Chapitre 1

En 2030 les smartphones ont remplacé les ordinateurs, les voitures se conduisent toutes seules, les casques de réalité virtuelle sont dans tous les foyers et remplacent les consoles de jeux.

Notre façon de vivre étant de plus en plus stressante, les technologies immersives permettent à tout le monde de s'évader dans des mondes fantastiques et imaginaires.

***

D'un dernier coup d'épée je pus tuer la bête cauchemardesque du donjon final, un classement indiqua que j'étais la première personne à finir le jeu. Les crédits défilants, je décidai de retirer mon casque de réalité virtuelle pour prendre une pause et replonger dans la vraie vie.

Voilà dix ans que les casques VR existent. Directement connectés au cerveau ils ne permettent plus de visualiser un jeu vidéo mais d'être directement modélisé dans le jeu. Désormais le goût, le touché, et les odeurs sont tous aussi importants que les musiques, le détail de la modélisation et l'histoire.

En rentrant du travail le soir, mon rituel quotidien pour décompresser est de m'installer confortablement dans mon vieux fauteuil de cuir acheté sur internet. Chacun de mes mouvements semblent agrandir les craquelures qui constellent sa surface. Je commence par consulter mes emails sur ma tablette, ensuite je joue à un jeu vidéo immersif jusqu'à ce que l'horloge interne de mon casque me rappelle d'aller manger.

Je vis dans une chambre de jeune classique, peu décorée par manque de moyen et parce que j'aime les murs blancs. Cela fait un an que j'ai quitté mon école d'ingénieur, à la suite de mon diplôme je me suis fait embaucher par une boîte de développement de jeux vidéo parisienne.

Je me suis fait remarquer, car à l'âge de dix-sept ans, j'ai pu m'acheter ma première simulation virtuelle. C'était le tout premier mmvrorpg " Jeu de rôle en réalité virtuelle en ligne massivement multijoueur" du marché. Après plusieurs mois, et de longues nuits, je fus le premier et plus jeune joueur à finir le jeu. Ma notoriété désormais acquise, l'on me fit faire des publicités pour les autres jeux de l'éditeur et je devins leur bêta-testeur attitré.

Etant célibataire, et parce que mes collègues voulaient me voir avec une petite amie, j'ouvris mon compte Facebook pour mettre à jour mon profil. Sur la page d'accueil à coté de mon nom trônait le visage d'un jeune homme brun sur sa vingtaine, les cheveux mal peignés légèrement trop long, sourire forcé mal dissimulé.

Une sonnerie sur mon portable me réveilla :

- Nouveau mail.

Ce mail reçu au nom de mon éditeur attira mon attention.

- Alsavira à besoin de vous, voulez-vous nous rejoindre et nous aider ?

Cela me fit penser à une phrase d'accroche classique à tous les jeux, je ne connaissais pas Alsavira mais il y a un boom des jeux en bêta test en ce moment. Il y en a de tous les styles, que ce soit fantastique, médiéval, futuriste, aventure, romance, combat aux armes à feu. Ma curiosité poussée à vif, je répondis :

- Oui

- Téléchargement de source inconnu en cours.

Comment ça inconnu, ça ne vient pas de mon éditeur ?

- Téléchargement terminé, veuillez connecter votre casque...

Je mis mon casque, et acceptai le lancement du fichier téléchargé. Un flash m'éblouit et m'obligea à fermer les yeux. Un intense courant électrique traversa mon corps, la douleur me fit arracher le casque de ma tête aussi vite que possible. S'ensuivit une douleur dans mon crâne semblable à un mixeur réduisant mon cerveau en bouillis mais j'étais toujours chez moi, mes yeux se réhabituant lentement à la luminosité de mon bureau.

Ce fichier étant surement défectueux ou corrompus, je décidai de le supprimer de mon casque, mais pas tout de suite la douleur étant toujours présente je préférai attendre un peu et je me dirigeai vers mon frigo. A ce moment-là, un vrombissement me vint de la poche de mon pantalon, une vision d'une perceuse traversant ma jambe me vint à l'esprit. Je mis ma main dans ma poche, et rassuré, ressortis mon smartphone. Une lumière sur l'écran clignotait, c'était un texto me rappelant mon rendez-vous d'aujourd'hui avec l'une de mes amies de bureau. Celle que j'ai rencontré récemment lors du repas annuel d'entreprise.

***

J'enfilai une veste d'hiver et me dirigeai à la station de métro voisine pour prendre la ligne A. Les stations sont souvent boudées l'hiver mais à cette heure-ci il n'y a personne.

- Tu vas voir ! Tu es le prochain ! Me dit un homme bourré, je me fis la réflexion que ce n'était rien d'étonnant à cette heure-ci.

Une vielle rame de métro à la peinture verte en partie écaillée arriva. J'attendis l'ouverture des portes et grimpa dans le wagon face à moi.
Dans mon wagon il n'y avait que six personnes. Je m'assis au fond près de la porte sur une banquette libre entre celle d'un couple et celle d'une vielle dame. Connaissant mon habitude à rêvasser dans le métro, je mis une alarme sur mon smartphone pour me réveiller légèrement avant mon arrêt. La rame partie à ce moment-là. 

Je ne remarquai pas les nombreux arrêts car j'étais trop occupé à regarder les pubs holographiques flottantes au-dessus d'une voie parallèle désaffecté. Après une énième annonce vantant les mérites d'une coloration immédiate par spray capillaire, la rame accéléra et se mis à trembler du fait de la vitesse de plus en plus croissante.

Les lumières de la rame se mirent à clignoter, je me rendis compte à ce moment-là que mon wagon était vide. Je me levai tant bien que mal pour regarder par la vitre du couloir reliant les wagons et vis cette chose d'effrayante. Les personnes des autres wagons devenaient transparentes puis finirent par disparaître entièrement. J'étais désormais seul dans la rame et elle continua d'accélérer, je me rappelai d'un déraillement de train c'étant produit en Italie il y a une semaine, et lorsque je m'étais à peu près fait à l'idée que d'un moment à l'autre la rame allait ralentir ou dérayer, les lumières s'éteignirent.

Tout d'un coup la rame se stoppa net comme si elle était rentrée dans un mur. Je fus projeté en avant et tombai au sol ou du moins sur ce qui me semblai être le sol. Ce n'était pas un sol plat, il y avait du relief et il était humide, comme le sol d'une grotte. En regardant autour de moi je ne vis rien, que du noir. Je me relevai en m'appuyant sur ce sol étrange d'un froid mordant.

Mon rythme cardiaque accéléra, une goutte de transpiration fit son chemin le long de ma tempe. Alors que mon t-shirt me collait à la peau et que je ne savais si c'était à cause de l'humidité ou de la peur s'élevant en moi, je criai d'une voix tremblante :

- Il y a-t-il quelqu'un? 

Un bruit semblable à une barre de fer touchant le sol se fit entendre. Quelque-chose se mouvait dans ma direction alors je décidai d'aller à sa rencontre, mais tout à coup je réalisai qu'il y avait quelque chose d'inquiétant. Malgré la distance qui me semblai importante, mais impossible de savoir dans le noir, je distinguai le grognement d'une bête. Mais plus inquiétant encore, ça se rapprochait. J'eu rapidement l'occasion d'associer ce bruit à son propriétaire lorsqu'une créature de deux mètres de haut, semblable à un loup, fit un pas vers moi. Dès que nos yeux se croisèrent il se mit à aboyer. Je ne m'empêchai pas de penser que ceux de nos zoos ressemblaient davantage à des caniches en comparaison à celui-ci.

La peur s'emparant de moi, je me mis à courir dans la direction qui me sembla être l'opposé de la bête. Un gout de bile dans la gorge, je fis abstraction du fait que je me trouvais théoriquement toujours dans la rame de métro. Je sentais pour la première fois ma vie en danger et me mis à courir le plus vite possible. D'autre grognement se firent entendre sur ma droite, je compris en jetant un coup d'œil comment dans cette obscurité j'avais aperçus la gueule de ce loup.

Il y avait une lueur au loin, en courant dans sa direction je remarquai que c'était une ouverture dans un mur donnant sur le monde extérieur en plein jour. C'était mon salut alors je pris le plus grand sprint de ma vie, 'un dernier effort' me suis-je dit. D'autre bêtes s'étaient jointes à celle qui me poursuivait. Je pensais tout d'abord qu'elles défendaient leurs territoires, mais au final elles étaient en meute et me poursuivaient pour faire de moi leur festin.

La bête se rapprocha rapidement de moi, j'entendais ses aboiements de plus en plus fort derrière mon oreille. Je suis toujours incapable d'expliquer ce qui m'est arrivé par la suite. J'escaladai rapidement des éboulements de rochers en évitant les coups de mâchoires des loups à mes trousses et passai de l'obscurité quasi totale à une lumière aveuglante. Les loups ne me suivirent pas à l'air libre. En même temps que mes yeux s'habituaient à la lumière, je vis le plus grand, probablement le chef de meute, me jeter un regard noir signifiant que j'avais gagné cette partie.

***
Merci de m'aider en commentant/votant ainsi qu'en me suivant.
Je suis assez pris dans la vie de tous les jours (dodo, boulot, course, dodo), je m'évade au bureau ou dans mon lit (j'y écris ces premiers mots).


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