09 - I / Ashton Irwin
I comme Impersonnel
Impersonnel adj
1. Qui n'appartient à personne en propre.
2. Peu original ; banal.
3. GRAMM Se dit d'un verbe qui ne se conjugue qu'à la troisième personne du singulier.
Ashton était quelqu'un de positif dans le passé. Il avait toujours inventé tellement de choses différentes que maintenant, il n'avait plus aucune idée. Il était totalement vidé autant dans sa tête que dans son cœur. Il ne savait même plus où donner de la tête pour comprendre ce qui lui arrivait, pour savoir ce qui était entrain de se passer. Parce qu'il était entrain de devenir un impersonnel. Il était entrain de devenir quelqu'un de peu original, de limite banale alors qu'il avait toujours prôné dans l'originalité et le démarquage.
Ashton n'était plus le même, parce qu'on lui avait reproché tellement de choses qu'il avait finit par changer tout ce qui ne plaisait pas aux gens. Et maintenant qu'il était différent, on lui reprochait d'avoir changé, on lui reprochait de ne plus être le même et on lui reprochait de n'être plus aussi productif et inventif qu'avant. Il avait envie de leur crier « Mais putain, mais rien ne voulait plaît. Rien ne vous convient. Vous ne serez jamais satisfait, surtout si vous continuez d'agir ainsi. La vie, ce n'est pas satisfait, putain, il y a tellement pire merde ! ». Sauf que comme il avait été très bien éduqué, il se retenait et fermait sa bouche.
Ashton passa sa main dans ses cheveux. Sa main était pleine de tâches de peinture mais il s'en foutait complètement. De toute manière, ces cheveux complètement châtains ou châtains avec de multiples tâches de couleur ; ça ne changerait rien à la perception des gens. Ça ne changerait rien aux regards en biais qu'il se tape tout le temps, dès qu'il pointe le bout de son nez dehors. Et ça ne changerait pas non plus les index qui le pointent autant chez les enfants, que chez les adultes.
Ashton regarda son œuvre qui ne lui plaisait pas. Ça ne ressemblait pas à grand-chose, diverses formes apparaissaient et disparaissaient aussitôt, notamment lorsqu'on penchait la tête sur l'un des côtés. Il était même persuadé qu'il y aurait des formes qui apparaitraient à ses yeux lorsqu'il aurait la tête en bas mais il n'avait pas envie de se tester à faire un poirier ou un trépied en sachant que la dernière fois, il a failli se briser la nuque et donc, qu'il avait failli mourir. Il préférait repousser le jour de son décès à quelques secondes, minutes, heures, jours, semaines, mois et même années plus tard. Peut-être pas des décennies, mais au moins pas pour cette année pour avoir au moins le mériter de l'avoir terminé.
Ashton n'aimait pas vraiment la texture qu'avait sa peinture. Alors il prit sa bouteille d'eau, divisa le bouchon et laissa de l'eau sur la toile. Il savait que cela allait probablement détruire tout ce qu'il venait de peindre en quelques heures mais il s'en foutait. Il en avait rien à foutre, parce que de toute manière, plus rien n'avait d'importance. Il s'en contrecarrait de tout, puisque de toute manière, plus personne n'était satisfait ou comblé par lui autre que lui-même. Il ne plaisait plus qu'à lui-même et même encore là, c'était au raz des pâquerettes.
Ashton avait besoin de retrouver l'inspiration, de retrouver le désir de construire ou d'imaginer quoique ce soit, de retrouver l'imagination. Il avait besoin de rallumer cette flamme en lui qui s'était éteinte depuis quelques temps et qui tentait vainement de se rallumer. Parce que oui, de temps à autre, elle se rallumait mais ce n'était qu'une toute petite flamme –une flammèche- qui ne durait pas bien longtemps. Un coup de vent et c'était bon, elle était cuite. Il avait besoin que cette flamme se rallume et reste allumée, qu'elle ne finisse pas par s'éteindre. Puis, qu'elle soit grande ou du moins, qu'elle grandisse avec le temps au moins un minimum.
Ashton était quand même quelqu'un de spécial à la base et il le savait. Il avait grandit dans un milieu particulier, où l'art était l'expression favorite de la pensée. Où l'imagination, l'innovation, l'inspiration étaient les éléments-clés, étaient la base de tout. Ils prônaient comme une statue au milieu d'une pièce totalement vide. Il venait d'un milieu de vie bancale et spontané. Rien ne se passait jamais comme prévu et puis aussi, tout se faisait sur le coup. Parfois, au beau milieu de la nuit, ses parents venaient le réveillait pour faire des heures et des heures de routes. Il manquait même des jours de cours et ses parents n'en avaient rien à foutre. Pour eux ; les mathématiques, les sciences, les langues, l'histoire, la géographie ; ça leur passaient complètement au-dessus de la tête. Et il en souffrait parce qu'il aimait les deux mais il avait l'impression qu'il était obligé de faire un choix entre les deux.
Ashton passa une nouvelle fois sa main dans ses cheveux, repoussant vers l'arrière ainsi quelques mèches qui obstruaient sa vie. Il s'en foutait de l'état de ses cheveux mais plus vraiment de l'état de la toile. Parce que si le bout de papier spécial n'avait rien, la peinture par contre en avait prit un sacré coup sur la gueule à cause de l'eau. Et contre toute attente, il ne regrettait rien du tout. Il adorait même parce que cette peinture représentait exactement ce qu'il était.
C'était flou, coulant, aqueux, gluant, dégoulinant, désastreux, poétique, mouillé, trempé, sale, crasseux et surtout brouillon. Parce qu'il était dans une période de sa vie où il doutait de tout, sauf que maintenant qu'il avait commit ce geste, il sentait la flamme qu'il avait en lui se rallumer doucement et reprendre sa lueur et son charisme d'avant. Il était à nouveau repartit, mais pour combien de temps encore avant de chuter à nouveau ? L'originalité était passé à l'impersonnel et maintenant, était revenu à l'originalité ; jusqu'à quand ?
***
Musique ; Bea Miller - Young Blood
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top