06 - F / Harry Styles
F comme Fêtard
Fêtard(e) n FAM
1. Qui fait la fête ; noceur.
Harry adorait faire la fête. C'était en lui, comme marqué dans ses gènes. C'était presque inscrit à l'encre noir sur son visage et sur tout son corps déjà bien noircit par l'encre d'une aiguille. Il ne comptait même plus le nombre de tatouages qu'il avait, même pour lui il en avait déjà énormément. Mais même s'il était le premier partant pour une soirée arrosée, le premier partant pour boire un coup ou encore le premier partant pour faire des kilomètres pour un événement assez spécial ; personne ne savait pourquoi il aimait tant faire la fête, pourquoi il aimait tant boire de l'alcool, pourquoi il aimait tant l'effet que lui procurait la nicotine et pourquoi il aimait tant les quelques afflux de drogue dans son organisme.
Personne ne savait hormis lui et sa peau. Parce que c'était gravé dans sa peau, à vie, parmi tous les autres dessins qui marquaient son corps. C'était un dessin parmi tant d'autre sur lequel personne ne s'attardait longtemps parce que d'autres étaient plus importants comme les hirondelles ou le papillon sur son buste. Comme le cœur, la rose ou le bateau sur son bras gauche. L'encre, la sirène ou encore les branches qui étaient gravés dans sa peau. Il y avait un petit dessin parmi tous ceux-là et pleins d'autres encore, marqué à jamais sur sa peau. C'était « Gemma » en hébreu.
Pour n'importe qui, ça semblerait normal de graver le nom de sa sœur en hébreu sur soi. Pour n'importe qui, ce serait sans vraiment de signification. Mais pour Harry, ça représentait tellement plus. Tellement plus que le simple prénom de sa sœur gravé en hébreu sur sa peau. Parce que c'était à cause d'elle qu'il était devenu ainsi. C'était à cause d'elle et d'un acte dont elle n'était pas vraiment responsable et qui l'avait conduite tellement loin de son frère que ce dernier se sentait maintenant obligé de se défoncer les poumons, l'œsophage, le cœur, la trachée et tout autre organe de n'importe quel système.
Harry était devenu un fêtard pour tenter d'oublier pendant quelques temps que sa sœur ne pourra plus jamais le prendre dans ses bras depuis l'endroit où elle est. Alors il essayait d'oublier, croyant que c'était dans l'alcool, dans la nicotine et dans la drogue qu'il pourra tout oublier. Il s'en doutait bien que c'était néfaste, qu'il y avait des conséquences irréversibles. Mais il n'en avait rien à foutre pour le moment. Il s'en doutait bien qu'il regretterait plus tard, mais il s'en foutait pour le moment parce que le pouvoir d'oublier pendant quelques minutes et quelques heures était plus fort que la réflexion sur l'avenir.
Harry marchait dans cette rue complètement vide, titubant parce qu'il était extrêmement bien entamé. Et il se sentait con d'être dans un état pareil, mais il se sentait bien car il n'avait plus cette boule grandissante dans la gorge qu'il avait quotidienne à cause de sa chère grande sœur. Il passa sa main dans ses cheveux légèrement trop longs, dont quelques mèches se faisaient la guerre juste devant ses yeux. Il était con d'agir ainsi mais au moins, il avait le mérite que cette technique fonctionne puisque pendant quelques heures, il ne savait plus du tout qui était Gemma. C'était juste un prénom comme ça, parmi tant d'autres.
Harry se laissa glisser contre un muret en briques, n'ayant plus la force de faire un seul pas supplémentaire tellement qu'il était entamé. C'était clair que ce soir, il ne s'était pas raté. Il s'était même bien bourré la gueule et le lendemain matin –enfin plus tard dans la journée-, il allait sentir une gueule de bois phénoménale s'emparer de lui. Mais ça, lorsqu'on joue au con, on ne récolte que ce que l'on a semé. Il passa sa main dans ses cheveux, un sourire débile sur les lèvres. En plus d'être complètement bourré, il était aussi défoncé. La cocaïne se répandait encore un peu dans son corps, mais la plupart agissait pour le moment.
« Harold Edward Styles ! » Cria une voix dans sa tête.
Au début, il ne savait pas à qui appartenait cette voix et avait cru qu'elle venait de l'extérieur. Mais il se rendit compte qu'il n'y avait que lui qui l'avait perçu. Elle venait de sa tête, cette voix féminine aux accents anglais très prononcés. Et c'est là qu'il ne mit pas longtemps à se rendre que c'était sa sœur qui venait de crier après lui. Il la voyait bien, extrêmement bien –comme si elle était juste devant lui-, les bras croisés sous sa poitrine avec un air des plus désapprobateurs sur le visage.
« Gemma » Dit-il en tendant les bras dans le vide.
« Tu n'as pas vu dans lequel tu es, p'tit frère ? On dirait un détritus, putain ! Mais sérieux, reprends-toi, p'tit con ! Ce n'est pas comme ça que je me suis occupée de toi, merde ! Je ne me suis pas battue jusqu'à mon départ pour que tu te fiches dans un état pareil même pas trois mois plus tard ! Nan, mais sérieux, Harold reprends-toi pour l'amour de Dieu ! Fais-le pour toi, ou pour moi si ça n'arrive pas à te convaincre. Mais arrête ton petit jeu à la con, ce n'est pas comme ça que tu vas aller mieux, frangin. Montre-moi que tu es un homme et pas un gamin de première ! » L'engueula-t-elle comme une mère.
Harry fronça les sourcils et comprit que cette voix dans sa tête, il l'imaginait complètement. Ça ne pouvait pas être sa sœur qui lui parlait parce qu'elle n'était plus là depuis longtemps. Elle était partie depuis belle lurette. Mais le fait que ce soit sa sœur qui l'engueule lui donna une prise de conscience, comme une sorte d'électrochoc. Il baissa les bras et depuis cette nuit-là –plutôt ce matin-là, mais bon-, il ne but plus jamais une seule goutte d'alcool. Gemma ne faisait plus partie de sa vie depuis longtemps, parce que sa voix dans sa tête c'était bien elle, mais en réalité, un cancer des poumons l'avaient foudroyé quelques années plus tôt. Gemma était morte, peut-être, mais elle était gravé sur la peau et dans la mémoire d'Harry à jamais.
***
Musique ; Bonnie McKee - Wasted Youth
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