs du soleil et les sommeils sereins contre un cœur brûlant alors que la Lune serait berçante dans ses rayons clairs en anneaux de lumière nocturne.
Oui, l'idée de la vérité de nouveau réalité...
— Lili !
Viviane me sortit de ma rêverie par son cri.
— N'oublie pas la raison pour laquelle toi et Lucifer avaient établi ce contrat.
Et la peur revint pour moi. Elle avait raison. Je n'étais pas devenue une démone pour rien.
— Bon, j'ai faim. Et si le sexe en rêve ne donne rien, puisons dans un autre plaisir ! riais-je de manière diabolique en m'emparant d'un fouet sur une table de ce bar étrange et lubrique.
Les chambres étaient nombreuses et ma faim insatiable.
— Allez bande de porcs en rut, votre Reine S préférée est de retour !
Si Viviane secouait la tête de désespoir, Lezia applaudissait tandis que je libérais ma forme démoniaque.
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