Chapitre 34

- Non?

Je regardais Roman avec une envie furieuse de lui mettre ma main au visage. Mais avant d'avoir eu le temps de réagir ce dernier s'était empressé de compléter sa phrase.

- Je pourrais te mentir. Je pourrais te dire que je regrette, que je n'ai jamais voulu faire de mal à ton père et que j'étais contre cette idée. Je pourrais aussi te dire que je m'en fiche de la résistance et que je n'ai jamais participé à ça mais c'est faux Ambre. La vérité est que je savais pour ton père et je n'ai rien fait. Je n'ai pas aidé mais je n'ai pas non plus cherché à les arrêter.

- Pourquoi ?

-Tu ne peux pas comprendre Ambre.

- Essaye quand même.

- Je t'ai dit que je n'avais plus de famille et que si j'ai survécu c'est grâce à la résistance.

J'hochais alors la tête.

- Ils sont ma famille Ambre. Ils le sont tous. Et jamais je n'irais contre eux. Peu importe ce qu'ils font ils resteront ma famille.

- Alors ils peuvent tout faire et tu leur pardonneras toujours?

- Ils ne voulaient pas blesser ton père simplement lui poser des questions.

- Tu sais très bien que rentrer dans le cerveau d'une personne est dangereuse. Tu savais qu'il y avait un risque.

- Oui mais comme je t'ai dit la résistance était prête à prendre ce risque. Je les soutiendrai toujours. Quoi qu'il fasse.

- Tu soutiens des gens qui n'hésitent pas à torturer pour obtenir ce qu'ils veulent.

J'avais l'impression d'avoir la même discussion que j'avais eue avec Nayel et cela m'énervait. Pourtant Roman gardait son calme. J'avais l'impression que cela ne le touchait pas, qu'il était totalement détaché de tout ça.

- Tu ne regrettes pas. Je n'ai rien d'autre à savoir Roman.

- Alors quoi? Tu vas refuser de me parler simplement parce que je ne peux pas être contre la famille. Tu m'en demandes trop Ambre.

- Non roman. Tu es avec ta famille et je suis avec la mienne. Sauf que nos intérêts divergent et tant qu'on sera diffèrents sur ce point je n'ai plus rien à te dire.

- Alors ton père peut mettre en place une organisation abominable qui a entraînée la mort de plusieurs personnes tu lui pardonnes mais ma famille qui voulait simplement questionner ton père non?

- Comment le sais-tu ? Comment tu sais pour l'organisation ?

- J'ai lu dans ton esprit Ambre, pendant le cours.

- Mon père n'était pas au courant de tout cela. Il ne savait pas que ça allait se passer comme ça.

-Tu prends sa défense et c'est normal Ambre. Je fais pareil de mon côté.

Je comprenais Roman mais une petite voix dans ma tête n'arrivait pas à accepter son discours. Comprendre et accepter étaient deux choses totalement différentes. J'avais gardé le silence un long moment, incapable de lui répondre et encore moins de le regarder dans les yeux. Puis finalement il reprit.

- Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant que tu sais qu'Alpha n'est pas la clé de notre sortie ?

- Je ne sais pas.

- Rejoins-nous Ambre. La résistance peut vraiment faire changer les choses .

- Non roman. Je déteste autant que toi le Bureau mais je n'approuve pas non plus la résistance et ses méthodes douteuses.

- Alors tu vas faire quoi? Monter ta propre résistance?

- Je n'ai jamais dit ça Roman. Simplement je ne peux pas vous rejoindre. Vous menez des actions que je ne cautionne pas.

- On agit au moins. On essaie en tout cas au lieu de rester là les bras croisés.

Où était passé le Roman gentil et curieux que j'avais rencontré ? J'avais l'impression d'avoir en face de moi une personne froide et sans cœur. Il m'accusait de ne rien faire alors que j'essayais depuis six mois de trouver une solution. Et comme s'il avait lu en moi il compléta.

- Ta seule action a été de rechercher pendant des mois la signification d'un terme qui finalement n'aide personne.

- Je t'ai posé une seule question à savoir si tu regrettais pour mon père. Je ne t'ai pas demandé des reproches en plus Roman.

Il n'avait pas tort mais sa façon de me le faire remarquer me blessait. Pour une fois il avait gardé le silence, se contentant de hocher la tête. Puis il s'était levé et avait marché vers la sortie de l'infirmerie. Avant d'arriver à la porte, il s'était retourné. Je l'avais vu hésiter un instant avant de finalement me dire.

- Ce qui s'est passé hier pendant le cours... Le président est au courant.

Je fronçais les sourcils, ne voyant pas où il voulait en venir.

- Ton don est très puissant et ça ne l'a échappé à personne. Il faut que tu te méfies. Des gens pourraient vouloir t'utiliser mais pas comme tu le souhaites.

Puis il était parti avant que je lui demande d'être un peu plus explicite. J'avais passé le reste de la journée à l'infirmerie, alternant entre sommeil et ennui jusqu'au feu vert du médecin.

Lorsque j'avais rejoint ma chambre il était déjà 22 heures passées mais à force d'avoir dormi toute la journée je n'avais absolument pas sommeil. J'étais alors restée de longues heures allongée dans mon lit à regarder le plafond et à penser à la suite des évènements. Le lendemain la vie avait repris son cours. En arpentant les couloirs de l'académie j'avais bien remarqué les regards intrigués des élèves positifs et je me doutais que l'histoire avait dû faire le tour. Mais j'essayais de ne pas m'en préoccuper. A vrai dire moi-même je ne savais pas réellement ce que ça signifiait. J'avais effectivement réussi à contrôler mentalement toute une classe mais est-ce que cela était vraiment exceptionnel? Est-ce que mon don était réellement puissant ? Si oui je comprenais la mise en garde de Roman mais j'espérais qu'il se trompait.J'avais certes réussi cet exploit mais cela m'avait valu un séjour de deux jours en infirmerie et mon corps ne s'était pas encore totalement remis de cette expérience. Puis ce que j'avais fait était incontrôlable. Je n'avais pas cherché à contrôler toutes les personnes présentes et si on me demandait de le refaire j'en aurai été incapable. Je ne le contrôlais pas.

J'avais passé le reste de la semaine seule, faire des allés retours entre les cours, le réfectoire et ma chambre. Ivy me manquait tout comme Nayel. Quant à Roman... nous ne nous étions plus adressé la parole depuis cette fameuse explication à l'infirmerie. Nous n'étions pas en froid, pas réellement. Mais lui comme moi avions compris que nous n'étions pas sur la même longueur d'onde et que nos intérêts divergeaient. À présent il ne me restait qu'une semaine. Une semaine avant la fin de la formation et tous les élèves positifs Bravo ne parlaient que de leur future affectation. Certains espéraient appartenir à la garde du président. D'autres espéraient être placés au sein du bureau d'exécution du gouvernement, bureau en charge de toute la politique de la ville.

Je me trouvais actuellement au réfectoire, assise seule comme c'était le cas depuis quelques jours. J'avais vu Roman sortir de la queue du buffet et je m'étais dit qu'il allait s'assoir à sa table loin de moi. Mais à ma grande surprise il s'était dirigé vers la mienne. Il avait alors posé son plateau et s'était assis en face de moi. Sa présence me perturbait et je ne m'étais pas attendue ce qu'il s'assoit ici pourtant je n'avais pas non plus envie de lui dire de s'en aller. Quand j'avais finalement réussi à lever les yeux vers lui j'avais compris qu'il me fixait depuis quelques secondes déjà.

- D'ici une semaine tout va changer. Avait-il dit plus à lui-même qu'à moi.

Je continuais de le regarder sans rien rajouter. Je ne savais pas quoi lui répondre.

- J'ai quelque chose à te dire Ambre et si je ne le fais pas maintenant j'ai peur de ne jamais plus en avoir l'occasion. Dans une semaine on risque de ne plus jamais se revoir.

Son air grave m'inquiétait. Qu'avait-il de si important à me dire ? Tout d'un coup je réalisai que malgré tout ce qui s'était passé Roman avait et aurait toujours une place importante dans mon cœur. Alors je l'écoutais avec attention.

- Je ne t'ai pas révélé l'entière vérité sur moi Ambre. Normalement je n'ai même pas le droit de t'en parler. Si la résistance le savait ... Je n'ai pas réussi le test de la même façon que toi. Je n'ai pas été choisi par le bureau. J'ai fais en sorte d'être choisis.

- Je ne comprends pas ce que tu me dis.

- Il y a une vérité que le bureau n'a jamais révélée. Les positifs ne sont pas choisis au hasard. Il n'y a jamais eu de sélection naturelle. C'est le bureau qui choisit qui aura un don ou non. On a tous une greffe à la naissance oui mais ensuite le bureau la retire quand la personne atteint ses 15 ans. Et seuls ceux choisis par le bureau la garde. C'est pour ça qu'on a tous une visite obligatoire au bureau à nos 15 ans. C'est simplement un prétexte pour nous enlever la greffe ou nous la laisser.

Je me rappelais avoir vu dans mon dossier médical une visite chez le médecin le jour de la fameuse visite. Je n'avais jamais compris le rapport et je ne m'en étais jamais rappelée. Je me souvenais simplement avoir visité le bureau comme tous mes camarades. Et tout d'un coup je me rappelais que ma sœur avait visité le bureau il y a quelques mois

- Enlever la greffe . Répétais-je. Comment le bureau choisi ?!

- Je ne connais pas sa technique ni même comment il sélectionne les futurs positifs mais c'est un fait.

- Alors rien de cela n'est dû au hasard . Ils font quoi le bureau? Il nous observe toute notre vie et décide après qui mérite le don ou non? Et pourquoi tu dis que tu n'as pas passé le test comme moi?

- La greffe m'a été enlevée à mes 15 ans. Il faut croire que le bureau ne voulait pas de moi. Mais quand j'ai intégré la résistance ils se sont dit que j'avais l'âge pour intégrer l'Académie et qu'avoir un positif infiltré serait bien. Alors on m'a remis le don.

-Quoi?

J'étais horrifiée par ce que je venais d'entendre

- C'était la seule façon pour moi d'intégrer l'Académie.

- Alors tout le monde peut avoir un don?

- C'est extrêmement dangereux. J'ai failli mourir quand on m'a greffé mais j'étais prêt à prendre ce risque. La résistance n'a pas la même technique que le bureau alors la greffe est plus risquée.

J'étais restée silencieuse un long moment à le regarder de manière incrédule. Je ne m'étais pas attendue à cette révélation et cela me perturbait. Je venais d'apprendre trop de choses en quelques secondes et mon esprit avait du mal à tout analyser. J'aurais pu lui poser plus de questions et demander plus de renseignements. Mais une seule était importante.

- Pourquoi tu me le dis ?

- Je sais pas. J'avais envie d'être honnête avec toi tout simplement.

Mon regard restait plongé dans celui de roman un long moment encore. Mais j'étais restée silencieuse car je ne savais tout simplement pas quoi lui réponde. J'appréciais son honnêteté mais rien ne changeait entre nous. Il le savait comme moi. Quelque chose était malheureusement brisé entre nous mais cette confidence me faisait quand même plaisir.




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FIN du chapitre

J'ai l'impression de m'excuser sans cesse car je publie en retard. Mais c'est le cas je m'excuse encore. Je fais de heures pas possible en ce moment au boulot alors...


Bref revenons à ce chapitre. Je l'ai dis c'est le temps des révélations!!

- Premièrement Roman n'est pas un vrai positif

- De deux, la greffe est enlevée aux gens. Ca vous étonne ?

- de trois la greffe peut être refaite.

J'avais laissé plusieurs indices sur cette révélation tout au long des chapitres. mais personne j'avais compris mdr.

Mais rassurez-vous ce n'est toujours pas LA révélation finale mdr

J'espère que vous avez aimé ce chapitre!

N'hésitez pas à commenter et à mettre une étoile.

On se retrouve au prochain chapitre :)

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