Chapitre 13
* Prenez une tasse de thé un jus de fruit frais ou tout autre chose, ce chapitre est plus long que les autres mdrrr ) *
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Il s'était écoulé plusieurs jours depuis ma conversation avec Johnson. J'avais cru que les choses allaient évoluer, que quelque chose allait changer et que plus rien ne serait comme avant. Mais la vie reprenait son cours normal, comme si de rien n'était et je devais jouer le jeu.
La formation que je suivais avait fini par s'accélérer. Les cours avaient pris un autre sens. L'apprentissage poussé et l'accumulation de connaissances commençaient à porter ses fruits. J'étais à présent capable de parler plusieurs langues couramment. Je connaissais le cerveau ainsi que son fonctionnement par coeur. L'histoire de notre pays n'avait plus aucun secret. Et mes connaissances ne s'arrêtaient pas là. Nous avions très rapidement développé notre mémoire à court terme mais également celle à long terme. Je pouvais, en me concentrant, me remémorer d'anciens souvenirs jusque là oubliés. C'était comme si je revivais la scène. Je pouvais me voir faire le marché avec ma mère alors que je n'avais que cinq ans. Je me voyais lui tenant la main et marchant dans les ruelles. Je sentais l'odeur des légumes et des fruits frais. Je me rappelais que j'avais voulu une pomme mais que ces fruits étaient devenus très rares et très chers. Pourtant ma mère avait accepté de m'en payer une. Ce n'était rien, qu'une pomme, mais dans notre société, l'ancienne génération avait détruit la terre et les cultures étaient devenues empoisonnées. Rares étaient les espaces sains pour y faire cultiver des denrées.
Je me demandais si j'étais la seule capable de me remémorer d'anciens souvenirs mais Ivy m'avait apporté la réponse.
-C'est drôle, m'avait-elle dit. Je me rappelle de la tenue que je portais le jour de mon neuvième anniversaire. Ça m'est revenu d'un coup.
Nous étions attablés au réfectoire toutes les deux. Cela était devenu notre rituel. Ivy, reprenait.
-Je portais une horrible robe à fleurs rouge. Comment ma mère a pu autoriser ça?
Je rigolais doucement face à sa remarque et je me rappelais que je n'avais pas ri depuis bien longtemps. Comme si elle l'avait remarqué Ivy fronça un sourcil et se pencha sur la table afin de murmurer.
-Tu te sens mieux alors?
J'appréciais tellement sa discrétion. Elle savait que je ne voulais pas que les autres positifs le sachent. Cela me concernait moi et non les autres. En revanche j'en avais parlé à Ivy afin de me confier. De toute manière elle avait remarqué mon état qui s'était nettement dégradé au fil des semaines. Juste avant mon rendez-vous avec Johnson, j'étais partie à l'infirmerie pour analyser mon état de santé suite à un échec au cours. Les résultats s'étaient avérés mauvais. Selon le médecin de l'Académie mon corps s'épuisait trop rapidement. Je dépensais plus d'énergie que je n'en apportais. La conséquence était que cela m'apportait des nausées, des migraines, une fatigue extrême et un teint blanchâtre qui me donnait l'impression d'être un fantôme. Mais même face à cet état inquiétant le médecin avait refusé de m'en expliquer la cause se contentant de me donner un nouveau traitement médical qui commençait enfin à faire effet. Je me sentais mieux à présent et je commençais même à reprendre des couleurs.
-Ça va oui. Le traitement doit fonctionner.
-Je ne comprends pas pourquoi le médecin refuse de t'expliquer la raison de ton état de santé. Ça te concerne quand même. Tu es en droit de le savoir.
-Non. répondis-je en soupirant.
Je n'étais nullement en droit de réclamer quoi que ce soit. Mon corps, ma destinée, ma vie ne m'appartenaient pas. Ils appartenaient au Bureau. Je lui appartenais. Mon état de santé n'intéressait que lui et je n'avais pas à en être informée. Je devais juste suivre le traitement.Je sentais qu'Ivy allait répliquer mais je préférais changer de sujet.
-Alors comme ça tu portais une robe rouge à fleur? Lui dis-je pour la charrier.
Alors que je riais de bon cour avec Ivy je remarquais du coin de l'oeil Roman qui se dirigeait vers la sortie du réfectoire. C'était plus fort que moi. Même si tout mon être me disait qu'il m'avait trahi et que je ne pouvais lui faire confiance, je n'arrivais pas à l'enlever de mes pensées. Nous ne nous étions plus jamais reparlé depuis la scène de ma chambre. Souvent je croisais son regard. Plusieurs fois j'avais l'impression qu'il allait dire quelque chose mais subitement il détournait le regard et s'en allait. On aurait dit que la situation était inversée et qu'il me faisait la tête, ce qui était idiot car c'était moi qui lui en voulait. Tout ce que je voulais était d'obtenir des réponses. Johnson m'en avait déjà données, alors pourquoi Roman ne me disait rien? Concernant ma conversation avec Johnson, rien n'avait changé. Tant que je n'avais pas de conversation avec mon père je ne pourrai rien faire. Ivy avait remarqué mon regard sur Roman. Elle, qui d'habitude ne se mêlait pas de nos histoires, se mit alors à me demander.
-Je sais que ce ne sont pas mes affaires mais j'ai l'impression de voir deux gens malheureux parce qu'ils ne se parlent plus. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais tu es certaine que ça ne peut pas s'arranger?
Je ne savais pas si Roman était triste de cette situation. Je ne savais rien de lui. Quant à moi, oui cela me blessait et mon ami me manquait mais tant qu'il s'évertuait à ne rien me dire, je ne risquais pas de faire un pas vers lui.
-Non et à quoi bon? De toute façon très prochainement on sera amené à ne plus jamais se revoir. Dans deux semaines il y aura le test de la première phase.
- Parce que tu penses vraiment que toi comme Roman allez échouer à ce test? Vous êtes les plus doués de notre promotion. Vous allez encore devoir vous supporter longtemps Ambre.
-Mais heureusement tu seras là avec moi.
Pour être honnête je ne savais pas qui resterait à l'issue du test. Tout ce que je savais c'était que dans deux semaines, certains partiront de l'Académie et d'autres continueront. Et j'espérais être dans la première partie. Je ne voulais pas rester. Quelques minutes plus tard nous étions en train de nous rendre à notre prochain cours. Nous le suivions depuis maintenant deux jours et je devais avouer que ce cours me laissait perplexe. Il consistait à nous mettre en binôme. L'un de nous devait porter un casque rempli d'électrode sur la tête, et le second devait simplement lui faire la conversation tout en regardant les ondes cérébrales produites sur plusieurs écrans d'ordinateurs. Je ne comprenais rien à cet exercice. Tout ce que je voyais étaient des ondulations sur des écrans avec certaines fois des pics. Mais le professeur, qui avait infligé des ondes électriques un élève, refusait de nous expliquer davantage.
Je n'appréciais pas ce cours, non seulement car je ne comprenais pas l'objectif, mais également car j'avais du mal à contenir ma rage face à ce professeur. Pendant tout l'exercice mon esprit était ailleurs. J'essayais de trouver une solution concernant l'amnésie de mon père. J'avais beau me remuer le cerveau dans tous les sens, je ne trouvais aucune solution. Déjà parce que je ne le voyais plus. Également parce que à part deux minutes de conversation téléphonique quelques fois dans le mois je ne risquais pas de lui en parler. Mais surtout parce que nos conversations étaient sur écoute. Il fallait que je trouve un moyen pour le voir ou pour lui laisser un message. Mais il m'était interdit de sortir de l'enceinte de l'établissement. Je priais simplement pour qu'un miracle se produise, et finalement cela s'était produit. Cela s'était déroulé une semaine seulement après ma conversation avec Johnson. Ce dernier, au détour d'un couloir, était venu m'informer que lui et les autres Bravo allaient sortir de l'Académie pour un cours particulier. Il ne pouvait pas me révéler ce que c'était car lui-même ne le savait pas. Il m'avait dit ça simplement pour discuter mais moi j'avais sauté sur l'occasion. Si je ne pouvais pas transmettre un message personnellement à mon père, je pouvais passer par Johnson. Lorsque ce dernier m'avait appris ça, j'avais sauté de joie. Il n'avait pas compris pourquoi mais je lui avais promis que je lui expliquerai tout et qu'il n'aurait qu'à me retrouver dans ma chambre ce soir. C'était le seul endroit où personne ne risquait de surprendre notre conversation. J'avais l'impression de revivre ce que j'avais partagé avec Roman pendant un mois. Mais j'espérais me tromper et que cette fois Johnson ne me trahirait pas comme lui.
Alors qu'il était vingt trois heures passées, je n'avais même pas touché à mes cours. Étudier le cerveau et son fonctionnement ne m'intéressait plus car j'étais bien trop occupée à écrire une lettre destinée à mon père. Je savais que cela était risqué. Johnson ne devait pas se faire surprendre. Alors que je terminais enfin de l'écrire, quelqu'un s'était mis à frapper à ma porte et à entrer avant même d'attendre ma réponse. Johnson se tenait là, debout, à regarder la pièce d'un air étrange comme s'il était sur ses gardes. Je n'avais pas vraiment eu le temps de discuter avec lui toute cette semaine. Nous ne nous croisions que rarement dans les couloirs, et il ne mangeait jamais aux mêmes horaires que moi. D'ailleurs je trouvais ça étrange car je voyais souvent les autres Bravo au réfectoire, mais Johnson était aux abonnés absents. Mais pour le moment il ne me donnait aucune raison de ne pas lui faire confiance et j'en avais marre de me montrer méfiante envers tout le monde. J'étais peut-être trop naïve mais c'était ainsi que je fonctionnais.
-Alors?
Johnson était resté près de la porte, les bras croisés, à attendre que je lui révèle mon plan. Au moins il respectait mon intimité et ne se ruait pas pour s'allonger sur mon lit comme Roman. Pourquoi d'ailleurs est-ce que je pensais encore à lui? Il m'avait trahi. Il fallait que j'arrête de penser à lui. Pour toute réponse je me contentais de lui donner la lettre destinée à mon père que je venais d'écrire. Il ne la regarda pas. Il se contenta juste de la mettre dans sa poche.
- Une lettre c'est ça? Et comment espères-tu que je la donne à ton père? Tu m'as dit que vous habitiez dans un village à des heures de route d'ici. Alors qu'après-demain, mon cours se fera ici, à la capitale d'Ilaria.
- Je dirai à mon père de venir. Demain on nous autorise cinq minutes de conversation avec notre famille.
- Le téléphone est sur écoute. Répliqua Johnson en haussant un sourcil, apparemment pas rassuré par mon plan.
- Je ne lui dirai pas explicitement. Je lui ferai comprendre. Mon père me connaît par coeur. Il comprendra j'en suis sure.
-Hum...
Je ne pouvais pas lui en vouloir de se montrer perplexe face à mon plan. Mais c'était le seul que j'avais et il fallait au moins essayer.
-Je n'ai pas d'autre plan que celui-là Johnson.
- Nayel.
-Pardon?
-Je m'appelle Nayel.
- Le méritant.
J'avais lâché ça sans m'en rendre compte. Mais pour autant j'avais juste. Son prénom signifiait le méritant. C'était étrange. Depuis plus d'un mois j'avais pris l'habitude de l'appeler par son nom de famille. Je n'avais même jamais pensé à lui demander son prénom. Comme si cela n'était pas important. Alors que si ça l'était. Nos prénoms sont une part importante de nous. Nayel m'adressa alors un sourire.
-Ambrôsios. L'immortel.
Je trouvais ça drôle de nous expliquer la signification de nos propres prénoms. Mais dans une société où notre corps et notre être appartenaient au Bureau notre prénom était en fait la seule part d'identité qu'il nous restait. Nous restions là quelques instants à se regarder sans rajouter un mot. Puis Nayel rompu le contact en détournant son regard pour le poser sur la porte.
-On se voit demain alors.
-Oui.
Il posa sa main sur la poignée mais ne l'ouvrit pas immédiatement. Pendant une seconde j'avais l'impression qu'il allait se retourner pour me dire quelque chose, mais ce ne fut pas le cas car la porte s'ouvrit alors pour le laisser s'en aller. Johnson avait le mot et il devait le transmettre à mon père. Mais avant ça, je devais convaincre mon paternel de venir à la capitale, sans que le Bureau ne devine pourquoi. J'avais toute la nuit pour réfléchir à une solution.Le lendemain, mon plan était achevé. J'avais réussi à convaincre mon père de venir à la capitale d'Ilaria demain. Je lui avais simplement dit que je le conseillais vivement de venir admirer le parc de la capitale car demain il y aurait la fête pour célébrer les cent ans de la mise en place du système des positifs. Mon père savait ce que je pensais des positifs et de tout le système. Jamais je ne lui aurais dit de venir célébrer une chose que je n'aimais pas. Il avait compris le message et m'avait assuré qu'il serait là demain au parc. Maintenant Nayel devait trouver le moyen de retrouver mon père. À la fin de cette journée tout autant éprouvante que les autres je marchais avec Ivy en direction des dortoirs. J'étais presque arrivée à ma chambre lorsque j'avais senti une pression sur mon avant-bras. Quelqu'un me tenait fermement et la pression qu'elle exerçait me faisait mal si bien que j'avais fini par pousser un léger cri de douleur. Mais je n'étais pas au bout de mes surprises lorsque je remarquais qui était cette personne.
-Mais arrêtes tu me fais mal.
J'avais face à moi un Roman énervé qui ne contrôlait plus ses émotions. Son regard noir me donnait froid dans le dos . Jamais je n'avais vu ce regard auparavant.
-Je sais ce que tu t'apprêtes à faire. Et si je le sais, le Bureau aussi le sait. Tu mets Johnson dans une position dangereuse.
J'essayais de me dégager tant bien que mal mais il me tenait trop fermement et je ne possédais pas la même puissance physique que lui. Que lui prenait-il de venir m'agresser devant ma chambre? Finalement, Ivy qui était également présente, réussit par se mettre au milieu et nous séparer.
-Mais qu'est-ce qui te prends Roman? Lui demanda telle. Tu es devenu fou ou quoi?
Il ne répondit pas, se contentant de me regarder.
-Ne fais pas ça Ambre. C'est dangereux.
Et il s'en alla sans rajouter quoi que ce soit, me laissant totalement perplexe et confuse. J'avais toujours su que quelque chose n'allait pas chez Roman mais cette fois il était allé trop loin. Alors que je rassurais Ivy qui me demandait si j'allais bien, je ne pouvais m'empêcher de fixer la trace rouge laissée sur mon avant-bras. J'avais eu du mal à m'endormir cette nuit-là. Je n'arrêtais pas de repenser à l'action de Roman. Pourquoi avait-il réagi aussi violemment et comment était-il au courant ? M'espionnait-il ? C'étaient avec toutes ces questions que j'avais fini par sombrer dans un sommeil profond.
Au lendemain matin, je m'étais réveillée avec les yeux gonflés mais j'avais décidé que Roman n'était pas ma priorité aujourd'hui. Nayel était parti avec le reste des Bravo et je n'arrêtais pas de me demander si mon père était bien arrivé et s'il allait pouvoir le retrouver. Malheureusement il n'était pas prévu de rentrer avant ce soir alors d'ici là cela ne servait à rien de me poser trop de questions. Quant à Roman, ce dernier avait soigneusement évité tout contact avec moi et Ivy veillait à ne jamais me laisser seule.
-C'était quoi cette scène hier avec Roman?
J'avais menti à mon amie en lui disant que je n'avais aucune idée de quoi parler Roman. Comment aurai-je pu lui révéler la vérité? Tant que je ne savais pas ce qu'Alpha signifiait, je préférais ne rien dire. Je m'en voulais de lui mentir surtout que je reprochais exactement la même chose à Roman. Mais les choses étaient compliquées pour l'instant.
-Je ne sais pas Ivy. Il a simplement perdu la tête je crois.
Pourquoi Roman estimait-il que cela était dangereux ? Et pourquoi voulait-il que j'arrête tout cela? J'étais persuadée qu'il n'agissait pas pour moi mais uniquement pour lui. Je ne le croyais tout simplement pas. Mais peut-être que j'aurai dû l'écouter et demander à Nayel d'arrêter notre plan. Si j'avais prêté plus attention à Roman, jamais cela ne se serait produit.C'était le soir que j'avais appris la nouvelle, au détour d'un couloir. J'avais surpris une conversation entre deux patrouilleurs qui, visiblement, pensaient être seuls.
-Je vais aller relever Petterson de sa garde.
- Alors c'est vraie cette histoire?
- Oui. Il a été pris à 800 mètres du lieu de rendez-vous. Le Bureau pense qu'il a voulu déserter.
Je me faisais toute petite derrière le mur à tendre l'oreille. De qui parlait-ils?
-Il est à l'infirmerie maintenant. Il a pris une sacrée rouste je crois. Maintenant il est sous surveillance et une fois qu'il sera en état de parler je pense que la directrice va l'interroger.
- Je n'aurai jamais cru ça de Johnson. Sa famille va être en disgrâce par sa faute.
Johnson était à l'infirmerie pour avoir tenté de déserter? Je savais que cela était faux. Il avait du vouloir rejoindre mon père afin de transmettre le papier mais il avait dû se faire surprendre. Tout d'un coup les propos de Roman m'étaient revenus «si je le sais, le Bureau aussi le sait. ». Je devais aller rejoindre Johnson à l'infirmerie. Arrivée près du couloir de l'infirmerie je remarquais un garde à l'entrée. Heureusement mes allés et retours constant à l'infirmerie me donnaient une raison valable pour venir ici. Arrivée à hauteur du patrouilleur, ce dernier me fit immédiatement face. Je le connaissais. Son secteur de patrouille était justement ce couloir que j'empruntais presque tous les jours pour prendre mon traitement médical. Il m'avait souvent vu venir à l'infirmerie.
-Mlle Miller. Que faites-vous ici? Interdiction de venir ici! Rentrez dans votre chambre.
- J'ai rendez-vous pour prendre mon traitement.
- L'infirmière n'est pas là.
Il se doutait de quelque chose. Pourtant je me devais d'essayer.
- Pourtant j'ai toujours eu rendez-vous. Et aujourd'hui je ne me sens pas très bien. Est-ce que l'infirmière pourrait venir ?
Le patrouilleur hésita quelques instants avant de finir par s'écarter pour me laissée entrer. Sauf que je n'étais pas au bout de mes surprises.
À l'intérieur de l'infirmerie se tenait un garde debout devant un lit. Je pouvais apercevoir le corps de Nayel allongé et menotté. Il avait des contusions sur le visage. Beaucoup trop à mon gout. Je n'avais pas pensé qu'un autre patrouilleur se tiendrait près de lui. Mon plan devenait d'un coup irréalisable. Sans éveiller de soupçon je m'étais alors assise sur un lit, à faire semblant d'attendre l'infirmière. Je voulais parler à Nayel mais cela m'était impossible. Il n'était qu'à cinq mètres de moi pourtant j'avais l'impression qu'il était loin, trop loin. Voir son corps allongé et endormi me fit monter les larmes aux yeux. J'étais responsable de son état. J'aurais voulu m'approcher de son lit et lui dire à quel point j'étais désolée. Je savais ce qui allait se passer. Il serait interrogé par la directrice, puis ensuite par le Bureau. Il serait jugé déserteur et la peine capitale s'appliquerait à lui ainsi qu'à sa famille. Il m'avait demandé de l'aide et par ma faute il allait mourir. En fixant son corps, je me disais qu'il s'agissait peut-être de la dernière fois où je le verrai. Une larme s'était alors mise à couler sur ma joue mais je l'avais laissé. Nayel était l'une des rares personnes à avoir été honnête avec moi. Avec lui je m'étais sentie enfin à l'aise. J'avais retrouvé confiance envers l'humanité et un début de réponse était même apparue. Mais par ma faute je venais de le condamner à mort.
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Et voilà la fin du chapitre. J'espère que ce n'était pas trop long mdr
Je change un peu de rythme avec ce chapitre... je mélange actions et parties plus calme... c'est aussi pour ça que j'ai décidé de ne pas le couper en deux.
Alors je ne sais pas si vous préférez comme ça ou si vous préférez que pour les prochaines fois je le découpe en deux : donnez moi votre avis ! :)
Et comme toujours n'hésitez pas à laisser une petite étoile et à commenter !! :)
PS : et oui j'ai choisis Nayel comme prénom. Merci pour vos aides !! !!!!! :)
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