Pineapple [ TxT ]
Pairing : yeongyu
Genre : omegaverse / fluff
Hello ! Pour changer un peu, voilà un nouveau one-shot avec un pairing sur lequel j'avais envie d'écrire depuis un moment 😊 j'espère qu'il vous plaira !
•••
Beomgyu jeta un dernier coup d'œil en arrière, sa meilleure amie leva les deux pouces en l'air en guise d'encouragement. Il se retourna et soupira avant de remarquer que devant lui, Yeonjun s'était arrêté et le regardait curieusement.
— Tu viens ? demanda-t-il, un sourcil haussé.
Il acquiesça d'un vif mouvement de tête et ils grimpèrent dans le bus qu'ils traversèrent non pas sans se faire examiner. Beomgyu sentit ses joues s'embraser. Il aurait bien dû se douter qu'en traînant avec l'alpha le plus convoité du lycée, il deviendrait lui aussi le centre d'attention. Et il détestait ça. Ils prirent place dans le fond, lui du côté de la fenêtre et Yeonjun près de l'allée. Il garda son sac sur ses genoux, les bras enroulés autour de ce dernier comme s'il cherchait un point d'accroche, une bouée de sauvetage. Il se sentait terriblement gêné et en même temps, il avait rêvé de ce moment pendant des semaines, voire des mois.
Depuis son entrée au lycée, Beomgyu n'avait d'yeux que pour Yeonjun. Il le trouvait beau avec ses yeux pétillants et son sourire charmeur. Il avait toujours eu envie de le côtoyer, mais de nature timide, il n'avait jamais osé aller vers lui. Yeonjun était ce qu'on pouvait appeler de garçon populaire. Il faisait tourner les têtes de tous les élèves et, depuis sa présentation en tant qu'alpha quelques mois auparavant, il recevait bien des dizaines de propositions dans son casier. Tout le monde rêvait d'être son ami, et bien plus. Les omégas se bousculaient à ses pieds, tous envoûtés par sa forte odeur d'ananas, semblable à un cocktail que l'on buvait en bord de mer. Et Beomgyu ne faisait pas exception.
La présentation de Yeonjun avait déclenché la sienne, et même s'il l'avait très mal vécue à cause des douleurs qu'il avait ressenties, il était presque soulagé. Il avait toujours su qu'il serait un oméga, mais ça n'avait fait qu'augmenter son désir et son instinct quand il se trouvait avec son camarade. Ils ne se côtoyaient que depuis ce début d'année, le destin les avait rassemblés dans la même classe et ils avaient fini par sympathiser jusqu'à devenir amis. Beomgyu était encore réservé, mais il appréciait chaque instant passé avec Yeonjun. Pour la première fois, ils allaient se retrouver rien que tous les deux, hors du lycée. Après de longues semaines à faire connaissance, ils avaient enfin prévu une soirée révision juste avant le week-end. Les parents de Yeonjun étaient partis, Beomgyu avait eu l'autorisation des siens pour aller chez son ami. Ils leur faisaient entièrement confiance, ils étaient tous deux bons élèves et avaient une bonne réputation. Et puis, ils avaient conscience que leur fils n'était plus un enfant.
Le trajet se passa dans le silence, malgré tout, Beomgyu appréhendait cette soirée. Il ne savait pas à quoi s'attendre, il ne savait pas s'il devait se lancer et avouer à son ami qu'il avait des sentiments pour lui. Il craignait de tout gâcher, de mettre un terme à leur relation s'il osait enfin se confier. Il avait peur que Yeonjun le rejette et il se trouverait bien idiot si l'amour qu'il lui portait n'était pas réciproque. Pourtant, il avait besoin de savoir. Il brûlait de l'intérieur à chaque fois qu'il posait les yeux sur lui. C'était plus fort que tout, comme un incendie qui se déclarait avec une seule petite étincelle. Il suffisait d'un rien pour attiser la flamme au fond de lui. Un regard, un mot, un geste, et Beomgyu fondait littéralement devant Yeonjun.
— T'es dans la lune aujourd'hui toi.
Beomgyu sursauta et cligna des yeux à plusieurs reprises, surpris par le timbre de voix de son ami. Il avait quelque chose de spécial, beaucoup plus grave, beaucoup plus… séduisant.
— Désolé, je…
Il secoua la tête pour se reprendre. Ce n'était pas le moment de divaguer.
— On descend au prochain arrêt, on devrait se lever.
Yeonjun lui adressa un signe de tête et il le suivit. Ils se positionnèrent plus près de la sortie et lorsque le bus freina, Beomgyu manqua de perdre l'équilibre. De justesse, son camarade passa un bras dans son dos pour le rattraper et leurs regards se croisèrent. Intenses. Brillants.
— Merci, bredouilla Beomgyu.
— Hm, normal. Allez, on y va.
Il hocha la tête, Yeonjun se détacha de lui et ils sortirent du véhicule. Tandis qu'ils marchaient, un lourd silence pesait encore dans l'atmosphère. Beomgyu avait parfois quelques difficultés à cerner son ami. Il ne savait pas s'il était simplement timide lui aussi, ou s'il était tracassé, mais de temps en temps, Yeonjun semblait froid et inatteignable alors que la seconde d'avant, il parlait et riait de bon cœur. Peut-être était-il un peu lunatique, avec les hormones qui le travaillaient, les phéromones des omégas qui lui courraient après… Il devait avoir les narines mises à rude épreuve et l'esprit secoué.
Après quelques minutes, ils arrivèrent devant un grand portail gris qui laissait apercevoir une belle maison moderne. Beomgyu resta ébahi devant l'immensité de la construction. Yeonjun déverrouilla le portail grâce à une petite télécommande accrochée à un trousseau de clés.
— C'est chez toi ?
— Hm oui, pourquoi ?
— Wouah, c'est… vous êtes combien là-dedans ?
Yeonjun lui fit signe d'avancer dans l'allée pavée qui menait à la maison, il ne se fit pas prier. Ses yeux restaient grands ouverts et jonglaient d'un endroit à un autre. Il fut de plus en plus stupéfait à chaque pas. Le jardin était parfaitement entretenu, les haies taillées et les rosiers florissant.
— Je vis seulement avec mes parents.
— Mais c'est super grand pour vous trois, non ?
Il haussa les épaules et ouvrit la porte d'entrée, elle donnait sur un hall spacieux au carrelage en marbre. Les meubles semblaient coûteux et le grand escalier donnait l'impression d'être dans un château. C'était la première fois que Beomgyu se rendait chez son ami et il n'avait jamais imaginé qu'il puisse avoir une maison aussi luxueuse. Yeonjun restait toujours discret sur sa situation, il ne s'était jamais vanté des biens que sa famille possédait. De toute façon, il n'avait pas besoin de ça pour être populaire.
— Nous on est à six dans une petite maison, on se marche dessus parfois.
— Hm, des fois j'aimerais vivre dans un truc plus petit où on se marche dessus.
— Tu rigoles ?
Il planta son regard dans celui de Beomgyu, ce dernier se renfrogna sur lui-même, surpris par l'expression sérieuse et impénétrable de son camarade. Ils ôtèrent leurs chaussures et Yeonjun l'invita jusque dans la cuisine. Encore une fois, Beomgyu fut étonné par la taille de la pièce et l'électroménager dernier cri. Tout était surdimensionné et étincelant.
— Tu veux boire quelque chose ? demanda Yeonjun en ouvrant le réfrigérateur américain. J'ai… un peu tout ce que tu veux.
— Du jus d'ananas !
Yeonjun fronça les sourcils et Beomgyu se sentit rougir. Il avait répondu sans réfléchir et c'était tout ce qui lui était passé par la tête à cet instant. L'odeur de son camarade était devenue si puissante qu'il n'avait que ça dans les narines.
— Pardon, c'était pas…
— J'en ai si tu en veux toujours.
— Euh oui. Merci.
Yeonjun lui servit un verre de jus d'ananas tandis que lui arrêta son choix sur du lait de soja. Il disposa aussi quelques biscuits dans une assiette et ils prirent place sur les tabourets près de l'îlot central. Un nouveau silence emplit la pièce, chose que Beomgyu ne pouvait plus supporter. Si son camarade ne faisait pas la conversation, il allait s'en charger, même s'il n'était pas le plus à l'aise pour ça.
— Comment ça se fait que tes parents soient pas là ?
Yeonjun soupira.
— Ils avaient… besoin de souffler.
— Besoin de souffler ?
— Ils travaillent beaucoup et ils ont parfois besoin de lever le pied. Alors ils partent en week-end de temps en temps.
— Et tu pars pas avec eux ?
— Visiblement je ne suis pas invité.
Beomgyu fit la moue. Yeonjun avait beau avoir une belle et grande maison, à quoi cela servait si elle était froide et vide ? Il se rendait compte qu'il l'avait mal jugé juste en quelques secondes. Il l'avait envié un court instant, mais pour rien au monde il n'échangerait de place avec la sienne. Il comprenait désormais.
Ils burent et mangèrent dans le calme avant de se diriger à l'étage avec leurs sacs de cours. Encore une fois, Beomgyu resta sans voix quand il pénétra dans la chambre de son camarade. Elle était si grande qu'il aurait pu y faire entrer toute sa famille, mais il ne fit aucune remarque pour ne pas mettre Yeonjun mal à l'aise.
— Tu veux bosser sur le lit ?
— Oui, on peut.
Ils y prirent place, allongés sur le ventre côte à côte avec leurs différents livres éparpillés sur la couverture.
— On commence par quoi ?
— Les maths ? proposa Beomgyu. J'y arrive pas en ce moment et je veux bien de l'aide.
— Hm, ok.
Yeonjun se décala légèrement vers lui, jusqu'à ce que leurs épaules se heurtent. Beomgyu se crispa tout entier à ce contact. Le parfum d'ananas que dégageait son ami était si puissant qu'il n'entendait plus rien. Il lui montrait quelque chose sur le livre devant lui, mais il n'écoutait pas. Il en était incapable. Il se concentrait uniquement sur l'odeur qui emplissait ses narines.
— Hé, tu m'écoutes ?
Beomgyu secoua la tête pour se reprendre mais, lorsque son regard se planta dans celui de son ami, il sentit une étrange chaleur se répandre en lui. Elle était si puissante que son ventre se tordit. Yeonjun fronça les sourcils et retroussa le nez.
— Qu'est-ce que… tu as ? soupira Beomgyu.
Son camarade déglutit, ses yeux avaient changé, ils étaient soudain devenus sombres et perçants.
— Tu sens fort.
Il se rendit compte que son odeur s'était effectivement décuplée. La fleur de coton se mariait parfaitement à l'ananas.
— Toi aussi.
— Hm, normal.
Beomgyu pencha légèrement la tête sur le côté.
— Pourquoi « normal » ?
Yeonjun toussa et se détourna de lui, les pommettes légèrement rougies.
— Parce que je pense que mes ruts vont pas tarder à arriver. Et que t'es à côté de moi.
— Oh…
Dans l'esprit du jeune homme, le brouillard sembla se lever. Il comprenait où Yeonjun voulait en venir et, à son tour, il sentit le feu lui brûler les joues. Ses sentiments et ses désirs étaient-ils réellement réciproques ? Ou était-ce seulement dû au fait que Yeonjun allait avoir ses ruts dans peu de temps ? Il devait en avoir le cœur net. Il inspira et prit son courage à deux mains, c'était le moment de se lancer, il ne laisserait pas passer cette occasion.
— Je peux te poser une question ?
— Oui, vas-y.
— Est-ce que je te plais ?
Yeonjun se figea, sans doute pris de court par cette demande soudaine. Beomgyu ne l'avait pas habitué à être aussi direct, il était plutôt réservé en général, il n'était pas aussi franc. Les rôles semblaient s'être inversés.
— Oui, enfin…
Il lâcha un lourd soupir et se redressa pour lui faire face une nouvelle fois.
— Carrément en fait.
Le cœur de Beomgyu loupa un battement. Les deux amis se fixèrent longuement, leurs parfums se mêlant avant que leurs lèvres ne se frôlent d'un commun accord. Ils partagèrent un chaste baiser et, quand son partenaire se détacha de lui, Beomgyu garda les yeux fermés. Il avait besoin d'assimiler ce qui venait de se passer. Puis il sentit la main de Yeonjun se poser sur sa joue et l'inciter à s'allonger. Il obtempéra, désireux de connaître ce qui suivrait ce geste empreint de tendresse.
À nouveau, leurs bouches se scellèrent et cette fois, l'échange fut moins timide, bien plus langoureux que le précédent, empli d'un sentiment fort et inédit. À cet instant, ils comprirent que leur relation ne serait plus jamais la même. Et que leurs révisions devraient attendre.
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