13 - M / Dylan O'Brien
M comme Mélodieux
Mélodieux adj
1. Dont la sonorité est agréable à l'oreille.
Dylan était entrain de jouer sur sa gratte, fredonnant le rythme qu'il avait dans la tête. Tout autour de lui s'était comme dissipé. Il n'y avait plus que la douce mélodie que produisait sa guitare et dont le chant des oiseaux s'y était complètement accordé même s'il ne s'en rendait pas compte. Il était concentré sur son morceau et ne c'était même pas rendu compte qu'il y avait une paire d'yeux droit devant lui qui le fixait intensément avec un doux sourire sur les lèvres. Il ne s'était pas rendu compte de la présence de cet inconnu qui aimait le son mélodieux qu'il produisait avec sa guitare et son cœur.
Parce que oui, même si cet inconnu –qui se prénomme en réalité Marc et pas Inconnu- ne connaît pas du tout Dylan, il le sent jusqu'au plus profond de ces entrailles que ce dernier ne joue pas pour le plaisir ou par envie, mais parce qu'il en a besoin. Et d'autant plus qu'il le fait avec son cœur, son âme, son esprit, sa tête ; lui tout entier. Et les suppositions de ce Marc étaient fondées sur quelque chose de réelle et qui s'avéraient être vraies. Dylan jouait bien avec son cœur, son âme, son esprit et toute sa personne. Il ne jouait pas avec tout ni rien du tout. Il jouait avec lui-même et ce qu'il aimerait que les autres entendent de lui.
Dylan jouait, montrant son bonheur, ses désirs, ses espoirs mais aussi ses peines, sa tristesse et sa colère. Tout ce qu'il ressentait jusqu'aux plus infimes détails personnels passaient dans les notes de musique produites par la guitare. Il ne souriait pas et ne tirait pas la gueule non plus. Il était simplement neutre, impassible mais surtout concentré sur ce qu'il fait passer à travers l'instrument. Si bien que le reste perdait de son éclat, de son importance jusqu'à même disparaître dans le néant comme si ça n'avait jamais, ô grand jamais, existé.
Marc s'approcha doucement de Dylan, se levant de son banc pour s'approcher encore plus de ce musicien hors pair. Sauf que les notes le clouèrent au sol. Dylan était passé d'une douce valse aimante et bienveillante comme celle qui nous réchauffe le cœur, il était passé à une mélodie macabre comme celle qu'on entend lors des enterrements. Il était passé de la joie de vivre à la douleur qui peut tuer un homme en une seconde comme un coup de foudre.
Dylan releva lentement la tête et croisa le regard de Marc, il s'arrêta immédiatement de jouer. Marc s'approcha de lui et vint s'asseoir sur l'herbe fine juste à sa droite. Il inspira un grand coup et se lança à nouveau dans sa musique, oubliant à nouveau l'existence de Marc. Il jouait pour lui-même et non pour le monde ou pour tout ce qui l'entoure. Et c'était sûrement ce qui changeait toute la donne. C'était probablement ce qui donnait le change par rapport à ses cours de guitare qu'il a au lycée. C'était cela, et Marc en avait probablement conscience.
Plus Marc écoutait, plus il était sous le charme et plus il comprenait tout ce dont Dylan avait pu traverser même s'il n'avait aucune idée réelle de ce qu'il avait vécu. Ils ne se connaissaient pas du tout et ne savaient même pas comment ils se prénommaient, mais ils s'en contrefoutaient royalement parce qu'en réalité, ce n'était pas un prénom qui était le plus important mais plutôt le son mélodieux produit par l'instrument de musique dans les mains de Dylan. C'était cela le plus important, notamment parce que c'était ce qui prenait le plus de place pour le moment mais pas que. C'était aussi important parce que c'était le moyen de communication qu'ils avaient décidés d'employer mais c'était aussi le moyen pour Dylan de faire passer un message, de s'exprimer librement sans pour autant ne pas être couper.
Marc était soulagé, mais aussi contrarié. Il appréciait le son de la guitare de Dylan dans ses oreilles, c'était beau et mélodieux à souhait mais il n'appréciait pas vraiment le peu d'importance qu'on avait accordé jusque là au jeune homme et il le sentait. Il le sentait à coup de clé de sol et autres notes de musiques. Il le sentait jusqu'au plus profond de ses entrailles, si bien que son cœur se comprima pour ne plus ressembler qu'à une pièce d'un puzzle de plus de 1000 pièces. C'était cela qu'il ressentait, au plus profond de lui et jusqu'à la fin des temps probablement. Parce que Marc faisait partie de ces personnes qui ne supportaient pas que toutes les voix ne soient pas entendues alors qu'elles les méritent toutes. Même la sienne, malgré qu'il passait plus son temps à écouter parler les autres qu'à s'écouter parler ou savoir ce qu'il pourrait bien dire.
Et Dylan faisait partit de ces personnes qui n'ont été que très rarement écoutés de toute leur vie, que beaucoup on fait comme s'il n'existait pas et que beaucoup ont ignorés expressément. Dylan faisait partit de ces personnes qu'on voyait, mais où on préférait tracer notre chemin sans nous retourner, mais où on préférait faire comme si on ne l'avait pas vu puisque c'était plus facile de faire cela que de se demander ce qui n'allait pas chez lui et ce qui le rendait si triste ou si joyeux. C'était plus facile de l'omettre plutôt que de se poser des questions vis-à-vis de lui. Et Marc qui comprenait parfaitement cela posa sa main sur celle de Dylan, lui souriant chaleureusement pour lui montrer son soutien. C'est là que Dylan reçut la plus belle preuve humaine de gentillesse de toute sa vie.
***
Musique ; Doing It - Charli XCX ft. Rita Ora
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