Alphas ensemble
Alors que la Lune était déjà bien haute dans le ciel et que tout le monde était couché, une jeune fille ne dormait pas. A Hanala, capitale de Vitalis, une jeune fille regardait les étoiles et sa mère astrale, allongée dans l'herbe, près du lac Croc du Loup. A cause du vent, des cheveux roux caressaient sa peau bronzée et sa longue mèche striée de vert encadrait ses yeux émeraude, tout deux symboles de son appartenance. Comme tous ceux vivant sur leur planète, elle avait des oreilles, une queue et des crocs de loup. À ses pieds somnolait une magnifique louve brune.
La jolie rousse ressassait les événements. Ce qu'elle voulait et ce qu'elle devait faire se disputaient dans sa tête
"Je ne sais pas quoi faire Eliska...", soupira finalement la jeune fille.
"Carmen, tu es la future Alpha des Amazones, tu devrais pouvoir faire ce genre de choix."
"Mais qui suivre ? Le coeur ou la raison ?"
"C'est ce que je n'arrête pas de me demander...", lui répondit une voix qu'elle connaissait désormais par coeur.
Carmen n'eut pas besoin de se relever pour voir qui était arrivé. Elle tourna la tête et vit Elric, son homologue Vadisimo, s'allonger à côté d'elle. Ce dernier quittait de plus en plus souvent le palais d'Infernio, à Deathlis, la nuit pour venir la voir. Son loup noir, Darkness, alla rejoindre Eliska.
L'Amazone regarda le Vadisimo. Ses cheveux noirs ébouriffés tombaient sur ses yeux rubis, marque de son appartenance au clan ennemi. Tout comme elle, il avait des crocs, une queue et des oreilles de loup, mais qui étaient noires alors que les siennes étaient brunes.
"Que doit-on faire Carmen ? Cette guerre éternelle entre nos deux peuples doit cesser."
"La seule solution serait qu'un des camps abandonne, mais cela n'arrivera pas. Les Amazones veulent préserver l'environnement, mais les Vadisimos non, et regarde où cela a mené les humains..."
"Je sais, c'est pour ça que j'ai arrêté de détruire la nature. Tu m'as ouvert les yeux, mon amour pour toi m'a ouvert les yeux. Tu es mon premier et mon unique amour. En détruisant la nature, c'est comme si je te détruisais toi, et je refuse que ce soit le cas.", lui dit tendrement Elric.
Carmen rougit légèrement, touchée.
"Je t'aime aussi Elric. Tu es mon premier amour aussi.", avoua la rousse. "Mais cela ne risque-t-il pas de rendre la guerre encore plus violente si on sort ensemble ?"
"Quand j'étais petit, ma mère me disait "Quelques fois, les questions sont compliquées et les réponses sont simples.". Je n'avais jamais compris le sens de cette phrase. Et puis je t'ai rencontré et tout est devenu clair."
Il laissa le silence planer quelques secondes. Sa mère était une personne sage, la seule de leur peuple qui n'avait pas voulu participer à cette guerre idiote. Mais malheureusement, son père l'avait tué de sang froid devant ses yeux, quand il avait huit ans. Il disait que c'était pour montrer l'exemple. Elric n'avait alors plus été le même.
"Cette citation de Dr.Seuss reste populaire malgré la disparition des humains... c'est bien qu'elle perdure dans le temps. Ta mère devait être une personne extraordinaire.", murmura Carmen, sachant ce qui lui traversait la tête.
"Oui, elle l'était. En me rapprochant de toi, j'ai compris que nous ne vivions pas pour nous, mais pour nos peuples respectifs. Pourquoi ne ferions-nous pas des choix pour nous cette fois-ci ?"
"J'aimerais vraiment, mais ce choix aura tellement d'impact sur nos clans..."
"Et qu'est-ce-qui te dit que cela n'arrangera pas les choses, au contraire ? On a montré à plusieurs reprises qu'ensemble, nous étions plus forts. Si nous, nous avons été capables de s'unir et de finalement s'aimer malgré nos rancoeurs l'un envers l'autre, pourquoi pas nos peuples ? Mais pour les unir, on doit travailler ensemble !"
Carmen se redressa, suivie d'Elric, ses mots tournant dans sa tête.
"Oui, tu as raison, c'est vrai.", reconnut l'Amazone. "Et donc, comment fait-on ?"
"Je ne sais pas, mais nous trouverons, tu verras. Rien ne nous résiste si nous sommes ensemble !"
"Tu parles de plus en plus comme un Amazone je trouve !", rit Carmen. "Mais c'est correct. En plus, je te fais confiance Elric."
"Je te retourne le compliment.", lui sourit tendrement le jeune homme.
Il lui prit une de ses mains et entrelaça ses doigts avec les siens. Carmen la serra un peu plus et porta son autre main au visage d'Elric. Elle fit courir ses doigts le long de ce dernier et alla ébouriffer les cheveux déjà en bataille du jeune homme. Il lui adressa en retour un sourire aussi lumineux que le soleil, qui se répercuta rapidement sur les lèvres de celle qu'il aimait.
"Je trouverai une solution, je te le promets", souffla Carmen.
"Tu n'as pas à tout porter sur tes épaules. Je suis aussi le futur Alpha des Vadisimos, ne l'oublie pas."
"Je le sais, mais je suis bien plus stratège que toi.", répliqua affectueusement la rousse. "Mais je compte sur ton aide."
"Ordonne et j'exécute. C'est toi le cerveau, entre nous deux. Je te confierai ma vie, tu sais ?"
"Et je te confierai la mienne Elric."
Elle passa sa main libre derrière la nuque. Comme connectée à son âme, Elric sut ce qu'elle voulait faire. Il lui adressa un sourire approbateur avant de la rapprocher un peu plus de lui. Carmen réduisit instantanément la distance qui subsistait entre eux et scella leurs lèvres, démarrant ainsi un nouveau chapitre de leur vie.
Le baiser fut doux, bref, léger comme une plume. Carmen se détacha rapidement, mais ne s'éloigna pas du jeune homme, au contraire. Elle s'assit sur ses genoux et ils s'enlacèrent.
Ce baiser aussi furtif qu'un éclair fut suffisant pour que chacun devienne déjà addicte à l'autre. Ils ne purent résister à l'envie de s'embrasser encore et encore, comme si c'était la seule chose qui avait de leur importance pour eux.
Quelques fois, les questions sont compliquées et les réponses sont simples.
Arrêter la guerre entre leurs peuples était une question compliquée, mais la réponse était simple. Ce qui allait l'arrêter était leur amour. Ils ne savaient pas encore comment faire, mais ils allaient tous faire pour stopper cette guerre. Non plus en ayant le dessus sur l'autre, mais en s'unissant avec l'autre. Leurs clans étaient différents, à l'opposé même. Cependant, un seul grain de sable dans le désert pouvait changer la donne, modifier la fin. Carmen et Elric feraient tout pour redevenir le peuple qu'ils étaient autrefois, et ce, même si cela devait leur en coûter la vie. Les deux peuples avaient subi trop de dégâts, trop de pertes depuis le commencement de cette guerre.
Ils étaient l'émeraude et le rubis : diamétralement différents mais qui, ensemble, forment un tout éblouissant. Et ils comptaient le montrer à leurs peuples respectifs.
"Ensemble, nous sommes plus forts.", souffla Carmen en laissant sa tête reposer sur le torse d'Elric et regardant les étoiles.
"Un jour, ils en seront aussi persuadés que nous. Et on va tout faire pour que ce jour arrive le plus vite possible."
Ils scellèrent une nouvelle fois leurs lèvres dans un baiser passionné, doux et sucré. Leur mère astrale les couvait d'un regard bienveillant, ses rayons les entourant d'un halo angélique. Elle semblait les protéger et leur apporter son soutien.
"Peu importe l'issue de ce qu'on fera, je ne laisserai personne m'arracher la dernière personne qui compte pour moi. Je te protégerai Carmen.", lui promit Elric avec ferveur.
La jeune fille le regarda avec ses grands yeux verts, semblant partager ses pensées. Elle lui sourit avec assurance puis ils regardèrent les étoiles et la Lune, profitant simplement du fait d'être ensemble. Ils n'avaient que faire des conséquences, ils étaient ensemble et cela leur suffisait. C'est ensemble qu'ils iraient jusqu'au bout. Ils seraient Alphas, mais ensemble.
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